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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Pauline, dont le prénom a été transformé pour le franciser, est une jeune ukrainienne originaire de la ville de Kharkiv (Kharkov en russe) qui a débarqué en coup de vent à Paris pour passer un concours de danse auquel elle échoue. Alors qu'elle doit déjà songer au retour dans son pays, elle rencontre Tom, un artiste interprète du spectacle vivant intermittent dont elle tombe rapidement amoureuse et qui lui propose le mariage pour lui permettre de rester en France et d'acquérir ainsi la nationalité française. le couple part bientôt s'installer dans une petite ville du Cantal où Tom a décroché un poste de Directeur d'un centre culturel.
Pauline a tout à découvrir, la France qu'elle idéalise, la comparant trop souvent à son pays, les moeurs parisiennes puis la vie à la campagne, le microcosme du milieu artistique, la langue, la relation amoureuse et la vie à deux. Elle ne semble pas toucher terre ; elle est parfois sur un petit nuage, s'enthousiasme facilement mais les réalités de la vie quotidienne la rattrapent vite.
Elle s'adapte sans difficultés à ses nouvelles conditions de vie, mais ressent toujours un léger décalage, lié à son statut d'immigré. Elle se sent ukrainienne en France, et française lorsqu'elle rend visite à ses parents à Kharkiv. Ses valeurs et ses références diffèrent de celle de son mari. Elle dit ne vivre que par le sentiment, et ressent les choses de manière émotionnelle, alors que Tom, dans l'ombre duquel elle évolue, semble fuir la vie, absorbé par son activité artistique.
Ingénu et candide, le personnage de la jeune femme, un peu perdu dans ce nouvel environnement, est attachant, attendrissant.
La tonalité vive, enjouée, aérienne, de la première partie du roman, accompagne le souffle de fraîcheur de Pauline. Une légère inquiétude transparaît néanmoins, annonçant des difficultés qui se font bientôt jour.
Pour le couple qui se sent en fragilité permanente, vient le temps des désillusions, des insatisfactions et des hésitations autour de la question de l'enfant, puis, dans la deuxième partie du roman, surgit le drame, suivi du temps de la résilience, de la lente reconstruction de Pauline, et de la relation balbutiante avec sa fille.
Roman d'apprentissage, le voyage impaisible de Pauline se présente comme un conte moderne, dont la prose, comme l'était celle des Silences d'Isis, est traversée de bulles de poésie et de sensualité. La plume parfois hésitante et ponctuée de légères imperfections de l'autrice reflète parfaitement les émotions, les discordances et la distance ressentie par une Pauline qui doit beaucoup ressembler à Maryna.
"Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre".

Je remercie encore une fois, chaleureusement, Maryna, pour sa confiance.

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En premier lieu : l'épigraphe "Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre "...
Et, si l'on observe la photographie de la 1° de couverture : il y a l'ombre d'une fillette projetée sur un mur ! Maryna avec le néologisme de son titre veut nous entrainer dans un roman " intranquille " fait de lumières et de clairs obscurs : la vie d'une jeune femme avec ses aspirations, ses désirs et ses chagrins !
En effet, Pauline est née comme elle en Ukraine ou elle apprenait la danse classique mais elle a voulu présenter un concours à Paris et, hélas elle a échoué ! C'est l'amour qu'elle rencontre assis, sur un banc en train de lire : Tom, son aîné de 10 ans, artiste intermittent, mélomane..mais elle doit retourner à Kharkov car son visa prend fin et, elle n'aura la nationalité de Tom que quand ils seront mariés !
De retour, ils vont vivre dans " la lucarne " et elle s'inscrit dans un centre de danse contemporaine, elle apprend la vie à la française et compare les deux cultures, elle adore Paris comme a du le faire Maryna, puis elle va dans le Cantal ( Yolet ) ou Tom va diriger une troupe de théâtre et elle donnera des leçons de danse. Tout va pour le mieux, ils sont toujours aussi amoureux et font des jalouses de leur bonheur, ils ont du succès dans les spectacles et s'adaptent parfaitement à leur nouvelle vie quasi rurbaine, à la convivialité auvergnate ! Pauline commence à ressentir un désir d'enfant et, Tom dans un premier temps y est hostile....Puis vient l'accident qui va emporter Tom et laisser Pauline enceinte d'une petite Léna qui naitra sans avoir connu son père. Pauline est ravagée par la douleur mais elle ne veut pas abandonner l'oeuvre de Tom et les comédiens et, après avoir amené sa fille en Ukraine chez ses parents, elle revient à Yolet..
Mais, sur son chemin revient Augustin, l'attaché d'ambassade de Kiev qui l'avait aidée dans ses dossiers et, qui, entretemps est devenu professeur de philosophie ! C'est évident, Maryna est romantique et elle ne pouvait pas laisser son héroïne dans le malheur et loin de Léna !
C'est un roman poétique traversé par l'amour, par l'importance de la création, par les différences culturelles et surtout par la sensibilité, l'humour de Pauline sous la plume de l'auteure !
Merci Maryna pour ce cadeau et ta dédicace !
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Après avoir lu Fière comme une batelière, j'ai choisi un autre livre de Maryna Uzun, le voyage impaisible de Pauline avec un joli néologisme dans le titre. L'autrice m'a envoyé le livre qui s'est installé dans le haut de ma PAL.
Maryna Uzun raconte, je pense, un peu d'elle même dans cette histoire d'amour. L'héroïne, Pauline est une Ukrainienne de Kharkov, deuxième ville d'un pays qui panse les plaies de la dictature soviétique. Elle se rend en France pour un concours d'entré au conservatoire qu'elle n'aura pas. A la place un gagne un amour fort et intense pour Tom. Ce dernier accepte le mariage avec cette jeune fille de dix ans de moins que lui afin de lui permettre de pouvoir revenir légalement pour le retrouver. Elle sera aussi aidé par un attaché culturel atypique de l'ambassade de Kiev, Antoine, qui deviendra un ami.
Tom est chef d'une bande d'artistes, intermittents du spectacle. Il emmène sa troupe et sa femme dans le Cantal pour s'y produire de façon permanente.
L'amour entre Tom et Pauline évolue en fonction des saisons, des représentations, des humeurs des autres artistes, de Pia, notamment, amoureuse de son mari et jalouse.
Jusqu'au drame.
La vie de Pauline bascule alors dans une autre dimension.
Maryna Uzun écrit avec un style classique mais rempli de légèreté et on rentre en douceur mais très facilement dans la vie de la jeune danseuse. J'ai apprécié la première moitié du livre même si je trouve que parfois, il y a quelques longueurs. On se demande où cette histoire presque banale va nous mener.
Mais j'ai dévoré la deuxième moitié. Celle qui suit le drame. La poésie feutrée du quotidien au début raconte, outre l'histoire d'amour, l'intégration de Pauline en France, à Paris puis dans le Cantal. Cette poésie devient magnifique dans la deuxième partie. En peu de mots, sans pathos, sans sentimentalisme, on suit la volonté farouche de la jaune ukrainienne de s'en sortir. Les cent dernières pages se lisent d'un coup. Il est alors difficile de poser le roman.
Une histoire qui a donc fini par me toucher et que je conseille à tous ceux qui aiment ces histoires de vie poétiques.
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le livre s'ouvre par deux superbes épigraphes qui, d'emblée, m'ont donné envie de le lire :
“Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre”
“Je me sentais étrangère dans mon pays natal et je l'ai quitté pour finalement me sentir ukrainienne à l'étranger”

le roman m'a parlé car mon épouse est également originaire de l'Est de l'Europe et l'a quitté jeune et seule pour un monde très différent, nombre de passages ont fait jaillir des réminiscences et des sourires. Je l'ai retrouvée alors, semblable à Pauline dans ses comparaisons et étonnements.

Pauline, danseuse de 19 ans à Kharkov, quitte son Ukraine natale pour Paris où elle va passer une audition afin de cpoursuivre sa formation et se lancer dans une nouvelle vie, une vraie vie, elle a un profond désir d'avancer, de découvrir Paris, de s'émerveiller, d'aimer.
Viendront bien entendu les désillusions et les obstacles, son voyage n'est-il pas “impaisible” ?

J'ai longtemps côtoyé des artistes, musiciens, danseurs et danseuses, acteurs et actrices et j'ai apprécié le portrait très juste de ce milieu.

Comment n'aurais-je pu ne pas aimer Pauline, sa jeunesse, son caractère entier et sa soif de liberté ?

Cela dit,ce n'est pas le premier livre que je lis de Maryna Uzun, celui-ci est bien antérieur et laisse augurer les caractéristiques que j'ai aimées dans mes lectures précédentes, un sens poétique certain et des libertés dans les mots choisis - le titre déjà est révélateur ! J'ai peut-être eu tort de ne pas entamer la découverte de l'autrice par ce roman car malgré ses qualités, il ne m'a pas enivré, transporté, halluciné, subjugué comme l'o si bien fait Au piano Bigorneau. Ici ce fut plus factuel mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture.
Большое спасибо Марина!



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"Je me sentais étrangère dans mon pays natal et je l'ai quitté pour finalement me sentir ukrainienne à l'étranger
Une de ces épigraphes du livre le Voyage impaisible de Pauline (2014) que l'on doit probablement à son auteur. elle me fait songer peut-être plus prosaïquement à l'ancien grand patron de TF1, chaîne number one d'Europe quelques décennies en arrière, sous la présidence du breton Patrich le Lay qui vivait naturellement à Paris pour ses affaires et qui disait qu'il se sentait étranger à Paris, avec un sentiment d'appartenance ramené à une peau de chagrin et que son influence culturelle sur l'événement, fort de ses origines, , sur la chaîne, la Une, il ne fallait pas croire qu'elle s'exerçait, pour des raisons multiples et variées, il ne la voyait nullement en prise. On a souvent dit abusivement, les idéologues en premier, -tiens, c'est la chaîne de machin ! tiens c'est le camp de bidule ! C'était une grosse machine, sans doute trop grosse pour voir l'impact d'un seul homme .. Peut-être que la Une était la plus grosse d'Europe, mais le pays d'où elle émettait était absolument pris dans un engrenage politique qui aboutissait à une tétanisation de tout. Aujourd'hui on pourrait même dire que les journaux sont de la tambouille de 4 e république, inopérante, stérile ..

Ah que j'aime quand c'est dit comme ça, comme le saumon qui rame à contre courant pour aller frayer. Se sentir étranger dans son propre pays et que la xénophobie qui vous pousse dans le pays qui vous reçoit à être ce que vous êtes, c'est encore une affaire bien compliquée tout ça !..Mais où sera-t-on un jour chez nous alors ?
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« Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre. »

Maryna, d'emblée, fait mouche avec cette expression en préface de son livre. En psychologie analytique, l'ombre est une partie de la psyché formée de la part individuelle qui ne se connaît pas elle-même et dont l'existence même est souvent ignorée. C'est l'un des principaux archétypes décrits par Jung dans le cadre de la psychologie analytique mais aussi en langage commun : zone sombre résultant de l'interception de la lumière ou de l'absence de lumière, silhouette sombre plus ou moins déformée que projette sur une surface un corps qui intercepte la lumière.

J'avais pris beaucoup de plaisir à la lecture de « Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ! ». J'y avais apprécié une certaine proximité avec Maryna et aussi, sa façon bien à elle de jouer avec les mots, ce style qui la caractérise et dans lequel, elle excelle et cette précieuse poésie qui se dégage de ses textes. Elle lance un mot, un peu comme une balle, et elle observe le dénouement pour mieux en savourer le final ! Je gardais dans ma bibliothèque virtuelle « le voyage impaisible de Pauline ». Connaissant les origines de Maryna, le néologisme du titre semblait exprimer, à lui seul, tous les aléas du déracinement. C'était une part d'elle-même qu'elle transposait dans ce livre, qu'elle était la part de Maryna dans Pauline ou de Pauline dans Maryna ? Devant ce questionnement, je souhaitais me plonger dans ce voyage impaisible. Muée par je ne sais quel pressentiment, Maryna a eu la gentillesse de m'adresser sa « Pauline ». Je l'en remercie vivement pour tant de bienveillance.

Pavlina est née à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine et ancienne capitale de la République Socialiste Soviétique d'Ukraine. C'est une très jolie jeune fille dotée de l'indéfinissable charme slave. Passionnée de danse, portée par des rêves d'un ailleurs, la France notamment, et de réussite, elle quitte Kharkiv pour Paris dans l'espoir d'être reçue au concours d'entrée du Conservatoire de cette ville. Elle est recalée et devant cet échec, totalement désemparée, au détour d'une promenade solitaire, elle rencontre Tom, intermittent du spectacle. Entre eux, c'est le coup de foudre, Si le rêve de Pauline s'écroule, l'Amour entre par la grande porte. Et c'est en la compagnie de Tom et de Pauline que le lecteur chemine dans cette vie de bohème, tentant de vivre voire de survivre dans ces jours sans pain où l'insouciance permet de supporter la sempiternelle course aux cachets et des lendemains qui déchantent. Mais ils s'aiment et l'avenir leur appartient malgré les obstacles administratifs auxquels ils doivent faire face pour leur mariage entre autres.

Ce récit permet de découvrir le milieu d'une troupe d'artistes avec, là aussi, ses difficultés à faire cohabiter les différentes personnalités, les jalousies, les relations complexes qui aboutissent parfois à des conflits malgré l'investissement artistique des uns et des autres et leur passion commune. Mais le désir de vivre de leur vocation créatrice est plus fort que tout. C'est un moteur à nul autre pareil, une énergie qui permet de surmonter les montagnes russes auxquelles parfois leur quotidien peut ressembler. Mais la Vie nous envoie, parfois, certaines épreuves à surmonter dont le sens nous échappe. Il faut s'accrocher à Elle pour ne pas sombrer.

La famille de Pauline permet aussi de découvrir la vie en Ukraine, bien avant cette guerre dévastatrice. Anna et Anatoli sont des parents attentifs qui espèrent une vie meilleure pour Pauline loin de ce pays instable, au quotidien difficile, au niveau de vie très insatisfaisant, suscitant des rêves d'un ailleurs. Ils sont prêts à tous les sacrifices pourvu que leur fille puisse réaliser ses aspirations.

J'ai été très sensible à ce récit en subodorant les éventuelles difficultés auxquelles Maryna avait été confrontée. Malgré une écriture à distance, plutôt neutre dans le désir de rester pudique, de ne pas s'appesantir sur les épreuves de Pauline, je découvrais l'histoire en pointillé de l'auteure bien que je ne sois pas à même de faire la différence entre la fiction et l'expérience. C'est toujours troublant de s'immiscer et d'appréhender l'ombre d'une auteure.

Si au début du récit l'écriture se fait modeste, dans le sens d'inexpérimentée, au fur et à mesure de la lecture, l'écriture se fait plus maîtrisée, plus sagace, comme si les épreuves de la narration apportaient plus de maturité à la plume de l'auteure. C'est l'un des intérêts de ce voyage impaisble de Pauline, observer le changement qui s'est opéré entre ces deux livres, apprécier la mue de l'auteure et se dire qu'elle s'est trouvée dans « Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ».

J'ai retenu cette phrase qui augurait de la future Maryna :

« Tom avoua : - Pour moi la création, s'est jeter tout dans l'eau, dans le désordre, puis observer comment les courants internes tirent les pensées, les déplacent et les regroupent naturellement ; je ne connais que ce processus-là. A l'intérieur, il y a quelques idées qui ont la force attractive des aimants, c'est tout. »
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Pauline et son voyage sont impaisibles et c'est tant mieux, ça ne ferait pas un aussi joli roman sans la spontanéité de la jeune femme, sans sa capacité à rêver, aimer et s'émouvoir, sans les très hauts et les très bas de sa vie, la force de ses amours et de ses peines.
Pauline quitte l'Ukraine, s'envole vers la France pour danser. Elle rate son concours de danse mais n'est pas loin de trébucher square Lamartine sur les jambes de Tom, réussissant ainsi son entrée dans la vie d'amour et de Bohème.
Les personnages sont attachants, Pauline pleine d'une fraîcheur et d'une beauté touchante, on ne s'ennuie pas un moment dans son impaisible voyage que j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre. Un grand merci Maryna pour ce bien séduisant cadeau!
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« A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton. »
Charles BaudelaireLes fleurs du mal

Mon voyage continue dans l'oeuvre de Maryna Uzun, un voyage poétique et mélodieux où les mots, pareils à des notes de musique, s'accordent élégamment pour composer des images parfois surprenantes.

*
Sur cette partition musicale,
se sont superposés
les pas graciles d'une petite ballerine.
Croches sautillantes, virevoltantes,
Pauline est gaie et passionnée.
Telle une fée dépliant son jupon de mousseline,
elle s'envole de Kharkov
espérant aller au bout de son rêve.
Intégrer le Conservatoire de Paris
et devenir un jour peut-être,
danseuse étoile.
Une consécration pour cette jeune femme qui,
depuis sa plus tendre enfance, se prive.
Vie de passion et de répétitions,
Vie d'exigence et de persévérance.

« Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau. »
Baudelaire

Dans la ville de lumière, la jolie demoiselle,
Comme Icare qui rêvait de conquérir le ciel,
Se brûle hélas les ailes
A tenter de rejoindre les étoiles.

Rêves brisés, fracassés, émiettés.

Au détour d'un jardin,
ses yeux embués
se posent dans ceux de Tom,
dont le regard doux empourpre son coeur.
Tom est un baume sur son chagrin.

« Pauline observa le jeu des nuages qui évoluaient dans l'azur, et la vie lui sembla, d'un coup, étonnamment belle. »

Et c'est avec simplicité qu'il entre dans sa vie.
Tom devient son ancre, son présent, son avenir.
Désirs et plaisirs.
Donner et se donner.
Le ballet de deux corps.
Parfait accord.

« Leurs deux vies lui semblaient deux fleuves qui se rejoignent. »

Amour mutin sous les toits de Paris,
Rêves à deux.
Lui, le théâtre.
Elle, la danse.
Parfait accord.

« … elle improvisa une poupée mécanique qui à la fin, se transformait en un être vivant. Cela ne dura que trois minutes, mais la foule commença à s'attrouper autour d'elle. Puis Tom et Pauline s'envolèrent, main dans la main, sans faire la quête. »

Mais la vie cache un arrière-goût bien amer.
Car le bonheur est éphémère,
fragile, versatile,
Un éclat qui s'enfuit.

La petite étoile filante s'étiole,
Avalée par la nuit.
Aspirée par le vide.
Amputée par l'absence.
La douleur l'étreint.
Son coeur s'éteint.

La vie est un manège qui ne cesse de tourner.
Parfois douce, d'un bleu azuréen,
Elle se marbre aussi
de gris et de suie.

« Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse. »
Christian Bobin

Le vent l'emmène et l'enlève,
Jusqu'à ce qu'il la ramène et l'apaise.

*
L'amour, la vie et ses ombres, s'entrelacent avec poésie.
J'aime l'écriture de Maryna Uzun malicieuse, tendre, délicieusement décalée.
Douce comme un gant de velours,
légère comme de la dentelle.

« Lorsque Tom ouvrit la porte d'entrée, les feuilles de papier qui submergeaient la table s'éparpillèrent partout, entraînées par le courant d'air. C'était blanc comme une volée de mouettes, et Pauline crut entendre le bruissement de leurs ailes. »

*
Pour conclure, une nouvelle fois, je me suis laissée portée et emportée par le récit de Maryna Uzun, mélange de bonheur et de douceur, de souffrances et de silences, de trêves et de rêves, écrivant le carrousel de la vie.

Merci Maryna Uzun pour cette parenthèse que vous m'avez offerte, une jolie lecture tout en nuances et délicatesse.
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Cela pourrait ressembler à une simple romance, légère quoique primesautière. C'est ainsi que débarque en notre coeur, Pauline, cette jeune fille, belle et innocente, tout droit venue de son Ukraine natale.
À la faveur d'un concours de danse au Conservatoire de Paris, auquel elle va échouer, Pauline rencontre Tom un jeune homme de dix ans son ainé, intermittent du spectacle jouant dans une compagnie théâtrale.
Très rapidement, une relation amoureuse va se nouer entre eux.
Le temps d'un voyage aller-retour à Kharkiv pour retrouver ses parents, le temps de quelques formalités administratives, elle s'en retourne à Paris pour épouser Tom...
Il y a une joie pure qui anime les premières pages de ce roman. Ces pages ressemblent à un carrousel qui emporte les rêves échevelés de Pauline. C'est peut-être le fil tendu entre deux rives sur lequel elle jette ses ballerines.
Le voyage impaisible de Pauline est comme un exil sous le ciel de Paris.
Derrière la joie sans fard d'un amour qui naît, qui grandit, viennent peu à peu le doute, les pas qui hésitent, une ombre peut-être comme celle qui se faufile sur la page de la couverture. L'amour devient comme une inquiétude où se mêlent les désillusions, la jalousie, des lendemains qui déchantent et les revers de l'existence au détour d'une route. C'est comme une voile qui faseye dans la poitrine devenue trop exiguë pour tenir ce coeur bondissant épris de vie.
Aimer, c'est peut-être fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve à jamais.
J'ai aimé ce voyage impaisible comme l'effet d'une joie intranquille...
Mais, jamais au grand jamais, la fantaisie inventive, propre à l'écriture de Maryna Uzun ne quitte l'esprit de ce texte, même lorsque le malheur guette en embuscade. Oscillant entre grâce et gravité, j'ai vu Pauline continuer d'avancer comme une funambule sur les pages de ce récit, convoquant l'apesanteur et l'enchantement lorsque le destin accable les gestes de bonheur que l'on croyait éternels...
J'ai été épris par cette âme qui vient couturer les chemins et tranches de vie de cette histoire pour en tisser une constellation, un peu comme si j'entendais un oiseau chanter au-dessus de ma tête.

♫ C'est la romance de Paris
Au coin des rues, elle fleurit ♬
♫ Ça met au coeur des amoureux
Un peu de rêve et de ciel bleu ♬
♫ Ce doux refrain de nos faubourgs
Parle si gentiment d'amour ♬
♫ Que tout le monde en est épris
C'est la romance de Paris ♬
♫ Que tout le monde en est épris
C'est la romance de Paris ♩ ♩ ♩

Un grand merci à toi Maryna pour la gentillesse de ce partage. Et Joyeux non anniversaire !
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♫Devant un café-crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps♫
-Charles Aznavour- 1965 -
---♪---♫----🩰---💙💛---🩰----♫---♪---
Maryna nous parle d'un temps
Que même les moins de 20 ans
peuvent bien sûr reconnaître
2014-Kharkov, déjà en ce temps là
Etait le théâtre d'importants combats ...

Son Exil sous les toits de Paris
Derrière le plafond c'était déjà le paradis
Elle prendra goût à trouver des rimes
Sex'prim, hierarchie, respect patronyme
Pauline, une Belle d'abandon
celle qui danse au bout d'un baton
Travailler sans raisonner, ou l'inverse peu ou prou
Laisser parchemins au Perret, ses bâtons dans les roues
Parole jetée prend sa volée
Je suis venu te dire que je te veux en violet
Ainsi Amants et poétes, ils vivaient sur Vénus,
"Qui langue a, à Kiev va" n'était qu'un proverbe russe...
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