C'est entre la Normandie et Paris que l'action du cinquième roman consacré à Jean-Baptiste Adamsberg se déroule. le Béarn d'où est originaire le héros Vargassien est toutefois très présent. La métaphore des bouquetins pyrénéens qui s'affrontent est récurrente dans le roman. L'intrigue policière se double de la lutte souvent sans parole à laquelle se livrent Adamsberg et son nouveau collaborateur, Veyrenc. L'imposante Retancourt va toutefois occuper une place centrale avec La Boule, le chat du commissariat.
J'observais ce matin mon voisin d'en face qui sortait ses jumeaux en poussette, lorsqu'encore habitée par l'univers du roman, j'ai pensé que l'homme avait le profil d'un personnage de
Fred Vargas. Danglard ne s'occupe-t-il pas seul de ses cinq enfants ? Et
Dans les bois éternels, Adamsberg lui-même fait l'expérience de la paternité. Elle le décrit à maintes reprises, son fils Tom sur le ventre, lui contant des histoires ... de bouquetins. L'auteur insuffle dans son écriture certaines idées non conventionnelles, telle que cette paternité pleinement et unilatéralement assumée.
Fred Vargas offre une vision des rapports homme/femme comme occasionnels, éphémères, et finalement impossibles. Ainsi, Camille, dont Adamsberg est toujours amoureux, demeure inaccessible dans ce roman comme dans les autres.
Le lecteur doit se préparer à se faire balader par l'archéozoologue qui puise dans sa science les éléments de l'intrigue. Elle fraye aussi avec la sorcellerie – Fred adore le noir - et va jusqu'à livrer la recette de la vie éternelle. L'enquête s'avère longue et piétine. Heureusement, l'écriture est suffisamment riche et truculente pour captiver le lecteur et le maintenir dans ses filets.