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Céline Schwaller (Traducteur)
EAN : 9782742792412
268 pages
Actes Sud (06/10/2010)
3.5/5   20 notes
Résumé :
Depuis qu’il est sorti de prison il y a vingt ans, Phil Hunt mène tant bien que mal un élevage de chevaux avec sa femme dans l’Etat de Washington. Pour arrondir ses fins de mois, il passe un peu de drogue en provenance du Canada par des chemins de montagne presque inaccessibles et connus de lui seul. Le shérif adjoint Bobby Drake, lui, n’arrive pas à se défaire du fantôme de son père, le shérif qui améliorait l’ordinaire de la même manière que Hunt, et qui moisit de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans le roman noir et le roman policier, il est un moteur, une dynamique commune qui n'est autre que la traque. le détective ou le policier cherchent à appréhender le criminel, tout comme le looser cherche à fuir un destin qui le rattrape obstinément pour le plonger dans la plus sombre des déchéances. Dans le polar tout comme dans le roman noir, on cherche, on fuit, on découvre, on dissimule...rien qu'une affaire de traque.

Dernièrement, ce sont les experts, analystes ou légistes qui pistent meurtriers en tout genre avec tout un bagage technologique et scientifique. Peu à peu ils ont remplacé les profilers torturés qui se plongeaient dans l'esprit des sérials killer. Parfois c'est l'inverse qui se produit, lorsque le tueur psychopathe se lance à la poursuite du héro. Dans ce domaine, la meilleure des traques n'est pas littéraire mais cinématographique, avec « La Nuit du Chasseur » où Robert Mitchum incarne le terrifiant révérend Harry Powell, poursuivant deux jeunes enfants qui seraient les seuls à détenir le secret de leur défunt père qui a dissimulé le butin d'un hold up. On se souvient tous de cette silhouette à la fois élégante et inquiétante, ainsi que des mots HATE et LOVE tatoués sur les doigts du prêcheur. Un film terrifiant donc réalisé en 1955 d'après l'excellent roman de David Grubb.

Dans le même esprit, je parlais dans un précédent billet du roman de Cormac McCarthy, « No Contry for the Hold Man » où le terrifiant Chigurh exerçait ses « talents » avec une froideur toute méthodique.

Et puis il y a cet ouvrage de Urban Waite, « La Terreur de Vivre ». A la frontière entre le Canada et les USA, Phil Hunt, éleveur de chevaux, arrondi ses fins de mois en faisant passer des cargaisons de drogue par des chemins de montagne. Il croisera le chemin du shérif adjoint Bobby Drake qui après une traque épique contraindra Phil Hunt à prendre la fuite avec la drogue. Mais les commanditaires dépêchent Grady Fisher afin de récupérer leur marchandise. Celui-ci est un adepte du découpage qu'il pratique aussi bien sur des animaux que sur des êtres humains. Il possède un étui à couteau qu'il emporte partout où il se rend et sème terreur et destruction sur son chemin. Une machine de guerre chaotique, insensible à la douleur et aux suppliques. On va donc suivre le parcours haletant de ces trois personnages à travers tout l'état de Washington et l'on appréciera tout autant les passages où l'action fleure bon le testostérone, l'odeur cuivrée du sang mélangée à celle de la cordite que les moments plus calme où Hunt et Drake se questionnent sur le sens de leur vie respective tout en se demandant s'ils pourront échapper à leur destinée qui semble imprimée à l'encre indélébile.

« La Terreur de Vivre » est le premier roman de Urban Waite. Il s'agit d'un thriller hallucinant et prenant qui se lit d'un coup, emporté que l'on est dans l'immensité de cette nature qui annihile toute l'humanité des protagonistes pour ne faire rejaillir que leur instinct primaire : vivre. Un texte puissant résonnant comme le chien d'un flingue qui percute la balle s'apprêtant à jaillir du canon.
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Stephen King dans une interview plaignait ceux qui ont peur car ils créent leurs propres terreurs...

Certains n'ont pas d'autre choix de s'habiller de terreur pour combattre leurs angoisses...
Tout en vivant dans la terreur d'être incompris...

Quand on a eu un père shérif, garant de la loi, qui est tombé pour trafic de drogue, c'est plutôt difficile en tant que fils de porter l'étoile de shérif...

Bobby Drake vit et fait un travail sur lui-même pour combattre ce mal-être, cette terreur constante... Nommer sa terreur est une bonne façon de la rendre salutaire...

Savait-il en se mettant en chasse derrière ces passeurs de drogue, ce matin là, que la terreur de vivre sera plus forte que tout...?

Bon livre, quoique un peu lent.
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Hommage appuyé et réussi a Cormac Mc carthy,La terreur de vivre est l'un des meilleurs polars de 2010,suspens a couper le souffle avec des personnages ayant une vraie épaisseur et surtout un "méchant"que vous n'êtes pas prêts d'oublier,un régal
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Un jeune shérif bourré de complexes, un vieux trafiquant de drogues bourré de remords et un tueur psychopathe qui lui n'a aucun complexe, ni remords sont liés pour une poursuite sanglante. C'est un excellent thriller bien noir, mais qui finit bien. À noter les parallèles sous-jacentes entre les deux couples, shérif et trafiquant; agent de la DEA et tueur pour nous questionner sur les frontières entre le bien et le mal.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Comment s'appelle le cheval brun avec une tache blanche sur le museau ?

- Hermès.

- Malin, dit Grady.

On entendit le bruit de la mitraillette, une salve rapide de trois coups. Hunt n'entendit rien d'autre. Il n'entendit pas le cheval ni les impacts des balles. Le téléphone à la main, il se contentait d'écouter, sans trop savoir quoi dire.

- Tu as combien de chevaux dans ton écurie ? demanda Grady.

Hunt ne répondit pas.

- Pour moi, c'est seulement des animaux, mais je parie qu'ils représentent beaucoup plus à tes yeux.

- Pourquoi est-ce que tu ferais ça ?

- Tu sais que je vais retrouver ta femme. Je vais la trouver et on pourra rejouer à ça. Tu veux que je te rappelle à ce moment-là ?

- Si tu avais dû la trouver ce serait déjà fait. Tu espérais seulement qu'elle soit là.

- Non c'est toi que j'espérais trouver ici.

Hunt entendit l'arme tirer à nouveau. Cette fois-ci, il entendit le cheval hennir une fois. Puis une deuxième.

- Je vais prendre mon temps avec celui-là, dit Grady.

- Je vais te tuer, menaça Hunt en se disant qu'il était sérieux. Pour la première fois de sa vie, il le pensait sérieusement. Nouveau tir de l'arme automatique.

- Il ira jamais au champs de courses.

- T'es cinglé

- Tu pourrais empêcher ça.

- T'as rien et t'es désespéré.

- Je pourrais commencer par ta femme, et puis je prendrais la fille, de toute façon, je serai sans doute obligé de la tuer pour lui sortir la drogue du bide. Je pourrais faire tout ça devant toi. Je t'obligerais sûrement à regarder. Tu veux sauver quelqu'un, tu veux sauver ce dernier cheval ? Tu devrais venir me retrouver ici. Je te promets que ça sera rapide. Tu es déjà mort de toute façon.
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Des gens ont besoin d’un produit. On va le chercher chez le producteur et on l’apporte au vendeur. C’est aussi simple que ça. Et ça va pas s’arrêter simplement parce que le gouvernement a décrété que ça s’arrêterait. On est content quand il s’en mêle, ça fait grimper les prix. On peut vendre au tarif qu’on veut, et les gens achètent parce qu’ils peuvent pas s’en empêcher.
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Il y avait d’autres choses à prendre en considération. Il savait ce que la confier à quelqu’un signifiait : pas de drogue, pas d’avenir, juste un aller simple pour la prison. Il ne pouvait pas permettre ça. Il y avait des tas de trucs qu’il n’avait pas faits dans sa vie. Il était passé à côté de plein de choses, la famille, la paternité, la sécurité. A cause d’un passé qu’il aurait voulu pouvoir effacer chaque jour de sa vie. Mais, ça, il savait que c’était impossible.
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Même s’il souhaitait de toutes ses forces que tout disparaisse, que sa vie recommence, comme lorsqu’on appuie sur le bouton de redémarrage. La vie ne lui ferait pas ce cadeau. Il avait franchi une porte qui ne s’ouvrait que dans un sens.
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La drogue avait continué à se répandre, trouvant d’autres moyens de passer à mesure que les frontières se fermaient. Quand on avait l’expérience ou le savoir-faire, ça pouvait être un bon business.
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