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EAN : 9782322410125
106 pages
Books on Demand (05/01/2022)
4.69/5   13 notes
Résumé :
Les ombres des grands peintres disparus… Pourquoi la vision de leurs œuvres alimente-t-elle ainsi mon imagination ?
Marcel Proust dans son roman « À la recherche temps perdu » met en lumière la troublante relation qui existe entre la peinture et l’écriture, deux arts s’influençant mutuellement. Ainsi, il fait mourir Bergotte devant le tableau de Vermeer la « Vue de Delft » : « Il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au... >Voir plus
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Conter la peinture - Alain Yvars - Nouvelles - lu en juin 2020.

Je remercie Alain Yvars pour l'envoi de ce beau livre illustré par des photos de tableaux de grands peintres. Il faut dire que la passion de l'auteur est la peinture étant lui-même un peintre pastelliste.

Après avoir lu "Que les blés sont beaux", je me suis plongée à nouveau dans l'univers d'Alain Yvars qui, d'une manière fort originale, nous conte douze petites tranches de vie de peintres se rapportant chacune à un ou plusieurs tableaux de ceux-ci.

Nous avons même, ô surprise, une histoire qui se déroule à l'époque de l'Art rupestre préhistorique, illustrée par deux superbes photos, l'une du "Bison" de la grotte d' Altamira et l'autre "Main négative" de la grotte du Pont- d'Arc .
Au travers de la jolie écriture de l'auteur, j'ai voyagé chez Modigliani, Johannes Vermeer, Toulouse-Lautrec, Winslow Homer que je ne connaissais pas, Claude Monet, Georges Seurat, James Mac Neill Whistler que je ne connaissais pas non plus, Georges de la Tour, et Rembrandt van Rijn .

J'ai rendu visite au fil des siècles à ces peintres dont la vie fût souvent difficile et que nous avons la chance encore aujourd'hui de pouvoir les admirer non seulement avec les yeux, mais avec le coeur aussi

C'est ce qu'Alain Yvars a fait passer en moi par ses mots , sa poésie, son entrain et sa passion.

Cher Alain, je te remercie pour cette évasion picturale de quelques heures au milieu de ces génies.

Un petit rappel, important, les bénéfices des ventes sont reversés à l'association "Rêve d'enfants malades".




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La lecture de ce livre délicat, qui nous montre tant à voir (les reproductions sont en couleurs et en haute définition), m'a rappelé cette citation (Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila) : « L'existence de l'oeuvre d'art prouve que le monde a un sens. Même si elle ne dit pas lequel ». Nous découvrons de multiples significations au monde qui nous entoure grâce à cette flânerie délicieuse parmi plus d'une douzaine de tableaux signés Auguste Renoir, Henri de Toulouse-Lautrec, Berthe Morisot, Georges de la Tour, Amedeo Modigliani, Johannes Vermeer, Georges Seurat, Rembrandt van Rijn, Claude Monet, J.M.N. Whistler, Winslow Homer, ainsi que « cet humble artiste de la préhistoire vient se mêler à ces grands noms ».

Plusieurs des tableaux dont il est question ici m'étaient inconnus. J'ai été éblouie par la découverte du tableau « Nuit d'été (1890) » de ce « poète des flots » qu'est Winslow Homer.

Comme le dit le narrateur de la cinquième nouvelle (« Un après-midi au théâtre »), « nous allons nous introduire par la pensée dans la toile afin de mieux la décrire… »
Suivez, sans crainte, l'auteur, il est un guide original et fort instruit !
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Lui-même peintre et passionné d'art, Alain Yvars a choisi quelques oeuvres picturales célèbres pour, le temps de courtes nouvelles, redonner vie à chacun de leurs auteurs et de leurs époques : un peu comme si, en observant chaque tableau, un écho de leur contexte et des personnes qui les ont vus naître vous parvenait au travers des siècles. Soudain, l'atelier, le modèle, la société d'alors resurgissent à vos oreilles, comme un fond sonore accompagnant votre contemplation.


Je me suis plu à imaginer un musée capable de vous faire vivre les oeuvres de la même façon : devant chaque tableau, un casque sur les oreilles, j'entendais l'évocation sonore reconstituée à partir du texte d'Alain Yvars, ou bien, à l'instar de l'expérience immersive proposée sur les peintres impressionnistes au Château d'Auvers-sur-Oise, j'assistais à un bref son et lumière, au moyen de quelques images projetées sur les murs et toujours d'une bande-son restituant l'atmosphère et les voix.


Il a fallu à l'auteur toute l'imprégnation acquise au cours de décennies de passion, pour ressusciter avec autant de naturel et de crédibilité ces petits morceaux de vie, pour réussir ces brèves plongées dans l'intimité des peintres et de leur entourage. Tous ces textes accompagnés d'illustrations réussissent à faire vivre les oeuvres qu'ils évoquent : en lisant Alain Yvars, les tableaux cessent d'être de beaux objets inertes que l'on vient contempler, ils s'animent et parlent, ils vous projettent directement dans l'existence des hommes et des femmes peintres.


Chacune de ces petites nouvelles est différente, toutes sont agréables à lire et, sans aucun doute, elles ont de quoi intéresser autant les passionnés d'art que les néophytes. Coup de coeur (5/5).


Je remercie Alain Yvars pour son service presse et salue son soutien à l'association Rêves pour enfants malades, à qui il reverse les bénéfices de ses publications.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ouvrir tout doucement la porte, pénétrer à pas feutrés dans l'intimité d'Alain Yvars, c'est accéder au monde de la beauté, de la poésie, de l'Art ; ce monde qui nous permet de nous évader de celui, si matérialiste, si lourd, qu'est celui dans lequel nous évoluons. Ce paradis nous permet d'envisager que les muses existent quelque part tapies dans un petit coin de notre être intérieur et de temps en temps, de les laisser se manifester sous l'effet de notre sensibilité artistique.

J'avais beaucoup aimé son roman « Que les blés sont beaux : l'ultime voyage de Vincent van Gogh ». Sa plume abolit les frontières du temps et de l'espace. Et j'ai retrouvé dans « Conter la peinture » la même sérénité, la même poésie, et cette capacité à transporter le lecteur dans l'univers qui est le sien : la peinture. Cette fille divine qui nous ouvre une des portes de la création à nous, simples mortels, bienheureux de pouvoir admirer.

C'est un livre d'artiste mêlant peinture et écriture. Tout au long de ma lecture, j'ai eu le sentiment qu'Alain Yvars nous offrait, un peu comme un cadeau, cette part intime de lui-même qu'il cultive dans un tête-à-tête avec les oeuvres qu'il apprécie.

Ce sont douze nouvelles dont chaque thème nous relate le dialogue qui émerge du regard, de la sensibilité, du savoir de l'auteur avec un tableau. Chaque récit est accompagné de la reproduction en question ce qui sollicite et anime l'imaginaire du lecteur et embelli l'ouvrage.

Sous la plume de l'auteur, l'alchimie opère, fusion de la matière et de l'esprit, chacune des oeuvres s'anime sous le regard du lecteur qui s'éveille à la magie de la peinture, suscité par l'intensité émotionnelle que transmet l'auteur. Chacune des oeuvres évoquées s'habille alors d'une âme. Sans l'âme, la peinture ne serait qu'une image inerte. Et le lecteur entre dans cette intimité, assiste à cet échange entre l'auteur et l'oeuvre voire participe à cette interaction.

J'ai vraiment ressenti, même entendu, la voix de Berthe Morisot, relisant sa lettre qu'elle adressait à sa soeur.

Quant à « La diseuse de bonne aventure » de Georges de la Tour, je ne la regarderai plus jamais comme auparavant : l'auteur ayant attiré mon attention sur le travail de perfection du peintre.

Petit supplément de plaisir quant à moi, l'association de Proust à ce petit recueil dont un passage met en évidence « La Vue de Delft » de Vermeer. J'ai écouté la voix envoutante d'André Dussollier récitant « le petit pan de mur jaune ».

« La science de la peinture est tellement divine qu'elle transforme l'esprit du peintre en une espèce d'esprit de Dieu. »

Léonardo Da Vinci
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Qui ne s'est pas exclamé un jour, les yeux effarés, devant une oeuvre d'art ou une musique qui donne un vertige des oreilles : « Comment il a pu imaginer ça ? Comment il a pu composer une telle merveille ? »
C'est cette admiration démesurée de la peinture qui a poussé Alain Yvars à écrire ce livre pour semer son amour du beau.
Son écriture, à haute tension, sensuelle, est comme les créateurs, ces êtres exceptionnels, qu'elle met en scène, comme leurs confidences qui nous serrent le coeur. Ces fortes personnalités qui, en passant, nous bouleversent à jamais. La genèse d'un style, d'une nouvelle vision du monde, d'un tableau en particulier, sont au centre de ces douze nouvelles sur Modigliani, Henri de Toulouse-Lautrec, Winslow Homer, Vermeer, Monet, Renoir, Seurat et quelques autres.
Rien de docte dans les pensées d'Alain Yvars qui pourtant possède une science supérieure de la peinture, une grande érudition, littéraire et historique, et peint lui-même. Elles sont curieuses et surtout émouvantes.
Cette lecture a coïncidé avec ma visite ensoleillée de la rue des Beaux-Arts, pour approvisionner mon jeune artiste en papier spécial et en crayons de couleur Caran d'Ache ! le long étui, la boîte magique, quoi ! Vider sa bourse pour la création, quoi de plus libérateur !
Je lui ai cité cette phrase du bouquin qui reprend les mots de Claude Monet : « Regarde la nature et peins ce que tu vois, comme tu peux. » C'est l'unique conseil que l'immense impressionniste a donné à la jeune Blanche, sa belle-fille.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Georges Seurat – Un dimanche à la Grande Jatte, 1886.

Lettre imaginaire de Berthe Morisot, peintre, à sa sœur.

Renoir ne veut pas entendre parler de cette technique. « Ils s’essouffleront rapidement », m’a-t-il dit d’un ton péremptoire.
Je vais te donner mon avis, Edma : j’aime cette peinture !
Il faut regarder le tableau à bonne distance pour que le mélange des teintes s’effectue dans l’œil du spectateur. Lorsque notre rétine a effectué le travail de recomposition, l’harmonie éclate : les contrastes d’ombres et de lumières se répartissent admirablement et les couleurs, soucieuses les unes des autres par le principe des complémentaires que tu connais bien, vibrent intensément. Lumineux !
Des fous… Ces jeunes gens ne sont pas seulement d’excellents peintres, mais aussi de joyeux lurons à la blague facile. Signac, passionné de canotage, possède une embarcation qu’il a appelé le « Hareng saur épileptique ».
(Chapitre 7. Vous avez dit pointillistes ?)
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— Quel morceau de peinture, maître !
— Vos remarques me réjouissent, Samuel ! J’ai la chance d’être le portraitiste le plus recherché d’Amsterdam : cela me permet de m’exprimer librement. Je me moque de la critique des bourgeois. Vous savez, depuis que j’ai commencé à peindre, je me bats contre le conformisme, la mièvrerie, les mensonges. J’aime la fantaisie, l’exagération, l’originalité, et même, parfois, l’extravagance. Je pense m’en être approché dans ce tableau...
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Cette robe noire ? Un soir, nous devions nous rendre à une des nombreuses soirées qui animaient Montparnasse. Je n’avais que cette petite robe noire à mettre. « J’ai une solution ! » m’avait-il dit. Il attrapa des pastels et dessina des fleurs sur le tissu, à même le corps. C’était superbe. Au cours de la soirée, tous les hommes se pressaient pour m’inviter à danser. Amadeo, installé au bar, se saoulait en me regardant. Un jeune homme blond s’était montré entreprenant avec moi. Il s’était jeté sur lui. Il me voulait tout entière.
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Une fête perpétuelle ! La région était merveilleuse et l’aviron était la spécialité de Chatou. La Seine était recouverte d’embarcations de toutes sortes : périssoires, yoles, canots, emmenés par des gaillards en maillots rayés qui se croisaient, s’abordaient, tous partageant le même plaisir d’appartenance à la communauté des canotiers. À l’arrière des bateaux, les canotières, en robes de flanelles colorées, protégées du soleil par des chapeaux et des ombrelles de toutes couleurs assorties à leurs robes, encourageaient les rameurs. D’une barque à l’autre, les canotiers lançaient des œillades conquérantes à ces demoiselles.

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Extrait de la nouvelle « Un poète des flots »

D’un geste du bras, Cornelia indiqua un grand espace aménagé en terrasse face à la mer. Deux silhouettes fantomatiques semblaient soudées l’une à l’autre : taches floues baignées d’ombre et de lumière. Un violon jouait un air entraînant. Un groupe de jeunes gens de la région tapaient dans leurs mains au rythme de la musique. Winslow et Cornelia s’approchèrent et s’assirent dans l’herbe.
Vues de près, les taches se transformaient en jeunes filles. Étroitement enlacées, elles dansaient le long du rivage. Leurs longues robes flottaient autour d’elles, les unissant dans un même drapé.
Que faisait-elle à cette heure à tourner dans cette lumière crépusculaire, se demanda Winslow ?

https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/alain-yvars-un-poete-des-flots-sur-le-tableau-nuit-dete-de-winslow-homer.html

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