George Sand : Ma vie à Nohant

Un sujet magnifique : la vie de Georges Sand "homme de lettres" et sa soif de liberté; une énergie qui va lui permettre de bousculer les convenances, les genres et de mener de front plusieurs vies : celle d'amoureuse, d'écrivain, de mère, de journaliste, d'égérie du socialisme et d'amie de Flaubert, Delacroix, Liszt, Balzac...
Mais les longueurs et le dessin (les personnages sont froids, sa réelle beauté) ne m'ont pas permis d'avoir un coup de coeur pour ce qui s'annonçait comme un moment de lecture agréable. Je dois avouer que tourner la dernière page ne fut pas un regret.

Un hommage à George Sand et à sa maison, son domaine de Nohant auquel elle est attachée depuis son enfance et qu'elle a failli perdre à plusieurs reprises. Son travail, sa ténacité le sauvent. Les soirées mondaines et artistiques sont retracées dans l'album : Musset, Faubert, Balzac, Tourgueniev, Liszt, Chopin séjournent à Nohant. Une époque, une atmosphère. Nohant, lieu où George Sand se ressource après ses activités politiques (désillusion après l'échec de la Révolution de 1848), ses difficultés familiales, les deuils. Lieu où elle écrit de nombreux romans.
Une femme moderne, en avance sur son temps qui choque par ses nombreuses amours, qui s'assume financièrement, qui allie voyages, action politique à Paris et vie tranquille proche des paysans dans son domaine.

J'ai beaucoup aimé découvrir la vie de George Sand, et beaucoup appris ! Je n'ai pas aimé que son arbre généalogique se lise de gauche à droite (au lieu de haut en bas), il m'a semblé que ça le rendait peu compréhensible. J'ai trouvé certains raccourcis dans les faits historiques peu clairs.

Amoureuse inconditionnelle de l'histoire de George Sand, je suis pourtant restée sur le pas de la porte du château de Nohanlt. Enfin, cela serait incorrect de dire que je n'ai pas visité la demeure. J'ai achevé ce tour du propriétaire et non sans avoir scruté les moindres détails. Ce qui me fait hésiter à signer : les fondations. Je n'ai pas aimé l'agencement de la maison. En effet, l'histoire est décousue et manque de clarté. Pour les personnes étrangères à la vie de George Sand, l'exercice risque d'être périlleux. Un conseil : enfilez des bottes pour visiter. J'ai également été déçue par la localisation. Se focaliser sur le château de Nohanlt pourquoi pas. Mais j'ai eu comme l'impression de passer à côté de l'histoire, la vraie, celle de George Sand qui d'ordinaire me fait vibrer. Je n'ai pas eu le sentiment de retrouver la fougue de notre chère Amantine Aurore Lucile Dupin (aka George Sand) et pourtant, c'est bien ce qui m'anime dans son parcours de vie. le rythme était également un peu lent, mais ça, c'est bien moins grave. Comme on dit, un coup de peinture et on en parle plus.
Toutefois, il ne faut pas être trop dure, une seconde visite de la propriété est envisageable, car la bâtisse a du charme. Notamment grâce à la justesse du scénario. L'ouvrage respecte très bien la vie de l'autrice du magnifique livre Lélia. Ce qui est extrêmement agréable à lire.
Et enfin, un détail (mais non des moindres pour un roman graphique) : la décoration. Ce n'est pas le charme de l'ancien, mais du neuf. Même si je vous accorde qu'on n'achète pas une maison pour la décoration, l'ouvrage est magnifique. C'est un très bel objet.
En conclusion, le bilan est mitigé. La visite n'est pas un coup de coeur, mais la maison n'en reste pas moins agréable... à sa façon...