Voilà un deuxième tome lu en une journée, juste après le premier pour rester dans l'ambiance. Et heureusement que j'ai procédé ainsi, j'ai pu voir l'évolution directement... si j'avais laissé du temps passer entre les deux lectures, je n'aurais probablement pas eu le même regard sur les changements, autant dans l'ambiance générale que chez les personnages.
Beaucoup plus sombre que "Déni", l'histoire nous emporte dans le monde caché des morts qui flottent à la surface, à la frontière avec notre monde à nous. Pas de répit cette fois pour Maëlys et Julian, ni pour Estelle qui, ici, prend une place plus importante que le simple rôle de meilleure amie du précédent bouquin. Les trois loustics (et parfois avec Tim, Kane) sont confrontés à de nouveaux esprits, plus frappeurs, plus noirs, plus forts que l'entité qu'ils ont combattue dans le premier tome. Fini la petite salle de bains qui fait peur, là, nous avons plusieurs maisons, dont la nouvelle de Julian et Maëlys qui ont décidé, heureusement, de faire leur vie ailleurs, loin des pleurs des fantômes, loin de la souffrance morale de la mort de Kaly, la fille de Ju'... Donc fini la salle de bain, ici plusieurs histoires, plusieurs morts, plusieurs endroits à visiter, que ce soit en songes noirs ou en réalité avec les dangers que ça implique, et on ne se confronte pas aux esprits à l'agonie sans dommages... pour relier tout ça, un élément clé : le deuil de l'enfant. Ils sont poursuivis sans relâche, un rythme effréné contre la mort, pour la vie, l'amour, l'avenir...
La thématique du deuil, plus poussée ici, est un choix de l'auteure audacieux car très dur. Pas de place pour l'à peu-près. Je dois avouer que c'est réussi. On ressent bien les émotions diverses, les tenants et aboutissants. Les raisons. Les actes. Il y a de quoi retourner le cerveau de nos protagonistes qui plongent de plus en plus dans les cauchemars réels, surtout pour notre Maë' qui a de plus en plus de mal à en sortir, qui manque bien trop souvent de rester dans le monde caché avec la Voix déguisée, celle qui nous parle en cours de livre, qui nous dit à nous la vérité... et c'est vraiment pas mal d'être spectateur du mensonge, de la manipulation sans rien pouvoir faire pour nos personnages... frustrant aussi.
Tout est relié. Tout l'était depuis le début, et là l'importance des éléments du premier reviennent en pleine face. On comprend même mieux certaines choses et on se demande jusqu'où ça va aller, car il y a un tome 3 en préparation chez l'auteure ! Je crois savoir de quoi il en retournera, si on suit la vie personnelle de la principale protagoniste et les p'tits passages discrètement semés ici et là... j'ai l'impression que ça va être coriace, bien plus que dans ce tome qui est déjà bien noir comparé au premier. le titre de parfaite agonie prend sens.
Ici la vie quotidienne des personnages prend beaucoup moins de place, rendant la lecture plus aisée, plus passionnante - pour moi du moins - que dans le premier qui, je le rappelle, était un peu lent (par le choix de suivre le quotidien des persos de près) mais cohérent cependant.
Action, mystère, paranormal, sang, et autres joyeusetés parsèment le bouquin, le répit est très court entre les scènes difficiles et les thématiques ne rendent pas le livre plus joyeux, au contraire. Je salue l'auteure pour ce choix d'éléments principaux, la mort, l'espoir, la colère liée à tout cela... pas évident. Très humain malgré la mort.
(ne pas manger de brandade de morue pendant la lecture... testé, non approuvé)
L'évolution des persos est très prononcée, plus matures, moins sauvages, plus raisonnés, ça colle bien, on voit que le temps a passé depuis la dernière aventure, et là encore, bravo.
Petite mention pour le syndrome du bleuet que j'ai trouvé si poétique dans la douleur et le contexte malgré tout.
L'auteure a une maitrise du sujet, ça se sent très fort. Et ça remue les tripes un peu aussi...
L'amour prend une place plus grande ici que le simple plaisir charnel, j'ai trouvé ça doux et cohérent, après la découverte, on se pose, se stabilise et on s'aide dans nos souffrances mutuelles. C'est beau. Encore une fois, le titre prend sens.
Bref, voilà un tome maitrisé, plus que le premier à mes yeux, que je recommande sans hésitation. Accrochez-vous cependant, il y a beaucoup d'éléments à retenir au fil de l'histoire (qui sont souvent réexpliqués entre les persos, heureusement) et comme dans le premier, les dialogues n'ont pas d'incises, ça peut dérouter certains lecteurs non attentifs.
À lire donc ! (mais lisez le premier si vous l'avez pas fait et que vous avez lu cette chronique quand même bande de shlags)
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Le premier tome de Parfaite Agonie avait été une véritable découverte. Une ambiance très singulière, oppressante et libertine. Une bande d'amis, une jeune femme et une maison mais surtout un passé rempli de secrets qui vient hanté nos protagonistes sous bien des formes.
Dans ce deuxième tome, on retrouve nos deux tourtereaux, leurs amants, loin de cette fameuse maison. Pourtant, ils ne sont pas tranquilles pour autant, des cauchemars et un lien indélébile va les maintenir éveillé. Les dons de Maëlys semble la pousser dans ses retranchements et dans une nouvelle enquête. Ce tome est plus personnel, plus intime. Il touche la famille, l'amour et le deuil mais surtout la colère. Une nouvelle entité a pris possession de ses pages et nous sommes pris au piège.
J'avoue cependant que je l'ai attaqué au mauvais moment mais il a su piquer ma curiosité, encore.
Je me suis vraiment accroché car on retrouve cette ambiance qui prend aux tripes, mélancolique et oppressante. On a besoin de réponses et on aide ceux qui semblent, ça se complique réellement et le piège se referme petit à petit!
Cette nouvelle aventure est beaucoup plus osée que son prédécesseur. La noirceur coule des pages, j'ai toujours un peu de mal avec certaines scènes ou réflexions mais celà reste mon avis purement personnel.
Le côté paranormal est très bien traité encore une fois avec des descriptions qui nous plonge dans certaines scènes juste dingues !
La fin apporte son lot de frissons et Maëlys n'est pas au bout de ses peines.
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— Je fais des cauchemars, dit-elle.
— Quel genre ?
— En fait… Je fais toujours le même. Je suis dans l’ancienne maison, dans la grande chambre… Tu n’es pas là et je suis dans cette pièce, seule, mal à l’aise.
Il faut vraiment qu’on se débarrasse de cette chose. Elle nous empoisonnera la vie tant qu’elle demeurera auprès de nous.