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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un Jules Verne inédit ! Ecrit vers 1862 après Capitaine Hatteras et Cinq Semaines en ballon, ce recueil fut refusé par son éditeur, Heztel. Il faut dire que le style est loin d'être comparable aux romans précédents. Des passages furent réutilisés par l'auteur mais il a fallu attendre la fin des années 90 pour le tenir en main. Lire en 2009, un livre écrit en 1860 sans changement, sans modification sur un thème tel que Paris au XX siècle ne manque pas d'émoustiller l'imagination.

Ce livre nous informe d'abord sur le XIXéme. Jule Verne extrapole à partir d'une part d'une excellente information sur les inventions de l'époque et d'autre part sur le plan social avec sous les yeux la société industrielle, la révolution scientifique, machiniste, positiviste, l'argent, la finance. La République française n'est pas encore établie, l'affairisme bat son plein.

“Si personne ne lisait plus, du moins tout le monde savait lire, écrire, même; il n'était pas de fils d'artisan ambitieux, de paysan déclassé, qui ne prétendit à une place dans l'administration.”

“Nous avouerons que l'étude des belles lettres, des langues anciennes(le français y compris)se trouvait alors à peu près sacrifiées.”

“Les moyens de transport étaient donc rapides dans les rues moins encombrées qu'autrefois, car une ordonnance du ministère de la Police interdisait à toute charrette, fardier, ou camion, de circuler après 10h du matin, si ce n'est sur certaines voies réservées.”

Dois-je retirer un mot? Et aujourd'hui les meilleurs d'entre nous partent au service de l'argent roi, la finance qui tourne pour elle-même, ensuite les boutiquiers (oupss les ingénieurs d'affaires, les commerciaux…) puis les ingénieurs et enfin les humanités ou se trouvent les profs.

Mais en dehors de l'intérêt prononcé pour la technique, ses extrapolations et dans ses romans pour le génie de la mise en scène technologique, est-ce que Jules Verne est si clairvoyant que cela sur la société et son évolution.

Relisons Tocqueville dans la “Démocratie en Amérique” qui annonce avec génie notre monde. Cliquez sur ce passage

Ne boudons pas notre plaisir, il est amusant de regarder le XIX de cet angle là.

Lectori salutem, Pikkendorff
Lien : http://www.quidhodieagisti.fr
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Jules Verne (Jules-Gabriel Verne de son nom exact), né en 1828 à Nantes et mort en 1905 à Amiens, est un écrivain français dont les livres sont, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures utilisant les progrès scientifiques propres au XIXe siècle. En 1863 paraît chez l'éditeur Pierre-Jules Hetzel son premier roman, Cinq semaines en ballon, qui connaît un très grand succès y compris à l'étranger. Jules Verne nous a légué une oeuvre immense, plusieurs dizaines de romans dont quelques chefs-d'oeuvre comme Vingt mille lieues sous les mers (1870) pour n'en citer qu'un et mon préféré. Populaire dans le monde entier, il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère après Agatha Christie.
Paris au XXe siècle est un roman d'anticipation écrit probablement en 1860 mais paru seulement en 1994, à titre posthume, car refusé par son éditeur sous prétexte qu'il nuirait à la réputation de l'auteur en devenir « On ne croira pas aujourd'hui à vos prophéties. » On lira à ce sujet, avec beaucoup d'intérêt, la préface de Piero Gondolo Della Riva, le grand spécialiste italien de Verne, sur l'histoire et la découverte du manuscrit.
Paris en 1960. Un Paris futuriste, inventé/imaginé par Jules Verne, une métropole splendide autant que délirante, symbolique d'un monde où la Finance et la Technique règnent en maîtres. La capitale est désormais reliée à la mer par un canal, on se déplace grâce à des métros propulsés à l'air comprimé ou bien en voitures à hydrogène, on utilise des machines qui semblent être nos futures photocopieuses et surtout, la fée Electricité est partout présente. Un avenir qui serait fascinant s'il n'avait sa contrepartie négative : l'Etat régente tout et s'évertue à rayer des connaissances et des mémoires, les arts et la littérature. Seuls, quelques pauvres fous, comme le jeune Michel, héros du roman, tentent contre vents et marées de faire survivre poésie ou musique. Une marginalité qui les voue à la plus grande misère et à la faim. Un combat désespéré…
Autant le dire tout de suite, ce n'est pas du grand Jules Verne si on s'arrête au simple plaisir de la lecture, d'autant que la fin n'est pas terrible. Par contre, si on considère ce roman comme un document, il ne manque pas d'intérêt. Souvent on nous présente l'écrivain comme un fou de modernité, voyant dans le progrès la clé du succès pour un monde meilleur, ici il n'en est rien ! Au contraire même, et son héros en fera la cruelle expérience. Sa vision critique de la société ne manque pas non plus de pertinence divinatoire, « la Parisienne, sa tournure gracieuse, son regard spirituel et tendre, son aimable sourire (…) firent bientôt place à des formes longues, maigres, arides, décharnées, émaciées… » on croirait qu'il nous parle des anorexiques du mannequinat d'aujourd'hui ? A moins qu'il n'envisage la fin du mariage, « à une époque où la famille tend à se détruire, où l'intérêt privé pousse chacun de ses membres dans des voies diverses (…) le mariage me paraît une héroïque inutilité. » Bref, la plume de Verne trempe dans un pessimisme sombre, tempéré de temps à autre, de répliques ne manquant pas d'humour, « - Est-ce qu'il n'était pas athée ? – Pas du tout ; il croyait en lui. »
Quant à l'écriture de Verne, elle préfigure ce qui en fera sa marque de fabrique, des précisions techniques en veux-tu, en voilà, et ses sempiternelles listes d'exemples quand il veut étayer son propos.
Si vous êtes encore trop jeunes pour n'avoir pas encore eu le temps de lire un roman de Jules Verne, ne commencez pas par celui-ci ! Les autres, et ils sont nombreux, y jetteront un oeil attentif, comme un documentaire sur l'écrivain.

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Bof! C'est à se demander si ce livre n'est pas un canulard. Je n'ai nullement apprécié et m'en suis débarrassé à la première occasion.
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Oui, je l'avoue à ma plus profonde honte, c'est le premier roman de Jules Verne que je découvre. J'ai au moins l'excuse de ne pas me vautrer dans l'une de ses prémonition les plus connues. Paris au 20ème siècle fut imaginé (et rédigé) en 1860 mais ne fut publié qu'en 1994, soit plus de 30 ans après la date à laquelle se situe l'action du roman.
Verne projette donc les balbutiements d'une science en pleine gloire et peint un Paris qui tient toutes ses promesses. Il imagine un métropolitain aérien, propulsé par la force pneumatique, des institutions étatisées, bref toute la panoplie de gadgets obligés dans tout roman d'anticipation. Mais on est loin d'un futur tout beau, tout rose, où la technologie délivre l'homme. Bien au contraire. du coup, ce roman apparait comme bien noir. On pense au 1984 d'Orwell si ce n'est qu'ici pas de Big Brother mais une société marchande et industrielle qui broie davantage l'homme que ne peuvent le faire les avancées technologiques. En un sens, Verne met le doigt sur ce monde globalisé où l'argent est roi dans lequel nous vivons. Chapeau!
Cette omni présence de la finance relègue les arts (littérature, peinture, musique) aux oubliettes ou, pire encore, les remplace par de fades succédanés. Bien entendu, prédire ce que sera le futur est une entreprise osée et Verne ne tombe pas toujours juste, il reste parfois englué dans des perceptions du milieu du XIXème siècle, notamment en ce qui concerne les rapports humains. Comme s'il était plus facile de se projeter dans la technologie que dans les sentiments.
Michel Dufrénoy, orphelin recueilli par un oncle banquier de son état, va faire le douloureux apprentissage d'une société dans laquelle il n'a pas sa place, poète rêveur dans un monde pragmatique. Il ira de déconvenue en déconvenue dans des emplois qui ne lui conviennent pas. On assiste à sa déchéance, triste descente des barreaux de l'échelle sociale.
Au passage, Verne égratigne quelques-uns des auteurs, peintres et musiciens de son époque, tout en flattant son éditeur (qui refusera tout de même le manuscrit). La scène où Michel recherche les oeuvres de Victor Hugo dans une libraire moderne vaut son pesant d'or et on songe un instant au Fahrenheit 451 de Bradbury.
Dans ce monde hostile, Michel rencontrera un collègue, musicien désabusé autant sur son art que sur les femmes « qui n'existent plus » affirme-t-il, un vieil oncle féru de littérature et l'un de ses professeurs de lettres dont les élèves se réduisent jusqu'à n'être plus qu'un seul. Cette bouffé d'oxygène, accompagné de l'éventualité d'un amour (la petite fille du professeur), ne pourra rien contre la toute puissance d'une société qui broie ceux qui ne rentrent pas dans le moule, qui n'ont pas le « profil » qui convient. L'ultime chapitre renvoie au roman très sombre de Hamsun « la faim ». Michel erre dans un Paris glacial, dépense son dernier sou dans l'achat d'un bouquet pour sa Lucy, parcourt les allées d'un cimetière…
Ce court roman en appelle un autre, plus étoffé, signé d' Edward Bellamy, contemporain de Verne « Cent ans après » (looking backward) dont je vous causerai d'ici peu.
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