Mon avis :
-Driiin
-Allô, j'écoute…
-
Patricia Wentworth ?
-Madame
Wentworth, oui, à qui ai-je l'honneur ?
-Stanislas Trévite de l'écho du tricot de Tacoignières, en France.
-Connais pas. C'est quoi, un journal, une marque, une publicité ?
-Un magazine mensuel spécialisé en tricot. Puis-je vous poser quelques questions ?
-Oui, pourquoi pas, bien que le tricot ce n'est pas mon truc.
-Ah, bon, je croyais. Bon, voilà, nous avons 539 abonnées et nous avons organisé un concours avec votre roman «
Les lèvres qui voient ». Il s'agissait de définir si Maud Silver aurait terminé, au cours du roman, le châle de bébé qu'elle tricotait à la page 34 du livre.
-Et alors, il y a eu des gagnantes ?
-C'était facile et nous avons reçu trop de bonnes réponses aussi nous avons épicé le jeu par une question subsidiaire : de quelle grosseur sont les aiguilles utilisées pour le châle ? Qu'en pensez-vous ?
-Mon Dieu, je n'en sais strictement rien, il faut demander à Miss Silver (rires).
-Non, non, pour les aiguilles nous savons, nous avons des spécialistes, ce sont des n° 8 pour un châle . Que pensez-vous de la question ?
-N°8 vous croyez, hum...suis pas certaine, c'est ma mère qui tricotait et comme elle était courte de vue elle tricotait gros, 10/12 peut-être...et quelle est la réponse à la première question ?
-Page 222, Maud Silver tricote un chausson de bébé, donc elle a terminé le châle, sinon la grosseur des aiguilles est une bonne question selon vous ?
-J'écris des romans, mon personnage Maud Silver est détective privée, rémunérée pour cela. le tricot est un moyen de déstabiliser ses interlocuteurs, de reconnaissance au fil des bouquins et,certes, elle tricote comme d'autres lisent ou boivent du thé. Je n'ai pas à savoir si cette manie que j'ai créée donne matière à un concours de magazine français, franchement, quand même !
-D'accord mais Jane Marple, elle…
-Stop, je vous en prie, vous allez trop loin, Marple est un plagiat de cette
Agatha Christie. C'est une paysanne, une pipelette, une concierge, bref tout le contraire de Silver qui est une londonienne, une citadine…
-D'accord, d'accord, excusez-moi, je ne pensais pas à mal, on ne peut empêcher le lecteur de faire le rapprochement, vous en serez d'accord. Je ne voulais pas vous vexer.
-Bien et l'intrigue, qu'ont pensé vos lectrices de l'intrigue ?
-Ma foi, oui, du bien, je pense, nous n'avons pas eu de reproches sur votre livre, il a été lu par toutes bien entendu, sinon comment trouver la solution…
-En fait vous n'en savez rien, on se demande à quoi bon se décarcasser pour faire un livre qui tient la route, pour qu'en fin il serve de soutien à un concours de pelotes de laine.
-Excusez, pas tout à fait, il a été étudié quand même et personnellement je trouve que c'est une riche idée que cette Paulina qui lit sur les lèvres, ensuite y mêler un tableau et son peintre, des jeunes gens, un beau manoir en province élégante anglaise avec une étude approfondie des caractères, quelques policiers dont Franck Abbott, son complice habituel et le collier de la reine
Marie-Antoinette, souvenir douloureux pour nous français, comme trame du bouquin. A cela la psychologie de Miss Silver, ses manies, sa logique et le dénouement inattendu en font un livre très intéressant à lire, sans oublier votre écriture raffinée…
-Oui d'accord, bien, pas de flatterie...Au moins vous l'avez lu ce livre, merci.
-De rien. Puis-je venir avec notre photographe pour mettre votre portrait à notre prochaine une ?
-On verra, on verra. Au revoir et à bientôt.
Clic
Dialogue imaginaire.
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