J'ai ai moins un point commun avec Maryna c'est notre amour sans limites pour Tolstoï. Je pense que de notre épanchement, voire notre dévotion pour cet auteur, ce qu'on ne dit pas assez il faut le croire, c'est que cela participe de la poésie en prose et de la musique qui se détachent considérablement de son oeuvre. Oui Guerre et Paix a quelque chose de musical dans l'animation des scènes qui y abondent, peut-être plus dans le fond que des peintures descriptives d'une époque qu'il n'a pas connue, c'est exceptionnel dans son oeuvre, qui lui a été rapportée plus par des généraux que des soldats, relations de famille. Tolstoï y a vu d'abord une tonalité, un tempo, plus qu'une série de portraits qui se succèdent. Sa magie du verbe l'a entraîné vers des chemins mélodieux qui aboutissent à une symphonie incomparable de la vie, et de la mort avec des cycles, mélange de temps longs et de temps courts. Mes penchants personnels pour la peinture me font dire dans cet impossible dialogue entre la peinture et l'écriture -ils se ne comprennent pas bien souvent- qu'il y a une trasition toute trouvée et permanente entre l'écriture et la musique. Ce n'est jamais un tableau qui me fait écrire, y compris la beauté qui s'en dégage, écrire quoi que c'est beau, j'ai écrit récemment que les légendes sous les peintures n'étaient dans le fond rarement en adéquation avec la toile, non le piano ou les violons ou violoncèle vont bien plus exprimer les secrets de notre âme .. Tolstoï aimait le piano jusqu'à en être parfois jaloux quand un maestro jouait à la maison pour Madame, car il savait qu'il y avait là une musique sensuelle aussi qui s'en détachait, synonyme de bien-être et de mal-être à la fois comme une double imposture excellemment décrite dans son oeuvre.
Alors Marysa à la lire et à la deviner me paraît être dans ce sillon, elle respire la permanence de sa vie dans la poésie et la musique, elle est habitée carrément par l'art jusqu'à l'obsession, ce qui fait le charme de ce petit bout de femme plongée dans l'océan de la pensée, animée aussi de perfection, car il faudrait peut-être commencer par dire qu'elle s'emploie à dire le mot juste -toujours- qui porte comme une voix tour à tour sensible et puissante comme le Stentor où il est question de vie et de déchirement, dans un monde qui est loin d'être un costume tout fait.
Voilà telle que je la perçois et si je me trompe grossièrement qu'elle me le dise d'emblée et qu'elle me le pardonne, je m'en amendrai, car j'ai bien l'intention d'en dire davantage et bien sûr de la lire plus avant..
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