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Les héros de Mr Vaughan et Mrs Staples sont de retour. Et le lecteur retrouve avec la même joie les personnages de leur imagination fertile. Moi qui ne lit très peu ce genre, je me suis pris d'affection pour cette excellente série entre Space opéra et comics. le scénario est toujours aussi bien foutu, les dessins de Fiona (on est copain après 5 tomes) sont toujours aussi expressifs et colorés. Ça fourmille d'idées, de nouvelles créatures apparaissent, autant de indices qui nous laisse espérer une longue vie aux aventures d'Hazel, d'Alana et Marco. Saga 5 ne dépareille pas avec les tomes précédents, on suit ça avec le même intérêt. Saga 5 est un bien bel opus.
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Je ne m'en lasse pas ! Sans conteste, "Saga" est dans le top du top en matière de comics actuels.

Le périple de Marko et Alana continue. Séparés, lors du dernier tome (Alana, sa mère et Hazel prises en otage par Dengo, le robot qui a kidnappé le fils du Prince IV et Marko se retrouvant opportunément allié avec ce dernier), leurs chemins se rejoignent finalement...Mais Hazel leur échappe de nouveau. On suit donc alternativement trois histoires : celle d'Alana, celle de Marko et celle de la Marque (la soeur du Testament qui, avec l'ex de Marko et la jeune Sophie, essayent de trouver un remède pour le sauver)

Si le ton du tome 4 se faisait plus intimiste, offrant une parenthèse particulièrement réussie, le retour de l'action est ici clairement assumé. Les personnages prennent encore davantage d'épaisseur, notamment Marko et ils constituent, on ne le dira jamais assez, une des grandes forces de cette série. Quant au fantastique univers imaginé par Brian K Vaughan et Fiona Staples, il continue de nous charmer et de nous surprendre avec des idées brillantes de poésie (par exemple, la demi-planète), et des nouvelles races qui étoffent un bestiaire déjà bien fourni. L'auteur complexifie également le background par l'introduction de la Dernière Révolution, un groupe terroriste, qui entend mettre fin à la guerre (éternelle ?) qui déchire Couronne et Continent, en s'attaquant aux deux camps.

Que dire de plus, si ce n'est vivement la suite ! D'autant que, comme d'habitude, on nous fait le coup du cliffhanger insupportable.

PS : je n'ai pas parlé des dessins de Fiona Staples, mais vous savez tout le bien que j'en pense. Ce ne sont sans doute pas les meilleurs du monde mais ils sont simplement parfaits pour cette série.
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Il y a des suites de série qu'on attend chaque année avec la même impatience car on a déjà la certitude qu'on ne sera pas déçu. C'est ce qui se passe pour « Saga », le space-opéra de Brian K. Vaughan qui en est en France à son cinquième tome et qui parvient encore et toujours à surprendre et enchanter les lecteurs. Il faut dire qu'auteur et illustrateur mettent chaque fois le paquet : entre les graphismes magnifiques et très colorés de Fiona Staples et le scénario bourré de rebondissements et de nouveaux personnages de Vaughan, on en prend plein les yeux ! On retrouve donc pour de nouvelles aventures notre narratrice, la petite Hazel, et surtout ses parents, Alana et Marco, originaires de deux peuples ennemis et pourchassés par leur planète respective pour désertion et trahison. Seulement dans une galaxie où le conflit s'est généralisé à l'ensemble des territoires, difficile de trouver un endroit tranquille où élever un enfant possédant les caractéristiques des deux races... Les embûches se multiplient donc sur la route de nos deux tourtereaux qui se retrouvent pour la première fois séparés par des circonstances dramatiques. On suit donc alternativement les aventures d'Alana et de sa très combative belle-mère, prises au piège d'un automate rebelle, et celles de Marco, lancé à la poursuite de sa famille aux côtés d'un équipage pour le moins hétéroclite.

On voit comme chaque fois l'univers déjà bien fourni de Vaughan s'étoffer encore davantage : nouvelles races plus étranges les unes que les autres, nouvelles planètes, nouveaux enjeux... On en apprend notamment davantage sur les mouvements contestataires qui se multiplient un peu partout dans la galaxie et qui entendent mettre fin une bonne fois pour toute à la tyrannie de Couronne et Continent, les deux planètes à l'origine de cette guerre interminable ayant contaminé l'ensemble des peuples de cet univers. On retrouve également avec plaisir un autre groupe de personnages qui a de son côté entrepris une quête périlleuse afin de sauver le tueur à gage engagé au début de l'histoire pour tuer les deux amants en fuite, Testament. Ce cinquième volume est donc bourré d'action, entre les courses-poursuites en vaisseaux, les attaques de dragons, les prises d'otage, les actes d'héroïsmes inattendus... Vaughan accorde cela dit beaucoup d'importance à la psychologie de ses personnages qui se révèlent plus attachants que jamais, avec leurs failles, leurs défauts, leurs vieux fantômes qui reviennent les hanter. Les réflexions de l'auteur sur la paternité sont également bienvenues même si on pourrait trouver à redire au pessimisme de certaines (avoir un enfant c'est ne plus jamais être seul, c'est renoncé à sa liberté et son intimité pour toujours...).

Un cinquième tome a la hauteur des précédents et qui nous fait découvrir de nouveaux recoins de l'univers foisonnant né de la plume de Vaughan et des graphismes de Staples. Inutile de vous dire que le volume se termine par un gros cliffhanger qui vous fera maudire les auteurs et renforcera évidemment votre envie de vous plonger dès que possible dans la suite.
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Brian K. Vaughan et Fiona Staples reprennent la route des étoiles pour un nouvel arc. Comme à leur habitude, après quelques mois de pause, afin de raffermir leur histoire et d'être sûrs qu'ils tiendront leur planning de publication, ils redémarrent ensemble un nouveau pan de leur histoire mi-fantasy mi-space opera, lui au scénario, elle au dessin.

Ce cinquième tome de Saga poursuit l'aventure narrée par Hazel, toute jeune hybride née deux êtres des peuples de Continent et Rivage, éternellement ennemis, et donc reconnaissable au mélange des cornes temporales et des ailes dorsales. Bien sûr, la surprise d'avoir cette petite personne comme narratrice ne recèle plus la même surprise qu'au premier épisode, mais tout de même c'est toujours agréable de retrouver sa voix particulière nous conter les mésaventures de ses parents, d'autant plus que ces derniers n'en ont pas fini avec leurs poursuivants, loin de là.
Après le cliffhanger de la fin du quatrième arc (car les auteurs publient des épisodes mensuels sur six mois avant de prendre à chaque fois une petite pause salutaire pour assurer le bon rythme de création), nous avions laissé la jeune Hazel, en compagnie de sa mère et de sa grand-mère paternelle, kidnappée par un robot dissident qui veut se venger de la mort de son enfant. Celui-ci est donc pris en chasse par le père d'Hazel qui était vraiment en dedans dans le précédent tome et le Prince Robot IV qui compte reprendre aussi sa propre progéniture avant de continuer à pourchasser, lui aussi, le couple renégat.
Cette inexorable chasse au couple et à l'enfant peut lasser, inévitablement, mais les auteurs relancent régulièrement leur histoire avec deux trois ingrédients intéressants. D'abord, les soubresauts de la course-poursuite à travers les planètes peuvent parfois paraître artificiels, mais le côté aventurier fait le boulot. Ensuite, ils n'hésitent pas à faire des sauts dans le temps et la fin de ce présent volume ne déroge pas à la règle ; c'est surtout la petite Hazel, la narratrice, qui voit le temps passer très vite. Enfin, ils renouvellent aussi et en grande partie leur imaginaire, et donc celui de leur lectorat, avec toujours de très bonnes idées tant au niveau des créatures rencontrées (ce tome-ci nous fait rencontrer la plus solitaire et la plus sexuellement crade de la série, pour le moment) qu'en ce qui concerne les mondes traversés, au point que Saga mérite sûrement son attrait avant tout par le mélange constant d'influences diverses, à la limite entre fantasy et science-fiction (d'aucuns diraient « science fantasy »).

Encore donc un très bon cinquième tome de Saga ! Bien sûr, il y a des risques de se lasser, et à l'image de The Walking Dead, c'est l'aventure maintenant bien engagée qui nous happera encore, plus tellement la surprise du scénario.

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Nouvelle et dernière tentative avec « Saga » qui, malgré ses dessins de qualité, n'aura pas su me conquérir. Mon ressenti au fil des tomes s'est révélé fluctuant, si bien que j'ai lu ce cinquième tome sans grand plaisir, levant même les yeux à des scènes décalées (gros lézard femelle qui urine sur les personnages pour les marquer et un gros mâle qui se fait une fellation avec souplesse !). Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire ou à craindre pour l'avenir des trois différents groupes. C'était presque si leur sort m'indifférait…

Il faut dire également que les points négatifs sont arrivés en masse : l'omniprésence de la drogue qui change le caractère des héros que je commençais à peine à apprécier, des personnages hyper manichéens (la troupe de méchants super-héros m'a agacée), des répétitions (captures, alliances, trahisons, etc.) pouvant entraîner une certaine lassitude ainsi que quelques facilités. Bien sûr, je suis quand même curieuse de savoir ce qu'il va arriver à la petite Hazel dans la suite de l'histoire, surtout après la dernière planche… Mais je me passerai de cette information. J'ai peur de m'ennuyer de nouveau et de bouder mon plaisir. Ainsi s'arrête mon aventure avec Saga qui, malgré mes critiques, a conquis son public. Je fais partie d'une minorité de gens déçus. N'hésitez donc pas à vous faire votre propre avis…
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La saga continue!
Marko et Alana se sont séparés fâchés mais plus que tout ils veulent se retrouver dans les bras l'un de l'autre. Avec la petite Hazel au milieu bien sur. Seulement ce ne sera pas facile car la petite métisse de deux peuples rivaux est toujours un enjeu colossal pour les deux camps, et donc les ennuis sont toujours après elle.
De leur coté Sophie et Gwendoline cherchent toujours à sauver le testament et la soeur.

Saga est un space opéra coloré et riche en rebondissement. J'aime les voyages dans lequel il nous emmène. Dans l'espace, les mondes et les peuples différents bien sur mais également sur le chemin tortueux de la famille. Voir ces parents évoluer tout doucement en même temps que leur enfant grandi à quelque chose de profondément émouvant.
Dans ce monde en guerre perpétuelle, trouver un endroit de paix est mission impossible. Et pourtant... Les ennemis d'hier savent se faire les alliés d'aujourd'hui. Ça aussi c'est un beau message. La cohabitation de Marko avec le prince robot IV est plutôt houleuse, pourtant on sent l'amitié pas loin malgré les à priori, les habitudes, les préjugés... La paix a de l'espoir devant elle!
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Un autre tome de Saga. Dont on ne se lasse pas. Pire encore, ça nous suffit jamais ! C'est toujours trop court, on voudrait déjà connaitre la suite. Car bien sur les auteurs savent nous tenir en haleine, nous faire saliver avec une dernière image qui promet beaucoup.
Dans cette série aucun jugement, pas de méchants ou de gentils, un space opéra qui pourrait être très réaliste. Nos héros, assez nombreux, sont touchants et complexes. Si ils peuvent se décevoir, nous on les aime toujours autant, on y est très attaché. La narration est très belle et douce pour un récit à l'histoire dure et triste.
Les dessins sont égaux à eux mêmes. Colorés, fantastiques, uniques.
Non on est jamais déçu par Saga.
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Cinquième tome ( déjà! ) pour cette saga ( oui, elle était facile, je reconnais ).
La petite Hazel est toujours la narratrice des aventures qui nous sont comptées.
Elle, sa mère Alana et sa grand mère sont toujours sous la coupe de leur ravisseur, Dengo, qui a aussi kidnappé le fils du prince robot après avoir assasinée la princesse. Des renforts arrivent pour le kidnappeur, mais est-ce une bonne nouvelle pour lui?
De leur côté, Marco, le père de Hazel, et le prince robot continuent leur traque à la poursuite du kidnappeur.
Au même moment, un groupe hétéroclite a entrepris une quête pour le moins périlleuse afin de sauver Testament, le tueur à gages.
Des personnages qui gagnent encore en épaisseur, et l'action est de retour.
Le scénario s'étoffe également avec l'introduction de la Dernière Révolution, groupe terroriste tentant de mettre fin à la guerre.
Les dessins sont toujours aussi expressifs ( poétiques, violents, intimistes, selon les situations ou environnements ) et colorés.
Et oh surprise ! ( ou pas ), on termine par un petit cliffhanger :D
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Ce tome fait suite à Saga, tome 4 (épisodes 19 à 24) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé la série pour le premier tome, pour comprendre les relations entre les personnages et leur historique. Il comprend les épisodes 25 à 30, initialement parus en 20105, écrits par Brian K. Vaughan, dessinés, encrés et mis en couleurs par Fiona Staples. le lettrage a été réalisé par le studio Fonografiks.

Il y a des années de cela, bien avant la naissance de Hazel, sur Landfall, la conscription dans l'armée s'effectuait par le biais d'un tirage au sort, des boules dans une sphère comme le loto. Avec les années passant, la guerre s'intensifiant, le tirage au sort devint inutile : il y avait assez de citoyens volontaires, avec des motivations diverses et variées, mais souvent pauvres. le conflit entre Landfall et Wreath prit de l'ampleur, gagnant des planètes colonisées, ou des planètes ressources de l'une ou l'autre faction, la bataille se déroulant alors sur ces mondes de plus en plus éloignés. Une sorte de paix s'installa sur Landfall, les citoyens n'étant plus au contact direct des champs de bataille, la guerre devenant plus un concept dans des contrées éloignées, qu'une réalité de tous les jours, les citoyens pouvant consacrer leur vie quotidienne à autre chose, à commencer par la recherche de plaisirs. Sur une planète éloignée enneigée, le vaisseau arboricole s'est posé. Dengo tient toujours le bébé Prince Robot et Hazel en otage, et il est sorti avec eux à l'extérieur, pour appeler des alliés. Cela fait 3 mois que Hazel n'a plus vu son père. À l'intérieur, Alana exprime sa colère et sa frustration à haute voix, Klara (la mère de Marko) lui conseillant de se calmer car elle s'agite en pure perte, et Friendo continuant de dormir. Klara tend un morceau d'écorce à Alana pour qu'elle frappe Dengo à la gorge quand il reviendra. Soudain, Alana vomit : une séquelle de son sevrage aux substances qu'elle prenait quand elle travaillait comme actrice.

Sur Demimonde, Gwendolyn, The Brand, Sweet Boy, Lying Cat et Sophie sont à la recherche de l'ingrédient qui permettra de soigner The Will : du sperme de dragon. le petit groupe arrive devant une grande étendue d'eau et ça ne se fait pas attendre : un dragon surgit devant eux en se dressant haut sur ses quatre pattes. The Brand indique à Gwendolyn d'utiliser la cape de The Will, puis elle réussit à transpercer l'une des narines du dragon avec une lame télescopique très effilée. Il ne reste plus qu'à occire le dragon pour recueillir la précieuse substance : Sophie fait observer qu'il s'agit d'un dragon femelle. Cette dernière accomplit un geste réflexe : elle lâche un fort jet d'urine sur ses assaillants. Gwendolyn en a reçu un peu dans la bouche. The Brand ajoute que ce geste sert à marquer ses ennemis. Effectivement trois autres dragons femelles ont rejoint la première pour livrer bataille et exterminer les agresseurs. Loin dans l'espace, Prince Robot IV pilote un vaisseau pour retrouver la trace des deux enfants enlevés Hazel et le bébé Prince Robot. Il est guidé par Ghüs qui a un faible lien télépathique avec l'animal familier Friendo. Marko explique qu'il faut suivre cette piste jusqu'à son terme. Prince Robot IV demande à Ghüs, en parlant de Marko, de rappeler à l'animal derrière lui qu'il n'est pas autorisé à s'adresser à lui directement. La conversation s'envenime rapidement au point qu'ils en viennent aux mains : ils sont rappelés à la raison par Yuma.

L'horizon d'attente du lecteur est assez clair concernant cette série : une bonne dose de sitcom bien traditionnelle, dans un environnement de science-fiction, avec des personnages attachants et hauts en couleurs, des situations décalées, une intrigue prétexte. le scénariste use avec largesse des ressorts de romanesques : enlèvement d'enfants, rivalité entre deux jeunes mâles issus de classes sociales antagonistes, association de circonstance avec des malfaiteurs, usage de produits stupéfiants, recours à la violence, maltraitance d'enfant (châtiment corporel), racisme ordinaire. Comme dans les tomes précédents, ces cordes un peu usées bénéficient d'une peinture fraîche avec la mise en images. L'enfant enlevée a un très joli manteau et fait preuve d'une assurance crédible. Les 2 jeunes mâles commencent à s'empoigner et le lecteur observe des bâtons de dynamite apparaître sur l'écran de téléviseur qui sert de tête à l'un d'eux. Les 5 malfaiteurs ont une apparence singulière de race extraterrestre exotique. L'effet des produits stupéfiants est représenté par les visions qui assaillent l'un des 2 drogués, et par le visage hébété et béat de l'autre. le recours à la violence n'est jamais simple, et a des conséquences physiques durables, souvent horribles. le racisme ordinaire s'exprime avec une franchise qui fait froid dans le dos.

Les auteurs continuent de mettre en oeuvre les conventions des récits de science-fiction : différentes planètes, races extraterrestres, vaisseaux spatiaux, armes futuristes. Fiona Staples réalise toute la partie graphique toute seule et étonne par ses mélanges d'éléments reconnaissables et d'une apparence originale. Cela commence avec la grande sphère qui contient les petites balles pour le tirage au sort : l'aspect général permet d'identifier immédiatement ce dont il s'agit, et en accordant un instant d'attention supplémentaire, le lecteur repère immédiatement ce qui inscrit cet accessoire dans la science-fiction. Il en va de même pour de la pelouse avec les pierres tombales des soldats de Landfall : une disposition classique d'un cimetière américain militaire, et des formes de stèle originales et élégantes. Deux pages après, le lecteur découvre un affrontement sur un champ de bataille et il retrouve la posture très particulière d'un quadripode TB-TT de l'Empire contre-attaque sur la planète Hoth, un clin d'oeil rendu amusant par le caractère animal de l'équivalent du quadripode dans Saga. Il sourit en voyant la forme du vaisseau spatial nommé Hoof (sabot en anglais) qui ressemble effectivement à un sabot. Il découvre avec surprise comment Prince Robot IV met à profit les capacités de son corps robotique, en particulier ses mains, pour utiliser le tableau de commande du vaisseau spatial. Alors que les pages peuvent sembler dégager une impression générale un peu désinvolte quant aux détails, le lecteur se rend vite compte qu'elles comprennent une bonne densité d'informations visuelles et des trouvailles savoureuses.

L'artiste met en oeuvre une direction d'acteurs naturaliste, avec des personnages qui n'appartiennent qu'à cette série. Il y a bien sûr Marko avec ses cornes, et Alana avec sa silhouette élancée, sans compter que les Robots sont toujours aussi uniques avec un poste de télévision en lieu et place de la tête, et un modèle différent pour chaque individu. Ghüs reste une sorte de phoque anthropomorphe nain, et il faut voir Princesse Robot en lingerie pour y croire. Par comparaison, Sophie (une jeune fille avec des lunettes) et The Brand font figure d'extraterrestres avec leur apparence normale et banale. La coordination entre dessinatrice et scénariste ressort de manière remarquable avec plusieurs moments visuels uniques et transgressifs. Princesse Robot effectue une fellation à Prince Robot IV (le lecteur se demande bien comment avec son téléviseur en guise de tête), et le résultat (un écran crevé) produit un effet comique irrésistible. La découverte du dragon mâle se fait par le truchement d'un dessin en double page, inoubliable pour une situation énorme qui fera rêver bien des messieurs quant aux capacités physiques dudit dragon. La provocation et la transgression restent donc bien présentes, avec une forme de renouvellement inattendu. Alors qu'il pourrait se contenter de mettre à profit le potentiel comique de Lying Cat, Vaughan ne le met en oeuvre qu'avec une grande parcimonie.

Le lecteur prend vite conscience que les éléments les plus prosaïques de sitcom font ressortir avec plus de contraste les éléments de SF, de Fantasy, ou les commentaires sociaux. Accompagner une partie des personnages dans un supermarché permet de mieux établir le constat du SDF qui pousse son caddy à l'extérieur, une observation pénétrante sur la manière dont la société de Landfall traite ses vétérans. le calme de la discussion autour d'un feu de camp en faisant griller des guimauves donne plus de saveur au fait que The Brand explique la notion d'avortement à la jeune Sophie. La dynamique de comédie de situation permet aux auteurs de rendre les personnages beaucoup plus proches du lecteur qui n'en ressent que mieux leurs états d'esprit. Elle sert également de vecteur aux thématiques de la série. La séquence d'ouverture braque le projecteur sur la situation de guerre de Landfall, même si les conflits se déroulent maintenant loin de cette planète, orientant l'interprétation du lecteur sur le fait que les tribulations des personnages sont les conséquences de cette situation de conflits ouverts. Il note également que les remarques de Hazel reviennent sur les effets secondaires d'avoir un enfant, avec un angle de vue très particulier : l'élargissement du cercle social de ses connaissances. Chaque jour amène à côtoyer de nouvelles personnes pour subvenir aux besoins de son enfant, et les parents ne peuvent qu'espérer que les actions de ces nouveaux apporteront plus d'éléments bénéfiques que négatifs. Cela renvoie à une observation similaire dans le tome précédent sur le fait qu'Alana et Marko croisaient des individus qui aggravaient leur situation.

Il est impossible de résister à l'attrait d'un nouveau tome de cette série : une histoire de science-fiction originale avec des personnages sympathiques et imparfaits. le lecteur n'est pas dupe et sait qu'il lit une sitcom de bonne facture : il perçoit les éléments feuilletonesques et les situations clichés, tout en les goûtant quasiment comme neuves grâce à la narration visuelle originale. Il savoure les moments irrévérencieux souvent visuels, tout en s'impliquant émotionnellement pour les personnages. Il prend plaisir à ce récit de genre bien troussé, divertissant et léger, dépaysant et rassurant, tout en ressentant qu'il manque peut-être un peu de fond.
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Ça commence à crainte pas mal pour nos fugitifs préférés, et ce n'est pas dans ce tome 5 que ça va s'arranger.
Marko, qui est séparé de sa chère et tendre et d'Hazel, se voit contraint de pactiser avec l'ennemi pour les retrouver et ce club des pères en détresse va sillonner l'univers, en abandonnant certaines convictions profondes au passage, pour retrouver leurs familles qui sont au prises avec des révolutionnaires violents et peu regardant sur la morale.
On retrouve également Gwendoline et les Sophie, dont le sort est encore moins enviable puisqu'elles travaillent à se procurer de la semence de dragon… Et que malheureusement cela ne s'achète pas, il faut donc chercher directement à la source !

Encore un épisode très bien construit, le rythme ne ralenti pas, les personnages évoluent de façon très intéressante et la direction artistique sublime aussi bien le beau que l'ignoble. La voix du narrateur -Hazel adulte donc- nous en promet beaucoup, mais malheureusement la possibilité d'un happy end semble de plus en plus improbable...
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