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3,17

sur 55 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
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Ismaëlle est une jeune fille qui se retrouve orpheline à 16 ans. Son père, pêcheur sur le lac Leman vient de se noyer et sa mère est morte en la mettant au monde. Livrée à elle même, Ismaëlle quitte l'école et reprend le métier de son père. Quand les cadavres commencent à faire surface sur le lac, elle fait la rencontre d'Ezechiel, l'Ogre ougandais... Débute alors une danse initiatique entre ses deux jeunes blessés et solitaires...

Avec une écriture poétique et douce, malgré la violence des situations, Vincent Villemot signe ici un roman plus qu'étrange... Sortant de ma zone de confort, les 68 premières fois m'ont emmenées sur un terrain glissant, entre rêve et métaphore qui ne m'a pas déplu mais qui m'a tout de même semblé compliqué !!!!

Un grand merci également à NetGalley et aus éditions Les Escales pour leur confiance...
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Jusqu'à présent, je ne connaissais Vincent Villeminot qu'à travers ses oeuvres de littérature jeunesse et ce que j'avais lu de lui m'avais laissé une impression plutôt bonne. J'étais assez curieuse de le découvrir dans un exercice et un registre différents et je remercie donc beaucoup les éditions Les Escales ainsi que NetGalley de m'avoir offert l'opportunité de lire Fais de moi la colère.

C'est sur les bord du lac Léman que nous allons suivre la jeune Ismaëlle, au moment où la mort de son père fait d'elle une orpheline. Dès les premières lignes, le ton est donné et l'on plonge dans cette oeuvre aux côtés de la jeune femme de façon immédiate et brutale sans toujours comprendre ce qui nous arrive, tout comme Ismaëlle bascule abruptement dans le monde des adultes, pleine de colère envers ce monde qui lui a enlevé sa mère dès la naissance et lui arrache désormais son père.
C'est à travers sa vision à elle, narratrice qui s'adresse à un « tu » interlocuteur encore inconnu du lecteur que l'on découvre comment la jeune femme a vécu et survécu à la mort de son père. Son langage est direct, cru, poétique et vulgaire tout à la fois ; l'écriture quant à elle m'a réellement subjuguée : hachée, rythmée, épurée et pleine d'évidence, dont la ponctuation, en transmettant les non-dits et les silences, est aussi efficace que le mots. Mais je ne me serais pas vue suivre tout un récit écrit ainsi, car c'est une écriture qui coûte, qui épuise presque. Et l'auteur ne s'y est pas laissé prendre puisque au moment où l'on pourrait commencer à se lasser, les morts arrivent -mystérieux, innombrables- et Ézéchiel aussi, qui sera la seconde voix de ce récit, qui viendra compléter et nuancer la subjectivité d'Ismaëlle.
Pour moi, ce second protagoniste était une évidence. Pourtant j'ai vite décroché après son arrivée. Les changements de point de vu deviennent fréquents, entraînant donc un changement de style, de prose, de mentalité, qui sont radicalement opposés selon qu'il s'agisse d'Ismaëlle ou d'Ezéchiel. Ce dernier, fils de dictateur, ouvre le récit sur le monde, sur la dureté des Hommes et il apporte surtout toute sa dimension métaphorique à l'oeuvre : dès son arrivée on bascule irrémédiablement dans un monde de symboles quasi mystique. Malheureusement l'ensemble ne fonctionne pas très bien et n'est pas toujours compréhensible et à la moitié du récit j'ai pas mal décroché, c'est donc avec une certaine distance que j'ai terminée l'oeuvre.

Récit initiatique, récit métaphorique, Fais de moi la colère est surtout une oeuvre hybride qui dompte le langage, le tord parfois et joue sans cesse sur les changement de points de vues. L'on devine tout le travail et toute la maturation que ce récit a demandé, mais il explore trop de chose simultanément et m'a un peu perdue, c'est dommage car c'est bel exercice de style mais sur moi il ne prend pas...
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Ismaëlle, jeune femme de 18 ans, vient de perdre son père et décide de reprendre son activité de pêcheur sur le lac Leman. Elle se retrouve seule et enceinte. Au début du récit, on se pense qu'elle a peur de reproduire ce qui s'est passé avec sa mère morte en couche. Mais très vite le récit dévie sur le fils de l'Ogre, Ezéchiel, qui habite en haut de la colline, de mystérieux morts qui refond surface sur le lac et chaque jour plus nombreux.
Villeminot nous raconte leur rencontre, leur passé, leurs fêlures et la chasse au monstre marin faisant écho à Moby Dick.

Je connait surtout V. Villeminot pour ses romans jeunesse/ado et que j'aime lire. Là, je me suis perdu dans le récit en essayant de comprendre ce qui se passe sur ce mystérieux lac et sur la relation d'Ismaëlle et Ezéchiel. Mais à trop vouloir multiplier les pistes de récit je m'y suis perdue et j'ai du passé à côté de l'histoire qui ne m'a pas plus convaincue que cela.
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Vincent Villeminot quitte pendant un temps l'écriture de roman pour adolescent pour se jeter dans un roman adulte. La maîtrise des mots est chose acquise pour nous emmener dans un récit d'aventure. Mais pour cette histoire à deux voix qui fait écho à Moby Dick, il entoure son histoire de poésie. le langage qui paraît si simple se montre rempli de cruauté, de rage et de désespoir. Sans oublier le travail de ponctuation qui souligne avec élégance les silences. L'auteur nous plonge au coeur d'une bulle énigmatique où la vérité ne serait qu'un songe. Il ne faut pas chercher une logique pure, ni une morale. On tourne les pages. On se laisse porter. On se laisse perdre. Et quand on a finit, il faut accepter de ne pas tout saisir. La métaphore nous a t'elle parlé ou pas. Qu'importe, vous avez vécu une aventure de lecture singulière qui vous ne a jamais pas laissé insensible. 

Une lecture étonnante car elle désoriente comme c'est rare de pouvoir le ressentir. Une forme qui risque de ne pas séduire tous les lecteurs. On entend les longs silences annonçant le temps qui passe et la mort jamais très loin.
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Ismaëlle a tué sa mère en naissant... et à 16 ans son père, pêcheur sur le lac Leman vient se noie. Livrée à elle même, Ismaëlle quitte l'école et reprend le métier de son père. Mais un phénomène étrange lui interdit vite de faire ce nouveau métier... des cadavres, toujours plus nombreux font surface sur le lac...
Elle fait la rencontre d'un garçon étrange, Ezéchiel, fils de l'Ogre ougandais et héritiers de toutes les dictatures africaines... Débute alors une relation très complexe et transcendante entre ses deux êtres qui se reconnaissent... et partent chasser la bête... Mammon.
Le titre est magnifique et colle parfaitement à ce livre.
J'ai du mal à exprimer mon ressenti en le refermant car j'ai aimé le style doux et poétique même pour décrire les horreurs, la violence, le désir et la peur... mais comme pour "Danser les ombres" de Gaudé, le côté étrange et légendes ethniques ne m'a pas emporté et m'a parfois perdu...


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Un conte fantastique, poétique et étrange qui m'a emportée dans les profondeurs obscures du lac Leman.
Ismaëlle, Ezechiel, un ogre, un monstre dans les profondeurs du lac, des cadavres qui remontent à la surface donnent à ce récit une tonalité particulière, une atmosphère sombre.
Un lieu qui ne tient pas au hasard puisque Genève est la capitale du secret, la cathédrale de la finance.
Des êtres qui affrontent leurs démons : Ismaëlle née des entrailles d'une morte, rejetée par sa communauté, seule au monde très jeune lorsque son père meurt à son tour. Ezechiel qui, de son côté, se doit d'affronter le monstre, lui le fils de l'ogre (dictateur ougandais) qui livrait des corps aux crocodiles et qui massacrait sans relâche. Une rédemption ?
Beaucoup de métaphores et de références assumées à Moby Dick notamment.
J'ai été d'abord étonnée au début du récit ; j'ai néanmoins choisi de me laisser porter par l'histoire et le style poétique, par les personnages aux confins du réel. Certains passages me sont restés opaques, trop de digressions peut être.
Je ne parlerai pas de plaisir de lecture, un « étonnement de lecture » certainement.
Une lecture atypique qui n'aurait pas suscité mon intérêt si elle n'avait pas intégré la dernière cession des 68premières fois, un texte qui ne laisse pourtant pas indifférent par la langue et le côté onirique et fantastique.
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Voici un roman dont le titre, « Fais de moi la colère », est le juste reflet :
Original, par son style télescopé, hâché (j'ai pensé à des notes jetées sur un carnet en vue d'un prochain récit, avec parfois de belles fulgurances, des réflexions touchantes), suscitant la curiosité avec une histoire mystérieuse, qui donne envie de poursuivre la lecture, un thème intéressant, la colère qui définit certains êtres, profondément enfouie en eux.
J'ai deviné des parallèles entre la mère absente et un lac omniprésent aux allures de mer intérieure, d'où jaillit monstre et cadavres.
Et puis …
Et puis tout s'est mélangé, les dictatures africaines et leurs massacres, la cupidité des hommes, l'hypocrisie des nations capitalistes, les rêves de rédemption ...
Je suis restée sur ma faim, la vase a envahie le lac, troublant les eaux et m'empêchant de comprendre la fin de l'histoire et la finalité du récit.
Il doit y avoir des clés qu'un lecteur non averti, comme moi, ne possède pas, des allégories et des métaphores que je n'ai pas su interpréter.
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