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3,51

sur 158 notes
Aaah, retrouver Vernor Vinge !!

J'ai tellement aimé ses romans space-opera intelligents et foisonnants ; j'ai tellement adoré sont roman de voyage dans le temps mâtiné de policier. Je rêvais d'en lire encore alors qu'il y a si peu de matière. Et voilà que paraît cette novella dans la jeune collection « Une Heure Lumière » des éditions la Bélial'. Il était inévitable que je croise son chemin.

Et pourtant au tout début j'ai cru que cela n'allait pas m'emballer, avec cette jeune Dixie qui a les crocs et vient de mettre le pied à l'étrier dans le service client d'une grosse boîte de haute technologie. Plutôt consciencieuse mais colérique la nana. Pire, elle est affublée d'un collègue relou, Victor, franchement agaçant (ce qui explique en partie la colère de Dixie). Bref je n'ai pas trop accroché aux persos.
Mais dès que l'intrigue démarre - quand Dixie reçoit un mail de demande de support qui contient en filigrane des infos sur des passages de sa vie que personne ne peut connaître - ça passe au second plan. Colérique oui, mais associé à une sacrée ténacité ; le mélange lui permet d'oser mener l'enquête pour découvrir le petit malin qui a envoyé ce mail… et au passage lui casser la gueule. Son enquête la mènera à se faire une idée assez précise de la véritable nature de l'endroit où elle se trouve et de ce que cela implique sur sa propre nature.

C'est très accrocheur. Selon le background de culture populaire du lecteur, celui-ci pourra soit s'extasier devant la vérité dévoilée, soit deviner ce qui l'attend et accompagner Dixie dans sa découverte pour vérifier s'il avait raison. J'ai été dans le second cas assez rapidement. Des flashs ciblés sur les films Memento, Matrix et Un jour sans fin ou la série Westworld m'ont bien guidé. Mais cela n'a pas atténué le plaisir qui se situe autant dans le chemin parcouru que dans sa finalité. La novella est composée de plusieurs tableaux successifs peints chacun dans un endroit différent. le mouvement accompagne l'accroissement de la compréhension des héros. Je dis « des » car Dixie se fait accompagner de Victor (la pauvre) et surtout de la géniale Ellen(s) rencontrée(s) plus tard. Vernor Vinge étant un scientifique, la physique et la science informatique participent au récit comme des personnages. Au-delà de l'histoire, on peut y voir un avertissement sur une utilisation éthiquement très discutable d'un progrès qui ne semble pas tellement hors de portée ; quelque chose qui ressemble à ce que la série Black Mirrors propose.

Je remercie l'autre Dixie, celle de Babelio, d'avoir pioché ce récit dans ma PAL. Mais je me demande… est-ce vraiment une coïncidence ? Ne serait-ce pas là un nouvel appel au secours de la part de la Dixie de l'histoire incarnée en membre de Babelio pour avertir le monde de ce qui se trame à son insu ?
Devrais-je avertir les autorités et la presse ?
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Décidément, la collection Une Heure Lumière du Bélial ne cesse de m'offrir de bons moments de lecture. Y a-t-il un seul mauvais bouquin dans cette collection ? Ce « Cookie monster » était aussi pour moi l'occasion de découvrir Vernor Vinge dont d'autres livres m'attendent dans ma PAL, ce qui me ravit puisque j'ai beaucoup apprécié cette novella qui a bien mérité les prix reçus.

Je ne veux pas trop en dire sur l'argument du récit qui s'apprécie d'autant plus quand on ne sait pas à quoi s'attendre en se lançant dans la lecture. « Cookie monster » est un heureux mélange de hard-sf mâtiné de cyber-punk et de thriller paranoïaque. Ces deux aspects sont parfaitement réussis. L'élément hard-sf est à la fois habilement traité et développé tout en étant parfaitement abordable. Quant au versant thriller parano, il est tout simplement excellent. le suspense est constant et malgré la brièveté du récit parvient à se développer en un crescendo réjouissant. D'autant plus réjouissant que l'auteur fait preuve de pas mal d'humour. J'ai souvent souri au cours de ma lecture. Autre point fort de cette novella, malgré la pagination réduite, les personnages ne se réduisent pas à l'état d'esquisses et se révèlent attachants.

« Cookie monster » est un divertissement de haute tenue servie par une maîtrise narrative exemplaire, un humour très agréable et une efficacité redoutable. Je conseille chaudement.
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Quel vertige !
Dixie Mae a enfin dégoté un travail correctement rémunéré, avec des conditions plutôt intéressantes, elle travaille au service client de chez LotsaTech, une société high tech dans le style de nos GAFA. Cette novella a été écrite en 2003. Difficile d'en parler sans en dévoiler trop. Ça démarre tranquillement, mais un petit cailloux va tomber dans l'engrenage et la première journée de travail de Dixie et finira par nous donner le vertige, genre de vertige qui nous fait nous poser des questions, sur la réalité, sur le pouvoir de la technologie, sur ces sociétés vampiriques. J'adore quand une petite histoire anodine finit dans l'ivresse de la perception, de la conscience, et là, on est servi.
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Mail douteux.

Dixie Mae vient de prendre un tournant dans sa vie. Elle a trouvé un boulot au service client d'une grande entreprise de haute technologie. Mais un mystérieux mail pourrait tout changer.

J'ai lu cette novella sans attentes particulières et j'en ressors très satisfaite. Nous suivons une jeune femme ayant eu un parcours chaotique qui va prendre un nouveau départ suite à son embauche dans une grande entreprise. Mais les apparences peuvent être trompeuses.

Cette novella prend la forme d'une enquête pour comprendre pourquoi et dans quel but ont été embauchés Dixie Mae et ses collègues. L'auteur en profite pour aborder des thématiques de hard-sf, non en montrant les techniques elles-mêmes, mais en expliquant leurs impacts possibles sur nos vies.

Il aborde notamment la question du transhumanisme, toutefois sa mise en oeuvre n'est pas forcément pour le bien de tous. Il est également question de notre rapport au travail et de l'implication que nous pouvons y mettre ou non. le constat de l'auteur sur ce sujet est effrayant. La question est de savoir comment se désaliéner du travail.

Bref, je n'ai qu'un seul regret après avoir lu cette novella: qu'elle ne soit pas un roman plus long.
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Il fait toujours bon rattraper son retard dans les ouvrages de la collection Une Heure-Lumière proposés par les éditions du Bélial' ; ici, avec Cookie Monster, de Vernor Vinge, on se plonge dans un cauchemar au sein de la Silicon Valley prête à tous les dépassements.

Des geeks à la Silicon Valley
Los Angeles et sa profusion de géants de la haute-technologie font rêver bien des jeunes gens et ce fut le cas de Dixie qui réussit à se faire embaucher dans un des services de communication de ces multinationales interchangeables. Là, après une formation express et un contrôle des salariés grâce aux technologies de la communication, on emploie de jeunes précaires prêts à tout pour gagner un maigre salaire après des heures passées dans leur nouvelle entreprise. Tout irait donc parfaitement si Dixie ne recevait pas un mail étrange impliquant sa vie privée. Qui peut donc avoir accès à des informations aussi personnelles ? Sa quête de vérité débute tout simplement par la recherche de cet expéditeur anonyme et se fraye un chemin dans les méandres de ce campus qui abrite LotsaTech et ses filiales diverses. À chaque nouvelle découverte, d'autres employés hébergés sur le campus rejoignent son groupe d'infortunés, jeunes informaticiens à la recherche d'un emploi stable : elle n'est pas seule à chercher en quoi consiste le travail qu'on leur demande de faire.

Un récit transhumaniste dérangeant
À l'image de cette entreprise multinationale qui l'embauche et qui se la joue « start-up », le monde de l'entreprise proposé à Dixie est froid, calculateur et oppressant. L'environnement de travail est du genre stressant, puisqu'on a tendance à s'épier constamment, que ce soit voulu ou non. L'auteur met plutôt bien scène cette ambiance où les humains ne sont que des rouages qu'il faut faire fonctionner de la manière la plus efficace possible, logique capitaliste oblige. L'atmosphère est d'autant plus oppressante à partir du moment où l'héroïne recherche l'origine de son problème. le vocabulaire de type « hard science » est régulier mais abordable ; cela aide à se mettre dans l'esprit de l'héroïne et de ses comparses : immergés dans leur monde de technologie, se rendent-ils compte de ce à quoi ils participent ? Avec cette intrigue qui va chercher de plus en plus loin l'origine du problème, Vernor Vinge peint une description glaçante des multinationales qui lorgnent allègrement sur le transhumanisme, non pas pour le bien du genre humain, mais pour le profit de quelques-uns.

Cookie Monster est donc une novella très bien calibrée, faite pour nous retourner un brin le cerveau, ça marche plutôt bien en allant chercher (très) loin la perversité de certains usages de la science : un très bel exemple de ce que peut offrir la collection Une Heure-Lumière !

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Dixie MAE commence sa première journée chez LotsaTech, société à la pointe de la technologie, un premier emploi vraiment intéressant au niveau salaire.

Son collègue, Victor, reçoit un mèl, délivrant des informations concernant Dixie, qu'elle seule connaît et qu'elle n'a jamais divulguées.
Avec Victor, ils vont se lancer à « la chasse » à l'expéditeur de ce mèl et s'apercevoir qu'il y a des incohérences de date, d'heure et d'année par rapport à leurs collègues qu'ils rencontreront lors de leurs recherches.

Mais que sont-ils vraiment, que cache LotsaTech et qui est à la tête de cette société ? Si vous voulez le savoir, vous n'avez plus qu'à vous plonger dans ce livre.

Je mettrai 2,5 étoiles pour l'écriture et 3,5 pour l'histoire, car je me suis un peu perdue dans les termes techniques d'Internet. Je sais, je sais, je suis de la vieille école, ringarde, mais bon, il faut connaître un peu le vocabulaire technique d'Internet pour apprécier vraiment cette histoire.

En tout cas, un grand merci à Babelio et aux éditions le Bélial, de m'avoir permis de découvrir cet auteur lors de la dernière masse critique, qui fera un heureux dans mon entourage.
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Dixie Mae trouve enfin un travail un peu plus à la hauteur de ses ambitions que d'habitude, en devenant opératrice du service clients de LotsaTech, monstre de la high-tech qui fait la pluie et le beau temps dans son domaine. Mais très vite, elle déchante à la réception d'un e-mail qui la perturbe au plus haut point et qui lui fait décider de chercher qui en est à l'origine, bouleversant toute la chaîne mise en place par sa présence même dans l'entreprise, et plus encore...

Il va m'être compliqué de donner un avis pertinent sur Cookie Monster, que je n'ai pas trouvé désagréable à lire, mais duquel je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. Donc oui, j'ai bien aimé la structure du récit, la façon dont les personnages sont construits, les conséquences qu'induisent quant à nos sociétés le peu que j'ai compris, mais je pense quand même être passée à côté de beaucoup.

Une relecture à faire dans une période où mon cerveau sera plus apte à en saisir tous les tenants et aboutissants ?
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Dixie Mae a le sentiment qu'elle n'est plus au Kansas

- Un mot sur le format et la collection

Cette histoire est ce que les américains appellent une novella (en France, nous employons plus volontiers le terme de « roman court »), c'est-à-dire un texte dont le nombre de pages / mots est situé entre ceux d'une nouvelle et d'un roman. C'est le troisième sorti dans une nouvelle collection, Une heure-lumière, créée par le Belial' et tout spécialement dédiée à ce format intermédiaire, ainsi qu'à la publication de textes primés (Hugo, Nebula) mais jusqu'ici inédits. Personnellement, je salue cette initiative : des textes de qualité, inédits, une édition soignée, de grands auteurs, un prix attractif, que demande le peuple ?

- Intrigue, thèmes, angle d'approche, difficulté de lecture

Première précision : c'est de la Hard-SF, avec une perspective transhumaniste. Si vous connaissez l'homme et son oeuvre, cela ne vous étonnera pas de la part de Vinge. Si vous ne le connaissez pas, pensez à un écrivain au moins aussi visionnaire qu'Egan, mais considérablement plus accessible. Car oui, le terme « Hard SF » fait peur à certains, ils imaginent forcément qu'en terme de vocabulaire ou de concepts, ça va être ardu à suivre ou à comprendre. Je rassure tout de suite cette catégorie de lectrices et de lecteurs, ce n'est nullement le cas ici. Oui, il y a quelques termes un peu techniques, mais l'histoire de Vernor Vinge est complètement compréhensible par tous.

L'intrigue suit Dixie Mae, une jeune femme qui a un peu tendance à voir rouge sur les bords et qui, alors qu'elle commence un nouvel emploi dans le service clients du nouveau géant informatique US (celui qui a mangé tout cru Microsoft et IBM), reçoit un message qui, outre son formatage étrange et inhabituel, lui donne des détails secrets qu'elle seule connaît, ainsi qu'un indice pour retrouver son expéditeur. Piquée au vif, elle se met alors à mener son enquête lors de sa pause déjeuner, accompagnée de son irritant collègue, Victor.

Commence alors un jeu de piste et une véritable enquête « policière », très bien rythmée, avec une grande maîtrise de la chronologie des révélations. Les personnages, malgré le format court du texte, sont assez solidement campés, et le lecteur est vite happé par le suspense et l'envie de savoir de quoi il retourne.

Il est difficile d'en raconter trop sans vous gâcher le plaisir de la découverte. Je dirais juste qu'outre cet aspect jeu de piste / enquête, il y a aussi un net aspect Alice au pays des merveilles / Magicien d'Oz. Je vais éviter de parler de la thématique centrale, mais disons juste qu'elle est dans la même veine qu'un texte d'Egan (je vais éviter de dire lequel pour ne pas spoiler), mais en beaucoup, beaucoup plus réussi. La fin est très ouverte, et je trouve dommage que ce roman court, paru en 2003 et titulaire du Hugo (format Novella) en 2004, n'ait pas été développé en roman de plein droit.

- En conclusion

Avec Vernor Vinge, on a l'habitude d'une vision du futur, proche ou lointain, d'une ampleur, d'une originalité et d'une justesse époustouflantes autant que visionnaires. Avec ce texte, il se surpasse, et se paie le luxe de battre Egan (qui a sorti un texte sur le même thème quelques années plus tard) sur son propre terrain. Bref, voilà un excellent choix de texte fait par les responsables de la nouvelle collection « Une heure-lumière », qu'on félicitera donc, ainsi que Jean-Daniel Brèque, qui signe, comme à chaque fois, un travail de traduction impeccable.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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En conclusion, Cookie Monster est une novella de Hard SF qui met en garde son lecteur contre les possibles dérives de l'utilisation des technologies, notamment dans le domaine de l'Informatique. Si certains passages sont un peu difficiles à appréhender pour certains non-initiés (dont moi!), ils n'empêchent toutefois pas de saisir la portée générale du texte. Ce dernier se réclame certes du roman de Lewil Caroll, Alice au pays des merveilles mais il s'agit surtout d'une critique de la Silicon Valley. Cet espace situé en Californie, cache aussi des secrets bien moins reluisants, sous couvert d'un vernis neuf et brillant. Bref, un texte que je conseille.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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En résumé : Cookie Monster offre ainsi un bon moment de lecture à travers une intrigue soignée et intelligente qui, sans trop en dévoiler pour éviter de vous gâcher les surprises, joue avec le lecteur pour mieux le surprendre et le faire réfléchir. En effet l'un des gros points forts du récit, vient des réflexions qu'il va soulever, aussi bien sur soi-même que sur la technologie. Alors certes il s'agit d'un récit Hard Science avec ces concepts scientifiques parfois obscurs pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler (étant scientifique de formation, j'apprécie ce genre de lectures), mais cela n'empêche pas d'en comprendre l'ensemble. Les personnages se révèlent eux aussi intéressants à découvrir et un minimum attachants, nous entrainant facilement dans leurs péripéties, même si certains protagonistes secondaires s'avèrent parfois un peu caricaturaux. le seul point qui pourrait, je trouve, se révéler bloquant concernant ce texte vient du style, l'auteur montre clairement que le fond importe plus que la forme ce qui rend sa plume parfois austère et même légèrement répétitives, même si rien de non plus bloquant. J'ai en tout cas bien envie de découvrir d'autres des écrits de Vernor Vinge.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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