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EAN : 9782377312771
504 pages
Sarbacane (21/08/2019)
3.86/5   46 notes
Résumé :
Devon du Sud, Angleterre, 2019. Ed Perry est un tocard. C'est l'avis de sa soeur, de sa mère, de Cliff, de Chloé, du lycée. Mais Ed Perry a un secret. Tous les vendredis soirs, il loue un cheval, déterre son épée et chevauche dans les bruyères. Puis il attend le prochain vendredi soir. Et puis un jour, il décide d’abandonner une fois pour toutes le désastreux réel. Et c’est donc ce qu’il s’emploie à faire : monter son propre gang de rêveurs venus des quatre coins d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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J'aurais tellement voulu adorer "Fraternidad", en ressortir sonnée, émue, bouleversée, transportée et déjà prête à la relire, pour éviter la tristesse et la mélancolie du manque des personnages qu'on a aimé à la folie!
Je voulais le refermer et sentir l'enthousiasme couler dans mes veines de lectrice hystérique et me soulever d'un seul élan!

J'avais tellement envie de l'aimer ce roman, j'y croyais dur comme fer… mais la rencontre ne s'est pas vraiment faite.
Ce n'est pas grave, je m'en remettrais, et Ed Perry avec moi. Que dire de ce livre... Que trop de choses en lui m'ont… ennuyée? Dérangée? Agacée?... malgré certaines qualités.

Tout avait pourtant bien commencé: un résumé alléchant qui m'a fait de l'oeil -voire qui m'a carrément draguée- profitant de ma faiblesse bien trop manifeste pour les romans de capes et d'épées et "Les Trois Mousquetaires" et une postface de l'auteur d'une efficacité et d'une beauté remarquables dans laquelle Thibault Vermot y explique son amour pour les romans de capes et d'épées et son désir d'en écrire un un jour contemporain plutôt qu'historique (idée loufoque, idée folle, idée audacieuse, idée géniale!), son besoin et son envie de ré-enchanter un monde de plus en plus cynique et désespéré et d'y injecter un héroïsme et une grandeur perdus depuis longtemps et à jamais; un peu de beauté, de poésie et de romantisme. Dans laquelle aussi il dit sa foi en la jeunesse, en la fougue de l'adolescence et sa puissance, mélange de candeur et d'idéalisme.

Postface -lue avant le roman donc- et quatrième de couverture bien en tête et dans le coeur, je me suis lovée dans le roman, remettant à plus tard ma subite envie de demander l'auteur en mariage entre deux duels et trois chevauchées.

Nous sommes au sud de l'Angleterre, en 2019. Ed Perry est un adolescent et ses dix-sept ressemblent bien plus à l'Enfer qu'au printemps. Son père les a abandonnés: sa mère, sa soeur et lui et depuis la famille prend l'eau. L'appartement est lourd de silences, de tristesses et de solitudes. Au lycée, cela ne va pas mieux: Ed est un looser, un tocard. Celui qu'on harcèle parce qu'il est différent, qu'il aime lire et qu'il n'est pas de taille à se défendre, celui qu'on balance dans la poubelle à la sortie le vendredi, celui dont on vole et crame les vêtements.
Il pourrait en crever Ed mais il a un secret qui l'aide à tenir et à survivre. Tous les vendredis, avec l'argent qu'il gagne au pub où il travaille, il loue un cheval qu'il mène dans la lande et juste après, il revêt sa cape et attache son épée à son côté. Pendant une heure et ainsi vêtu, en mousquetaire, il chevauche et galope, et s'épuise et s'enivre, et oublie le monde réel jusqu'au crépuscule qui rougit le ciel triste de son coin d'Angleterre.
Cette parenthèse échevelée et harassante lui suffit pour aller mieux et affronter la semaine à venir.
Mais pas cette fois.
Ce vendredi-là, rien ne se passe comme prévu.
Alors, Ed décide de devenir vraiment "Herr Mousquetaire", de changer de vie. le lycée et l'appartement familial, c'est fini, la solitude aussi.
Il sera un héros, et Sélène avec lui. Et ils pourfendront les méchants et les ignares, et ils rendront au monde sa part de beauté et de grandeur, et ils seront plus grands et plus nobles que cette société qui part à vau-l'eau, même si pour cela, il faut souffrir et batailler sans fin.

L'idée de départ est enthousiasmante, quasi-magique et intelligente également. Prendre des thèmes très contemporains comme le harcèlement sous toutes ses formes; un cadre réaliste, noir au possible et contemporain et en faire le contexte pour un roman de capes et d'épées dont presque tous les codes sont respectés, c'est un pari d'autant plus jouissif qu'il fonctionne, à quelques détails près.
Le message porté par le livre, quant à lui, ne manque ni de beauté, ni de profondeur et il m'a émue autant que frappée, au moins au début.
Enfin, le soin apporté à la syntaxe et le jeu autour du langage est un procédé, presque un parti pris, intéressant: on passe de pages complètement familières à des chapitres versifiés, on croise des termes anciens, vieillis réactualisés et enchâssés dans un écrin ultracontemporain. C'est d'autant plus malin que tout cela sert le propos et l'intrigue.

Sauf que le roman est long, très long (613 pages!) et qu'il souffre de longueurs.
Sauf que j'ai eu bien du mal à m'attacher au personnage principal qui a quelque chose d'un peu inquiétant, voire de très creepy (contrairement à quelques rares personnages secondaires dont "Citizen" Kane que j'ai adoré).
Sauf que l'intrigue manque parfois cruellement de vraisemblance et qu'elle en perd sa crédibilité -ça, c'est impardonnable-.
Sauf que j'ai trouvé les "héros" parfois assez "limites" et leurs actes sont souvent plus proches de la délinquance quasi-gratuite que de l'héroïsme et cela m'a un peu rebutée, moi qui ne suit pourtant pas une acharnée de la morale et des conventions et puis, cette intrigue, elle est quand même très glauque par moment, presque malaisante… Ce n'est pas quelque chose qui me dérange habituellement, mais là…
Sauf que la fin est quelque peu grandguignolesque et un poil malsaine.

Plus qu'un roman de capes et d'épées actuel, j'ai eu l'impression d'en lire un reflet inversé, embarrassant et j'en ai ressenti parfois un certain malaise.
L'idée m'a effleurée que c'était peut-être le but finalement, de montrer à quel point dans notre monde où rien ne va, il est impossible d'être véritablement héroïques et de rester idéaliste, que notre société en pleine déliquescence salit tout, mais outre que c'est profondément angoissant, je n'ai pas l'impression -à la lecture de la fameuse postface- que ce fut le but de l'auteur, bien au contraire.

Ainsi je m'interroge...

Malgré cette déception, il me reste de jolies choses de "Fraternidad": des passages versifiés qui n'ont pas été sans me rappeler "De capes et de crocs" et surtout l'audace et la lumière d'une idée de départ fantastique qui a bien failli l'être.







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Cette chronique j'ai mis du temps à l'écrire. Il faut dire qu'il en faut pour digérer un roman de 600 pages. Un roman aussi bien écrit, aussi bien pensé, avec ce brin de folie qui caractérise si bien les romans de la collection de Exprim'.

Mon résumé

Fraternidad n'est pas encore inventée. Il y a d'abord Ed Perry le loser, le tocard, le lâche. Souffre douleur de Cliff et sa bande, bouc émissaire de la classe entière. Mais dans le crépuscule des week end, il y a aussi Ed Perry l'aventurier, le Mousquetaire, le sabreur qui bat la campagne avec son cheval de guerre. L'imagination dans les étoiles, et le coeur en chamade. Il y a le costume et l'épée. Et le soir, sur un ordinateur acheté trois fois rien, il y a des vers en alexandrins avec les consonances extravagantes du vieux français. Et c'est à coup de rapière, de plumes et de poésie qu'Ed Perry réinvente son monde terne, oblitéré de son imaginaire et de ses rêves. Mais que se passe t-il lorsque l'épée rencontre la peau ? Que se passe t-il lorsque « sauver la demoiselle en détresse » n'est plus un jeu mais une réalité ? Que se passe t-il lorsque l'on est plus fort ? Lorsque l'on est plus seul ? Lorsque trois se mettent à rêver de rêve éveillé ?

Mon avis

Ce roman. Mais ce roman. J'ose à peine mettre de mots dessus de peur de vous en gâcher la prose, et le sens, et les rêves. Mais il faut bien le chroniquer n'est-ce pas ? Alors pardonnez-moi, si parfois mon coeur trébuche, si parfois ma langue fourche, parce que de ce livre là, on se remet bien difficilement.

Il y a d'abord Ed Perry. Un garçon perdu, on pourrait lui prêter une dizaine d'années. Sans doute pour son allure de victime, son air naïf, pour ses jeux d'enfants (mais sont-ce des jeux d'enfants ou de rêveurs ?). Pourtant il en a dix sept, bosse au pub du coin pour gagner un peu d'argent, survit à peine à l'étape si difficile de l'école où tous le prennent pour un moins que rien, un bouc émissaire bien choisi, et a bien envie d'embrasse Chloé. A la maison c'est « ni vu ni connu », impossible de parler avec sa soeur qui s'enferme dans son blog beauté et encore moins avec sa mère définitivement à l'ouest depuis que le paternel est parti. Voilà. Les capes et les épées de plastique sont rangées depuis longtemps, ainsi que les rires d'enfants. Dure réalité ? Ou juste un monde qui nous pousse à repousser le bonheur pour lui en trouver un plus factice ?

Il y a Ed Perry donc. Et Sire Ed Perry, qui chevauche des chevaux de tempêtes au crépuscule, dégaine une vraie rapière et se vêtit d'une cape. le rêve éveillé d'un garçon qui refuse de se plier aux lois du monde pour leur préférer l'aventure solitaire, des sensations d'autrefois et des courages éphémères. C'est un personnage pour lequel j'ai énormément d'admiration et de respect. Parce qu'il est ce que je ne suis pas dans son entièreté mais aussi cette part un peu cachée, un peu secrète, qu'on a tous sans doute, cette part qui crève des aventures que je ne fais que lire dans les romans. Alors oui j'ai de l'admiration pour ce garçon. Mais aussi pour Selene, une nana croisée au hasard d'un poème contant ses aventures laissé sur un site internet. Selene je l'imagine un peu lunaire, bizarrement j'ai oublié la plupart de ses traits physiques pour ne garder que cette impression. Selene c'est celle qui d'un coup de tête, décide de passer les frontières pour rejoindre un garçon de courage en Angleterre, bien loin de sa Pologne.

Alors voilà. Il y a ces deux personnages qui se rejoignent pour une vie d'aventure en 2019, en Angleterre, et qui vont en vivre de très nombreuses, des aventures de coeur, des aventures pour grandir et des aventures qu'ils ne soupçonnaient pas. On passe par plein de registre, du soutenu au familier, et les chapitres de Cliff, brutaux et vulgaires qui viennent rythmer ce monde de poésie et de rapière. On grimace. On sourit. On a envie de pleurer aussi (décidément les « lettres adressées à » me feront toujours chialer). Là dedans il y a le fait de grandir non pas « comme » mais de grandir tout court, avec son âme toute entière. Il y a d'autres personnages dont Citizen Kane et Brit qui touchent par leur expérience ou leur naïveté, par leur souffrance. Mais il y a aussi une critique de notre monde moderne : du consumérisme à l'hypocrisie, les bonheurs factices, le monde qui crache, qui cahote, qui repart, qui s'arrête. Tout est en dentelle, dans les détails d'un reportage télé, dans les lignes d'une lettre, dans les phrases entendues à la radio. Un genre de mauvais rêve dont personne ne sort et qui continue de s'installer.

J'ignore si j'en ai dis beaucoup, trop, ou pas assez. Si vous avez besoin de plus de choses pour monter à l'ascension de ce pavé, pour vous donner envie de plonger dedans et de continuer à tourner les pages, malgré les quelques longueurs, le temps du démarrage. J'ignore si vous dire que cette écriture fut riche de centaines de merveille saura vous aider, qu'elle est tantôt caresse, tantôt coup d'estoc, qu'elle est poétique et libre, en vers ou en prose. Qu'elle étonne souvent, ne dégoûte jamais. Vous dire que la fin, ben on s'y attend pas avec ce côté horreur / thriller qui donne un coup de fouet à l'ensemble et donne à la fois envie de gerber et à la fois de reprendre son souffle. Que parfois il y a un peu du roman d'anticipation. Vous dire que Fraternidad (et là je pique l'expression à l'auteur lui-même -oui je suis comme ça -) c'est « une sorte de bateau lumière pris dans la tempête du monde ». Que j'ai même lu les remerciements (choses que je fais très très rarement). Voilà je pourrais vous dire tout ça et plein d'autres trucs encore mais franchement ce serait vous noyer. Alors je vais vous laisser avec une dernière citation et vous n'aurez plus qu'à courir l'acheter…dans une petite semaine ❤

En résumé

Un gros coup de coeur pour ce roman qui se dévore. de cape et d'épée, de rêves et d'aventures, Thibault Vermot réenchante notre époque moderne sans la départir de ses ténèbres. Son « bateau-lumière » file droit et se pare d'autant de poésie que de vérités nous enjoignant à rejoindre cette Fraternidad sans tarder, à grand renfort de courage et d'audace.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Un lycéen qui trouve refuge dans un monde imaginaire peuplé de mousquetaires pour échapper à la dure réalité du harcèlement est une idée qui a de quoi me séduire.
Pourtant, ma lecture a été perturbée par une multitude de détails incohérents qui m'ont fait décrocher de l'intrigue. de la sueur qui coule "du front jusqu'au bas du dos" (je fais pas mal de footing et je ne vois pas comment ça peut arriver) jusqu'aux vols grossièrement justifiés, en passant par un héros qui se déguise en mousquetaire pour monter à cheval mais fume sa clope en route (pas la peine d'inciter les ados à fumer, surtout quand ça ajoute aux contradictions du personnage) et une mère totalement inexistante (c'est bien pratique pour que le héros découche des semaines sans souci)... Ça commence à faire beaucoup quand on n'est pas encore au tiers du roman. D'autant qu'à ceci s'ajoute des gimmicks comme l'utilisation de majuscules en plein milieu de phrases et des rêves tellement révélateurs que ça en devient risible. Tout cela m'a agacée. J'ai failli abandonner, mais j'ai préféré aller au bout (non sans avoir sauté quelques unes des 613 pages, il ne faut pas exagérer) pour laisser une chance à l'auteur que je découvrais avec ce roman.
Thibault Vermot glisse des références intéressantes, qu'elles soient littéraires ou historiques. Son héros est sympathique et cultivé, avec une envie de donner un sens à sa vie assez pertinent dans la société actuelle. Pour insister sur l'érudition de son personnage, l'auteur le fait parler de manière poétique. Pourquoi pas. Mais est-ce bien nécessaire d'appuyer la bêtise de ses harceleurs en ajoutant tant de vulgarité ? Je n'en suis pas convaincue.
Malheureusement, au fil du roman, le côté "cape et épée" est totalement oublié et les justiciers du dimanche s'attaquent aux harceleurs de tout poils (les ados du lycée pour Ed et rien de moins qu'un maître chanteur pédophile pour sa soeur) avec force de tromperies, mensonges et larcins divers.
Et la fin m'a mise très mal à l'aise tant elle tient du grand guignol malsain.
Bref, je ne conseillerais pas ce livre, et encore moins à des ados.
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: Page 54.
Ça y est, nous y sommes, nous mettons le pied à l'étrier et cela va cravacher, au propre comme au figuré.
Les débuts du roman furent timides, notre nouveau héros commençait peut-être déja à s'égarer, devenir timoré par la force des choses.
Et puis non, page 54, il reprend du poil de la bête, parce qu'il l'ignore pour l'instant, ce rêveur, ce Eddie le solitaire, mais la bête est en lui.
Il tapera sur son écran ces mots, comme le Z du Zorro de la pointe de ses doigts:
" ...je veux vous raconter une mésaventure
Qui m'advint tout à l'heure.
Trois faquins imbéciles
M'ayant cherché des poux comme j'étais en ville
Tracèrent leur chemin à ma suite en voiture.
Moi, j'allais chevauchant parmi landes et ruines,
L'épée au vent, l'étrier gaillard, et le nez
Taquiné doucement par la brise marine.
Mais de retour au camp, je restai bouche bée:
Au milieu d'un bûcher finissaient de rôtir
Mes guenilles en tas: lunettes, vêtements;
Tout changé en charbon! Sans songer à gémir,
Je jurais aussitôt me venger promptement;
Et passer à la broche ces vilains cornards,
Ces maroufles affreux, ces trois coquins d'Enfer
Leur faire enfin tâter le fil de ma rapière.
Cependant, j'étais seul; il se faisait bien tard;
Je dus rentrer le coeur en berne et l'épée basse,
Remettant à demain la vengeance prévue.
Patience, mes amis; au prochain impromptu
J'ouvre bientôt la chasse !..."

Ed Perry, 15 ans, n'a rien d'un héros ni du costaud.
Le personnage est habité, par les héros de ses livres et la flamme de la verve poétique du gentihomme.
Le frêle loup solitaire passe son temps libre à revivre ses romans préférés, malgré son âge, à se rejouer des scènes digne de Dumas, avec chapeau, rapière, cape etc..
Cela parait un peu pathétique raconté ainsi mais l'auteur Thibaud Vermot va changer tout ça, modifier le regard des autres et celui même d'Eddie Perry.
Par un affreux concours de circonstance, à découvrir par les lecteurs, notre ado mousquetaire va jouer réellement les Zorro, défier la nuit et croiser le fer ( enfin, le fer et une batte de base-ball).
Si l'occasion parait drôle, le contexte est grâve et nous en ressentirons les deux tons en lisant.
Ed n'est pas qu'un rêveur, c'est un vrai sauveur de la vraie vie et cela va l'inspirer doublement.

Comme dit plus haut, Ed se lancera à conter ses aventures sur internet, un peu modifié en alexandrin.
Du coup, il y aura une distance avec ses lecteurs qui eux vivront une fiction littéraire plus stylée.
Il est à prévoir qu'à un moment la fiction et l'inspiration du réel ne se joignent pas toujours dans des rimes car on se le dit tout de même, tout n'est pas digne d'être raconté, offert au public.
Si Ed devient ainsi un auteur et il devra alors rendre des comptes, peut-être, se dit-on.
Le roman ne ménage pas le personnage et il suffit qu'un nombre important de l'opinion public le montre du doigt dans le livre pour que nous soyons tentés d'en faire autant.
Et nous, qu'en pensons-nous?
Que percevons-nous du personnage?

Le roman permet cela, de nous poser et de réfléchir sans aucun jugement d'autrui.
Oui, Ed est spécial et dans le bon sens du terme.
L'auteur nous offre d'autres angles à l'histoire, d'autres échos et ce n'est pas tendre, c'est rude, cru, cela s'oppose à la douceur moquée de notre Ed.
Nous aurons aussi l'écho d'une certaine Selene qui aura lu les mésaventures d'Ed et qui au fond, le trouvera plutôt cool.
Ed prendra sa "vie" en main suivant ses nouvelles priorités et fuguera le lycée, travaillera à plein-temps, cachera la vérité à sa mère.
Il s'inventera une vie secrète, en définitive.

C'est un roman avec lequel il faudra prendre son temps, rien à voir avec son épaisseur.
Thibault Vermot , lui, prendra son temps avec son personnage, de quoi bien le cerner et faire réellement connaissance.
Nous comprendrons d'où lui vient cette passion de la cape et de l'épée face à un monde beaucoup plus moderne, en mal de panache sans doute.
Eddie n'est pas si perché, comme le suggérerait sa lubie, il a un regard plus lucide que beaucoup et malgré son âge, il tentera déja de recomposer, de trouver un sens à la vie qui lui corresponde à 15 ans.
Un jeune personnage auquel on s'attache, très humain et de belles rencontres en perspective.
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Un roman de cape et d'épée terriblement actuel !!
J'allais écrire : waouh, quel roman, mais j'ai eu pas mal de "lectures waouh" ces derniers temps !!!
Celui-ci ne sera pas forcément parmi mes plus gros coups de coeur, mais un roman marquant certainement, et pas uniquement à cause de ses six cents pages.

Roman de cape et d'épée au sens propre du terme ! Il y a des capes, des épées en action, des chevauchées et même presque un repas fin dans un château ; des vers et de la prose.
Mais aussi roman très actuel, à la fois par son contexte, dangers d'Internet, harcèlement scolaire, les chevauchées sont aussi en quad et on croise des tankers dans la Manche.
Et même un brin de dystopie, ou juste de triste anticipation ?
Des 3 mousquetaires à Barbe-Bleue, en passant par le 21e siècle dans le Devon, et à Paris, où on va craindre l'écroulement d'un monument emblématique, pas forcément celui auquel on pense.

Il y aurait tellement à dire sur ce roman foisonnant et étonnant, peut-être vaut-il mieux ne rien en dire, car on ne peut tout dévoiler, mais parler de certaines parties serait le dénaturer totalement.
On ne sait jamais où l'auteur va nous amener.
C'est très rare de ne pas deviner à mesure de mes lectures vers où elles vont m'emmener (pas forcément la clé de l'énigme ou la fin, mais de quoi on va parler). Ici presque tout est totalement inattendu.
Et vous pouvez lire la 4e de couv' pour une fois, elle ne vous parle que du début.
Contrairement à mes habitudes, je m'y suis référée plusieurs fois, juste pour relire "DEVON DU SUD ANGLETERRE 2019" car par moments, je ne savais plus quand on en était !

J'ai trouvé certains passages un peu longs, j'aurais apprécié un peu plus de concisions dans les moments surtout où ils essaient de s'échapper, de s'en sortir.
Mais à part cela, une lecture qui m'a happée d'un bout à l'autre.

Et j'allais oublier de parler de la superbe couverture, lettres et dessins rouge éclatant, presque rien et tout y est !

Un roman qui fera date certainement, par son originalité, les sujets traités, et l'écriture et le superbe vocabulaire bien sûr.

Je n'avais rien lu de l'auteur, et j'ai hésité, le thriller sanglant et tout ce qui fait trop peur, ce n'est pas ma tasse de thé !! Mais même si quelques passages ne sont pas réjouissants, rien que j'ai regretté d'avoir lu !!
Cette Fraternidad, vous n'avez pas fini d'en entendre parler !
Lien : https://livresjeunessejangel..
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critiques presse (1)
Ricochet
05 novembre 2019
Gros et dense, le roman n’est pas de lecture facile, mais brillante. Il suit les protagonistes à travers un narrateur omniscient adepte du discours indirect libre. [...] Ardu, comique, plein d’un charme à découvrir.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les autres avaient toujours tendance à se foutre de sa gueule au lycée, à cause de ses lunettes et parce qu'il avait pris français première langue ; et parce qu'il préférait dessiner des trucs plutôt que de taper dans un ballon de rugby ; et parce qu'il lisait "Paradise Lost" ou "The Wasteland" [...] ; et qu'il avait déjà utilisé en cours des mots comme "Ostranénie" ou "Par Aventure", ou "Fichtre", ou "En Somme" (et il apprenait peu à peu que quand on a un brin de culture, on ferme sa gueule, Ed, parce que les autres n'aiment pas ça, c'est comme si tu leur tendais un miroir où les mots "Gros Con" et "Ignare" apparaissent sur leur tronche) [...]. (p. 29)
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Tu dois te demander où je vais. Voilà. Je rejoins un garçon qui a du courage, et tu nous as assez dit que notre époque manquait de courage. Et si jamais, me diras-tu, je trouvais au bout qu’il n’y a plus de courage du tout, plus jamais, que – puisqu’on exile et qu’on bâillonne les lanceurs d’alerte, qu’on tire des balles dans les têtes des petites filles qui vont à l’école – c’est devenu impossible, que les seuls héros disponibles sont les barbouilleurs de pétitions, les indignés des réseaux, les journalistes si gourmands de statistiques, les grands chefs d’entreprise, les jeunes présidents voraces, les cent plus grandes fortunes, les dictateurs ? Eh bien, au moins j’aurais essayé.
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Il sourit à Selene.
La route est longue encore
Lit-elle dans ses yeux
Nous marcherons au creux
De routes tortueuses
Que bordent les épines
Nous atteindrons des côtés
Hérissées de récifs
Nous voguerons au fil
De monstrueuses lames
Et dans les précipices
Que bordent l’océan
Nous serons aveuglés
De lumières soudaines
Selene, nous voici
Adossés à la nuit
Attendant que se lève
L’aube d’un nouveau monde.
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- Le jihad... J'aimerais bien rendre le monde meilleur, mais je n'ai pas besoin d'un dieu pour justifier le vol ou le meurtre. D'un autre côté, je les comprends : ils partent parce qu'ils croient qu'ils vont fonder un royaume au milieu du sable. T’imagines ? Un royaume dans le désert... Un endroit rien qu'à eux, jouer aux chevaliers... Sûr que ça les fait plus rêver que devenir plombier ou caissière.
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Ils avaient eu des moments moins amers, avec Brit, quand ils étaient petits et qu’ils courraient pieds nus dans l’herbe. Mais c’était il y a longtemps. Entre-temps ils avaient construit le Mur. Chacun d’eux avait empilé sa part de brique. Des fois Ed avait envie de toquer au Mur pour voir si sa sœur répondrait, de l’autre côté. Des fois, il avait l’impression qu’elle essayait aussi.
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Vidéo de Thibault Vermot
Dans cet épisode, les libraires jeunesse de Dialogues vous présentent quelques livres, récents, qui plaisent aussi bien aux adultes qu'aux enfants et peuvent créer de riches moments de lectures partagées, de 5 à 12 ans.
Voici les albums et romans conseillés dans cet épisode : - Les P'tites Poules, une série d'albums de Christian Jolibois et Christian Heinrich (éd. Pocket Jeunesse) : https://www.librairiedialogues.fr/serie/les-p-tites-poules/75044/ ; - Les Chiens pirates, une série d'albums de Clémentine Mélois et Rudy Spiessert (éd. École des Loisirs) : https://www.lesenfants.fr/recherche/?q=les+chiens+pirates ; - La Fabuleuse Histoire de la poire géante, de Jacob Martin Strid (éd. Pocket Jeunesse) : https://www.lesenfants.fr/livre/7175350-la-fabuleuse-histoire-de-la-poire-geante-jakob-martin-strid-pocket-jeunesse ; - La Ville grise, de Torben Kuhlmann (éd. NordSud) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21838973-la-ville-grise-torben-kuhlmann-nord-sud ; - Deux ans de vacances, texte de Jules Verne, abrégé par Thibault Vermot, illustré par Frédéric Pillot (éd. Sarbacane) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22569217-deux-ans-de-vacances-jules-verne-sarbacane ; - Celui qui voulait tout réparer, de Barbara Kosmowska, illustré par Emilia Dziubak (éd. Père Fouettard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22519891-celui-qui-voulait-tout-reparer-barbara-kosmowska-pere-fouettard ; - Pony, de R.J. Palacio (éd. Gallimard Jeunesse) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22401465-pony-r-j-palacio-gallimard-jeunesse ; - L'Année perdue, de Katherine Marsh (éd. Gallimard Jeunesse) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22401480-l-annee-perdue-katherine-marsh-gallimard-jeunesse.
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