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EAN : 9782742780761
317 pages
Actes Sud (04/11/2008)
3.65/5   46 notes
Résumé :
1984, Bruxelles est en pleine mutation architecturale. Dans le quartier où des filles s'exposent en vitrine, Antoine Daillez vient d'hériter de L'Alexandrie, lieu de plaisirs dont les pintes de bière ne sont pas seules responsables.

Mais drames et incidents se multiplient autour de ce bar qui semble susciter bien des convoitises. La vieille Mémé Tartine, locataire si gentille avec les travailleuses du quartier, est retrouvée assassinée. Des skinheads ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Antoine Daillez, jeune pigiste travaillant pour un journal bruxellois, doit se contenter de la rubrique des chiens écrasés dans l'attente de faits divers un peu plus croustillants. Prévenu par son ami Martial, sa source policière, de la découverte d'un cadavre déchiqueté retrouvé sur une voie ferrée, il se rend sur place dans l'espoir de trouver matière à rédiger un article à sensation. On apprend que la victime, une ancienne prostituée surnommée Mémé Tartine, était l'une des pensionnaires de l'Alexandrie, un bar minable des quartiers chauds de Bruxelles, dont les rues exhibent des filles en tenue légère se trémoussant derrière les vitrines. L'établissement, qui semble être sous la protection de la mafia locale, va très vite devenir la cible d'agressions multiples impliquant un groupuscule de skinheads lié à l'extrême droite.
Or il se trouve que Maurits Daillez, le grand-père d'Antoine venant tout juste de décéder, était le propriétaire de l'Alexandrie. En tant qu'unique héritier, Antoine découvre qu'il est désormais propriétaire d'un bordel, et il n'est pas au bout de ses surprises.
Pour quelles raisons certains politiciens au nationalisme douteux veulent-ils récupérer les cahiers de son grand-père ? Quels sont les secrets si bien gardés de Maurits, et enterrés avec lui, qui remontent à la seconde guerre mondiale ? Sans aucun doute possible, les cahiers secrets de son grand-père, introuvables, sont à l'origine des faits divers sanglants qui se multiplient autour de lui. Antoine décide de mener sa propre enquête, avant de devenir la prochaine victime des tueurs, car il sait qu'il est désormais dans leur ligne de mire.
Avec une plume très littéraire, ce qui est un choix surprenant pour décrire le milieu, François Weerts entraîne son lecteur dans une aventure à la fois crépusculaire et teintée de romantisme. Bruxelles est en train de réaliser la mue qui la transformera en capitale européenne moderne. Les vieux quartiers décrits dans le roman, voués à la démolition, vivent leurs derniers instants, et on assiste simultanément à la fin d'un monde, où les caïds de la pègre avaient des principes chevaleresques, où la prostitution s'apparentait au petit commerce, avant d'être engloutie dans les grands réseaux de la mondialisation. Antoine, vaillant petit journaliste et ardent défenseur de son patrimoine nouvellement acquis, s'amourache de la jolie Sonia, qui va partager ses aventures et plus si affinités. François Weerts ne cache pas sa sympathie pour les créatures de la nuit, de Mémé Tartine à Sonia en passant par Gudule, la mère maquerelle fan de Cloclo, mais c'est bien avec Antoine, et Sonia, que nous pouvons maintenant reprendre en coeur ce refrain : « ♫♪ Ah aaah – Ah aaah – Voiles sur les filles - Barques sur le Nil – Je suis dans ta vie – Je suis dans tes bras – Alexandra, Alexandrie – Alexandrie où l'amour danse avec la nuit… Les sirènes du port d'Aleeeeexandrie – Chantent encore la même mélodie wowo - La lumière du phare d'Aleeeeexandrie – Fait naufrager les papillons de ma jeunesse… ♫♪ »
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Bruxelles, 1984. La ville entreprend de grands travaux pour rénover ses quartiers nord, lieux de débauche où les filles s'exposent derrière les vitrines et où pullulent les bars mal famés. C'est dans ce contexte qu'Antoine Daillez hérite de son grand-père un de ces bars à filles, l'Alexandrie. Grosse surprise pour le jeune journaliste qui n'imaginait pas un seul instant son riche aïeul propriétaire d'un tel endroit. Quoi qu'il en soit, Antoine a d'autres chats à fouetter, en l'occurrence il doit couvrir un suicide sur les voies ferrées pour son journal. Mais l'Alexandrie va très vite le rappeler à son bon souvenir. Gudule, la gérante, est attaquée par une bande de skinheads, à la recherche de certains documents et la suicidée des rails n'était autre que Mémé Tartine, la locataire de l'appartement au-dessus du bar. Cette protectrice des prostituées du quartier ne s'est d'ailleurs pas suicidée, on l'a assassinée. Force est de constater que le grand-père avait bien des secrets...


Ce qui commence comme un banal roman noir se transforme, sous la plume de François WEERTS, en une palpitante plongée dans l'histoire de la Belgique. On y découvre que le plat pays n'a rien à envier à la France en ce qui concerne la deuxième guerre mondiale. L'occupation allemande a été accueillie par certains comme une chance de créer un état flamand indépendant et leurs agissements ont été à la hauteur de cette ambition: collaboration, spoliation des biens juifs, dénonciations et organisations des convois en partance pour les camps de la mort. C'est tout cela que va découvrir Antoine en enquêtant sur son grand-père. Difficile pour lui de faire le lien entre ces faits et l'homme qu'il connaissait, un brillant homme d'affaires qui ne se mêlait pas de politique et ne semblait pas être nationaliste. Alors, il fouille, il creuse pour tenter de laver la honte que soudain il ressent. de rebondissements en surprises, de secrets bien gardés en règlements de compte, le journaliste fera la lumière sur cette étrange histoire de famille liée à la grande histoire.
Une belle écriture, un personnage attachant qui se raconte avec humour malgré ses mésaventures font de ce roman un moment de lecture à la fois divertissant et instructif. Seul bémol: une histoire d'amour prévisible et insipide entre Antoine et une des pensionnaires de son bar à filles dont l'auteur aurait pu se dispenser...Mais il s'agit d'un premier roman alors on lui pardonne cette faute de goût.
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Fantasmeriez-vous un peu si vous appreniez à la mort de votre grand-père que celui-ci possédait un bordel dont vous allez hériter...

Sauf que, dans ce Bruxelles des années 80, il vous faudra composer avec la mafia de la prostitution et les groupuscules néo-nazis flamands menacés par le passé de l'aïeul..

C'est bien écrit mais lourd, lent et j'ai souvent décroché.
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Thriller au contexte historique et aux personnages peu banals. Même si le quartier chaud de Bruxelles a été souvent le lieu de récit policier, l'époque du récit, les années 80, est original. L'auteur explore avec efficacité les liens de l'extrême droite belge avec le nazisme. C'est trouble et troublant. J'ai beaucoup apprécié le parcours initiatique de ce jeune journaliste qui doit affronté un héritage aux multiples dimensions. Les personnages sont hauts en couleurs et donnent une vrai tessiture à l'intrigue. L'écriture est dynamique; je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Je recommande.
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Bruxelles 1984 en pleine mutation architecturale – quartier du Nord et ses bars à putes – Antoine Dalliez, journaliste des faits divers, hérite du bar l'Alexandrie de son grand père, il va découvrir à la suite d'un meurtre que son aïeul a collaboré pendant la dernière guerre en spoliant les juifs mais …
Beaucoup d'attaques envers Antoine afin de récupérer des carnets du grand père, attaques des skinheads commandités par l'extrême droite.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
La voix enthousiaste de Cloclo se déverse dans la rue de la Bienfaisance par la porte de l'Alexandrie. Malgré un optimisme survolté, le chanteur ne réussit pas à convaincre que ce lundi d'automne on pourrait le passer à s'aimer au soleil. D'abord, on jour blafard s'est levé sur Bruxelles. Et puis, dans ces rues voisines des voies de chemin de fer, l'amour n'a pas exactement le même sens que dans ses chansons. Les filles qui garniront les vitrines tout à l'heure n'auront pas la patience d'écouter de tendres madrigaux. Aucun client non plus n'aura l'extravagance de leur jouer la sérénade.
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Nous nous épuisons à traquer les malfrats un par un et nous ne parvenons à aucun résultat. Les juges et les avocats sabotent notre travail. Le public, d’une candeur imbécile, nous dénigre. Pourtant, nous sommes engagés dans une bataille chaque jour plus sanglante. Les drogués tiennent le haut du pavé. Les gens ont peur de sortir de chez eux. On massacre les facteurs pour piquer la pension des vieux. Les étrangers font la loi dans leurs quartiers et bientôt dans les nôtres. Nous devons avoir une vision à plus long terme, changer la société, mettre en place une organisation politique capable de gagner cette guerre contre la décadence, d’éradiquer la corruption financière des élites, la corruption morale de la jeunesse, la corruption télévisuelle du peuple.
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L’histoire, est déterminée par les rapports de l’homme à la nature et par les rapports entre les hommes qui en découlent.” Une vision très marxiste de sa discipline avec au moins un mérite, celui de ne pas assimiler l’examen du passé à une émotion aussi vaine que la nostalgie. Cet effort est au contraire tourné vers l’avenir puisqu’il s’appuie sur la volonté de découvrir le code qui organiserait l’ordre et le développement de l’humanité.
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Si l’on voulait servir la cause flamande, il fallait servir la cause allemande. Mais à trop servir la cause allemande, c’est l’option pangermanique que l’on favorisait. C’est-à-dire la dilution des peuples aryens et apparentés au sein d’une Europe phagocytée par l’Allemagne nazie. Dans une Flandre qui supportait de plus en plus mal les exactions de l’autorité occupante et de leurs valets, le paradoxe est devenu intenable.
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Quatorze ans et pas avant, la poésie est une affaire trop sérieuse pour les enfants, disait Maurits Daillez. Seize ans, parce que, après, l’adolescent risque de travestir l’émotion poétique en la pervertissant par les sentiments un peu bêtes de l’excitation amoureuse dont cet âge est la victime consentante. Ou pire, de la polluer par le désespoir parfois suicidaire qui précède le moment où il devra trouver sa place dans le monde. Ni infantilisme, ni romantisme, ni nihilisme. Ni Lamartine ni Maurice Carême. Ni, et Antoine aura dû en convenir, les groupes de rock anglo-saxons qu’il commençait à écouter. Ceux-là en effet n’étaient
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Vidéo de François Weerts
Les sirènes d'Alexandrie de François Weerts Marque-Page 28-03-2011
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