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Monster - Intégrale Deluxe tome 1 sur 9
EAN : 9782505009993
428 pages
Kana (05/11/2010)
4.51/5   274 notes
Résumé :
Intégrale regroupant les tomes 1 et 2

1986. Kenzo Tenma est un brillant neurochirurgien d'origine japonaise pratiquant son art à l'hôpital Eisler de Düsseldorf, en Allemagne. Tenma est comblé, il vient de sauver la vie d'un chanteur d'opéra célèbre... Promis à la belle Eva Heineman, la fille du directeur de l'hôpital, son avenir est tout tracé. Tout lui sourit... Jusqu'à la nuit où arrivent deux enfants, Anna et Johann Liebert, dont les parents ont ét... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Après la série manga "Pluto", le scénariste et dessinateur Naoki Urasawa a réussi une fois de plus à me faire oublier le monde qui m'entoure avec ce seinen-thriller qui trace une frontière subtile entre le bien et le mal, le juste et le faux...

Le personnage central, le jeune et brillant neuro-chirurgien, Kenzo Tenma, choisit d'opérer -en toute conscience- un jeune garçon touché par balle en plein front...et cela contre les ordres de sa hiérarchie qui lui avait sommé de sauver un édile.
Non seulement, Tenma doit ensuite faire face aux conséquences du pouvoir abusif de la direction hospitalière, affronter sa propre impuissance, mais aussi... neuf ans plus tard...mesurer ce "simple" acte que lui a dicté un sens profond de l'éthique professionnelle : sauver une vie !
Parce qu'il semblerait bien que ce garçon de dix ans qu'il avait alors arraché à une mort certaine, est aujourd'hui impliqué ou responsable d'une vague de meurtres sans motifs qui secoue l'Allemagne réunifié après la chute du mur...

Et comme dans "Pluto", je suis restée admirative devant les dessins semi-réalistes : des personnages caractérisés mais jamais caricaturaux (incroyable ! comment Urasawa sait avec quelques sobres traits exprimer une très large palette d'émotions) ... des arrière-fonds aussi soignés que les premiers plans, quand ces derniers offrent aux yeux des architectures, paysages urbains ou des perspectives campagnardes...où je vais avec certitude me promener bientôt de nouveau...
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Le docteur Kenzo Tenma est un brillant chirurgien à l'avenir tout tracé au sein du "Eisler Mémorial Hospital" de Düsseldorf. Fiancé à la fille du directeur de l'établissement, rien ne semble pouvoir l'arrêter dans son ascension. Rien, si ce n'est sa conscience. Quand on lui demande pour la deuxième fois de donner la priorité aux puissants plutôt qu'aux petites gens, il refuse. Suite à son refus, c'est le maire de la ville qui décède, son avenir est alors irrémédiablement compromis.

L'enfant qu'il vient de sauver avait été retrouvé avec une balle dans la tête, sa soeur jumelle, debout, muette et pétrifiée à ses côtés, leurs parents tués par balles. Les meurtres ne font que commencer. Plusieurs s'en suivent dans le cadre même de l'hôpital. Anna et Johann, les jumeaux disparaissent mystérieusement. Les années passant, ce sont plusieurs couples d'âge moyen, sans enfant, qui trouvent la mort.

Que sont devenus les jumeaux ? Qu'est-ce qui peut bien les relier à tous ces meurtres ? Comment mettre un terme à ces tueries monstrueuses ? Autant de questions et bien d'autres encore auxquelles le docteur Tenma va tenter d'apporter des réponses au péril même de sa vie.

Une fois de plus, ne pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir…

Un manga au dessin plutôt classique mais à la dramaturgie passionnante. Impossible de le lâcher, tant on a envie de savoir, les pages se succèdent à un rythme effréné, entrainés que nous sommes par le suspens étourdissant de ce formidable et captivant thriller.

Monster, quatre cent vingt-deux pages qui défilent à cent à l'heure !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Je retourne aux mangas d'Urasawa Naoki après une longue pause… et avec une autre série. Jusqu'ici, je vous parlais de 20th Century Boys, série qui a connu des hauts très hauts et des bas très bas – seulement, la récurrence de plus en plus marquée de ces derniers, et le sentiment que tout cela n'allait nulle part, m'avaient amené, la mort dans l'âme, à lâcher l'affaire avec le tome 10 « Deluxe »… Il n'en restait plus que deux, pourtant, mais je ne me le sentais pas, vraiment pas. Peut-être un jour y reviendrai-je… Mais pas tout de suite.



Cependant, je n'en avais pas forcément fini pour autant avec Urasawa Naoki – ne serait-ce que parce que mon scepticisme un peu navré concernant l'évolution de 20th Century Boys était partagé par d'autres lecteurs, qui ne manquaient cependant pas de louer d'autres BD de l'auteur, et surtout, de manière assez unanime, Monster ; plus récemment, une longue et très intéressante interview dans la revue Atom a enfoncé le clou, et je me suis dit que je pouvais bien tenter de nouveau de lire une BD de l'auteur, et que cette BD serait Monster.



Monster, au milieu des années 1990, est semble-t-il une BD qui a compté dans la carrière de l'auteur – car beaucoup plus personnelle, et beaucoup plus sombre aussi, que la plupart des mangas qu'il avait commis jusqu'alors, des mangas sportifs notamment, qui avaient remporté un immense succès au Japon. Monster, sous cet angle, était donc d'une certaine manière un pari, et même un sacré pari, et il s'est avéré payant : la BD a connu un grand succès à son tour, qui a aussi semble-t-il favorisé l'exportation des oeuvres de l'auteur. On semble considérer, dès lors, que Monster est la série qui a ouvert la voie pour d'autres, comme 20th Century Boys, donc, mais aussi Pluto (une BD semble-t-il très bien notée, mais que je n'ai jamais osé lire, de peur que mon ignorance totale du matériau source chez Tezuka m'empêche de vraiment apprécier la chose…) ou plus récemment Billy Bat.



Mais Monster se singularise d'emblée par son genre et par son contexte. Si les trois autres séries citées comportent toutes des éléments relevant de l'imaginaire, et notamment de la science-fiction, Monster est, pour l'heure en tout cas, un thriller – il s'y passe assurément des choses très, très étranges, mais rien de frontalement fantastique ou SF dans l'immédiat.



Ensuite – et c'est un choix assez surprenant, pour le coup –, la BD se passe bien loin du Japon, en Allemagne, entre les années 1980 et 1990, avec la chute du mur pour point de pivot : les premiers épisodes prennent place en 1986, les suivants neuf ans plus tard – une grosse ellipse qui annonce celles de 20th Century Boys ? Ce pari de délocaliser l'intrigue était pour le coup très casse-gueule – mais je ne me sens vraiment pas de dire si Monster, à cet égard, sonne juste ou faux.



Notre héros est cependant un Japonais (faut pas déconner, non plus !), le Dr Tenma. Jeune et brillant chirurgien, il s'est expatrié et travaille dans une riche clinique de Düsseldorf, où il est de toute évidence promis à un brillant avenir. Car il n'est pas seulement brillant, il est aussi conciliant. Il obéit aux ordres, se fait piller ses travaux de recherche sans sourciller… Bon, et il va épouser la fille du patron, aussi. Il est assez effacé, finalement... Poli, aimable...



Mais un drame se produit, qui lui fait ouvrir les yeux : une nuit, la direction ordonne au médecin de déprogrammer une opération pour s'occuper en urgence d'un chanteur d'opéra – l'ouvrier truc qu'il devait opérer, confié à des mains moins habiles, ne survit pas à ce changement de planning. Tenma perçoit alors seulement combien l'ambiance à l'hôpital est délétère – seul l'argent compte, et la réputation au seul prisme de l'argent. La direction se moque bien des patients – les supérieurs et les collègues de Tenma n'ont pas la moindre éthique – jusqu'à sa fiancée qui est d'un cynisme achevé ! (C'est à vrai dire un personnage beaucoup trop détestable à mes yeux, j'y vois la principale et peut-être la seule fausse note de ce premier volume…).



Une autre nuit, l'histoire semble se répéter. On amène en urgence à l'hôpital deux enfants – d'un couple de ressortissants de l'Allemagne de l'Est, qui venaient juste de franchir la frontière… et qui ont été sauvagement assassinés sous les yeux des petits ! La fille est psychologiquement affectée, mais le petit garçon est blessé par balle, et seul un chirurgien d'exception tel que Tenma est en mesure de le sauver… Mais voilà que la direction ordonne à Tenma de laisser tomber, et de s'occuper en priorité d'un autre patient – le maire de Düsseldorf ! Tenma refuse – pas de passe-droit pour les huiles, pas après ce qui s'est passé avec l'ouvrier turc ! le bon docteur sauve le petit garçon… et le maire meurt dans la nuit. La carrière de Tenma est foutue – on ne le vire pas, il est trop utile pour cela, mais il n'a aucun espoir de progression, ses recherches ne donneront jamais rien faute d'appui, et sa fiancée le plaque aussitôt, et très salement, pour un collègue mois tatillon en matière de morale. Qu'importe ? Tenma, dans cette rébellion, a retrouvé l'âme du vrai médecin ; le sens ultime de son métier...



Mais un autre événement se produit bientôt – une série de morts mystérieuses qui affectent la direction et le personnel de l'hôpital. Ces décès très ciblés… arrangent en fait les affaires de Tenma, d'une manière totalement inattendue ! Il peut finalement faire carrière ! Ce qui ne manque pas d'éveiller les soupçons de la police, et notamment de l'intimidant détective Runge… Lequel ne dispose cependant pas du moindre élément à charge contre le jeune et brillant chirurgien japonais.



Tout ceci ? Un long, indispensable (et très habilement conçu) prologue – qui occupe la moitié de ce volume, soit, comme pour 20th Century Boys, le premier volume « standard » de la série : cette « intégrale Deluxe » rassemble dans chaque tome deux volumes de l'édition originale.



La série prend alors son envol, après une ellipse de neuf ans. le monde a changé autour de Tenma – le mur est tombé, l'Union soviétique s'est effondrée, la guerre froide n'est plus. Lui ? Il est toujours ce brillant chirurgien, discret mais serviable, que ses patients adorent...



Mais la rumeur de meurtres inexpliqués dans plusieurs endroits en Allemagne parvient aux oreilles du chirurgien, qui es bien obligé, une fois encore, d'ouvrir enfin les yeux, lui qui était porté à les garder éternellement fermés. Cette fois, il ne s'agit pas de l'amoralisme d'éminentes figures de sa profession, mais bien de sa responsabilité personnelle. Ces meurtres, Tenma est amené à comprendre qu'ils ont peut-être été commis… par Johann, ce petit garçon qu'il avait sauvé neuf ans plus tôt ! Dès lors, n'a-t-il pas sa part de responsabilité dans les assassinats commis par son patient, qui n'a survécu que grâce à lui ? Il avait pourtant l'air si innocent – comme tout petit garçon de dix ans… le remords, la crainte d'y être effectivement pour quelque chose, même si cette manière de s'accaparer la responsabilité des actes commis par son patient a sans doute quelque chose d'égotiste et d'invasif, tout cela incite le bon docteur à agir, quitte à sacrifier sa carrière (de toute façon menacée par l'enquête de police, qui rouvre opportunément). Mais la priorité est bien de retrouver la soeur du « Monstre » ; car elle est probablement la seule à même d'expliquer ce qui s'est passé. À ceci près qu'elle est amnésique, comme de juste – et placée dans une famille d'accueil qui n'a jamais pu se résoudre à lui révéler qu'elle a été adoptée, que ses parents biologiques ont été assassinés, et qu'elle avait un frère, de longue date disparu…



Je ne suis pas, de manière générale, très client du genre thriller. Laissé entre trop de mains médiocres, il a quelque chose de souvent bien trop mécanique à mon goût, a fortiori quand cette mécanique est très apparente, sans qu'il ne s'agisse pour autant véritablement de jouer de ce dispositif. Il y a certes des exceptions, chez les plus roublards et futés des maîtres du genre – un Hitchcock en tête, comme de juste. Avec Monster, pour l'heure en tout cas, Urasawa Naoki, par chance, se montre un de ces maîtres roublards et futés ; la mécanique est là, voyante, mais elle fonctionne admirablement bien – ce premier volume de Monster est le légendaire page-turner que l'on nous promet toujours dans le genre. Il est clair qu'Urasawa Naoki sait raconter une histoire – lui, et son compère Nagasaki Takashi, qui est discrètement de la partie, comme souvent. Et c'est d'une efficacité admirable – littéralement la BD que l'on ne lâche pas une fois qu'on l'a entamée, et qui, une fois la dernière page retournée, incite à se précipiter aussitôt chez son dealer de BD pour acquérir une dose de plus ; je vous parlerai du coup très prochainement de la suite, les tomes 2 et 3 dans un premier temps…



Mais l'habileté narrative d'Urasawa Naoki est en même temps d'ordre graphique. La finesse, la limpidité, la vivacité de son trait sont proprement admirables – comme elles le seraient plus tard dans 20th Century Boys, un point que je n'ai jamais mis en doute, et, je suppose, dans d'autres titres encore. le style graphique d'Urasawa Naoki bénéficie d'une vraie personnalité, il est immédiatement reconnaissable, mais son principal atout réside dans cette admirable fluidité, qui n'est pas si commune dans le monde du manga – tout particulièrement au regard des scènes d'action. le découpage précis mais sans esbrouffe s'associe à la clarté des situations comme à la très habile caractérisation des personnages pour donner un résultat impressionnant, qui emporte l'adhésion, tant tout semble couler sans effort – une « simplicité » qui ne vaut que pour le lecteur, car on devine derrière un travail très attentif de l'auteur. C'est remarquable, véritablement remarquable.



Autant dire que je suis très enthousiaste au sortir de ce premier volume « Deluxe » de Monster. J'ai vraiment beaucoup aimé, c'est bel et bien un modèle de thriller, très bien conçu, toujours fluide, toujours palpitant, animé par de bons personnages (la fiancée mise à part, trop caricaturale), et avec à l'arrière-plan un fond éthique d'une profondeur insoupçonnée. Ça se dévore de la première à la dernière page, et on réclame illico la suite – ça ne tardera pas, donc.



Demeure pourtant une crainte – celle que, sur la durée, Monster s'essouffle, à la manière de 20th Century Boys ; la déception serait alors à la mesure de l'enthousiasme initial… Espérons qu'il n'en sera rien – et gardons-nous de trop anticiper, ici : le plaisir de la BD, c'est d'abord ici et maintenant. Et, ici et maintenant, ce premier tome de Monster emporte sans peine l'adhésion.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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C'est un manga que j'ai lu dans le cadre de mon challenge ABC pour la lettre U.
Je pense que je ne l'aurais jamais lu sans cela car je ne suis pas du tout fan des manga, BD et autres comics.
Pourtant je dois dire que j'ai adoré ! J'ai adoré l'histoire, j'ai adoré l'ambiance, j'ai adoré la profondeur des personnages et surtout j'ai adoré le thème un peu policier/thriller, c'est tout à fait à mon goût !
Bon bien sûr, je reste un peu sceptique sur la forme mais je pense malgré tout que je lirai la suite car j'ai envie de savoir ce qu'il va se passer.
Je me rappelle que j'avais vu quelques épisodes de l'anime et que ça m'avait captivée mais je n'étais pas allée au-delà.
Je ne regrette pas du tout cette lecture, bien au contraire !
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J'ai tout d'abord connu cette fiction par l'intermédiaire d'une amie qui voulait qu'on le regarde ensemble (toujours en cours). Et je dois dire que cela faisait longtemps que je n'avais plus pris autant de plaisir à voir un Anime. du coup, quand j'ai trouvé les deux premiers intégraux je me suis jetée dessus (métaphoriquement parlant bien entendu).

Ce que je vais faire pour la critique de ce tome-ci ne va pas être de critiquer le premier volume en lui-même, mais d'un peu parler de ce que j'ai vu et lu jusqu'ici.

Si ce manga fonctionne sur moi, c'est en partie parce que j'ai grandi avec des animes adaptés de mangas des années 80-90 qui ont un style tout particulier. D'ailleurs, en voyant l'anime je me suis prise une sacré nostalgie de la "bonne vieille époque". Ne me mécomprenez pas, il y a toujours d'excellents mangas qui sortent, cependant, ils sont différents de ceux de ma "jeunesse" ; j'éprouve une certaine tristesse de me dire qu'une manière de faire le manga tend peu à peu à disparaître. Bref, nostalgie pure et dure.

Mais je m'égare. Monster est-il excellent ? Oui. Est-il fait pour tout le monde ? Non. Est-il parfait ? Oh non, loin de là ; mais de manière totalement biaisé cela ne m'empêche pas de l'adorer.


Je vais quelque peu développer : Pourquoi n'est-il pas fait pour tout le monde ? Parce que beaucoup de personnes de nos jours donnent une primauté à l'action avant tout autre chose. Si l'oeuvre n'en est pas dénuée, elle a pourtant un rythme lent peu habituel de nos jours. Une lenteur très bien exploitée puisqu'elle sert principalement à développer ses personnages ; on suit chapitre après chapitre (et épisode après épisode) l'évolution de leur psychologie et, ma foi, c'est très agréable à suivre.

Nul manichéisme ici, la complexité humaine dans toute sa splendeur. Je me suis vue apprécier des personnages au départ très antipathiques ; non pas parce qu'ils sont en réalité de "pauvres petits choux" comme on le retrouve si souvent mais parce qu'ils sont tout simplement humains.

Comment l'auteur nous montre-t-il leur psychologie ? Pas seulement à travers un abus de dialogues comme on peut parfois en trouver, mais également et surtout à travers le visuel ; et ça ça prouve une grande maîtrise et exprime aussi une certaine confiance dans le lecteur (en effet, souvent l'abus de dialogue est là pour être sûr que tout le monde a bien compris) ce qui est très appréciable.

A mes yeux, la psychologie est la plus grande force de cette oeuvre.


Mais comme je l'ai dit, l'oeuvre n'est pas parfaite. Elle possède de temps à autre des incohérences assez absurdes (dans le même chapitre : Lunge est un personnage qui en souffre - je dis bien Lunge et pas Runge parce que Lunge est un terme allemand et que du coup il me paraît beaucoup plus crédible que l'auteur ait voulu utiliser un terme allemand plutôt qu'un terme inventé) ; elle possède pas mal de facilités scénaristiques : par exemple Tenma ou Lunge qui font des conclusions correctes, oui, mais qui sont plus proches d'une révélation divine qu'un processus de réflexion à travers des indices récoltés ; et si elle aime exposer ses personnages - ce qui est très bien - il arrive parfois que l'artifice ne fonctionne pas : de l'exposition pour de l'exposition : le personnage raconte sa vie sans que le protagoniste du chapitre n'ait demandé quoi que ce soit et sans forcément que ce soit pertinent puisque cela ne débouche sur rien à part de l'éventuel meublage ou un désir exagéré d'exposition ; et enfin, parfois personnages tertiaires sont introduits dans un but précis sans que ce soit nécessaire : par exemple, un vieil homme dont le but est de faire retarder Tenma dans sa décision de tuer un autre personnage, inutile car de toute façon au vue de la psychologie et l'état du protagoniste vus quelques secondes plus tôt il était de toute façon incapable de passer à l'acte.

Pour conclure, si vous voulez vous essayez au manga, allez-y. Mais ne soyez pas surpris de sa différence avec vos mangas habituels. Et si vous en avez l'occasion, regardez l'Anime ; même s'il souffre d'une achronologie mal maîtrisée, son générique est magnifique. Oh, il est loin d'être aussi flashy et de poudres aux yeux comme on en retrouve de plus en plus ; mais à lui seul, il raconte une histoire et nous introduit correctement dans l'univers sans en faire trop.
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critiques presse (1)
BulledEncre
16 juin 2015
Thriller magistral et grandiose sur fond de nazisme et de théories du complot. À ne surtout pas lire à vos enfants pour les endormir.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mein lieber Dr. Tenma
Sehen Sie mich !
Sehen Sie mich !
Das Monstrum in meinem Selbst ist so gross geworden !

Mon cher Dr. Tenma
Regardez-moi !
Regardez-moi !
Le monstre à l'intérieur de mon Moi est devenu énorme !
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En te sauvant la vie, j'ai compris que toutes les vies avaient la même valeur. Personne n'a le droit de prendre librement la vie d'un autre !!
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Tu m'as ouvert les yeux. Tu dois te battre pour vivre. Je t'ai opéré au risque de tout perdre. Mais je suis allé jusque là parce que je pouvais te sauver.
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Le mal....nous voila repartis dans des questions religieuses, je ne suis qu'un psychiatre, pas du tout un théologien.
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en Aïkido, plus que la force c'est le respect de l'autre qui doit être privilégié !!
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