Le silence de la mer appelle la méditation, et je comprends le fait que ce soit un grand texte. Courte à lire, mais longue à digérer (on peut en dire long à son sujet), cette nouvelle traite de l'Occupation et du rôle de la parole et du silence.
La sympathie de ce militaire a quelque chose de dérangeant : en tout cas, cela m'a fait assez drôle à la première lecture. La situation en elle-même est dérangeante, et l'envahisseur est un personnage très envahissant dans l'esprit du narrateur et du lecteur. Ainsi, alors que le soldat est décrit de manière très détaillée, notamment par prosopographie (physique et allure), on ne sait rien sur le narrateur et sa nièce, qui se caractérisent par leur mutisme, alors que le temps passe et que les visites de l'allemand deviennent routine. Cette routine, qui s'installe, montre que le narrateur et sa nièce se "font", s'habituent à la présence de l'Allemand (il paraît sympathique et ambivalent, reste qu'il est d'accord avec Hitler), et c'est peut-être le pire, le fait que l'Occupation deviennent routine.
Une lecture faite par hasard, et qui pèse beaucoup, heureusement que j'ai pu longtemps en discuter avec ma famille.
Un grand texte de la Résistance.