Je me rends compte que ma critique détonne parmi les autres. Mais que ce livre m'a semblé long !! J'ai cru ne jamais en voir le bout.
Et heureusement que les personnages secondaires sont intéressants et plutôt sympathiques parce que j'ai vraiment eu beaucoup de mal à supporter les deux personnages principaux : entre elle qui est odieuse et lui qui se laisse marcher dessus ... Une danse à deux qui fait l'objet de tout le livre et qui rythme toute la vie des protagonistes.
Un livre qui n'aura pas su générer chez moi grand-chose d'autre que de l'ennui et de l'agacement ...
Commenter  J’apprécie         131
Le narrateur, qui ressemble comme un frère à l'auteur, raconte sa passion de toute une vie pour la « vilaine fille » (la niña mala en espagnol), connue adolescente dans les quartiers résidentiels de Lima où elle faisait tourner les têtes de la jeunesse dorée. A chaque chapitre il la retrouve métamorphosée en guérillera castriste, en femme de diplomate français, en épouse d'une riche collectionneur de chevaux dans le « swinging London », en maîtresse d'un chef de la mafia japonaise à Tokyo… Dans cette relation asymétrique, il est le « bon garçon » amoureux fou jusqu'à l'obsession, le « pitchounet » romantique débitant des niaiseries passionnées, tandis qu'elle, la « vilaine fille », avide de pouvoir et d'argent, le plaque sans état d'âme, le torture, se montre capricieuse et cruelle, le trompe avec le premier richard de passage. A chaque fois que d'un simple coup de fil, elle réapparaît dans sa vie, il retombe dans le piège où il s'est bien juré de ne pas être repris… Nous suivons aussi le narrateur dans sa vie parisienne d'interprète à l'UNESCO, dans ses congrès internationaux qui lui font visiter les capitales du monde et dans ses amitiés avec des figures emblématiques de l'époque, un révolutionnaire péruvien des années 60, un peintre hippie des seventies à Londres, un interprète de haut vol, à la vie amoureuse et sexuelle déconcertante, une décoratrice de théâtre géniale et brouillonne…
Un roman qui se lit avec plaisir, même si les tours et détours de l'héroïne, pour inattendus qu'ils soient, entraînent l'auteur dans des chapitres parfois un peu longs, où l'intérêt faiblit. Histoire d'une passion, chronique d'une obsession, ce livre est le regard porté sur sa vie - évidemment romancée - par l'auteur vieillissant, avec une certaine complaisance, mais en nous offrant des portraits singuliers et des rebondissements surprenants.
Commenter  J’apprécie         110
Je suis passée complètement à côté.
Ô hérésie, je n'ai pas non plus été bouleversée par le style du prix Nobel de littérature 2010 ( je me sens snob, là, c'est affolant !). Certes, c'est comme une conversation, assez souple, plutôt relâché. Je n'ai pas été transportée.
L'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas, disait Lacan. Voilà qui résume bien, en quelques mots, ce que Mario Vargas Llosa nous narre avec les rencontres successives de la vilaine fille Lily-Arlette-etc avec Ricardo le bon garçon.
J'aurais aimé l'aimer, cette vilaine fille qui fascine le bon garçon depuis l'adolescence et le mène par le bout du nez. J'aurais aimé le comprendre, ce bon garçon qui retombe sans cesse dans les mêmes rets tendus par la vilaine fille, laquelle ne fait même pas l'effort d'affiner sa stratégie au fil du temps.
De Lima à Madrid, de la bande de copains de Miraflores à l'ensablement solitaire à Sète, pendant quarante ans, le bon garçon n'aura qu'une obsession, incompréhensible pour moi ( mais le coeur a ses raisons...), cette vilaine fille manifestement très sexy, très tordue aussi et qui l'humilie encore et encore et encore.
C'est de l'amour, de l'amour fou, peut-être de la rage ? En tout cas, une quête désespérée de ne faire qu'un avec une qui se défile sans cesse.
La trame est donc toujours la même, Ricardo rencontre Lily-Arlette-etc, longue description de tout l'effet qu'elle lui fait et de ce que lui fait pour obtenir ce qu'il attend d'elle, passage à l'acte ou pas, fuite de la belle, désespoir, existence morne et vide, et hop, on repart pour un tour.
Rapidement, seule la façon dont Lily-Arlette-etc revient dans la vie de Ricardo pour y flanquer un bazar qui n'a rien de salutaire m'a intriguée. Au contraire du quotidien de ce dernier, interprète pour l'UNESCO qui parvient à aller vivre dans la ville de ses rêves, Paris, et qui voyage, et qui rencontre bien des personnes dont il a beaucoup à dire.
Et c'est heureux ! Cette vie entre deux retrouvailles dont Ricardo estime qu'elle n'est rien, est riche de rencontres et d'expériences, une fois passé le traumatisme de chaque rupture, permettant même de le dépasser.
La plupart des personnages secondaires censés jouer les utilités ont assez d'épaisseur et d'intérêt, ils sont divers et jalonnent la vie de Ricardo comme autant de phares dans son isolement sentimental. Etonnamment, Ricardo se défend beaucoup d'en apprécier certains, à croire que ses amitiés se nouent malgré lui ( peut-être parce qu'il n'est occupé que de la vilaine fille ?), mais j'ai été sensible au récit de ces attachements, parfois très progressifs, rarement immédiats.
A les lire, je comprenais pourquoi le lien se créait, contrairement à l'intrigue centrale.
Et puis le parcours de Ricardo l'amène à se sentir étranger à son pays natal sans se fondre à son pays d'adoption, entre deux eaux, en transition, ce que son métier d'interprète souligne. Les pages consacrées à ce métier sont passionnantes, et les efforts qu'il fait pour s'améliorer, et les voyages et les conférences dont il parle aussi. Le lien qui se rompt progressivement avec le Pérou est raconté avec une sensibilité qui fait toucher du doigt le sentiment d'abandon de tout exilé, volontaire ou non.
Ceci a compensé cela.
Commenter  J’apprécie         80
C'est fou le plaisir que nous prenons à renouveler sans cesse les causes de nos tourments.
Le gentil garçon & la vilaine fille où comment sublimer un amour toxique qui ruine une vie entière. Il en faut du talent pour rendre beau ce qui n'est au fond qu'un lent venin qui ronge ! Et pourtant, cela arrive plus fréquemment qu'on ne le pense. Et souvent avec les meilleures intentions du monde !
Elle était faite de la même étoffe que la nature de ses rêves, si bien que chacune de leur rencontres ou plus précisément retrouvailles prenait un air éthéré, aérien, léger, comme si les lois de la nature se suspendaient le temps que dure cette parenthèse.
Une parfaite symbiose entre l'impuissance de se donner entièrement & l'illusion de posséder définitivement, alors que pendant des années, il n'était qu'un coeur occupé de désirs sans objet & de mélancolies sans cause.
Il l'a tant aimé !
Je ne vous en dit pas plus, et vous invite à découvrir cet amour singulier, inaltérable !
J'aurais aimé que cela soit réciproque, mais il en va ainsi de l'amour, on ne choisit pas.
Quand j y pense, c'est peut-être bien le seul sentiment qui ne soit totalement égoïste d'ailleurs. Et c'est ce qui le rend aussi terrible !
Le plus beau se réserve toujours le droit d'aller & venir, d'être en soi inattendu, et puisque seuls les désirs sont des ordres, autant laisser le reste en bazar !
Un roman qui vous transporte du Pérou jusqu'en France, en Angleterre, au Japon, pour s'achever enfin en Espagne, un tour d'horizon de la vie sur plus de 40 ans. On y parle aussi de révolution, de Mai 68, des hippies, du Sida, etc..
Une écriture délicieuse & une lecture peu fastidieuse.
On mesure bien l'amour à ce qu'il entraîne avec lui.
Commenter  J’apprécie         30