« Mais les découvertes récentes de la cosmologie on éclairé la plus fondamentale et la plus vieille des questions d’une lumière nouvelle. Et il importe que toute réflexion sérieuse sur l’existence de Dieu en tienne compte. Après tout, les questions que se pose le cosmologique sont étonnamment proches de celles qui préoccupent le théologien : comment l’univers a t-il été créé ? Y a-t-il un début du temps et de l’espace , L’univers aura-t-il une fin ? D’ou vient-il et où va-t-il ? Le domaine de Dieu est celui du mystérieux et de l’invisible, celui de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. Ce domaine n’appartient plus aujourd’hui exclusivement au théologien, il est aussi celui du scientifique. La science est là, qui accumule les découvertes et bouleverse les perspectives. Le théologien n’a plus le droit de rester indifférent. » (Trinh Xuan Thuan - page 93)
… Comme si ces savants estimaient qu’en sciences humaines, en philosophie, en théologie, le rigoureux n’a pas de place.
Abandonnant la méthode démonstrative à leur domaine scientifique, ils pratiquent l’à-peu-près philosophique, émaillant leurs propos de citations rituelles dont l’inopportunité ou l’impropriété font frémir les historiens de la philosophie.
Ensuite, elles procèdent par un glissement de leur recherches à des conclusions métaphysiques ou théologiques : un tel passage gagnerait à être légitimé. On cherche en vain la justesse d’un raisonnement qui autorise le passage d’une science à l’autre, d’un type de discours à un autre type, d’une rhétorique à une autre.
Autrement dit, le préjugé qui sous-tend bien des travaux de cet ordre est que la philosophie ou la théologie ne sont pas digne du statut épistémologique.
L’à-peu-près, le rapprochement abusif, la conclusion hâtive, qui seraient sanctionnés par les sciences “dures”, paraissent excusables quand on parle de Dieu, de l’homme et de son destin.”
(page 8 - Préface de Jean-Robert Armogathe )
J’aurai bien envie de terminer cette lettre en criant comme Maurice Clavel « Dieu est Dieu, nom de Dieu ! » et vous, au lieu de Le reconnaître à travers toute la création, vous n’en voyez qu’une caricature : hasard, nature, complexité, chaos mathématique, que sais-je encore.
Quittez donc votre masque nietzschéen et respirez à pleins poumons l’air frais de l’enthousiasme devant la merveilleuse coordination de tout ce qui nous entoure et de tout ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes.
(page 85)
Jacques Testard, il y a quelques années, prit conscience de ce que les manipulations de tubes à essai pour la fécondation in vitro ne se réduisaient pas à de vulgaires travaux pratiques de biologie. L’enjeu qui était sous-jacent, la création d’un être humain, se révélait tellement formidable que son comportement de chercheur en fut fondamentalement altéré. Alors à la face d’un monde scientifique dont l’acrimonie peut être dévastatrice quand ont le pratique quotidiennement, il eut le courage de dire : cela suffit, tout ne peut être fait, le scientifique se doit de réfléchir a priori sur ses expériences et non pas faire n’importe quoi au nom d’un progrès qui reste à définir. (page 102)
Car il s'agit bien ici d'un livre d'humeur, teinté d'humour, d'un mathématicien excédé par la suffisance de ses collègues scientifiques. Homme de métier, chercheur et enseignant, Vauthier est passionné par les mathématiques et leur application à la physique et à la biologie. Pour bien connaître la science, il en connaît les limites : ce sont celles de la raison. (p 9 - Préface de Jean-Robert Armogathe)