« Treize voyages entre avril 2012 et mai 2015, plus de quatre-vingts jours sur place, environ seize litres de vodka ingurgités, et une idée : « On ne peut plus montrer les photos de la catastrophe ou de la ville de Pripiat évacuée et abandonnée. (…) il faut passer à autre chose. »
Autre chose : ce sera Ioulia, Kiril, Jenia et les autres, tous enfants de Slavoutytch, travaillant pour beaucoup comme leurs parents avant eux, à la centrale. Tchernobyl est proche et si loin à la fois.
« Les printemps vont fleurir,
La terre oubliera la douleur. »
Slavoutytch vit à son rythme et sa jeunesse également : Sexe, drug and rock and roll ! Mais l'Ange blanc de Niels Ackermann, ce n'est pas que cela. C'est surtout une fuite en avant, un compte à rebours enclenché contre le temps, qui ici, ne respecte pas les règles : l'atome ayant dicté sa loi.
Et pourtant, cette jeunesse-là n'est pas si différente de celle d'Europe, entre fous rires et déglingue, amour et amitié, espoir et non-illusion...
Peut être cet à-quoi-bonisme qui s'accroche à l'urgence de vivre ? Pour Quoi ? Pour Qui ?
« C'est notre destin de vivre ici
Le ciel l'a voulu ainsi »
Je voudrais vous parler de ce couple emmailloté dans la même serviette, tout juste sorti de l'eau du lac : siamois improvisés, perdus dans la contemplation du lieu, mais aussi de Ioulia, dansant, floue, les cheveux mangeant son visage et ces couleurs jaune-orangé, lumières artificielles.
J'aimerai ne pas oublier cette salle du souvenir (Liquidateurs ? Héros de la tragédie ?), contraste absolu avec celle du banquet des mariés.
Et ce baiser porté, femme brindille dont la légèreté saute aux yeux, si belle photo de couverture...
« Tu peux prendre toutes les photos que tu veux, tant que tu ne les montres pas à ma mère ».
J'en ai apprécié plus d'une, regardé longuement d'autres, certaines ont glissées rapidement sous mes yeux, mais toutes racontent une histoire : Les enfants de Slavoutytch plus fort que l'atom(b)e.
Merci aux éditions Noir sur Blanc, à Babelio et ses masses critiques pour la découverte de ce livre, que je feuilletterai de nouveau avec plaisir...
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