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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne suis pas aussi enthousiasmée que beaucoup de lectrices de Babelio, mais j'ai abordé cette lecture immédiatement après "le jour d'avant" de S.Chalandon et il est evident que cela a joué...Pour autant ,j'ai fait la connaissance de Mei avec tendresse. Tout est délicatesse dans ce roman même si le monde dans lequel se déroule cette histoire est cruellement réaliste et dur.La passion dans laquelle se jette corps et âme cette petite chinoise fait craindre dés le début qu'elle ne se brise les ailes...
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Mei est une jeune chinoise de 17 ans, vive, intelligente et romantique. Coupée de sa famille, l'adolescente travaille comme une semi-esclave dans une usine de textile. Grâce aux automatismes acquis, elle laisse parfois vagabonder ses pensées. Ces petites bulles de liberté lui permettent de tenir le coup.

Quelques semaines avant noël, seule période de l'année ou chaque ouvrière retrouve sa famille, Mei se fait punir pour un geste de semi-rébellion. Sa punition sera de passer seule les fêtes au dortoir. Ces quelques jours, qu'elle appréhende tant, ne se passeront pas comme prévu.

Il ne faut pas trop en dire pour préserver le suspense mais sachez que Mei va vivre une histoire d'amour aussi merveilleuse qu'éphémère. le coeur serré, nous pressentons que le retour à la réalité sera difficile. Mei en est consciente également mais choisit de vivre l'intensité du moment.

"La fabrique du monde" dénonce l'exploitation des jeunes chinoises dans les industries textiles. C'est également une bouleversante histoire d'amour qui m'a fait penser au chef-d'oeuvre de l'écrivain japonais Yasushi Inoué "Le fusil de chasse". On y retrouve la même intensité dramatique.

Le format audio convient parfaitement bien à ce court roman fort bien interprété par Elodie Huber.
Lien : http://www.sylire.com/2016/0..
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L'auteure nous plonge au coeur d'une usine textile en Chine. Mei travaille à l'atelier de couture et nous décrit la routine des commandes, la sensation du tissu sous les doigts. La surveillance impitoyable du contremaître, le chantage au salaire. La révolte, parfois, vite étouffée. Les accidents, parfois graves, lorsque l'on veut travailler trop vite ou que l'on est distrait. Les temps de pause sont quasiment inexistant et le bol de nouilles du midi presque avalé en marchant. le soir, les filles essaient de se détendre malgré la fatigue, elles vont au marché nocturne, elles se sont la lecture. Prises dans ce système, les ouvrières ont pourtant tendance à oublier leur individualité et à disparaître derrière les intérêts de l'usine.

Pourtant, dans ce quotidien sans surprise, Mei se voit offrir une parenthèse enchantée. A l'occasion du Nouvel an, elle reste quasiment seule à l'usine, faute d'argent pour rendre visite à ses parents. Sa vie est alors bouleversée par des rêves obsédants, et par un rapprochement inattendu. J'ai beaucoup aimé cette parenthèse de douceur, presque trop belle, mais comme Mei, on a envie d'y croire. le retour sur Terre n'en est que plus brutal, un terrible engrenage se met en place et le lecteur bascule avec Mei.

Mei est un personnage attachant, une jeune fille qui rêve de vivre sa vie et qui se sent prise au piège dans cette usine. Incapable de gagner assez d'argent pour partir ailleurs, ni de rentrer chez elle et d'avouer son échec. Contrairement à ses camarades, elle a des rêves d'une autre vie, des rêves d'amour transmis par sa grand-mère, qui venait d'un milieu aisé. J'ai eu du mal à comprendre son entêtement à la fin du roman, mais j'imagine qu'il est simplement trop dur pour elle de renoncer à ses rêves après les avoir touchés du doigt.

Quant à Cheng, il a deux facettes, l'une tendre, l'autre impitoyable. Déterminé à obtenir pour lui-même une bonne situation, il n'est absolument pas prêt à prendre de risque pour les autres. Il a bon fonds, mais l'usine et son fonctionnement l'ont rendu dur. J'aurais bien aimé passer un petit moment dans sa tête pour savoir ce qu'il ressentait au fond de lui.

Sophie van der Linden écrit très bien, c'est un roman vraiment agréable à lire. Les rêves de Mei qu'elle nous raconte sont assez frappants, écrits avec des mots forts et des phrases brèves. le quotidien est décrit efficacement, et les paysages prennent vie sous nos yeux.

Ainsi, c'est un premier roman étonnant et très prenant que nous offre l'auteure, j'ai eu du mal à m'en détacher et il me trotte encore en tête après l'avoir refermé. Elle met en exergue les dangers de l'espoir et du rêve dans un milieu hostile qui ne l'autorise pas. Pourtant, à regarder en arrière, on se dit que cette parenthèse enchantée en valait sans doute la peine.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Made in China ! Combien de fois avons-nous vu – sans la voir vraiment – cette étiquette au col de nos vêtements ?

Le roman de Sophie van der Linden nous réveille, nous secoue : on va vous raconter le chemin parcouru par votre jolie robe, votre si sexy pantalon : de l'atelier découpe à l'atelier couture, du dos cassé des coupeurs aux doigts écorchés et aux yeux fatigués des couturières.
Cadences, silence, obéissance. Tu répètes chaque matin le slogan du jour, bourrage de crâne pour ouvrières abruties de fatigue. Tu chantes à pleine voix l'hymne national avant ta journée de travail, comme tes frères ouvriers métallos ou mineurs, comme les enfants de l'école primaire jusqu'au lycée. Tous alignés, droits, en une tenue impeccable.
Et on ne proteste pas, on ne flemmarde pas (Qu'est-ce que tu as, feignante?), on ne lève pas les yeux de sa machine. Ou sinon...Gare au contremaître Wang, qui t'insulte et te harcèle jusqu'au jour où... une petite jeune fille de dix-sept ans le remet à sa place, humblement pourtant, et le voilà humilié. Perte de face, la pire des choses ! Il se vengera, mais il sera remplacé, ayant perdu toute autorité. Et quand on pense que Wang signifie roi en chinois ! Quelle honte !
C'est pourtant une jeune fille toute simple qui a eu raison de lui, paysanne probablement (sinon, sa famille n'aurait pas eu droit à deux enfants, règle de l'enfant unique oblige), émigrée malgré elle à la ville pour gagner sa vie et aider ses parents. Pourtant, son institutrice a bien essayé de les convaincre qu'elle était douée et aurait pu faire des études. Mais c'est le frère qui ira à la fac. Primauté du garçon oblige.

Alors Meï trime le jour et rêve la nuit. Rêves puissants, érotiques, libérateurs, puis angoissants et désespérants. Style nerveux, phrases nominales, haletantes, qui traduisent les émois et la fulgurance des émotions.
Car lors de vacances obligatoires du Nouvel An chinois (pétards, agapes, couleur rouge partout), elle noue une idylle avec le successeur de Wang, Cheng, son amant de trois jours et deux nuits, son amour fou, son rêve d'évasion de la sinistre réalité usinière. Et nous les accompagnons, de restaurant chics où les plats arrivent en nombre, en jardin de lettré et maison traditionnelle qui rendent à Meï son cadre originel, celui de sa grand-mère, vieille dame éduquée et délicate, déclassée par la vie. Une promenade en forêt, la montagne noyée de brume, les chants d'oiseaux, comme des peintures chinoises délicatement exécutées au pinceau dans les trois encres traditionnelles.

Romantisme, élégance, amour fou tiendront-ils devant le cynisme et la dureté des exigences industrielles ?
« Vestes de femme. Rouge. 1500. 3 jours. »

Le rouge n'est pas que la couleur de la fête en Chine. du sang aussi.


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Tout commence par un rêve : celui de Mei.

Elle a 17 ans et travaille à l'usine. Elle travaille pour l'usine, elle vit dans l'usine, elle vie pour l'usine.

Son quotidien est routinier ponctué par les heures de réveil, de la douche, du petit déjeuner de nouilles, de la mise en route au travail. Sa machine, ses gestes mécaniques, toujours les mêmes...Son univers l'usine, toujours l'usine encore l'usine. Sous les ordres d'un contremaître autoritaire, elle et ses camarades sont contraintes à des cadences infernales, les amenant à l'épuisement, à l'alienétion... Mei ne vit plus pour elle, elle vit pour le bien être de l'usine, pour le bien être de la Chine et ce à grand coup de slogan "ton courage tu donneras sans limite pour construire une Chine prospère".



Son unique échappatoire, ses rêves (d'ailleurs le roman commence par la description d'un des rêves de Mei).

Un jour de nouvel an, après avoir été privée de son salaire (pour non obéissance) et donc de son retour dans sa famille pour les fêtes, elle reste seule dans cette usine. Mais elle est loin d'être seule. Un autre employé est resté. Il s'agit de Cheng, un nouveau contremaître. Ils passent alors tous les deux trois jours, trois jours forts, trois jours d'amour intense.

Et puis le travail reprend. Cet amour doit rester caché, au risque pour tous les deux de perdre leur emploi. Mais comment continuer de subir cette vie quand on a découvert que la vie peut être merveilleuse, pleine de bonheur, de joie,.... Pour Cheng ce n'est qu'une question de temps. Il faut savoir être patient. Pour Mei c'est difficile, trop difficile, insupportable...

"Le froissement des tissus, le déclic des machines qu'on allume. Et moi qui ne m'assieds pas. Qui ne m'assiérai plus....



La Fabrique du monde est le premier roman de Sophie van der Linden. Un roman qui nous dépeint le quotidien de bien trop nombreuses jeunes filles chinoises exploitées dans des ateliers de couture au nom de la grandeur de la Chine et du bien être occidental.

C'est un roman qui nous plonge dans un univers dur, insensible. Roman qui est ponctué par les rêves de Mei. le style devient alors plus onirique avec des phrases très courtes, des successions de mots...à la manière d'une poésie. Et surtout roman ponctué par ces trois jours d'amour des deux héros. le roman devient alors, très doux quelques fois même très sensuel.

L'auteur nous offre un très joli roman sur l'acceptation ou non de sa condition et sur la condition féminine.

Lien : http://biblioado.canalblog.c..
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Mei est une jeune Chinoise de 17 ans, mais comme beaucoup dans son pays elle ne va pas à l'école, non, Mei travaille dans une usine qui fabrique des vêtements pour nous, occidentaux.
Ses conditions de travail sont précaires, mais Mei est une jeune fille courageuse et elle s'accroche pour travailler dur. Même le midi elle et les autres ont parfois à peine le temps de manger… Juste le temps d'attraper un bol de nouilles, faire quelques petits pas en avalant la nourriture, et reposer le bol pour retourner à son poste…
Si on se plaint de nos conditions de travail, que dire de celle de ces ouvriers qui suent sang et eau ?
Quand elle se met un de ces contremaîtres à dos pour avoir oser répondre et lui tenir tête, Mei va se voir privée de paye… ce qui signifie pour elle ne pas rentrer chez elle pour les fêtes de fin d'année.
Alors que son frère a pu aller à l'université, Mei se contente désormais d'inventer des histoires pour ses camarades de chambre et d'usine.

On sent une évolution chez Mei, elle n'est pas qu'une paire de mains tout justes bonnes à coudre et couper des tissus. Elle sait penser, elle sait réfléchir, elle sait vivre aussi.
Et sa rencontre avec Cheng va la changer. Elle ne sait pas encore à quel point.

C'est une histoire qui fut de courte durée, mais assez forte cependant, et aussi émouvante.
On aimerait avoir un peu de Mei en nous. On doit d'ailleurs tous avoir chez nous des habits faits par des gens comme Mei, et pour qui on se pose assez peu de questions… ce qui en est assez dérangeant en fait quand on prend le temps de s'interroger.

Ce fût pour moi une jolie découverte, et l'écriture poétique rend ce roman envoûtant mais aussi intemporel, car malheureusement ces usines ne sont pas prêtes de fermer et il y a encore beaucoup d'ouvriers comme la jeune Mei.
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Le résumé de l'éditeur dit mieux que je ne pourrai l'exprimer ce que j'ai trouvé dans ce court roman. C'est une belle surprise.
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Un court roman sur le thème de l'industrie chinoise et de ses travers.
Mei, jeune chinoise travaille à l'usine de textile, pour financer les études de son frère.
On y vit les cadences infernales afin de répondre à la commande dans les délais, les souffrances physiques endurées : mal au dos, aux yeux, au ventre, la fatigue, car on travaille non-stop.
La promiscuité dans les dortoirs, l'absence d'endroit pour soi et de vie personnelle.
Mei, de par son caractère ayant du mal à se plier à la discipline de l'usine, se retrouve seule dans l'usine pour les fêtes du Nouvel An.
Là elle découvre ce qu'est l'amour, la vie personnelle, et l'espoir d'une vie meilleure.
Mais comment au sein de cette industrie écrasant le personnel réussir à vivre sans perdre son emploi ? Là est la difficulté, l'espoir, le désespoir de cette vie et comment Mei va parvenir à faire entendre sa voix.
Ce roman décrit bien les cadences infernales, l'avilissement des ouvriers à la chaîne, l'espoir dans le futur, le tout grâce à une écriture réaliste.
C'est un premier roman intéressant pour une auteur à suivre.
Lien : http://carnetslecturesophie7..
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Petit livre à la sublime couverture (Female Nude, par Lin Fengmian, un des plus grands peintres contemporains chinois), La fabrique du monde raconte l'histoire de Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans qui, aujourd'hui en Chine, vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi.

Mei est une bonne petite ouvrière... même si en elle grandit la lassitude de la solitude, de l'enfermement, et que gronde la colère.
Elle rêve d'une rencontre et d'une autre vie.
Elle aurait pu faire autre chose, mais c'est son frère qui a le droit aux études... elle n'avait donc d'autre destin que celui de devenir ouvrière, se laisser exploiter, envoyer l'argent à sa famille, et se taire.
La suite:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Mei est une petite ouvrière de 17 ans dans une fabrique chinoise de vêtement. Malgré ses capacités, elle n'a pas pu faire d'études, c'est son frère qui est à l'université et elle qui travaille pour rapporter de l'argent. Un travail long et fastidieux dans une usine ou tous les ouvriers vivent (dortoirs, cantine, retour à la maison une fois par an...) mais Mei a vite grimpé les échelon et elle est maintenant à la couture...
Mais une jeune fille de 17 ans a des rêves !

Un roman d'une beauté pure à couper le souffle avec des phrases qui envoûtent, entourent et découpent la réalité cruelle de ces ouvrières chinoises qui travaillent pour l'occident. Sans autre avenir possible à moins d'un bon mariage mais est-ce que l'amour est encore possible dans ces conditions inhumaines ?

J'ai été bluffée par ce court roman qui fait froid dans le dos !
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