e ne suis jamais retournée en Chine. Les tours par centaines dans le ciel de Shanghai, les néons et les vitrines des rues de Beijing, les grands hôtels climatisés et les cars de touristes, ces visions d'un monde soudainement surgi restent irréelles, tout cela n'existe pas, le temps s'est arrêté en août 1966. Malgré l'avalanche d'images, le flot d'informations affichant sa métamorphose, la Chine demeure le pays que j'ai connu, sans voitures ni publicités, défilant dans le vacarme des cymbales et des tambours. Et dans les hutong pavés longeant les vieilles maisons de la ville tartare flotte toujours le parfum léger du jasmin.