Coincés en plein éveil tels sont
les hommes-debout.
Mondeville est frappée par une maladie étrange. La Qualitare.
Comme un virus, elle se propage.
Les hommes frappés d'éveil permanent en profitent. Ils transforment ce temps gagné sur le sommeil en qualité. Ils s'adonnent à leurs passions, à leurs études, ne minutent plus le temps, s'éveillent à l'instant. C'est comme si on leur offrait de la vie en rab.
Mais d'autres dérapent, en font une tare. Ils s'autorisent la nuit ce qu'ils n'oseraient faire le jour. Explorent leur face cachée.
Tous doivent réapprendre à vivre avec la Qualitare. le corps doit trouver du repos d'une autre manière, se relaxer. La dépression guette, chacun a peur de raccourcir sa vie à l'user ainsi la nuit.
La loi vient y mettre son grain de sel. Tout n'est pas permis. Il faut suivre le traitement. Il faut signaler tous les cas, comprendre, contrôler, guérir peut-être.
Une fois l'équilibre trouvé, Mondeville s'éveille. Les habitants ne vivent plus en fermant les yeux, ils transportent les limites de leur vie un peu plus loin, ils osent pénétrer la couronne de la forêt, l'inconnu. Ils apprennent la nature, délaissent l'artificiel.
Au-delà de la ceinture verte, il y a...
À un moment j'ai cru escalader la dune du Pilat et me retrouver face à la mer
Et au bout de la mer, qu'y a-t-il ?
La prochaine génération de Mondevillois la découvrira peut-être dans une nouvelle excursion d'éveil.
Une histoire à l'allure de conte philosophique. Mon impression est mitigée.
J'ai trouvé que la narration embrouillait un peu son fil dans la troisième et quatrième partie. Certains personnages intéressants au début, perdent un peu de leur couleur, comme pour se fondre dans le moule du scénario tout tracé. La fin va trop vite et en même temps se disperse. On ne sait plus trop où regarder.
L'histoire colle à l'actualité ; Qualitare et Covid tous les deux révélateurs de nos vies bruyantes et artificielles. Ce qui, peut-être, empêche le lecteur de s'évader pleinement.
Je remercie les Éditions Jets d'encre et Babelio pour ce premier roman de
Béatrice Vial-Collet, mêlant fantastique, philosophie et poésie. Il apporte un joli message. La possibilité d'un éveil, d'une ouverture vers l'inconnu, ou vers ce qu'on a oublié, dans nos sociétés trop formatées, trop pressées, trop économiques.