Le scénario du roman n'est pas ce qui en fait la qualité première, une histoire d'amour et de misère. Ce qui fait la qualité de ce roman, ça n'est pas non plus d'éventuelles description futuriste d'un Paris des années 60 vu depuis 1860 et qui pourrait en faire un roman steampunk de bonne facture, cuivre, fumées, vapeur à tous les étages. Non, ce qui en fait un livre passionnant c'est, malheureusement devrait-on dire, la réalité de ce qui en est décrit en terme sociétale, une société où tout le monde « sait lire et écrire mais où plus personne ne lit », tous les romans, toutes les oeuvres d'art ont été définitivement rangés comme vieilles bimbeloteries sans intérêt, plus personne ne s'en préoccupe, à part notre héros, bien entendu, qui écrit des poèmes, ce qui en fait définitivement un marginal irrécupérable.
Jules Verne décrit une société où ne subsiste et où l'on apprend plus que les sciences appliquées, c'est à dire utiles et la Banque, comme Dieux définitivement incarnés. Si les descriptions d'un Paris du XXe siècle par
Jules Verne sont justes, ça n'est que par là, la définitive victoire de la petite bourgeoisie qui compte ses sous et se repaît du petit confort qu'une certaine science peut lui apporter… Dramatiquement ce que sont devenues nos sociétés. Un roman à redécouvrir donc, pour cette clairvoyance qui fait froid dans le dos dans un Paris devenu steampunk sans le savoir et surtout sans son humour et son décallage. Oui, «
Paris au XXe siècle » de Jules, roman de toute jeunesse et oublié est un roman à lire comme une description du marasme dans lequel tombe et est tombé le genre humain.