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sur 882 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le sujet est banal. Max le Corre, boxeur ex-star des rings, y retourne à quarante ans. Au creux de la vague le maire de la ville , Quentin le Bars , quarante huit-ans, en a fait son chauffeur. Sa fille Laura, vingt ans , étudiante, est revenu vivre avec lui. Elle a besoin d'un logement et d'un emploi . Il l'envoie chez son patron.....
Chez Viel en faites seulement l'apparence est banal. Déjà le titre que je trouve très ironique, couplé d'une séance de plainte chez les flics qui coupe le texte sporadiquement annonce qu'il y a problème 😁!
A travers le prisme des liens Père-Fille et les relations d'emprise et de pouvoir, comme dans son excellent précédent roman “Article 353 du code pénal “ Viel met en scène des rapports de force. Nourrie de sujets actuels comme magouilles politiques,
ou abus sexuels, une intrigue peuplée de personnages ambivalents , où l'intelligence couplée d'impuissance, la force physique de fragilité mentale, le pouvoir d'absence de morale, sont exprimés en majorité à travers la description physique et moteur des corps. Des corps dont les personnages ont la difficulté d'en être souverain.

La prose de Tanguy Viel est géniale . Dense et cinématographique , d'une musicalité hypnotique, bravant une économie de mots visuels, un exercice de style simple mais efficace. Sans s'acharner il réalise naturellement des récits courts , précis et profond, avec des propositions littéraires très variées. le résultat est une atmosphère, et un plaisir de lecture très particuliers. Ici par exemple les deux visages du pouvoir dans la ville, Bellec, patron du Casino de la ville, le mafiosi du coin, super pote du maire est simplement esquissé par un costume blanc, qui en dit long, alors que celui de l'autre avec un simple « l'air propret et sérieux dans ses costumes cintrés sur l'embonpoint qui gagnait ». Un seul mot « par ailleurs... » prononcé par le maire, définit leur lien désormais impossible à démêler et la métaphore qui en suit est simplement superbe, que je vous laisse le plaisir de le découvrir avec sa suite....
“La vraie vie d'un livre, c'est sa vie sociale”, dit Tanguy Viel, j'espère que ce livre en aura une très riche, celle qu'il mérite.

« ....même le diable n'a pas toujours un costume rouge ni des flammes dans les yeux. »
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En même temps…
Je vais faire mien ce concept qui brille par son courage pour donner un avis du parti des indécis sur la dernière jurisprudence, pardon le dernier roman de Tanguy Viel. Je vote blanc pour un roman noir par temps gris.
Si le projet de l'auteur est de recenser tous les crimes et délits du code Pénal, il va falloir qu'il accélère un peu ses parutions avant d'être trop viel, qu'il adopte une cadence balzacienne et délaisse son côté Chabrol en charentaises.
Un boxeur sur le retour travaille comme chauffeur du maire d'une ville portuaire de bretagne. le Tyson du Far demande à son édile de trouver un logement à sa fille revenue sur place après une parenthèse malheureuse dans le mannequinat déshabillé.
L'élu aux ambitions ministérielles ne va pas faire que lui trouver un pied à terre, et à défaut de lui masser les petits petons, il va abuser de son pouvoir pour la placer sous son emprise et dans son lit. Un cumular du plumard. Histoire dans l'air vicié du temps, qui fait l'écho à l'actualité dont j'ai trouvé la trame un peu caricaturale. Les élus n'ont pas le monopole du vice, les patrons de Casino ne sont pas tous des escrocs en costume blanc et les boxeurs ne sont pas tous des cabossés de la vie.
Comme dans ses précédents romans, l'auteur va donner la parole à la victime qui s'appelle Laura, ah que y'a tant d'hommes que je ne suis pas, mais il ne s'autorise pas à incarner le récit à la première personne du singulier. Galanterie de plume, Tanguy s'émancipe du je. C'est à travers la plainte que la jeune femme va déposer auprès de deux policiers que l'histoire se déroule.
Je reproche également à ce roman son dénouement. Pas besoin de consulter la boule de cristal de madame Soleil ou d'envoyer un SMS à l'oracle de Delphes, Pythie la reine des potins, pour deviner la météo de la veille. La fin ne justifie pas le moyen.
A contrario, j'ai été impressionné par la capacité de l'auteur à décrire l'incapacité de la jeune femme à réagir face à l'emprise de cet homme charismatique qui gloutonne l'espace et à se rendre parfois responsable de son manque de résistance. L'affection silencieuse qui unit le père et sa fille est également présentée avec beaucoup d'élégance et de retenue, et bon point, les deux flics ne sont pas présentés comme des brutes misogynes, adeptes de la main courante.
Tradition littérale raffinée de call girl, le titre est un réquisitoire sur l'abus de pouvoir qui abuse des stéréotypes.

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Si Tanguy Viel emporte le Goncourt (ou un autre prix littéraire), « La fille qu'on siffle », traduction brute de « La Call Girl », est une telle bombe que je parie que certains élus s'arrangeront pour que ce roman ne soit jamais acquis par les bibliothèques municipales.

Bombe politico médiatique car Le Bars masque un Ministre actuel et est le copié-collé d'autres élus adeptes du « droit de cuissage » et pratiquants du « service rendu » - le « win-win » de Bill Clinton - à leurs très chères électrices.

Bombe érotique avec Laura qui depuis ses seize ans fait le bonheur de la presse « dénudée » et des affiches de lingerie.

Bombe sportive avec Max le Corre qui ouvre, enfin, l'oeil, enfile ses gants, et retrouve une force juste et libératrice.

Bombe stylistique, car l'auteur a un réel talent pour massacrer la langue écrite et rédiger en français oral style BFM ou Skyrock, ce qui nous offre d'ailleurs des pages plutôt agréables pour qui apprécie Céline ou San Antonio.

Ces pages dessinent une photographie consternante des pratiques électorales actuelles et de l'emprise exercée par des « chefs » sur leurs assujettis ; elles mobilisent pour que l'élan #MeToo permette aux femmes abusées de se faire entendre. Une réussite.
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L'emprise, elle ne cesse de faire la une de l'actualité ! Pas un mois ne se passe sans que l'on apprenne un nouveau scandale. Un homme connu, puissant face à des femmes anonymes… J'ai été complétement bluffée par l'écriture de ce roman, dévoré en quelques heures, par la facilité déconcertante avec laquelle Tanguy Viel décrit les mécanismes de l'emprise.
Car cette emprise est subtile, faite de gestes plus que de paroles, un geste en entrainant un autre, jusqu'à ce que le doigt soit pris dans l'engrenage, et qu'il soit alors trop tard pour faire machine arrière, chaque personne ayant signé un contrat implicite.
« […] à cet instant seulement, dans les quelques secondes où elle hésiterait à s'asseoir, elle a compris qu'elle allait prendre une décision, comme une signature en bas d'un contrat qu'il serait difficile de rompre, et dont elle aurait par avance accepté toutes les clauses, signé tous les avenants qui n'étaient pas encore écrits mais dont elle sentait que chaque mouvement représentait des pages entières noircies d'obligations. » (p.74)
Le gros hic étant que lorsqu'une des deux personnes dispose d'un pouvoir, le contrat par définition ne peut pas être gagnant-gagnant, si l'un y gagne, l'autre a nécessairement beaucoup à perdre.
Ainsi de Quentin le Bars, quarante-huit ans, maire de Tourcoing (ah non, celui-là c'est la ville du vrai maire dont l'auteur s'est inspiré), maire d'une ville de Bretagne, et de Laura, une superbe fille âgée de vingt ans, qui le sollicite pour un logement (oui, oui c'est normal si ça vous rappelle quelque chose).
D'emblée, on sait que l'histoire ne se termine pas bien car elle commence par le dépôt de plainte de Laura auprès de policiers goguenards et incrédules qui n'y comprennent rien. Pourquoi n'a-t-elle pas dit stop, arrêté la machine plus tôt, cela ne semblait pourtant pas bien compliqué, il n'y a pas eu de violence physique ni verbale …
« Je ne comprends pas. Vous pouviez très bien dire non à ce moment-là. Peut-être, elle a dit. Je ne sais pas. Et presque énervée ou bien continuant de réfléchir à voix haute, elle a poursuivi : Vous savez pourquoi la deuxième fois est pire que la première ? Eh bien parce que dans cette fois-là, dans cette deuxième fois, il y a toutes les suivantes. » (p.83)
La grande force de l'auteur est de nous faire comprendre l'emprise, comment Laura s'est pliée au désir et aux pulsions de son maître, parce qu'elle se sentait redevable, et qu'elle n'avait pas bien mesuré ce que signifiait son acceptation lors de la première fois…
J'ai trouvé le texte passionnant, éclairant et révélateur des travers de nos sociétés, quand on sait que ces hommes de pouvoir s'en sortent en général sans dommages, les faits sont prescrits, difficiles à prouver, le bourreau tente de se faire passer pour une victime, la parole des victimes est constamment mise en doute, ces dernières redoutent de ne pas être crues…
Le livre est fait pour être porté à l'écran, si les personnages de Laura et Le Bars sonnent justes, l'auteur s'amuse avec les autres qui versent dans la caricature : le père de Laura, boxeur défoncé par la vie, le directeur de casino avec son smoking blanc de mafieux, sa soeur Hélène, triste prostituée qui a connu des jours meilleurs…
Un vrai régal de lecture avec une véritable réflexion à la clef sur les mécanismes du pouvoir dans notre société.
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Fable moderne, tristement banale, illustrant une fois encore le vers célèbre De La Fontaine:
La raison du plus fort est toujours la meilleure.

Le plus fort ici c'est un homme politique qui prend son pouvoir républicain pour un droit de cuissage médiéval. Et comme sa victime a eu la faiblesse de lui demander un passe-droit, qu'elle n'est pas un agneau sans tache, il n'a plus aucun scrupule.

Il est secondé et même devancé dans la facilitation de ses désirs par un homme de main vêtu d'un costume aussi blanc que ses mains et son âme sont noires. de ceux qui ont le vrai pouvoir parce qu'ils servent les puissants qui peuvent tomber ou changer, quand eux, toujours au second plan, demeurent, debout, dans l'ombre.

Bref le schéma est connu, l'issue se devine. On a même quelques noms qui viennent à l'esprit...

Mais c'est Tanguy Viel qui tient la plume, avec sa façon inimitable de faire descendre sa phrase par petits coups de lancette successifs "into the cut".

Aucune banalité dans le traitement de ce sujet pourtant bien rebattu. Chaque phrase fait mouche, trouve sa vérité, décortique les coeurs.

Et puis il y a Max, vieux boxeur déchu et magnifique, le père de la victime et, depuis qu'il n'est plus la star de sa ville, devenu, faveur insigne, le chauffeur attitré de l'homme politique.... après avoir été le poulain couvert de gloire de son homme de main, le fameux homme en blanc. Max qui est le dommage collatéral programmé de cette banale histoire d'abus de pouvoir et de harcèlement.

Au carrefour de toutes ces tensions convenues Max catalyse les énergies. Et c'est de lui que vient, finalement, l'émotion.
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Un roman dévoré l'espace d'un aller-retour en train boulot-maison. En 173 pages, Tanguy Viel, que je découvre ici, démonte les mécanismes de l'emprise d'un "homme de pouvoir" sur une jeune fille de 20 ans dont le seul tort a été de ne pas oser dire "non" quand il l'aurait fallu. Mais est-ce que cela aurait changé le cours des choses, j'en doute ! Les actualités nous en donnent maints exemples depuis quelques années. Soyons clairs : je ne fais pas partie des militantes prêtes à vouer le genre masculin aux gémonies pour une tentative de séduction maladroite ou un sifflement dans la rue. Et je ne condamnerai pas non plus sans être convaincue de la culpabilité d'un accusé. Mais ici, pas de place pour le doute, Laura a bien été manipulée et contrainte par le maire de cette petite ville côtière dans l'ouest de la France, Quentin le Bars ; et c'est pour cela qu'elle se retrouve dans un commissariat, racontant son histoire à des policiers qui n'auront de cesse de mettre en doute sa parole. Il faut dire que son passé ne plaide guère pour elle : embobinée par des racoleurs de jeunes beautés à la sortie du lycée, elle s'est retrouvée à poser pour des publicités en sous-vêtements, puis cela a dérivé vers des séances photo sans sous-vêtements. Je les ai déjà vus à l'oeuvre, ces maquignons, ils recrutent des mineurs pour soi-disant devenir mannequin, et les jeunes naïfs vont finalement être utilisés pour faire l'apologie de marques d'alcool sur des sites internet, ou pire, comme Laura amenés à poser dans des publications plus que douteuses, quand ce n'est pas carrément pour des films pornos non officiels. Et leurs arguments financiers pèsent parfois plus lourd que nos mises en garde, hélas.
Rien de nouveau sous le soleil, donc. Mais Laura est la fille d'une ancienne gloire de la boxe, Max le Corre, remonté sur le ring après une éclipse, et sur le point de retrouver sa gloire passée. Max est aussi le chauffeur attitré du maire, et c'est en toute bonne foi qu'il va lui demander d'intervenir pour aider sa fille à obtenir un logement, puisqu'elle vient de revenir dans sa ville natale, ayant réussi à se couper du milieu qui l'exploitait. Hélas, ce n'est que pour mieux tomber dans les rêts de cet arriviste, qui rêve de devenir ministre et pense que tous ses désirs peuvent être satisfaits impunément.

Autant l'histoire m'a directement harponnée, autant j'ai eu du mal avec le style très particulier de l'auteur. C'est une longue litanie, des phrases interminables sans ponctuation ou presque. A certains moments, j'en avais la bouche ouverte, cherchant à reprendre mon souffle. Par contre, l'effet est très visuel, on s'imagine parfaitement chaque scène, ça donnerait sans doute un bon téléfilm. Bien sûr certains personnages sont vraiment caricaturaux, entre l'édile de province ambitieux et sans scrupules, le tenancier de casino limite mafioso et à la botte du maire, ou la victime naïve à laquelle on a envie d'ouvrir les yeux pour qu'elle réalise ce qui est en train de se passer, sans parler des flics convaincus qu'une fille comme ça l'a bien cherché. Mais en même temps, ces personnages existent bel et bien, et il est important de dénoncer encore et encore leurs agissements.
En conclusion, un roman dont le fond m'a convaincue, mais dont la forme ne m'a pas convenue. A lire, pour la cruelle vérité du propos.
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C'est comme une vague qui l'a soulevée et l'a déposée devant le perron du commissariat. Deux flics interrogent Laura qui vient de déposer plainte pour viol, proxénétisme et abus de faiblesse.
À 16 ans, on était venu la chercher à la sortie du lycée pour faire des photos de mode, et bientôt son corps en sous-vêtements était visible sur toutes les affiches sur les murs des villes. de retour dans sa ville où Max son père est le chauffeur du maire Quentin le Bars, alors Max pense que peut-être Le Bars pourrait appuyer la demande de logement de sa fille. Laura va tomber sous l'emprise de cet homme et c'est cette histoire qu'elle vient raconter aux policiers.

Un roman noir, social et psychologique, une réflexion sur le pouvoir, l'influence et le consentement, dans une petite ville bretonne où l'on s'arrange avec la morale. Comme toujours l'écriture de Tanguy Viel est simple mais efficace, très cinématographique, le lecteur a l'impression d'être derrière une caméra. Deux portraits dominent ce roman, celui de Laure bien sûr, une jeune femme fragile et celui de Max son père, ancienne gloire de la boxe, entièrement soumis à son employeur. L'auteur restitue les faits, démontre l'ambiguïté de la situation, sans mots inutiles avec détachement et réalisme. Tanguy Viel nous assène une fin inattendue comme un dernier coup de poing et le lecteur reste KO debout.

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Superbement lu par Marie du Bled, je découvre Tanguy Viel avec ce livre audio et je suis tombée sous le charme de son écriture. Économe et précise, toute fleurie de métaphores plus belles les unes que les autres avec, on dirait, de la musique dans les mots, dans le rythme. Vraiment je suis charmée.
Laura décide de revenir dans son patelin après avoir quittée toute jeune, 16 ans, le nid familial. Elle fera, disons ainsi, "dans la mode" à Paris et nous verrons Laura sur de grandes affiches publicitaires en petite tenue. Revenir chez elle à 20 ans, sans rien vraiment devant qu'un père qui fut un glorieux boxeur et qui dernièrement est remontée sur le ring. Son père, Max, chauffeur du maire, maire que l'on pressent d'ailleurs pour devenir ministre. Et voulant aider sa fille, Max demandera à son patron de maire, s'il peut trouver un logement à sa fille Laura. Hoooo ce patron fera mieux, il demandera à son ami et associé de toujours, directeur du Casino local, de la loger et de la faire travailler. Laura sera donc ainsi disponible, jamais très loin, sous la main, celle qu'on appelle au besoin...
C'est avec une délicatesse bien crue que Viel reprend les thèmes de la famille, des inégalités sociales, des duperies, des trahisons mais ce qui se démarque surtout c'est le thème de l'emprise, du rapport de force, de la volonté anéantie... "La fille qu'on appelle" est un roman ensorcelant et des plus intelligents. Merci beaucoup pour cette lecture #LaFillequonappelle #NetGalleyFrance !
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Un titre sarcastique
L'histoire semble banale tant il y a eu de livres sur le harcèlement, le consentement et des hommes politiques douteux dans leurs relations avec les femmes
Tanguy Viel prend le risque dans ce roman court
Il a quelques atouts
Un style caractéristique, alambiqué , diront certains , mais qui avait fait mouche dans Article 353 du Code Pénal
J'ai pensé au bon roman de Karine Tuil Les choses humaines qui posait la question de la limite du consentement dans le rapport amoureux
Là aussi les deux protagonistes venaient de milieux très éloignés
Ici, nous sommes dans une ville moyenne en Bretagne au bord de la mer. Un maire bien implanté,comme on dit, probable futur ministre
Son chauffeur, un ancien boxeur assez célèbre et sa fille de 20 ans
Le père demande un petit coup de main au maire pour loger sa fille
Vous devinez la suite
Là où Tanguy Viel se montre d'une grande subtilité, c'est dans la description de leurs rencontres
A aucun moment, le maire ne fait un geste déplacé .Il ne demande strictement rien à Laura .Au sens strict, il n' y absolument aucun harcèlement sexuel ou autre
C' est ce qui rend le récit encore plus troublant
Laura fait les choses et les gestes de façon tout à fait naturelle
Parce qu'il lui paraît évident que devant ce notable de province tout à fait respectable,aimé et admiré de tous, c'est ce que la société attend d'elle
Le père ne se doute de rien ,continue ses conversations sur la boxe avec le maire, en le conduisant à des rencontres tout à fait normales compte tenu de sa fonction
Avec le directeur du casino , par exemple, un vieux copain .Quelqu'un qui compte et rapporte gros à la ville
Je ne dévoilerai pas la fin
Ce que distille Tanguy Viel relève plus de la réalité de notre société que d'un harcèlement classique, souvent pulsionnel ou lourdaud.
Reste , en plus, grâce à son style, cette immersion , à la Chabrol, dans ces milieux provinciaux avec leurs fiefs et leurs notables , personnages plutôt bonhommes et appréciés
Une belle réussite car le sujet était un peu rabâché
Une bonne note même si j' avais préféré Article353 du Code Pénal
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Quelle belle plume que celle de T. Viel, pour un sujet pas facile, enfin DES sujets. Les situations sont troubles : profite ou profite pas ? L'auteur jour magnifiquement avec les frontières. Parce que s'il y a le sujet central, l'abus de pouvoir des hommes publics allant jusqu'aux faveurs sexuelles, il y a aussi : le père qui pense qu'il est un citoyen qui peut obtenir des passe-droits, sa fille qui elle-même pense profiter d'une situation très limite (naïve ou bafouée), la police qui fonctionne en marche arrière dès qu'il s'agit de délit sexuel (c'est tout le problème de la charge de la preuve), la justice (magistrature debout et assise) qui évidemment ne punit quasiment jamais (!) et qui a peur des hommes qui disposent d'un semblant de pouvoir. L'actualité en est remplie. Notre laxisme est leur force. Et pourtant : ne pas sanctionner un coupable c'est faire injure à un innocent. La loi du Talion a ceci de provocant qu'elle emprunte la voie de la justice plus rapidement et efficacement.
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