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EAN : 9782330006112
336 pages
Actes Sud (12/05/2012)
3.31/5   36 notes
Résumé :
Dans ce thriller noir, Tove Alsterdal retrace le destin de trois femmes, de trois chemins de vie qui se croisent : des chemins qui mènent là où plus aucune loi ne vous protège, où le mal règne en maître derrière les façades clinquantes, où un être humain peut être acheté ou vendu, changer de forme ou mourir
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Premier polar de cette auteure suédoise et ce fut pour moi une belle découverte !
Femmes sur la plage retrace la vie de trois femmes, trois destins qui se croisent au hasard des routes, des Etats-Unis en Europe.
Patrick Cornwall, journaliste free-lance, à deux doigts de recevoir le prix Pulitzer, est parti à Paris, avec, selon lui un sujet en or, qui risque de "déranger" des états établis. Il laisse derrière lui, à New-York, sa femme, Ally, alors enceinte. Sans nouvelle de lui depuis plusieurs jours, elle décide de partir pour Paris et de suivre le chemin parcouru par son mari. de Paris à Lisbonne, elle fera de grandes découvertes, quant au sujet du reportage et va tout faire pour retrouver Patrick.
A ce même moment, sur une plage de Tarifa, en Espagne, Terese, jeune suédoise, un peu ivre et bouleversée par une mauvaise rencontre, trébuche sur le corps d'un homme noir. Pour la police, il ne peut s'agir que d'un Africain, qui a tenté d'entrer en territoire espagnol clandestinement. Pour eux, l'affaire est close.
Tout le roman repose sur le lien qui existe entre ces deux femmes, puis Mary, que l'on rencontrera plus tard.

Avec un sujet aussi délicat et douloureux qu'est l'esclavage, Tove Alsterdal ouvre ici un grand débat et nous montre les affres du marchandage des hommes, ou plutôt des esclaves. Elle dépeint avec une grande sensibilité l'esclavage moderne et ses rouages, l'existence de ces Africains qui quittent leurs pays, en toute illégalité, pour une vie meilleure.

Femmes sur la plage... malheureusement, ici, pas de bronzage en vue....
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Elles sont trois, les 'Femmes sur la plage', sur la côte du sud de l'Espagne. Sur la plage de Tarifa, en face de Tanger, il y a Mary Kwara une migrante subsaharienne, seule survivante d'une traversée du détroit qui a mal tourné. Et aussi Terese Wallner, touriste suédoise qui a fait la fête tard le soir et se réveille au petit matin sur le sable avec la gueule de bois. Et puis bien plus tard, sur la plage de Puerto Banus (à Nueva Andalucia), il y a Alena Cornwall, ressortissante américaine, héroïne du roman qui arrive exténuée sur le sable, à la nage, après avoir quitté précipitamment un luxueux yacht. Trois femmes très différentes, qui vont se rencontrer brièvement et repartir de leur côté.


Dès le début, le cadre est posé: on parle de traite d'humains, car les passeurs ne se contentent pas de transporter les migrants d'Afrique vers l'Europe, ils les exploitent aussi comme des esclaves, quand ils ne les tuent pas purement et simplement après avoir touché leur argent. Cette réalité dure, cachée, amène un journaliste d'investigation américain, Patrick Cornwall, à enquêter sur ces trafics dans les pays du sud de l'Europe. Mais il disparait. Sa femme, Alena, part pour l'Europe à sa recherche, en refaisant son périple européen en France, en Espagne et au Portugal. Retrouvera-t-elle son mari? Pourra-t-elle dénoncer ce puissant réseau de traite d'êtres humains sur lequel il enquête? Echappera-t-elle aux hommes de main qui veulent qu'elle arrête ses recherches?


C'est à la fois un thriller haletant où l'on suit les efforts d'Alena pour retrouver son mari à travers l'Europe et un roman qui nous fait s'interroger sur la crise des migrants vers l'Europe. Avec différents angles: vu des migrants et des associations qui les aident, vu des passeurs et de ceux qui les exploitent, vu de la police ou des autorités publiques. Il y a la difficulté à faire respecter les lois existantes, et sans doute l'inadéquation des lois existantes au problème de l'immigration. J'ai beaucoup aimé.
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Attention, ce n'est pas une lecture de plage .... Si vous en doutiez encore, vous découvrirez que le soleil ne brille pas pour tout le monde de la même façon.
Partons pour une découverte de notre Europe, notre grande Europe montrée comme étant l'Europe du crime, du marchandage, des compromis immondes.
Notre Europe avec ses côtes où règnent le tourisme sexuel, le trafic et le commerce d'êtres humains, la traite des femmes.
Notre Europe où le poids de l'affairisme empêche la dénonciation de scandales, de meurtres, où existe encore et toujours le racisme ordinaire avec le délit de faciès.
Ce livre nous hurle à la face une fois de plus le malheur et la gangrène de notre société que nous n'arrivons pas à vaincre malgré nos grands discours et notre bonne volonté.
Nous n'avons pas encore trouvé la solution autre qu'individuelle et malheureusement l'esclavage a encore de grand jour devant lui.
Rappelons nous comme le chante Maxime le Forestier :
On choisit pas ses parents,
on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus
les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Etre né quelque part
Etre né quelque part
c'est toujours un hasard
nom'inqwando yes qxag iqwahasa ....
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Tove Alsterdal nous surprend avec ce premier roman policier publié dans la prestigieuse collection Actes sud actes noirs Un premier roman sur le thème de l'esclavage moderne.
Elle nous présente le destin de trois femmes, Terese, une jeune Suédoise en vacances en Espagne et qui tombe sur la plage de Tarifa au petit matin sur un cadavre d'un homme noir. Mary, elle se cache dans le port tout proche, elle est arrivée clandestinement avec un petit bateau et elle a échouée non loin de là. Maintenant il va falloir qu'elle survive sur ce nouveau continent. Et puis il y a Ally qui attend un bébé et qui n'a plus de nouvelle de son mari, un célèbre journaliste d'investigation parti à Paris pour enquêter pour son prochain article qui devrait réveiller les consciences. Ally qui traverse l'atlantique pour tâcher de comprendre pourquoi son époux ne répond plus à ces appels. Et c'est avec que l'on va traverser l'Europe de long en large et là toujours les mêmes problématiques, la clandestinité, le commerce d'êtres humains, l'immigration… On va suivre ces trois chemins de vie qui se croisent et les amènent là où l'être humain n'est qu'une marchandise. On va partir de New York pour voyager de Stockholm à Tarifa en passant par Paris, Prague et Lisbonne. Mais pas certaine que ce voyage là soit de tout repos et que ce soit un simple voyage d'agrément car ces « Femmes sur la plage » ne sont pas forcément là pour la bronzette. En effet Tove Alsterdal nous propose là un premier polar prometteur prenant la forme d'un roman noir.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Nous allons suivre le chemin de trois femmes, mais c'est surtout Ally, la jeune épouse de Patrick Cornwall qui occupe le devant de la scène. Alors qu'elle tombe tout juste enceinte, elle va rechercher son mari qui est parti pour un reportage en France à Paris. Elle va découvrir les dessous de l'immigration illégale, mais aussi l'esclavagisme moderne, celui qui consiste à faire venir des Africains pour effectuer des travaux « que les Européens ne veulent pas faire ».

La documentation et la description de Paris est tellement bluffante, les faits divers décrits tellement actuels que l'on s'y croirait. Assurément, Tove Alsterdal a bien potassé son sujet pour les insérer dans son intrigue. Et le roman se lit très facilement, basé essentiellement sur des dialogues.

Mais c'est là où j'ai eu du mal à accrocher : j'y ai trouvé bien peu de psychologie, les dialogues me semblant bien plats et l'ensemble me paraissant finalement plus bavard que passionnant. Et pourtant, le sujet, le commerce de hommes et femmes, me paraissait bien intéressant, et méritait certainement mieux que ce roman au final bien moyen. Voilà donc une lecture qui laissera bien peu de traces.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Son pantacourt blanc était sale. Son débardeur à paillettes et son gilet ne la protégeaient pas assez du froid : le vent traversait ses vêtements. Elle avait la bouche pâteuse et pleine de sable. Elle a craché et s’est raclé la gorge en essayant de l’enlever avec la main, mais il y en avait sous sa langue et jusque dans sa gorge. Elle aurait eu besoin d’une énorme bouteille d’eau pour rincer tout ça. Le sac !
Terese s’est mise à creuser autour d’elle avec les mains. Elle avait du mal à voir dans la pénombre, et la lumière du phare qui clignotait tout le temps lui piquait les yeux. Elle savait que le phare se trouvait sur l’île. Isla de las Palomas : l’île des Colombes. Une île fermée aux touristes : il s’agissait d’une zone militaire. C’était marqué sur les grilles le long du chemin qui y menait. Là-bas, les vagues se jetaient en rafales sur les rochers.
Soudain, elle a vu le sac à main. Son cœur a fait un bond dans sa poitrine. Il était à moitié enterré dans le sable, à une dizaine de centimètres du creux où sa tête avait reposé. Elle l’a saisi avec impatience. Tout y était : le portefeuille et la clé de l’hôtel, le téléphone portable et le maquillage. Même sa mascotte, un porte-clés avec une petite grenouille, ainsi que la bouteille d’eau s’y trouvaient. Dieu merci.
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Terese a caressé le sable à côté d’elle. Il était froid. Peut-être y avait-il encore un léger creux, une empreinte de lui, une sensation de chaleur ? Ça pouvait aussi être le fruit de son imagination, parce que le vent était plus fort à Tarifa qu’à aucun autre endroit sur terre et il effaçait toute trace en une seconde.
Personne ne doit savoir ce qui s’est passé, a-t-elle pensé. Si je ne le dis à personne, rien n’est arrivé.
Elle a serré son gilet un peu plus contre elle. Le sable grattait à l’intérieur de sa culotte. C’était collant dedans.
— Mais si jamais il y a quelqu’un, lui avait-elle dit quand il l’entraînait vers la plage. Quelqu’un qui nous regarde.
— Ne pense pas à ce genre de choses, avait-il répliqué en l’embrassant à pleine bouche.
Ses mains étaient partout : dans son pantalon et dans sa culotte en même temps. Quand il déboutonna son slim et le fit glisser le long de ses jambes, elle se dit qu’elle pourrait tomber amoureuse de lui, que c’était le plus beau mec avec lequel elle était jamais sortie.
Si les copines me voyaient maintenant !
Tu ne peux pas revenir de Tarifa sans avoir baisé sur la plage. Ce serait comme aller à Paris sans voir la tour Eiffel.
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Au crépuscule, les nuages étaient d'une couleur rose pâle, puis toutes les couleurs ont disparu, le ciel est devenu noir. Pas de lune, pas d'étoiles, rien pour s'orienter. Comme une prière silencieuse, la certitude que le monde est toujours le même.
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Mais ces femmes-là ne marchent pas pieds nus dans la ville au milieu de la nuit, s’est-elle dit tout de suite après. Et soudain, elle a aperçu quelque chose sur un banc en béton près de la route, sur une aire de repos.
Je ne vois plus très bien, a-t-elle pensé, je ne peux plus me fier à mes yeux. Elle s’est approchée. Elle avait vu juste. Une paire de chaussures. Elle a tendu la main, mais s’est aussitôt arrêtée et a regardé autour d’elle. Si c’était un piège ? Quelqu’un qui voulait la tromper. Mais qui aurait pu avoir une idée si tordue ?
Ça devait tout simplement être un miracle. Un don de Dieu. Elle a touché prudemment les chaussures posées là. Elles étaient bien réelles. Et elles étaient dorées.
Bon, s’est-elle dit en les empoignant, ce sont des chaussures en tissu doré, mais quand même. Elles lui allaient presque, elles lui serraient un peu les orteils. Elle n’allait pas se plaindre. Un pouvoir divin avait placé ces chaussures sur son chemin et elles l’empêcheraient de marcher dans les merdes de chien.
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C'est un putain de mensonge de prétendre que notre vie est faite d'autre chose que de solitude.
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