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Citations sur Jours sans faim (208)

Elle comprend que son corps n'était plus capable de ressentir autre chose que la peur et le froid. Elle voulait devenir transparente, courir les rues en se cognant les genoux, sans jamais s'arrêter. S'éthérer, tituber, mais tenir. Dans cette quête insensée, passionnelle, elle cherchait l'isolement, l'indifférence aussi. Ne plus pleurer, ne plus entendre, ne plus sentir.
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Quand Laure était enfant, sa mère voulait mourir. Elle parlait du suicide comme d'un acte très noble mais très triste aussi. Quand Laure avait dix ans, le frère de sa mère est mort. Il s'est tiré une balle dans la tête. Le matin même, il avait acheté son litre de lait. Laure se souvient de ça, ce détail absurde qu'elle avait entendu au détour d'une conversation, il avait acheté son litre de lait. Un peu plus tard, le cousin de sa mère aussi. On ne sait pas s'il avait fait ses courses. On sait seulement qu'après, ces morts-là rongent les familles par petits bouts. Sa mère venait de perdre son troisième frère, sa mère disait c'est un tel effort de vivre.
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La mort battait dans son ventre, elle pouvait la toucher.
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bouffée de l'intérieur à force de ne rien bouffer.
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Le marchand de sable a dû l'oublier, une fois de plus. Elle garde au fond de sa table de nuit une tarte à la crème, histoire de lui foutre en pleine poire, quand il osera la ramener, sa gueule d'enfariné. (page 52)
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La chambre de Laure est peuplée d'histoire, tombé de la poche du Docteur.
Des histoires de Jours sans faim,
qui surgissent de sous le lit, quand il fait noir
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Chaque matin, Laure se bat encore contre la tentation du ventre vide du ventre mort.
Chaque matin entre le thermomètre qu'on apporte à 7 Heures et le petit déjeuner qui se fait attendre, elle savoure ce petit vide qui lui rappelle l'ivresse du jeûne.
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Laure gonfle à vue d'œil et ne peut déjà plus fermer les deux pantalons qu'elle a apportées. Elle laisse faire. Elle ne sait pas pourquoi, ni même si elle y croit. Elle sait tout ce chemin derrière elle, déjà, ces sensations oubliées qu'elle retrouve peu à peu, le corps qui se remet en marche. Elle s'étonne de cette vie autonome qui reprend son cours à l'intérieur d'elle, elle sent l'estomac qui se contracte, les intestins qui se tordent, elle sent que ces organes mystérieux ont repris leur boulot, que c'est dur de s'y remettre après des semaines de chômage technique. A l'intérieur ça s'agit sans fin. Elle laisse faire, mais elle a peur, peur de ne plus pouvoir recommencer, de ne plus pouvoir faire marche arrière.
Peur de recommencer, de faire marche arrière.
Elle a peur de sortir de ça et de ne pas en sortir.
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Il faut laisser couler l'eau longtemps. Pour qu'elle devienne vraiment chaude. Laure s'enfonce des bouillottes dans le ventre, le soir surtout, pour endormir la douleur. Le ventre gonfle et gargouille. La sensation de son corps l'empêche de dormir. Il peine, il broie, il rumine. Elle l'entend qui couine, qui se plaint. Elle rêve, elle se souvient.
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Elle avance, petit à petit. Pourtant, plus elle grossit, plus elle a peur de s'être laissé prendre au piège, de ne plus savoir se battre. Mais se battre contre quoi. (p.54)
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