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EAN : 9782825142226
147 pages
L'Age d'Homme (06/09/2012)
3.83/5   6 notes
Résumé :
ENTRE-SORT, subst. Masc. : Baraque foraine dans laquelle on expose des monstres.

Roman-baraque, L’Entre-sort donne à voir les monstres de notre société : un homme et une femme, simplement.
De ces phénomènes, vous ne verrez que les plaies, vous n’entendrez que les plaintes. C’est suffisant.

"L’amour est un journal. Nombreux sont les jours sans ferveur, sans fléau, où l’on doit pourtant griffonner quelque chose. Songe aux journaux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lui est cloué dans un lit d'hôpital, à la suite d'un accident, sans doute. Son esprit reste vif, mais son corps ne répond plus. Seuls restent les souvenirs d'un temps où il bougeait, touchait, ressentait, aimait. Désormais, il n'a plus qu'un désir : mourir.
Elle aussi est clouée dans cet hôpital, à ses côtés, toujours, souffrant de le voir souffrir. Sera-t-elle assez forte pour le délivrer? Saura-t-elle accomplir un geste que la société condamne alors qu'il est l'ultime preuve d'amour?


Jeune auteur dont c'est ici le premier roman, Olivier VANGHENT a su trouver le ton et les mots justes pour raconter une histoire bouleversante. Poignant sans être larmoyant, L'entre-sort évoque des sujets essentiels : l'amour, la mort, l'acharnement médical, l'euthanasie, la prison.
Bien que jamais nommés, presque désincarnés, ses personnages nous deviennent proches au fil du récit parce qu'ils nous renvoient à nos propres peurs, nos sentiments, nos questionnements.
Avec son style flamboyant, son écriture tour à tour percutante et poétique, Olivier VANGHENT met une claque au lecteur, le chamboule, le sort de ses habitudes...Un livre original et fort, à découvrir dans le flot de cette rentrée littéraire. Et un auteur à suivre.
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Que cache cette couverture en noir et blanc représentant au choix, un appartement, ou un immeuble avec vue sur le vide ? le sujet central de ce roman : le corps. Et notamment sa connivence avec l'âme, la pensée. Trois personnages dans cette histoire. Il y a d'abord Lui, enfermé dans son propre corps, paralysé à la suite de quelque accident, ne pouvant communiquer qu'en gardant patience. Il y a aussi Elle, son amoureuse, qui est là chaque jour à ses côtés. Et puis il y a Elles, le personnel infirmier, qui s'occupe de Lui. La première partie du roman Lui donne la parole à travers une soixantaine de pages. Ses pensées sont tournées à la fois vers l'envie de mourir, et vers ses souvenirs charnels, souvenirs de ses ébats amoureux et passionnés sur lesquels désormais il ne pourra plus compter. Il se sait condamné, dans ce corps auquel il ne trouve plus aucune raison d'être. Il a bien essayé de parvenir à ses fins, en soudoyant les médecins, en proposant d'offrir gracieusement son corps à la science, mais rien n'y a fait. Leur décision irrévocable de le laisser vivre contre sa volonté lui paraît extrêmement cruelle. On le quitte pour aller vers Elle. Elle comprend bien que son ami est en attente de la fin. Sans réfléchir plus que cela, elle va mettre un terme à ses souffrances. le couperet va tomber pour Lui, puis, par voie de conséquence, sur Elle. Démarre alors un véritable calvaire. D'abord la fuite, puis les profondeurs et les noirceurs du système pénitentiaire. Ce roman amène forcément à s'interroger sur l'euthanasie, sujet encore tabou dans la société actuelle. Chaque mot semble avoir été minutieusement choisi et a un réel impact , nous amène à réagir, tant les conséquences sont graves et terribles. On relève beaucoup d'analogies entre ce que Lui vit, et ce qu'Elle va vivre. A la lecture, l'hôpital et la prison semblent en effet tellement similaires. Je ne connaissais pas le terme d' "entre-sort". L'éditeur le précise dans la 4è de couverture, c'est une baraque foraine dans laquelle sont exposés des monstres. On est en droit de se demander qui sont les monstres dans cette histoire. Question de point de vue. La mise en page, très aérée et laissant s'immiscer quelques pages blanches donne le temps de digérer certaines informations. A la fin de cette histoire tombe un constat paradoxal : Lui est libéré dans la mort, et Elle emprisonnée dans sa vie. Un roman qui ne laisse pas indifférent.
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«Liquidez-moi comme on vend des bijoux. Il n'y a pas de petites économies. Je veux crever. Vous flairez une démarche égoïste ? Ayez le coeur plus renflé que l'esprit. C'est un acte solidaire. Hors du monde on est pas moins débarrassé d'humanité. Je lègue ma chambre, mon lit, mon subside. Je déserte. Je fais le vide. En rendant l'âme, je libère des fonds. »
Le moins que je puisse dire, c'est qu'il m'a bigrement bousculée. Il y a dans cette écriture un souffle et une énergie puissante.
La mort est abordée ici dans ce qu'il y a de plus douloureux.
Un homme (Il) face à sa mort, qu'il souhaite plus que tout car il ne lui reste plus que l'esprit alors que le corps ne répond plus ; un homme emprisonné. Il se souvient de ce corps dont il avait la maîtrise, de ce corps qui lui donnait plaisir et sensations. Il n'est plus que l'ombre de lui même
Une femme (Elle), sa femme, libre, face à ce dilemme…franchir ou ne pas franchir la pas. Elle comprend mieux que personne. Sa vie ne sera que fuite, déboires judiciaires et enfermement.
La liberté change de camp. Ce que l'un gagne grâce à l'autre, l'autre le perd par amour pour l'un.
C'est une écriture saccadée, douloureuse qui fait ce roman. Une écriture qui sait se faire lyrique parfois. On y ressent pleinement les impulsions du corps et de l'esprit. le texte aéré laisse le lecteur à sa réflexion sur ce qui ressort à chaque page : l'euthanasie. Quand il n'y a plus de mots, les pages blanches parlent d'elles-mêmes laissant le lecteur reprendre son souffle. le vocabulaire est minutieusement choisi. L'auteur va à l'essentiel, un essentiel dense , un essentiel qui vous revient à la face et vous laisse un peu KO.
Un livre qui pose plus de question qu'il ne donne de réponse. Un livre qui renvoie le lecteur à sa condition de mortel. Un livre qui remue au plus profond de soi.

A ce livre, qui au moment où je l'ai lu, est le premier ouvrage qui ne ressemble à aucun autre, je souhaite de se faire une place au milieu de tous les autres, car il le mérite.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Un livre que j'ai lu d'une traite. Malgré un sujet difficile, j'ai été happée par ce roman et très touchée par les personnages.
Une écriture imagée, poétique pour un sujet terrible. Des moments de poésie pure malgré un sujet si terrible.
Un jeune homme se retrouve sur un lit d'hôpital après un accident et il n'a plus que l'esprit qui fonctionne. Il raconte tout ce qui l'entoure et dénonce cet acharnement médical de le maintenir en vie. Il décrit les soins apportés par le milieu médical, les amis ou proches qui viennent le voir et sa compagne qui le soutient.
Puis on passe au personnage de sa compagne et de son geste salvateur, terrible mais salvateur. Puis son incarcération à elle.
Des pages terribles mais aussi des pages blanches insérées, qui nous donnent un bol d'air, une sorte de répit dans la lecture. Une note de l'éditeur nous précise que ces pages blanches font partie intégrante de l'oeuvre.
Des pages terribles de description pure, des pages de poésie, des pages blanches font de la lecture de ce roman un moment rare.
Nous sommes plongés dans l'esprit de ces personnages. On ne compatit pas, on suit leur questionnement.
Un livre bouleversant, porté par une écriture remarquable.
Un coup de coeur de la rentrée malgré un sujet bouleversant.
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critiques presse (1)
Lexpress
08 novembre 2012
Il est difficile de ne pas être impressionné par la fulgurance de certaines images, portées par l'écriture, puissante et lyrique, d'Olivier Vanghent. Assurément un jeune auteur à suivre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Liquidez-moi comme on vend des bijoux. Il n’y a pas de petites économies. Je veux crever. Vous flairez une démarche égoïste ? Ayez le cœur plus renflé que l’esprit. C’est un acte solidaire. Hors du monde on est pas moins débarrassé d’humanité. Je lègue ma chambre, mon lit, mon subside. Je déserte. Je fais le vide. En rendant l’âme, je libère des fonds.
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Elle lit les surréalistes. Elle m'appelle son cadavre exquis.

Je suis une phrase.
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