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Ex Machina tome 2 sur 10

Laurence Belingard (Traducteur)
EAN : 9782809400267
118 pages
Panini France (12/07/2007)
3.91/5   23 notes
Résumé :

Ancien super-héros et actuel maire de New York, Mitchell Hundred se serait bien passé de la fonction de juré. Tous n’ont pas oublié l’époque où il était encore La Grande Machine, et il n’est pas toujours heureux d’aller déterrer les souvenirs du passé. Pendant ce temps, le reste de son équipe doit faire face à l’arrivée en ville d’un nouveau justicier. Contenu : Ex Machina #12-20
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce comics de « super-héros » est en réalité une couverture pour parler politique et les problèmes de société.

Car c'est bien ce qui frappe le plus, ce qui est le plus abouti dans cette série. Certes l'emballage comics classique a une belle couleur et un beau bolduc frisoté. le mystère autour de l'origine des dons de la Grande Machine (qui parle à tous les appareils je vous le rappelle) et des vilains qui par le passé causaient des soucis à notre cher maire de New York (la Grande Machine recyclée donc) intrigue au plus haut point. Mais le plus intéressant est que l'on voit bien que les super pouvoirs, ça n'aide pas vraiment quand il s'agit de gérer une grande ville. On ne peut pas écraser le racisme à coup de marteau divin ni rétropulser l'homophobie de ses concitoyens.

En se mêlant de problèmes de société, Brian K. Vaughan ne cherche pas à leur donner une solution finale qu'il partagerait avec lui-même. Il pose délicatement le sujet (exemple, une manifestation contre l'intervention des troupes américaines en Irak début 2003) et fait parler ses personnages pour cerner le sujet sous plusieurs angles. le plus souvent on en reste là et le sujet s'épuise de lui-même, comme dans la vrai vie, ou explose sous la forme d'une catastrophe (un attentat pendant la manifestation), ce qui permet d'enchainer sur d'autres problèmes politiques (le lynchage par de « vrais américains » d'un chauffeur de taxi Sikh simplement pour équilibrer le compte des morts, puis les relations tendues entre les communautés juives et musulmanes de New York).

Ce deuxième volume est dans la lignée du premier, aussi original et accrocheur, mais contrairement à ce que je croyais ce n'est pas le dernier. Chouette !

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Ce tome contient les épisodes 6 à 10 de la série, parus en 2005. Il fait suite à The first hundred days (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Ces épisodes ont également été réédités dans une version dite deluxe : Ex Machina vol. 1 (deluxe edition) (épisodes 1 à 11). Tous les scénarios sont de Brian K. Vaughan, les dessins de Tony Harris, l'encrage de Tom Feister et les couleurs de JD Mettler.

24 juillet 2001, Mitchell Hundred (qui a rendu publique son identité secrète) rencontre Jackson Georges, son officier de liaison avec la NSA (National Security Agency). 24 mars 2002, Hundred célèbre un mariage de plus, et cette obligation répétitive qui vient avec sa fonction lui donne déjà la nausée. Il recroise Suzanne Padilla la journaliste qui s'était invitée dans sa voiture officielle. Puis il confronte ses idées sur le système scolaire à celles de Dave Wylie (son premier adjoint). Dans les tunnels du métro, 2 ouvriers de maintenance découvrent le cadavre d'un chien crucifié et éventré, ainsi qu'un étrange symbole peint sur le mur. Un proche d'Hundred lui propose de célébrer le mariage homosexuel d'un pompier ayant apporté sa contribution aux opérations de sauvetage du 11 septembre 2001.

Avec cette deuxième histoire, le mode narratif de Brian K. Vaughan devient un peu plus apparent. L'élément qui ressort le plus est l'importance des conversations entre les personnages. Cela commence avec la conversation entre Hundred et Georges pour expliquer comment les agences de sécurité ont géré l'existence de ce superhéros du point de vue de la sécurité nationale. Harris conçoit un découpage assez vivant qui s'appuie sur un mouvement de caméra permettant de varier le décor, en arrière plan, puis sur la remise d'un objet de l'un à l'autre ce qui introduit un peu de mouvement. Vaughan clôt cette scène avec de l'action ce qui permet d'établir un équilibre entre ces conversations un peu théâtrales et le média visuel qu'est la bande dessinée. La réception après le mariage introduit un nouveau décor, et un dialogue crédible mêlant mondanités entre personnes ne se connaissant que de vue, et tentative d'approche plus ou moins gauche. Pour cette scène ci, il apparaît le talent de Tony Harris pour créer des visages crédibles d'individus, des tenues de soirée élaborées, sans donner l'impression d'avoir été tracées à partir d'un magazine de mode, etc. Par contre lors de la scène suivante, un face à face entre Hundred et Dave Wylie, Vaughan propose une discussion délicate et bien menée sur la qualité de l'éducation alors qu'Harris a bien du mal à trouver une mise en scène intéressante.

Toutefois l'intrigue permet de dépasser le caractère théâtral des conversations, car cette histoire présente de nombreuses autres facettes. Comme dans le tome précédent, Vaughan continue d'utiliser son héros pour évoquer des sujets de société éminemment politiques. le lecteur a le plaisir de découvrir que la position d'Hundred (et donc de Vaughan) sur le mariage homosexuel n'a rien de manichéen et ou de primaire. La décision d'Hundred s'appuie sur des convictions étayées par une réflexion construite. Il est possible de ne pas partager le point de vue d'Hundred, mais il n'est si pas facile que ça de réfuter ses arguments. Vaughan expose ce point de vue au travers de différentes discussions entre membres de l'équipe d'Hundred, avec les 2 futurs mariés qui vont affronter une tempête médiatique (souvenez-vous du couple marié à Bègles), et par le biais de questions / réponses lors d'une conférence de presse. Cette façon de développer cette intrigue assure une variété dans les décors, ainsi que la possibilité de mettre en avant les capacités réelles d'Harris de représenter des individus différents à l'identité visuelle marquée, ainsi que de croquer des expressions de visages justes et agréables à regarder.

Au fil des discussions et des actions d'Hundred, Vaughan et Harris font apparaître plusieurs de ses traits de caractères, développent sa personnalité, en font un personnage très séduisant et charmeur, mais aussi un politicien professionnel. Pour les rares scénaristes de comics qui incluent un homme politique dans leur histoire, l'approche est presque toujours la même : il s'agit d'un individu qui n'a que ses intérêts à l'esprit, et qui est invariablement corrompu à un degré plus ou moins élevé par le pouvoir dont il est le dépositaire. Ici, les créateurs ont choisi une approche plus intelligente dans laquelle Mitchell Hundred est bien un héros dans le sens où il consent des sacrifices personnels pour le bien d'autrui. Hundred n'a rien de quelqu'un né de la dernière pluie, ou de naïf. Il sait que chacune de ses décisions sera commentée, déformée, critiquée, détournée et utilisée contre lui. Vaughan le dépeint comme un individu ayant de fortes convictions (plus morales que politiques) et qui souhaite faire bouger les choses, ou au moins améliorer des situations grâce aux pouvoirs temporels dont il est le dépositaire transitoire par le biais des élections. Ce qui rend Hundred et ses actions crédibles est à la fois son pragmatisme cynique, et le fait que son premier objectif n'est pas d'être réélu. du coup, il peut vraiment prendre des décisions courageuses, avec des conséquences significatives.

Il ne faut pas croire que ces épisodes ne renferment que des débats d'idées ou des confrontations d'opinions. Vaughan a conçu une série qui allie quelques problématiques d'une municipalité, à la découverte d'un personnage principal charismatique, avec une composante de science-fiction (les étonnants pouvoirs de Mitchell Hundred), ainsi que des enquêtes de type policières (d'où proviennent les graffitis évoqués par le titre ?), et des séquences d'action. Chacune de ces composantes est liée aux autres de manière organique et le tout forme une lecture addictive, renforcée par le désordre chronologique.

Les illustrations de Tony Harris renforcent le plaisir de la lecture. Mis à part ces quelques séquences de dialogues visuellement peu inspirées, Harris s'avère un dessinateur inventif, entièrement appliqué à raconter l'histoire. Pour commencer, il a su concevoir un costume de superhéros pour Great Machine qui semble plausible dans notre réalité, ce qui évite de créer une trop forte distance entre cette époque de la vie d'Hundred, et son mandat de maire. Son approche des tenues vestimentaires est réaliste, sans tomber dans la reproduction servile de magazines de mode. Les invités au mariage sont élégants dans leurs habits de fête, et les ouvriers dans le tunnel du métro disposent d'une dotation vestimentaire adaptée à la nature de leurs tâches. Les séquences d'action transcrivent le niveau de d'énergie et de violence que le lecteur en attend, et Harris n'a pas peur de dessiner les détails quand le scénario augmente le niveau de violence. Comme dans le premier tome, Tony Harris dessine des personnages à la morphologie réaliste, à la silhouette bien proportionnée, sans relever de la perfection plastique. Il a un don certain pour transcrire par le langage corporel le jeu de la séduction consciente ou inconsciente. Il faut également souligner le travail de mise en couleurs de JD Mettler. Il adopte le parti pris de donner une couleur dominante pour chaque scène, déclinée en plusieurs nuances. Cette approche permet de renforcer l'unité de chaque scène, et de donner des repères visuels facilement indentifiables par le lecteur, pour indiquer s'il s'agit d'une scène du temps présent, ou d'une scène du passé (avec des couleurs légèrement délavées).

Tout n'est pas parfait dans ce tome (quelques mises en pages basiques, et un maire de New York à l'emploi du temps plein de trous, qui résout souvent les affaires lui-même, sans conseillers et autres experts). Mais le niveau de divertissement et d'intelligence est exceptionnellement élevé, à la fois du coté action, et du coté réflexion. le mandat de Mitchell Hundred se poursuit dans Fact vs. fiction (épisodes 11 à 16).
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« Ex Machina » est une saga de cinquante épisodes, publiés aux USA par Vertigo entre 2004 et 2010. Cette série a connu deux éditions françaises, mais n'avait encore jamais été éditée dans sa totalité. Heureusement qu'Urban Comics est là pour combler cette lacune et me permettre d'attaquer cette saga signée Brian K. Vaughan (Y, le dernier homme et Saga) et Tony Harris.

Le premier volet invitait à faire la connaissance de Mitchell Hundred, un ingénieur devenu capable de “parler” aux machines après avoir été blessé par un étrange artefact et ayant ensuite décidé de troquer sa carrière de super-héros pour la politique après avoir notamment empêché la destruction de l'une des tours du World Trade Center lors des attentats du 11 septembre 2001. Cet album qui reprend les épisodes #12 à #20, ainsi que les deux épisodes d' « Ex Machina Spécial », propose à nouveau un mélange d'intrigues politiques et d'action super-héroïque en suivant le quotidien du maire de New-York et en revenant intelligemment sur son passé de super-héros.

Ce deuxième volet invite à suivre quatre nouvelles histoires mettant le maire de New-York ou son alter ego à l'épreuve. Mitchell Hundred se retrouve ainsi juré d'un procès, doit faire face à l'apparition d'un héros qui affirme être l'héritier direct de la Grande Machine, découvre une page sombre de son passé familial, se souvient d'un ennemi capable de parler aux animaux et se trouve également confronté à une menace terroriste qui plane sur la ville.

L'histoire de cet idéaliste qui se rend compte qu'il y a d'autres moyens pour aider les gens que de porter un costume de super-héros et qui se retrouve dès lors confronté à des problèmes d'une toute autre ampleur, tels que la guerre en Irak ou la peine de mort, est construite de manière très intelligente. Multipliant les allers-retours, Brian K. Vaughan dévoile progressivement le passé du personnage, dont quelques révélations surprenantes de la part de sa mère. Ce procédé narratif qui invite à constamment voyager entre passé et présent permet de donner de l'épaisseur aux différents personnages au fil des pages, tout en insufflant du rythme à l'ensemble. Afin de garder le lecteur en haleine, l'auteur développe également plusieurs intrigues en parallèle, dont la recherche de l'identité de cet usurpateur qui se fait passer pour La Grande Machine ou la destinée de cette collaboratrice victime d'un attentat.

Visuellement, Tony Harris livre de l'excellent travail dans une veine très réaliste et offre beaucoup de lisibilité à l'ensemble. Si le découpage est certes un brin trop classique, il faut par contre saluer la mise en couleurs des planches. Notons finalement que les deux épisodes d'Ex Machina Spécial sont l'oeuvre de Chris Sprouse, qui réalise également du bon boulot, tout en conservant l'unité graphique de l'ensemble.

Bref, « Ex Machina » est une saga intelligente, mêlant politique et super-héroïsme, qui invite à réfléchir sur la capacité des surhumains à aider les gens au quotidien. Une lecture fortement recommandée !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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EXTRAIT "Décidément, j'aime beaucoup cette série, qui aurait toutes les qualités pour faire une bonne série télé. J'aime ce mélange des genres entre considérations politiques et sociales, et la science-fiction liée aux capacités de Mitchell. Pas beaucoup de révélations à proprement parler dans ces épisodes, juste la mise en lumière que justement, on ne sait rien de l'origine de ces pouvoirs. Autrement dit, Vaughan prend son temps mais mène sa barque avec intelligence car chaque partie de son scénario est passionnante. "
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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critiques presse (2)
Chro
01 juillet 2014
Autant que le scénario, c'est donc le dessin qui fait ici satire. Une chouette fable, en somme, sur nos années Bush/Sarkozy, dont il nous tarde de connaître le dénouement – dans la BD comme dans la vraie vie.
Lire la critique sur le site : Chro
Ex Machina continue dans sa veine de politique fiction, sur fond d’aventures passées de super-héros. C’est d’ailleurs dans ce registre que la dernière histoire, issue d’un numéro spécial, met en scène un homme parlant aux animaux, opposé à celui qui parle aux machines !
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Hundred (la grande Machine): Pendant la guerre du golfe... la première... j'ai regardé tous les reportages sur CNN, et ça m'a fait sombrer dans... une terrible dépression. Mais ce n'est pas la mort de civils innocents qui m'atteignait. C'était les immeubles. Ils ont une si belle architecture, là-bas, et ça m'a fendu le cœur de voir tout ça se faire pulvériser. c'est tordu, non?
Père Zee: Je ne sais pas. Saint Paul pensait que certains bâtiments ont une âme. Il disait que les meilleurs d'entre eux étaient investis de la grâce du Christ.
H: Vous y croyez?
P: Personnellement? Pas vraiment. Pour moi, les objets sont inanimés, point barre.
H: Alors comment se fait-il que j'entende les ascenseurs chanter la nuit?
P: ... Certains jours, je ne sais plus du tout en quoi croire.
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