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EAN : 9782351785447
256 pages
Gallmeister (30/11/-1)
3.69/5   189 notes
Résumé :
Le 14 février 2008, Steve Kazmierczak, 27 ans, se rend armé à son université. Entre 15h04 et 15h07, il tue cinq personnes et en blesse dix-huit avant de se donner la mort.
À l'âge de treize ans, David Vann reçoit en héritage les armes de son père, qui vient de mettre fin à ses jours d'un coup de revolver.
Quel itinéraire a suivi Steve Kazmierczak avant de se faire l'auteur de ce massacre ? Quel parcours l'écrivain David Vann devra-t-il emprunter pour s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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À 13 ans, au suicide de son père, David Vann hérite de ses armes, dont le Magnim .300 qui lui servit à mettre fin à ses jours. Dès lors, l'adolescent connait une année de violence la plus totale. Tirer sur des lampadaires en pleine nuit, s'amuser à viser à travers les rideaux des maisons. Il s'imaginait des tas de choses, même tirer sur ses camarades de classe.
Lorsque quelques années plus tard, il lit un article sur Steve Kazmiercazk qui avait tué 5 élèves et blessé 18 autres avant de se suicider, le 14 février 2008, il ne peut s'empêcher d'y faire un parallèle avec son propre vécu. Qu'est-ce qui a fait que ce brillant élève, récipendiaire d'un Deans' Award, en vienne à commettre ces meurtres ? Quels événèments dans son passé ont fait de lui un tueur de masse ? Comment lui-même avait échappé à cette violence pourtant prégnante dans son enfance ?

Ayant eu accès au dossier de police complet, plus de 1500 pages, l'auteur découvre toute l'histoire de ce gamin. Un gamin qui aurait pu échapper à tout cela, un gamin qui se donnait les chances de réussir, qui avait réussi brillamment ses études malgré une enfance malheureuse et des problèmes psychiatriques.
David Vann ne prend pas position mais tente d'expliquer comment Steven est devenu un tueur de masse et voit en son geste un suicide plutôt qu'une tuerie.
Au travers d'une enquête journalistique extrêmement fouillée, précise et riche, il détaille, par le menu, l'enfance de Steve, ses échecs et ses réussites, ses ami(e)s et connaissances, plus précisément ses derniers jours, ses dernières heures, ses appels et mails échangés et le jour de la tuerie.
Tueur de masse ? Victime d'une société américaine qui se protège derrière les armes ? Sans tabou et sans jamais tomber dans le pathos ou le sordide, David Vann dépeint une jeunesse en perdition, fascinée par les armes et la violence. Un essai fort, profondément humain, passionnant et qui donne à réfléchir...
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Les Bretons connaissent bien Vannes et sa femme.
En voici une déclinaison intéressante avec Vann et son père.
Enfin feu son père serait plus approprié, ce dernier ayant décidé de mettre fin à ses jours en se prenant pour cible avec une arme à feu à une distance remarquable de...bout portant. Ce qu'il réussit parfaitement.

Par le truchement d'un énième crime de masse américain, celui de Steve Kazmierczak qui tua cinq personnes, en blessant dix-huit autres, le 14 février 2008, et là je vous entends déjà vous insurger en décriant l'outrecuidance du gougnafier ne respectant rien et surtout pas la St Valentin, David Vann met en opposition son propre passé de gamin trop rapidement confronté aux armes avec celui du tueur en devenir tout en tentant d'appréhender ce qui fait d'un jeune, mal dans sa peau, un possible tueur de masse alors qu'un autre, présentant les mêmes potentialités, choisira une autre voie.

J'aime l'écrivain.
Le personnage semble des plus sympathiques itou malgré un passé salement contrarié.
Il retrace ici le parcours chaotique d'un futur pote de la NRA tout en s'interrogeant sur ses propres démons d'antan.
Le mec a tué, il est une ordure de la pire espèce, c'est entendu.
Mais bien avant le drame, penchons-nous sur la personnalité complexe d'un type aux doutes multiples malgré une réelle intelligence avérée.
Vann n'est pas dans le jugement.
En observateur attentif et conteur factuel, l'écrivain remonte aux sources de l'enfance, terreau par trop souvent fertile d'un no future tragique.

Passionnant et instructif, ce Dernier Jour sur Terre évoque tout autant le roman qu'un remarquable travail journalistique. Une plongée en eaux troubles dans lesquelles l'auteur aurait pu se noyer, lui préférant le métier d'écrivain pour le plus grand plaisir de ses admirateurs dont je me targue de faire partie.

Un très grand Vann !
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Dans « Dernier jour sur terre », David Vann nous offre une réflexion personnelle sur les dangers de l'exclusion sociale et la facilité d'accès aux armes à feu aux Etats-Unis.


Prenant pour point de départ sa propre expérience d'enfant solitaire et introverti, il fait le lien avec le destin tragique de Steve Kazmiercza, coupable d'avoir ouvert le feu dans son ancienne université et d'avoir tué cinq personnes et blessé dix-huit autres.


Qu'est-ce qui différencie David Vann et Steve Kazmiercza ? Pourquoi l'un a su résister à ses pulsions sanguinaires et pas l'autre ? Est-ce seulement une question de rencontres ? Parfois bonnes, parfois mauvaises ? Comment sort-on de cette spirale infernale avant de commettre l'irréparable ? Voilà les questions que se pose l'auteur et auxquelles il tente de répondre, aidé par sa propre expérience…


Il retrace donc le plus fidèlement possible la lente descente aux enfers de Steve. Un père dépressif et absent, une mère irresponsable, plusieurs tentatives de suicide, des pulsions morbides amplifiées par la solitude et le sentiment d'exclusion. A cela s'ajoute plus tard l'addiction aux médicaments, à la drogue, à l'alcool, ainsi que des pulsions sexuelles honteuses et un tempérament particulièrement violent et enflammé. Autant de signes que personne n'a su voir, en dépit des dépressions à répétition, des traitements qui le font changer, tant physiquement que psychologiquement. Difficile alors de déterminer à quel point Steve était lui-même lorsqu'il a agi…


Dans ce qui ressemble davantage à un essai sociologique qu'à un roman, David Vann tente de montrer comment la société américaine parvient à créer, malgré elle, des individus complètement inadaptés, au point de devenir dangereux pour eux et pour les autres. Appartenant à une classe moyenne sans rêves, délaissée et livrée à elle-même, Steve Kazmiercza est certes un meurtrier mais aussi, et surtout une « victime du suicide » selon l'auteur. Sans chercher à atténuer sa responsabilité, il tente néanmoins de comprendre, en s'intéressant au passé de son sujet, comment tout cela a pu être possible… Malgré quelques longueurs et redites, j'ai trouvé la démarche de l'auteur passionnante. Cependant, j'aurais aimé qu'il pousse plus loin la réflexion sur les armes à feu, la propagande qu'il y a autour, selon laquelle « les armes sauvent des vies », ainsi que la psychose des américains et leur sentiment croissant d'insécurité… Certaines scènes, notamment celle du drame, sont néanmoins intenses et fortes en émotion. Un texte intéressant et bouleversant donc mais qui aurait mérité d'être creusé davantage je trouve !


Je tiens à remercier vivement Libfly, le Furet du Nord et les éditions Gallmeister pour cette découverte réalisée dans le cadre de « On vous lit tout » !
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Autopsie d'un meurtre de masse…

Comment un type qui a reçu le « Dean's award » en 2006, attribué par son université, la Northern Illinois University, peut-il, deux ans plus tard, entrer dans un amphi et abattre 5 personnes, en blesser 18, avant de se donner la mort ?

Que s'est-il passé dans le cerveau de Steve Kazmierczak, 27 ans, pour en arriver à une extrémité pareille ? Quel dommage a-t-il subi dans son enfance, son adolescence, pour basculer de telle manière ?

C'est ce que David Vann va essayer de comprendre en étudiant et en passant au crible la vie de cet étudiant solitaire et paria.

L'écrivain aussi aurait pu tourner aussi mal que Steve Kazmierczak. du moins, leurs parcours sont parfois étrangement parallèles.

Pourtant, d'après les rares amis de Steve, ce n'était pas un méchant garçon… Alors quoi ?

Ceci n'est pas vraiment un roman, mais plus une étude sociologique que l'on aurait pu intituler « autopsie de l'esprit d'un meurtrier ». Ou « Comment passe-t-on de gentil garçon un peu étrange mais gentil à tueur de masse ».

Lors de la tuerie et après, les médias et les journalistes, charognards patentés, ont écrit tout et n'importe quoi sur le tueur… Ici, l'auteur nous dresse un portrait bien plus juste, sans fioritures, sans atermoiements, un portrait brut du tueur et de cette Amérique qui pense que tout le monde a le droit de se promener armé pour se protéger.

Si certains passages du roman sont un peu limités niveau construction de la phrase (Sujet + verbe + complément), le reste passe tout seul et les parallèles mis en place entre l'enfance de l'auteur et celle de Steven sont très instructives. Surtout que l'un a basculé de l'autre côté et pas l'autre, bien que tout deux, étant jeune, ne rêvaient que de dézinguer quelques voisins à coup de révolver…

Chapitres et phrases courtes, récit rythmé, enquête fouillée : ça claque et c'est lapidaire.

Steve est certes coupable d'avoir acheté des armes et de les avoir utilisées contre des innocents, mais il ne devrait pas être seul dans le box des accusés posthumes : l'Amérique, sa société, les lobbies des armes à feu, la couverture de santé et tout le système qui devrait être sur le banc des accusés pour être ensuite revu afin de se prémunir contre ce genre de meurtres de masse.

Un récit détaillé, fouillé et qui a pour but de remettre les pendules à l'heure, tout en vous laissant choisir votre coupable, bien que ce roman soit un véritable réquisitoire à charge contre l'Oncle Sam.

L'auteur a beau enrober le venin de ses phrases afin d'éviter une diatribe, on le sent quand même bien passer. Mais bon, cette Amérique là, elle ne les pas volé, ces petites piques.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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A l'âge de 7 ans David Vann tenait sa première arme, à 11 ans il tuait son premier cerf, à 13 ans son père s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête. Les parents de sa belle-mère étaient morts quelques années plus tôt l'un tué, l'autre assassiné, par arme à feu. Il en est resté traumatisé, incapable de chasser, et surtout révolté contre la législation américaine permettant à pratiquement tous les citoyens de posséder des machines à tuer. Et faisant chaque année des milliers de victimes.

C'est pour cette raison qu'il s'est intéressé au cas de Steven Kazmierczak, étudiant apparemment sans histoire qui a tué 5 personnes, en a blessé 18 autres et s'est suicidé dans la foulée en 2008. Il mène alors une enquête sur le passé de ce jeune homme de 27 ans pour essayer de comprendre...Et à travers cet énième fait divers mettant en scène des tueurs fous, montrer la profonde nocivité de la généralisation du port d'armes.

Mais c'est aussi le problème des maladies psychiques et de leur traitement médical qui se pose. Dès l'adolescence Steven est diagnostiqué bipolaire et doit prendre un traitement chimique lourd. Devenu ingérable pour ses parents il sera placé dans un foyer. L'influence de sa mère qui l'abreuve de films d'horreur n'est pas négligeable. Il réussit à entrer dans l'armée en mentant sur sa santé mentale, mais il est renvoyé dès que son passé psychiatrique est connu, ce qui le laissera amer. Il réussit à faire des études à l'université, mais arrête régulièrement de prendre ses médicaments et joue avec ses désirs de violence. Il est fasciné par la tuerie de Columbine.

Sa personnalité est perturbée, il est attiré par des comportements déviants, violents, suicidaires. Il est incapable de mener une vie de couple normale mais passe pour un étudiant brillant dans son université. Son suivi médical n'est pas régulier, il offre plusieurs visages, celui de la souffrance, mais aussi celui de la haine et de la violence. Pendant les trois dernières semaines de sa vie, il va mettre au point son scénario diabolique et entraîner avec lui dans la mort cinq victimes. Il y aurait pu en avoir plus...

On ne peut pas s'empêcher de repenser au pilote fou, Andréas Lubitz qui a tué en mourant 150 passagers, après avoir déjoué lui aussi le système médical et mis en scène son suicide...Un ouvrage sombre, sur la face obscure de l'esprit humain lorsque la maladie le plonge dans le chaos. Et sur une société où la violence faisant partie des droits fondamentaux de l'individu, encourage les pulsions de mort.


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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Nous recensons plus de dix mille morts par balles chaque année, et en juin 2008 la Cour Suprême a maintenu le droit de chaque Américain à porter une arme, en invalidant une loi de Washington D.C. qui interdisait la possession d'une arme à feu. Et rendant plus difficile ce même genre d'interdictions à Chicago et ailleurs. Après la fusillade de NIU, le pouvoir législatif de l'Illinois a tenté de voter une loi qui aurait pu limiter l'achat d'armes de poing à un pistolet par mois et par personne, ce qui impliquait tout de même qu'une personne pouvait se procurer douze armes par an, et même cela n'a pas été voté. Les propres élus de DeKalb ont voté contre. Chaque fois que je roule dans Champaign pour interviewer Jessica, je vois des panneaux en bordure de route qui affirment : LES ARMES SAUVENT DES VIES. Si ça, ce n'est pas de la manipulation, qu'est-ce qu'on entend alors par "manipulation" ?
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Cho a tué trente-deux personnes, il en a blessé vingt-trois, puis il s'est suicidé avant l'arrivée de la police. Dans toute l'histoire des États-Unis, c'est le déchaînement le plus meurtrier perpétré par un tueur isolé, et tout ceci était idiot. Il n'y a rien de cool ou d'intéressant dans la "méthodologie" de Cho. Acheter un Glock 19, quelques chargeurs supplémentaires, entrer dans une salle de classe et tirer sur les gens. Nous n'avons encore rien mis en place pour empêcher un tel acte. C'est un droit américain.

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Deux jours après que mon père se fut suicidé alors qu'il était au téléphone avec ma belle-mère et qu'il lui disait "Je t'aime mais ne vivrais pas sans toi", elle a reçu des fleurs envoyées de sa part. Un cadeau romantique d'outre-tombe, comme celui que va recevoir Jessica. Est-il possible de comprendre le sens d'un tel cadeau ?
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Les commentaires inquiétants, l'obsession des armes et des tueurs, le temps passé au stand de tir, les problèmes psychiatriques. Que doit faire un tueur de masse pour se faire remarquer ?
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En juin 2008 la Cour Suprême a maintenu le droit de chaque Américain à porter une arme, en invalidant une loi de Washington D.C. qui interdisait la possession d'une arme à feu. Après la fusillade de NIU, le pouvoir législatif de l'Illinois a tenté de voter une loi qui aurait pu limiter l'achat d'armes de poing à un pistolet par mois et par personne, ce qui impliquait tout de même qu'une personne pouvait se procurer douze armes par an, et même cela n'a pas été voté.
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Vidéo de David Vann
À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, David Vann vous présente son ouvrage "La Contrée Obscure" aux éditions Gallmeister.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2880139/david-vann-la-contree-obscure
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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