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EAN : 9782378241339
112 pages
Publiwiz éditions (01/08/2022)
4.3/5   15 notes
Résumé :
Nous naviguons à vue. Tous embarqués sur cet esquif qu’est la vie. Nous nous laissons flotter sur l’océan de nos certitudes, souvent scientifiques, parfois philosophiques et religieuses.
L’eau nous porte bien, mais nous oublions qu’à bien connaître sa surface nous occultons ses profondeurs dans lesquelles nous pouvons sombrer facilement.
Surtout nous ignorons tout du vent qui nous pousse. Nous le sentons, mais nous ne le voyons pas.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le passé lointain, j'ai lu passionnément du Saint Augustin et du Pierre Abélard (curieusement, grâce à l'érudition et au charisme de mon professeur de l'histoire de la musique ancienne). Plus récemment j'ai fait connaissance (en version originale) des poésies de S. Averintsev, Blok, Brodsky, Bounine, Volochine, Hippius, Dostoïevski, Essenine, Mandelstam, Merejkovski et de beaucoup d'autres, réunies dans l'opuscule « Les vers de Noël » que j'ai acquis à la nouvelle église russe au bord de la Seine à Paris. Pour moi, l'oeuvre de Patrick Lusicine rejoint ce cénacle.
Je suis un peu claustrophobe des religions. Ma « porte ouverte », c'est la création, je me « philosophe » toujours une sortie. Je suis pour une spiritualité universelle, évoquée dans le Jeu des perles de verre de Hermann Hesse, et pour l'Art comme religion (Kunstreligion). Et pourtant je ne prierais pas d'intervenir mon dieu la Plume ! En dernier recours il y a quand même cette force et présence que Patrick Lucisine appelle Lui. Cependant ma relation trop intime avec Lui m'est impossible à partager avec les autres sauf éventuellement avec mon enfant. C'est là que résident mon respect et mon admiration pour l'écrit de Lusicine : il a réussi sa tâche difficile et nous dévoile le cheminement de son coeur avec une sincérité touchante et pudeur, sans jamais sombrer dans le «mysticisme hystérique».
Si le thème spirituel vous empoigne, ces phrases de Patrick Lucisine résonneront particulièrement dans votre esprit :

« si donc
temps
espace
sont infinis
il y a une infinité de chances
que tu existes
que tu n'existes pas
que chaque chose existe
que chaque chose n'existe pas
l'univers s'annihile
se dévore


pourtant
tu existes

et chaque chose existe » (page 39)


Je crois qu'au commencement, il était une parcelle de naïveté que l'auteur a su cultiver en lui au lieu de la chasser hautainement. Elle a donné un fruit remarquable. Je pense à la beauté de ce texte aux seules majuscules attribuées à Lui, à sa disposition sur la page, ses « blancs » qui interpellent à l'instar des silences dans la musique contemporaine et pareillement aux morceaux d'Anton Webern qui transfigurent l'auditeur. Ces vocables égrenés sonnent tel le frisson d'une harpe qui n'importune jamais.
Pourquoi « baisser la garde » ? Lisez cette oeuvre à part, ne résistez plus !
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Je ne crois pas en Dieu, ni au Diable, ni en une quelconque entité supérieure, cette chose évanescente, vaguement cosmique.
Je me méfie comme de la peste du spiritisme et de la foi, source d'infernales embrouilles tout au long de notre longue histoire.
Il est grand temps de tourner définitivement la page si l'on veut un jour avoir une chance de regarder vers les étoiles…
L'homme est seul dans sa vacherie de vie. En cela, les élucubrations du « Voyage au bout de la nuit », me paraissent bien plus réalistes que celles de nos dévots, déistes et autres crédules de tous poils…
Tout ça pour dire que les premiers mots de Patrick Lucisine ont singulièrement rembruni l'athée et le mauvais sujet que je suis…
« Curieux mot en équilibre qui commence par la lettre d'» ; « Ma foi relève de l'échafaudage » …
Et pourtant !
Du bel ouvrage, ce recueil ! Des mots pesés, soupesés, choisis avec soin avant d'être livrés en pâture au lecteur. Et ils font bigrement réfléchir, pas seulement parce qu'ils sont beaux et qu'ils sonnent juste.
Singulière déconstruction de l'auteur, mot affreux, émasculateur, pourtant à la mode ; patient et méthodique détricotage, fil par fil, de ses pensées, de ses expériences spirituelles, de ses énormes doutes, de ses espoirs et de ses déceptions.
Quel soin donné aux détails, quelle impressionnante méticulosité !
Singulière expérience pour moi. Outre l'élégance et la délicatesse des mots, c'est ce que l'on devine entre eux que je trouve passionnant. le silence. le vide. L'élan. le souffle qui anime. C'est dans cet espace, cet interstice, ce grand blanc que Patrick Lucisine pourra trouver ce qu'il cherche éperdument. Ce retour aux origines. Ce désir fou de regarder autrement... Il faudra bien qu'un jour il me dise s'il est parvenu à ses fins…
Ouvrir son âme pour trouver le beau dans le rien, l'insignifiant, l'anodin, n'est pas donné à tout le monde.
Lisez ce livre en picorant de ci de là, et essayez de trouver la porte secrète…
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Dans Baisser la gardePatrick LUCISINE nous livre en vers libres une réflexion de longue haleine sur une question qui taraude et divise l'humanité depuis toujours : l'existence ou non d'une force supérieure. Qu'on l'appelle Dieu, Ça, Il, Créateur ou Machin chose. Sans dérive ésotérique avec des mots simples et soigneusement pesés, ce scientifique rêveur extrait l'essence du cheminement de ses questionnements, de ses réponses, de ses absences de réponses, et nous les partage. Il le fait par des écrits dépouillés, une plume épurée, sobre et élégante.

Au-delà du carcan des religions, des rituels, des prières, et de toute l'étroitesse dans laquelle ce thème se trouve enfermé – étroitesse d'esprit, politiquement correct, poids de la société, des traditions, de l'histoire – au-delà de tout ceci une spiritualité libre, propre à chacun et non estampillée, étiquetée, classée est-elle possible ?

Pour être très honnête (je l'ai promis à Patrick) en tant qu'athée convaincue et amoureuse de la liberté ; la foi, la religion, et tout ce qui en découle ne sont pour moi que contraintes et chaînes qui infantilisent et empêchent de vivre pleinement (je ne veux choquer personne ce n'est pas de la provocation juste mon avis personnel). Trop de règles d'interdits de folklore et en plus il paraît que la gourmandise est un pêché ! Quelle idée. Je n'étais donc pas la mieux placée pour apprécier ce livre. Mais j'ai aimé l'écriture et la façon d'aborder le thème.

Si croyance en une force supérieure il y a, il me semble bien plus naturel qu'elle se fasse instinctivement en dehors de toute obligation, loi, règle et de manière personnelle. Ce que je retiendrai de ce petit livre en vers libres c'est que l'important est de laisser l'autre vivre sans le juger et sans chercher absolument à le ranger dans une case. On a déjà du mal à coller les étiquettes qui correspondent sur nos livres alors sur des gens…

Merci Patrick pour ta confiance. J'espère ne pas être passé à côté de ton message et je salue ton courage car c'est un sujet sensible et casse-margoulette qui déclenche parfois les foudres de certains. Une réflexion ouverte tout en nuance et en questionnement ne peut être que positive.
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Le poème de mon ami Patrick (Dancing Brave ) m'a dérouté au début, par sa forme ; puis je me suis complètement retrouvé dans les assez nombreux échanges et points communs que nous avons tous les deux.
Baisser la garde.
Pour psychologie.com, c'est analysé ainsi, au sujet des relations hommes/femmes :
"La prise de risques est bonne si on a envie de changer sa façon de vivre. Elle implique de bouger et de ne pas rester chez soi en attendant que l'amour arrive. Personne ne viendra à la fenêtre dire coucou, je suis le prince Charmant."

Chez Patrick, je vois aussi une prise de risque pour changer de point de vue comme le célèbre ( Mr) Doubtfire, Robin Williams/ Prof Keating dans l'excellent "Le cercle des poètes disparus" :
-- Les élèves, montez sur votre table, vous verrez les choses autrement.
Patrick, avec philosophie, voit les choses autrement, car les certitudes de la foi religieuse avec ses impératifs, les certitudes de la rigueur scientifique avec ses impératifs spacio-temporels sont des doxas critiquables !
Critiquables ?
Eh oui, il y a un truc, autre chose : Il est là (... La Majuscule, longtemps je me demandais, c'est fait exprès pour une multi-interprétation, je pense, ce que faisait cette unique majuscule dans ce poème en minuscules : Il, Lui, Néant, Ca ...)
Il y a un truc, un doute ( je doute donc je suis, dis-je pour reprendre quelqu'un ), une intuition, une attention, une écoute que nous ne savons plus avoir, stressés, angoissés conditionnés que nous sommes par la religion ou la science, il faut réapprendre à écouter notre coeur, il faut débrancher :
"Débranche
Débranche
Coupe la lumière et coupe le son
Débranche
Débranche tout
Débranche, débranche, débranche tout
Revenons à nous
Débranche tout"
Oui, il faut revenir à nous !

Alors Il surgit, sous forme d'un chevreuil, par exemple, moment magique... Tiens, avec Lise, en rentrant ce soir, j'ai pensé à toi, Patrick : nous avons vu cinq magnifiques chevreuils, soirée de joie pour nous, sourires aux lèvres ...

. Pour moi, ce "truc" de Patrick, c'est le spiritisme, c'est mon père là-haut, que j'entends parfois quand j'écoute, quand je fais attention, et que je rejoindrai, comme Socrate a certainement rejoint Homère avec qui il voulait parler.
Non, il n'y a pas de fin (Patrick, page 94 ), et oui, la confiance est supérieure au savoir, comme le disent les humanistes "Une tête bien faite..." ; ou "Science sans conscience..."

Voilà-voilà ; bravo Patrick !
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Pas de ponctuation. Pas d'alexandrins. Pas de rimes. Des mots simples mais soigneusement choisis se détachent entre de grands espaces blancs, murmurés dans un souffle.

Ceci est un livre de courage, le courage de celui qui ose avouer ses doutes. Et si le ciel n'était pas vide ? Comment croire à l'invisible ? Quelle est notre place d'homme dans ce monde ?

Patrick Lucisine écrit avec sincérité. Il se questionne sur ce que peut être la foi. En toute humilité. Je le remercie d'aborder ce sujet sensible personnel et combien tabou. Ce texte me parle parce qu'il me renvoie certaines de mes interrogations, certains silences. Croyante, moi aussi je doute parfois.


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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
donc
existaient
fantômes monstres fées
promesses
pères noël et fouettard
diables
certitudes


et puis existait dieu
père formidable
juge punisseur
jamais récompenseur


cela était donné


la simplicité l'innocence
le temps s'écoulant sans saccades
l'amour qui dure toujours
la mort qui jamais ne viendra

***
soudainement ou doucement
quelque chose apparut
tu ne sais plus
froissement mensonge heurt
choc tamponnement
incrédulité
moquerie
mort peut-être

et fut repris ce qui fut donné

ne restait que la triste liberté
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de même
expliquer l’arc-en-ciel


la diffraction

fichtre

l’orgueil te rend fou


mais qu’il y a-t-il de plus beau
que l’arc-en-ciel

pourquoi prendre le dessus
au lieu de rester en deçà
du merveilleux

s’abandonner
au lieu de pointer
d’expliquer
d’oublier

pour comprendre
il faut
reculer
reculer encore
reculer sans cesse
s’oublier
capituler
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ainsi
ma foi relève
de l'échafaudage

pas d'une culture
pas d'une croyance
pas d'une idolâtrie

fondation
d'une extrême solidité
construite brique à brique

même en dormant
le travail
de moi sur moi
se poursuit

et

à contre-jour
je Le devine
escarpé

à contre-bruit
je L'entends
son mat
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je n'attends rien
je ne demande rien

je ne supplie pas
quelle prétention

je ne prie pas
quelle prétention

je me livre sans retenue
cette douce jouissance de l'abandon
cette victoire sur l'ego angoissant
cette victoire sur la souffrance

confiance
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Mais
de nos jours

La spiritualité
ressemble
à un gros mot

elle effraie
elle inquiète

elle déjuge

pourtant
c'est bien notre esprit
que nous cherchons à faire grandir

jamais
autre chose

ou alors
nous nous trompons
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