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EAN : 9782882504111
180 pages
Noir sur blanc (08/04/2016)
3.88/5   4 notes
Résumé :
La ville de Slavoutytch est la plus jeune d’Ukraine. Située à trente kilomètres de la centrale de Tchernobyl, elle a été construite par les autorités soviétiques immédiatement après la catastrophe de 1986, à la lisière de la zone contaminée, afin de loger les liquidateurs et le personnel affecté à l’entretien des réacteurs encore en activité. Conçue comme la ville idéale soviétique pour travailleurs de choc, Slavoutytch abrite 25’000 habitants.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Treize voyages entre avril 2012 et mai 2015, plus de quatre-vingts jours sur place, environ seize litres de vodka ingurgités, et une idée : « On ne peut plus montrer les photos de la catastrophe ou de la ville de Pripiat évacuée et abandonnée. (…) il faut passer à autre chose. »

Autre chose : ce sera Ioulia, Kiril, Jenia et les autres, tous enfants de Slavoutytch, travaillant pour beaucoup comme leurs parents avant eux, à la centrale. Tchernobyl est proche et si loin à la fois.

« Les printemps vont fleurir,
La terre oubliera la douleur. »

Slavoutytch vit à son rythme et sa jeunesse également : Sexe, drug and rock and roll ! Mais l'Ange blanc de Niels Ackermann, ce n'est pas que cela. C'est surtout une fuite en avant, un compte à rebours enclenché contre le temps, qui ici, ne respecte pas les règles : l'atome ayant dicté sa loi.

Et pourtant, cette jeunesse-là n'est pas si différente de celle d'Europe, entre fous rires et déglingue, amour et amitié, espoir et non-illusion...
Peut être cet à-quoi-bonisme qui s'accroche à l'urgence de vivre ? Pour Quoi ? Pour Qui ?

« C'est notre destin de vivre ici
Le ciel l'a voulu ainsi »

Je voudrais vous parler de ce couple emmailloté dans la même serviette, tout juste sorti de l'eau du lac : siamois improvisés, perdus dans la contemplation du lieu, mais aussi de Ioulia, dansant, floue, les cheveux mangeant son visage et ces couleurs jaune-orangé, lumières artificielles.

J'aimerai ne pas oublier cette salle du souvenir (Liquidateurs ? Héros de la tragédie ?), contraste absolu avec celle du banquet des mariés.

Et ce baiser porté, femme brindille dont la légèreté saute aux yeux, si belle photo de couverture...

« Tu peux prendre toutes les photos que tu veux, tant que tu ne les montres pas à ma mère ».

J'en ai apprécié plus d'une, regardé longuement d'autres, certaines ont glissées rapidement sous mes yeux, mais toutes racontent une histoire : Les enfants de Slavoutytch plus fort que l'atom(b)e.

Merci aux éditions Noir sur Blanc, à Babelio et ses masses critiques pour la découverte de ce livre, que je feuilletterai de nouveau avec plaisir...
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Slavoutytch, ville d'environ 25.000 âmes, se situe tout au nord de l'Ukraine, à une trentaine de kilomètres de Tchernobyl. Cette cité au destin singulier est sortie de terre à la suite de la catastrophe qui a touché la centrale nucléaire en avril 1986. Accueillant tout d'abord les « liquidateurs » intervenant après l'accident, Slavoutytch s'est ensuite peuplée de techniciens travaillant sur le site de la centrale.
Se voulant idéale, cette ville moderne possède une architecture pour le moins atypique, chaque quartier étant un reflet des différentes républiques soviétiques d'où provenaient ceux qui l'ont bâtie. Slavoutytch est donc une ville récente, étonnante, peuplée à 28% de jeunes de moins de 15 ans (données 2014) et à la vitalité débordante (beaucoup de mariages… et de divorces !… et un taux de natalité très élevé). Pourtant, l'ennui guette les habitants… Car que faire dans cette une ville dont la surface construite n'est que de 7,5 km2 ?

Pendant 3 ans, le photographe Suisse Niels Ackermann a régulièrement arpenté les rues de Slavoutytch et a suivi l'évolution de sa jeunesse, née après la catastrophe nucléaire. Fasciné par la jeune Ioulia qui le guidera à travers sa ville, Niels entrera petit à petit dans l'intimité de ces « Enfants de Tchernobyl ». C'est cette intimité, ce quotidien qui nous est présenté dans ce très bel album photo.

Je dois reconnaitre avoir été quelque peu gênée au premier abord par le format de l'ouvrage. Les photos sont publiées sur 2 pages et cette pliure au centre de l'image est pour le moins troublante. Pourtant, à y regarder de plus près (et à quelques rares exceptions), cela n'entache en rien la lisibilité des clichés. Tchernobyl, cicatrice au coeur de l'Europe… Et si cette pliure au milieu des photos en était une autre manifestation ?
J'aurais aimé également voir apparaitre un titre, une légende explicative aux photos : Qui ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Où ?… Sur l'instant, je me suis posée beaucoup (trop) de questions. Mais au final, qu'importe ! Il reste l'émotion. Car oui, les clichés sont magnifiques. Finalement, j'étais sans doute un peu trop conventionnelle dans mes attentes. Les informations nécessaires et suffisantes se trouvent en fin d'ouvrage. Je recommande d'ailleurs au lecteur le très beau texte d'Andreï Kourkov.

Au final, je me suis rendue compte en feuilletant encore et encore ce livre qu'il me fallait ne pas trop intellectualiser ma relation à l'Ukraine : le sentiment doit primer au-delà de toute analyse.
Et si, somme toute, c'était là que voulait nous mener Niels Ackermann, autre grand amoureux de ce pays, à ne pas se poser de questions, mais plutôt à laisser surgir en soi l'émotion ? Si c'est le cas, son pari est réussi. Quoiqu'il en soit, merci pour ce beau voyage intérieur, Monsieur le photographe !

J'incite les curieux et/ou amoureux de l'Ukraine à visiter le blog de Niels Ackermann : https://blogs.letemps.ch/niels-ackermann/ Cette vision d'un occidental épris de ce pays pourrait bien vous surprendre !
Lien : http://cyclepoetique.over-bl..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Vous pouvez imaginer une ville, une ville immense d'où soudain femmes et enfants auraient disparu. Une ville avec des terrains de jeux, des école et des jardins d'enfants déserts. Une ville qui se serait tue : plus une seule de ces voix de gosses qui, en n'importe quel lieu habité, évoquent de manière stridente l'avenir et la vie. Vous aurez alors une idée de ce qu'était devenu Kiev au début du mois de mai 1986.
Slavoutytch, la ville qui a survécu à son rêve - Audreï Kourkov
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Pour financer la statue de l'ange blanc, la municipalité a économisé sur le gaz en coupant l'eau chaude dans toute la ville pendant un mois.
Tomila
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Video de Gaetan Vannay (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaetan Vannay
A l'occasion de la parution du livre du photographe Nicolas Righetti 'L'Avenir en Rose', consacré à la propagande de Bachar el-Assad, le grand reporter Gaëtan Vannay revient sur son séjour en Syrie au cours de l'été 2011.
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