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Michel Lederer (Traducteur)
EAN : 9782226063458
256 pages
Albin Michel (02/04/1993)
3.91/5   35 notes
Résumé :

« La Mort de Jim Loney qui suit l'Hiver dans le sang (10/18, n° 2460) est l'histoire d'un Indien métis qui, dans un bled perdu du Montana, erre à la recherche d'un père disparu, de ses souvenirs en fuite et d'un sens à sa vie. Une quête désespérante et d'avance perdue, comme le regard d'une femme croisée dans un cimetière, et qui "nous fait, dit Jim Harrison, l'effet d'une balle reçue en plein co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Accoudé au vieux comptoir collant, je commande ma bière. Comme tous les soirs, devrais-je préciser. Je croise quelques têtes connues, fidèles habituées d'un bouge miteux. On se salue d'une mimique faciale ou d'un hochement de tête, le digne respect du paumé du zinc. Il y a des jours où je n'ai plus envie d'y bouger, que je trouve même ma pinte de bière fade, que j'ai envie de sombrer dans les ténèbres, pour en finir un peu plus vite. Ces jours-là, mon cul ne bouge plus du tabouret et attend simplement l'heure de la fermeture.

Ce soir-là, un type mi-indien, mi-américain s'assois à côté de mon tabouret. Pas un regard, pas un « Salut, l'ami ». Il se contente de fixer d'un air de chien battu son verre de whisky que le serveur lui apporte. Je tente une approche humoristique pour faire fondre la glace de son whisky. Il me rétorque, de façon presque glaçante.

« - Va te faire scalper !
- Va te faire scalper toi-même !
Ils s'esclaffèrent. C'était une plaisanterie indienne. »

Peine perdue, ce type est mort. Ou presque. Une sensation qui m'est venue comme ça. Jim Loney. Un indien seul perdu dans ce bouge du Montana. Il ne peut lui arriver rien de bien dans ce monde. A la recherche d'un père qui l'a abandonné, un coeur déchiré entre deux femmes, une âme découpée entre deux civilisations. Je peux comprendre. Avec tristesse certes. Parce que je sais qu'il n'a aucun avenir dans ce coin du monde, dans ce Montana solitaire et froid.

Toi aussi, tu veux prendre un verre avec moi, avec Jim Loney, avec James Welch ? Alors n'hésite pas. Avec ou sans glaçon. Ce monde est triste, mais pas sans saveur. Déracinement garantie, tu ne t'en remettras pas tout à fait de ce bled perdu au milieu du Montana. Jim Loney, il faut le connaître, un gars bien, simple et bon Dieu, terriblement humain. Envoûtant comme une poignante obsession. Lire « la mort de Jim Loney », c'est comme se prendre une balle en plein coeur. Tu la sens venir, elle te fera mal, et déchirera ton âme.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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« Et c'était peut-être ça qu'il détestait chez Loney : il paraissait se foutre de tout »
Nombreux sont ceux qui pensent ça, en même temps, quand on observe cet indien accoudé au bar qui boit son whisky, comme perdu dans ses pensées, on ne peut pas leur en vouloir. Pourtant Jim Loney est un type bien mais c'est surtout un homme seul. C'est un métis, sa mère était indienne et son père blanc, il vit à Harlem, un bled paumé dans le Montana. Sa mère était ?…
Pourquoi cet imparfait, il n'en sait rien ! Après tout, elle vit peut-être toujours ?Il n'a plus de nouvelles depuis qu'elle l'a abandonné lorsqu'il avait un an. Quant à son père, il croit savoir qui il est mais celui-ci a toujours fait semblant de ne pas le connaître et de ne rien avoir à faire avec lui… Il est revenu vivre à Harlem, comme si de rien n'était, après avoir abandonné Loney et Kate, sa soeur aînée, pendant douze ans !

Si Kate s'en est sortie et est devenue quelqu'un (elle travaille dans l'éducation à Washington), elle a tiré un trait sur le passé, il n'en est vraiment pas de même pour Loney. Il s'est comme perdu en chemin, cet homme déchiré entre deux civilisations, abandonné par ses parents, le coeur tiraillé entre deux femmes, tente de fouiller ce passé, mais en vain : «Ça faisait un mois qu'il réfléchissait sur sa vie, qu'il essayait de penser à tous ces petites événements additionnés qui aboutissaient à un homme assis à une table de cuisine en train de boire. Mais il ne parvenait pas à relier entre elles les différentes parties de son existence, ni les diverses personnes qui y étaient entrées et en étaient ressorties. Il avait parfois le sentiment d'être un amnésique à la recherche du détail, de la personne ou de l'instant qui lui rendrait la mémoire et lui permettrait de remettre de l'ordre dans sa vie. Seulement, au contraire de l'amnésique, ses souvenirs n'étaient pas effacés et, dans son esprit, les gens et les événements se mêlaient de manière aussi inextricable que les brindilles d'un nid d'oiseau ».

Et quand enfin, la situation semble s'améliorer, il doit faire face à un dilemme : choisir entre deux femmes. D'un côté, Kate, sa soeur, qui veut l'emmener avec elle à Washington afin de lui donner un but et qu'il devienne quelqu'un. de l'autre, Rhéa, une belle femme, professeur d'anglais originaire du Texas, qui est profondément amoureuse de lui et qui veut l'emmener à Seattle. Il l'aime aussi, mais ce foutu mal à l'âme l'empêche de profiter des choses… de plus, quelque chose le retient encore au Montana, un besoin de vérité, une ultime confrontation avec son père...

James Welch m'a envoûté dès les premières lignes, il m'a harponné le coeur pour ne relâcher son étreinte qu'à la toute fin. le personnage de Jim Loney est terriblement humain, on se sent proche de cet homme bon, sa détresse est palpable au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Un livre poignant qui ne laissera personne de marbre !
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Malgré je crois un effort de traduction, j'ai l'impression forte que l'original doit être infiniment plus prenant. Parce que les phrases et le rythme en donnent le sentiment, les sentiments. En français, il me manque quelque chose.
Ce livre est noir, un désastre annoncé que rien ne trouble, comment troubler le troublé... Jim Loney n'est pas seul. Pourtant.
Des tranches d'une vie, et de quelques autres, dans cette Amérique tellement infinie. Ici c'est l'Amérique profonde, que peu s'aventurent à voir.
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Quand on commence cette histoire, on ne peut plus la quitter
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- Tu veux un peu d’eau ? demanda-t-il.
- Non, merci. ? Bon Dieu, maintenant ça va mieux.
Russel éclata de rire. Il n’aimait pas Loney et, sans bien savoir pourquoi, ne l’avait jamais aimé. Déjà à l’époque où ils se saoulaient ensemble, il ne l’aimait pas, ce qui le rendait perplexe. Si ç’avait été à cause d’une femme, si on avait été rivaux, pensait-il, je pourrais le comprendre. Mais ce n’était pas ça. Quand ils buvaient ensemble, ils le faisaient comme des hommes qui ne s’apprécient guère. Ils buvaient calmement mais dans une atmosphère tendue. Ils ne se voulaient ni du bien ni du mal, ils ne cherchaient qu’à survivre jusqu’à la prochaine occasion.
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- Construisons une cabane. On pourrait abattre ces petits arbres déjà vieux. On habiterait une cabane de rondins et tu chasserais. Comme tes ancêtres. Et tu me vêtirais de fourrure. Il y a des hermines dans le coin ?
- Des belettes. Elles deviennent hermines en hiver.
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- C'est quoi, ça ?
- Du rhum. 50 degrés. Ça vous réchauffe les couilles d'une statue de singe. A propos, vos connaissez la définition d'un Esquimau qui bande ? Un nain frigorifié avec un petit doigt rigidifié.
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- Va te faire scalper !
- Va te faire scalper toi-même !
Ils s'esclaffèrent. C'était une plaisanterie indienne.
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Loney se servit un autre verre de cet alcool couleur de rouille. Il épongea la sueur de son front et songea un instant à enlever sa parka, mais il aurait paru ainsi s'installer, reconnaître un état de fait. Il était venu en étranger recueillir des informations auprès d'un étranger, et non pas en fils. Il se contenta donc de boire son whisky et de regarder son père régler la radio sur une station qui diffusait un entretien. Les voix semblaient venir de très loin.
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