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Au commencement…
A Paris, dans le quartier d'affaires de la Défense, le président d'une entreprise internationale de développement durable place deux de ses directeurs en concurrence pour qu'ils briguent le poste de directeur général. D'une part Priscilla, d'autre part Marius, deux personnalités a priori diamétralement opposées mais que cette épopée d'entreprise pourraient étonnamment rapprocher, face aux dominations, humiliations, stratégies personnelles et autres accords secrets…

Ce que j'en retiens…
Vu les titres précédents de l'auteur ("Tous touristes", "le matin des abrutis", "mémoires d'un snobé", ...) l'on pouvait s'attendre à quelque chose d'atypique. Dès la première page, ce roman corporate se place efficacement dans le satirique et le sarcastique. La panoplie d'antihéros est très attachante. Quelques fuites en avant en matière de digressions et d'abus de novlangue, mais le contenu apparait très travaillé et porte en plus de réelles réflexions sociétales. Un très drôle et addictif moment de lecture !

Une citation soulignée...
« Notre atout : nous sommes dans le vrai. Leur atout : ils sont à la mode. Ils ont donc un avantage, je ne vais pas vous raconter la vie ».
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Ce livre est surtout un livre contre le Président François Mitterrand. Je dois écrire 250 caractères donc je vais faire comme l'auteur de ce livre écrire un peu n'importe quoi pour remplir des lignes, bon le livre n'est vendu que 17,90€, heureusement il y a les bibliothèques pour amortir les erreurs de choix....
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Michel Houellebecq en proclamant « Je me sens mieux depuis que j'ai découvert Marin de Viry », m'a incité à acquérir simultanément Anéantir et L'arche de mésalliance.

S'inspirant des « précieuses ridicules », c'est une satire de la langue de bois pratiquée par les cabinets conseils et de la foire d'empoigne de leurs dirigeants pour conquérir un pouvoir aussi futile que précaire.

Dans le quartier de la Défense, à l'ombre de sa grande arche, les Big Four déploient leurs efforts pour conquérir de nouveaux comptes clés puis les fidéliser en leur distillant des conseils rédigés dans une prose incongrue, politiquement correcte, prudemment précédée d'un « disclaimer » niant par avance toute responsabilité.

Pimentez le tout d'une dose de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ou mieux de RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations), incitez l'entreprise à devenir « entreprise à mission », suggérez lui un peu de mécénat et le CEO, ou le COO et le CODIR, ravis d'être à la mode ne discuteront plus le montant des honoraires.

Marius et Priscilla ont ainsi mission de vendre un projet MBP à Sean, le big boss de StyX.

Le tout sous la houlette de Giacomo Moscovit, CEO de MBP, qui en bon Machiavel, divise pour régner et promet simultanément à Marius et Priscilla le poste de COO, signe prémonitoire d'un duel entre l'aristocrate français, et la féministe britannique.

Je ne vais pas dévoiler l'intrigue, qui est d'ailleurs aussi improbable (et donc réussie) que celle des « précieuses ridicules », mais nos modernes Mascarille, Jodelet et Magdelon offrent un rare plaisir de lecture et un regard cruel sur les incohérences des « best pratices » des organisations internationales.

Ayant souvent navigué entre les tours de la Défense depuis bientôt cinquante ans et ayant occasionnellement profité d'un bureau avec vue sur l'araignée de Calder et l'église Notre-Dame de Pentecôte, je me suis régalé en tournant ces pages qui restituent avec beaucoup de vérité les clients, les prestataires et les collaborateurs que j'observe lors de remises de rapports ou autres « Executive Summary ».

Que la lectrice ou le lecteur peu au fait des hiérarchies entre CEO et COO, directeur Exécutif et Non Exec, Associé et Senior Advisor ne s'inquiète pas ; il est inutile de connaitre la nuance entre un baron et un marquis pour apprécier Proust et « A la recherche du temps perdu ».

Un autre volet de l'ouvrage est le combat féministe mais notre romancier, plus optimiste qu'Abel Quentin dans « Le voyant d'Etampes », constate que certaines positions tranchées et psychorigides évoluent (naturellement) vers une position aussi conciliante qu'horizontale.

Marin de Viry conclut en emmenant ses personnages et ses lecteurs sur les traces de Moïse et d'Ulysse. Avant lui, Cicéron écrivait « Si hortum in bibliotheca habes, deerit nihil » … « Si tu possèdes une bibliothèque et un jardin, tu as tout ce qu'il te faut ».

C'est le bonheur que je souhaite aux lecteurs de ce roman caustique et savoureux.
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Je vous avoue que je ne m'attendais pas du tout à ce style littéraire et ce n'est d'habitude pas mon genre de lecture. J'ai été parfois plongée dans le texte mais à d'autres moments, les mots s'envolaient sans que je ne puisse m'y accrocher.

Je ne suis décidément pas convaincue par l'art de la satire même si la trame dans sa globalité me fait dire que certains ne doivent pas se réjouir d'aller travailler tous les jours et particulièrement à Paris après avoir été transporté dans des moyens de transport bondés ou par des routes embouteillées, pour un boulot dont l'ambiance est à mes yeux repoussante.

La concurrence entre les personnages et l'entente des uns pour contrer les mauvaises intentions des autres étaient le fil conducteur de cette histoire qui nous fait voir le monde des affaires sous un jour des moins agréable, d'autant plus que l'auteur a poussé le sarcasme jusqu'à déterminer l'objet social de l'entreprise dans le secteur du développement durable.

Un grand merci aux éditions du Rocher et à Lecteurs.com pour m'avoir fait découvrir ce livre que je ferai passer à d'autres lecteurs.
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C'est une satire féroce des milieux d'affaires de l'arche de la défense. Portrait au vitriol de cadres éduqués, nourris pour dominer leurs semblables et qui semblent aussi en perdition pour trouver un véritable sens à leur vie.
J'ai eu au début du mal avec ce langage technocratique et puis cela m'a fait sourire, parfois même rire. L'auteur égratigne ses personnages, leur donne une consistance hors sol. En refermant ce livre, on a envie de se tenir bien éloigné de ces milieux du pouvoir, de leurs impostures, de leurs ambitions. La vie est ailleurs, forcément .
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Un roman qui a pour cadre un univers minéral et déshumanisé des tours de bureaux de la défense autour d'une arche, voulue par F Mitterand et qui choque manifestement le goût esthétique de l'auteur. Deux cadres d'une entreprise, Marius et Priscilla sont pressentis par le patron pour devenir Directeur Général et mis en concurrence pour occuper le poste. Les descriptions des activités, des objectifs, des stratégies, des personnalités des protagonistes sont un régal de Novlangue spécifique aux milieux d'affaires stigmatisant de manière très humoristique la vacuité du vocabulaire de communication qu'elle utilise. Les aspirations individuelles génèrent une guéguerre d'influences croisées qui occupe l'essentiel du temps des personnages et masquent la réalité objective de l'entreprise qu'on ne parvient pas à appréhender. Conscients et lassés de leur situation « hors sol », Priscilla, Marius et Sean se recentrent sur des relations plus humaines et terre à terre, en s'octroyant du temps pour l'amitié, l'amour, la bonne chère…
Très belle satire des milieux d'affaire avec une écriture très élaborée et bourrée d'humour.
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Malgré ma méconnaissance totale du monde impitoyable qui règne au sein des grosses boîtes dont les vaisseaux amiraux se regroupent autour de l'Arche de la Défense, je me suis régalée de la description acide des relations humaines et hiérarchiques qu'en fait l'auteur dans ce roman avec beaucoup d'humour. Un agréable moment de lecture.
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Travailler à La Défense demande une vie particulière. C'est le quotidien de Marius, un aristocrate catholique peu fait pour la démocratie, et Priscilla, un requin résolument féministe. Leur patron décide de les mettre en concurrence en jubilant d'avance du champs de bataille qu'il va pourvoir coordonner, mais parfois, l'ennemi de mon ennemi peut se révéler devenir un ami.
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Après trois tentatives détournées très rapidement par plus intéressant dans le reste de ma PAL malheureusement encore bien assez haute, je me suis décidée à me lancer sans retour cette fois-ci, rien que pour le voir quitter cette liste de chroniques absolument et indécemment en retard.
Dire que je n'ai pas aimé est un euphémisme mais tout simplement, je n'étais clairement pas du tout la cible de ce roman. J'ai eu l'impression d'avaler un manifeste de politique et de perversité du monde des affaires qui me conforte largement dans mon choix de rester loin de l'un comme de l'autre. Un style beaucoup trop pompeux et alambiqué pour moi, un cynisme à m'en faire grincer des dents et des personnages pour qui l'expression "il y a des claques qui se perdent" prend tout son sens.
C'était lourd et indigeste et je sais donc désormais que Marin de Viry n'est clairement pas un auteur pour moi. Je crois que je vais retourner au rayon jeunesse pour m'en remettre ou sur quelque chose de léger car le forcing sur un roman c'est un coup à voir débarquer insidieusement une panne de lecture. Je souhaite à ce livre et son auteur de trouver son lectorat chez les bonnes personnes.
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L'ARCHE DE MÉSALLIANCE est un roman singulier mettant en scène, la crème de la crème. Direction Paris, le quartier de la Défense et sa fabuleuse Arche, symbole moderne du capitalisme. Marius et Priscilla, concurrents directs pour le poste convoité. La bave aux lèvres, tous les coups sont permis pour régner sur le monde que représente l'entreprise. Marius, un bonhomme bien endimanché, est un professionnel de la manipulation. Priscilla est la reine de l'audace et son charisme en envoûte plus d'un. Mais dans le monde de l'entreprise, la règle d'or est la méfiance. Sournoiserie, manipulation de grande envergure, l'horizon est un champ de batailles où la moindre faute d'inattention peut vous envoyer six pieds sous terre. Complot en tout genre, messe silencieuse, le règne s'aborde par les souterrains et souvent l'arroseur est arrosé.


Le monde du travail est à mes yeux une jungle inhospitalière notamment celle des ses grandes entreprises qui brassent des milliards et des milliards de devises. Ce monde inconnu m'est effrayant, ne comprenant ni les subtilités ni les codes et les aboutissants. Un monde vindicatif, fourbe et stressant. Marin de Viry a su donner à cet univers un aspect totalement inattendu. Un brin de mélancolie et de romantisme, un brin de folie et d'exubérance, un brin de douceur et de cachotteries. Un univers devenant une pièce de théâtre où les surprises assurent à la sévérité du sujet une certaine complaisance, une certaine amitié et le tout porté par des personnages loin du grotesque et du burlesque. Marin de Viry enfante un monde où le meilleur a su prendre l'avantage sur le pire. Un détonnant roman sur le monde de l'entrepreneuriat et du capitalisme où j'ai eu l'impression d'être un poisson rouge dans son bocal.


Une lecture en demie-teinte où j'ai moins apprécié la première partie et me suis éclatée dans la seconde. La mise en place est lourde où l'auteur décrit les petites aspérités caractérielles des ses protagonistes. Mais la suite est un véritable bonheur où le scénario est terriblement irrésistible. Mon ignorance sur cet univers n'a pas été en ma faveur mais je reste persuadée que les adeptes ne pourront que sourire face à ce roman insouciant et d'une belle créativité.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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J'ai reçu ce livre lors de la Masse critique Babelio Littérature.
Malheureusement pour moi, ce fut une belle erreur de casting.
Le résumé était alléchant pourtant. Une satire sociale sur les cadres de la Défense (site que je connais pour avoir eu l'occasion de m'y rendre quelques fois). Les satires, le cynisme, j'adore en principe.
Sauf qu'ici, s'il y avait bien des expressions intéressantes, des comparaisons bien trouvées, des critiques pointues par moment, si le style était recherché et agréable, c'est clairement au niveau de l'histoire que cela pèche à mon goût.
Un grand patron qui s'épanche de ses états d'âmes existentiels sans crier gare auprès de ses deux consultants, des extraits de journaux intimes plus léchés qu'un discours présidentiel et qui arrivent comme un cheveu sur la soupe pour ne plus jamais revenir ensuite, une jeune étudiante brillante qui après deux minutes de discussions à sa caisse de supermarché a le coup de foudre pour un type de 50 ans, une multinationale qui veut faire des profits en développant un village en Afrique, … Aussi bien le décor que les personnages qui évoluent dedans manquent de crédibilité. Sans les transitions entre les morceaux de l'histoire manquaient de naturel.
J'étais contente que ce livre soit assez court pour le finir rapidement.
Un style élégant et des réflexions brillantes sur l'existence ne font pas tout si les règles de la narration et de crédibilité ne sont pas respectées pour faire une histoire dans laquelle on est embarqué et à laquelle on a envie de croire.
Je n'ai pas adhéré à cette lecture.
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