Il a ce qu'on appelle le mal de serre, leur expliqua-t-il. Les fleurs qui ne vivent pas dans le jardin, parmi les fleurs et les insectes, poussent fanées et leur parfum est nauséabond. La prison dorée l'abrutit.
J'écrivais et je déchirais, ou pour mieux dire à peine avais-je écrit une phrase qu'elle me paraissait horrible et je la recommençais. J'avais la certitude qu'une faute de calligraphie ou d'orthographe n'était jamais fortuite, mais constituait un appel d'attention, un avertissement (du subconscient, de Dieu ou de quelque autre personne) que la phrase n'allait pas et qu'il fallait la refaire.
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Il pensa que c'était là une occasion privilégiée pour mettre à l'épreuve cette norme morale qu'il avait faite sienne depuis son jeune âge et selon laquelle il valait mieux comprendre que juger les hommes.
« Un écrivain ne choisi pas ses thèmes, ce sont les thèmes qui le choisissent. »
de Mario Vargas Llosa
Tout d'abord il n'avait eu que des mâles, au nombre de deux. Mais voilà, jamais il n'avait pensé que doña Zoila pût enfanter des femelles. Rude coup pour lui. La première fille constitua une déception, quelque chose qu'on pouvait attribuer au hasard. Mais comme la quatrième grossesse déboucha aussi sur un être sans phallus ni testicules visibles, don Federico atterré à l'idée de procréer désormais des êtres incomplets, interrompit drastiquement toute velléité de descendance (ce pourquoi il remplaça le grand lit dans leur chambre par deux lits jumeaux). Il ne détestait pas les femmes ; simplement, comme il n'était ni érotomane ni vorace, à quoi pouvaient bien lui servir des personnes dont les meilleures aptitudes étaient la fornication et la cuisine ?
Nous ne disons rien, mais nos mains et nos bouches se disaient éloquemment les choses intenses et belles que nous sentions.
J'aime le oui ou le non, les hommes virils et les femmes féminines, le jour ou la nuit.
(...) que par sa faute l'au-delà avait perdu pour moi sa poésie et son mystère, que par sa faute j'avais vu à l'évidence que tous les morts devenaient idiots, que par sa faute je ne pouvais plus être agnostique et devrais vivre avec la certitude que dans l'autre vie, qui existait, m'attendait une éternité de crétinisme et d'ennui.
Prenez place. La demeure est pauvre mais le cœur est grand.
Lucho Abril Marroquin se rappela alors - éblouissement dans les ténèbres, pluie d'étoiles sur la mer- qu'il était venu en taxi ! Il allait tomber à genoux mais la savante le contint : - Personne ne me lèche les mains, sauf mon danois.