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EAN : 9782825114841
158 pages
L'Age d'Homme (07/02/2001)
5/5   1 notes
Résumé :
Cet ouvrage fait suite à "L'avant-guerre ciivle", où l'auteur analysait la fonction politique des communautés immigrées délinquantes dans le gouvernement et la gestion des états européens. Ici, de nouvelles études prolongent et approfondissent la réflexion, en employant les concepts d'Hannah Arendt sur le totalitarisme : Werner démontre que les démocraties occidentales, ayant débarrassé la tradition totalitaire de sa trop visible et primaire brutalité, en ont réuti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"L'après-démocratie" forme un diptyque avec "l'avant guerre civile" qui le précède. Le premier volume développait une analyse de l'état post-démocratique moderne en "pompier pyromane", abandonnant peu à peu les populations qui lui ont délégué le monopole de la violence légale à des groupes délinquants, tout en interdisant à cette population victime de se défendre elle-même. L'angoisse créée par cette espèce de "double-bind" est censée créer une demande accrue d'autorité et légitime d'autant plus ces états aux yeux des citoyens, qui en ignorent le double jeu.
Dans "l'après-démocratie", Werner développe cette idée en en tirant les conséquences : à travers des essais brillants, à la fois savants, littéraires et ancrés dans les réalités politiques et médiatiques, il lit notre monde selon les catégories du totalitarisme formulées par Hannah Arendt pour l'URSS. Ce résumé ne suffira pas à rendre compte de la richesse des essais que contient ce petit livre, car l'auteur, philosophe, médiologue, critique littéraire et même penseur frotté de théologie, sait lier entre eux de façon pertinence plusieurs secteurs du savoir habituellement déconnectés.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Q. Dans votre dernier livre ... vous expliquez que les dirigeants occidentaux mènent une guerre larvée contre leurs propres populations ... Pourquoi en fait une telle guerre ?
R. C'est une simple application du principe : diviser pour régner. Les divisions intestines sont une bonne chose pour les dirigeants. Plus les sociétaires sont divisés entre eux, moins ils sont à même de faire front commun pour résister aux dirigeants. Et donc ceux-ci attisent autant qu'ils le peuvent les tensions existantes au sein du corps social. Ils exploitent à fond, par exemple, l'ensemble des ressources liées au développement du néo-machisme féministe, qui alimente la guerre des sexes. Ou encore embrassent systématiquement le parti des minorités en tous genres, pour les inciter à surenchérir en permanence dans leurs revendications. Et naturellement ils jouent aussi la carte de l'immigration. Mais l'immigration n'est pas voulue pour elle-même (sauf chez certains idéologues, qui voient dans la société multiculturelle un substitue naturel à l'ancien mythe du paradis communiste) , elle n'est voulue que parce qu'elle contribue à multiplier au maximum les sources de tensions au sein du corps social, tensions profitables aux dirigeants dans la mesure même où elles les font apparaître comme les ultimes garants d'un ordre qu'ils s'emploient par ailleurs à fragiliser (mais les gens ne s'en rendent pas compte). Ainsi, malgré le chômage de masse et les baisses salariales découlant de la mondialisation, les dirigeants ont su se prémunir adroitement contre toute velléité de révolte ou d'insoumission en jouant de la peur liée à l'insécurité ... Hobbes disait qu'il n'avait connu dans sa vie qu'une passion, la peur. Il voulait dire par là que la peur est le fondement même de la vie politique. C'est elle, en particulier, qui explique l'assujettissement au Prince. Les gens ont donc peur, se focalisent sur leurs propres peurs, et pour le reste font confiance aux dirigeants. Qui voudrait se les mettre à dos ? Bref, si l'immigration n'existait pas, il faudrait l'inventer. (2001)
p. 118
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On assiste ainsi au retour en force de la justice politique, avec à la clé une multiplication des procès intentés à des citoyens exprimant des opinions dissidentes ou simplement non-conformistes. Or les dirigeants ont souvent la main lourde dans ce domaine. L'auteur d'un ouvrage développant de telles opinions n'a-t-il pas été récemment condamné en Suisse à quinze mois de prison ferme (alors même que, quelques mois plus tôt, toujours en Suisse, l'auteur d'un viol sur la personne d'une fillette n'avait écopé que de neuf mois de prison avec sursis) ?

(2001) p. 51
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