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3,57

sur 477 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Malfrats, fourgues, flics véreux, gangsters, petites frappes… Colson Whitehead nous plonge dans le Harlem des années 60 et c'est juste formidable.

A travers le personnage de Carney, vendeur de meubles, toujours à la frontière entre respectabilité et criminalité, l'auteur décrit la saveur du quartier, son bourdonnement, son histoire riche et mouvementée. Harlem révélateur d'un New York en pleine mutation où tout va vite, où les communautés s'érodent mais où le racisme perdure, où les buildings sortent de terre, où les repères de l'enfance de Carney disparaissent.

Saga familiale déguisée en roman noir, pièce à l'humour amer sur la moralité, roman social sur la race et le pouvoir, « Harlem Shuffle » est en résumé une totale réussite.
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Aïe ! Me suis-je dit après une cinquantaine de pages.
Les roman sur la pègre ou la mafia, très peu pour moi...
J'ai abandonné "Retaire(s) de DOA et "Vendetta" d'Ellory (moi qui suis fan de cet auteur...).
Et j'ai bien fait de persévérer !
Un duo de pieds-nickelés fort attachant, surtout Ray, heureux en ménage, bosseur, essayant de s'en sortir dans le commerce de meubles et de grimper dans la bourgeoisie noire de Harlem, pas toujours réglo, quelques tombés du camion à son actif, ayant la rancune tenace quand on lui joue un mauvais tour et surtout ne sachant pas dire non à son cousin Freddie.
Ahhhh ! Freddie ! Un drôle de numéro, toujours embringué dans des affaires louches et sa fameuse phrase à Ray lorsque ça tourne plutôt mal "Je voulais pas te créer des ennuis".
En toile de fond Harlem des années 60, à l'époque des marches pour les droits civiques, des émeutes suite à la mort d'un jeune noir par un policier blanc, la construction du World Trade Center pour 900 millions de dollars (des années 60) et le remplacement d'un Manhattan à trois ou quatre étages par celui des buildings.
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Avez-vous déjà dansé le Harlem Shuffle? A moins que vous n'ayez plutôt dansé sur la chanson Harlem shuffle, cette musique de rythm'n'blues du début des années 60 et interprété par Bob Earl? Ou alors vous préférez la version plus rock de Mick Jagger et Keith Richards? Quoiqu'il en soit, Harlem Shuffle fait à chaque fois penser à ce célèbre quartier de New York, afro américain qui a vu naître tant d'artistes et de courants musicaux comme politiques et sociaux. Gentrifié aujourd'hui, le quartier n'était pas un havre d epaix dans les années 50, au sortir de la seconde guerre mondiale. Harlem Shuffle est maintenant aussi le titre du nouveau roman de Colson Whitehead, double prix Pulitzer, paru en France chez Albin Michel et traduit par Charles Recoursé.

Ray Carner est un honnête commerçant vendeur de meubles et habitant avec Elisabeth dans la 125e à Harlem. Honnête certes mais flirtant avec la légalité grâce ou à cause de Freddie, son cousin, petit voyou en clin à le brancher sur de sales plans. Et justement, il lui propose de braquer l'hôtel Theresa à Harlem, le Waldorf du quartier. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et ce qui se trouve dans le coffre-fort appartient à des personnes qui connaissent de personnes prêtes à tout pour récupérer leur bien. Comment Carner va vivre cette situation , lui qui a pignon sur rue en tant que commerçant "notable" du quartier?

Colson Whitehead est un auteur multiprimé pour ses romans Nickel boys ou Underground railroad. Il ne s'était pas encore aventuré dans le champ du roman policier. C'est chose faite avec ce dense récit qui se situe dans le Harlem des années 60. L'auteur a blindé son histoire de références, d'anecdotes, de détails croustillants qui nous plongent si brillamment dans ce quartier légendaire mais si difficile dans ces temps où être noir était très compliqué et c'est un euphémisme. le récit est divisé en 3 parties. L'auteur donne une approche policière à son nouveau roman, disant s'être inspiré de Chester Himes ou encore Donald Westlake. Intéressant mais ce n'est pas là pour moi où se place l'intérêt du livre, mais plus dans le style de Whitehead, à retranscrire cette vie borderline de Carney, fils d'une figure de la voyoucratie new yorkaise. Il y a ces phrases, magnifiquement traduite comme "au pays, il avait deux amis: les flics et la poisse." ou encore "A part la roche sous les immeubles, y'a rien de fiable dans cette ville." Annoncé comme le début d'une trilogie, Harlem Shuffle vous mettra l'eau à la bouche pour vous plonger ou replonger dans l'oeuvre de cette grande plume US.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Extrait de ma chronique :

"Qu'il se frotte à des gangsters (suite aux bêtises de son cousin Freddie), à un escroc qui représente "le système blanc dissimulé derrière un masque noir" (pages 266-267) ou, enfin, comme chez James Ellroy, à "des riches en colère, tout aussi vicieux que les gangsters, sauf qu'ils n'avaient pas à se cacher" (page 377), Ray Carney mettra à chaque fois à nu, parfois malgré lui, les lignes de force qui structurent la ville – "le cortège omniprésent des cruautés urbaines" (page 139) ou, pour le dire comme Oriane Jeancourt Galignani dans Transfuge, "la sauvagerie des rapports sociaux".


Sans surprise, parce que Harlem Shuffle est aussi un grand roman noir, et que le roman noir est avant tout un "romanville", suivant la jolie formule de Robert Deleuse (qui déteste Ellroy, personne n'est parfait), ces structures de pouvoir sont inscrites dans le corps urbain (autant sinon plus que dans les esprits des personnages)"
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Je ne vais guère faire dans l'originalité en disant que j'ai également aimé ce nouveau roman de Colson Whitehead. Malgré tout, j'ai mis une centaine de pages avant d'être complètement dedans. Mais une fois ce petit temps d'acclimatation, j'ai pris plaisir à suivre cette tranche de vie de Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à Harlem.

Le récit, découpé en trois parties, commence en 1959 et se termine en 1964. Ray, marié et père de famille, ne veut pas finir comme son père Big Mike, un escroc notoire et un père violent. Propriétaire de sa boutique, il voit en elle une manière de mener une vie rangée et respectable, mais surtout la possibilité de s'élever socialement. Malgré tout, on ne va se mentir, Ray est parfois borderline…Et même si c'est souvent de la faute de son cousin Freddie, qui à tendance à l'entraîner dans quelques coups foireux, lui-même ne dit pas non à une petite marchandise tombée du camion, mais 🤫 ! 

Casse qui tourne mal, vengeance, émeutes , les événements sont nombreux durant ces 400 pages. D'ailleurs restez concentrés, car ce récit est extrêmement riche, les intrigues sont multiples et s'entrecroisent.
J'ai évidement aimé le personnage de Ray, tellement attachant, mais également celui de Pepper, dont je vous laisserai faire connaissance. J'ai également aimé les « mini-biographies » des personnages secondaires.

L'autre personnage de ce roman, c'est bien évidemment la ville elle-même. J'ai aimé être plongée dans ce quartier en pleine mutation. Au fur et à mesure de la lecture, le contexte politique prend de l'ampleur avec toujours en toile de fond, le mouvement des droits civiques des afro-américains.
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"𝐶𝑎𝑟𝑛𝑒𝑦 𝑛'𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑢𝑛 𝑣𝑜𝑦𝑜𝑢, 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑗𝑢𝑠𝑡𝑒 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑓𝑖𝑙𝑜𝑢..."
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
C'est vrai, ce n'est pas un voyou, Raymond Carney, seulement un petit gars qui tient un magasin de meubles dans la 125e rue à l'aube des années 60 et qui rêve de s'agrandir juste ce qu'il faut pour pouvoir s'installer avec femme et enfants dans un appartement avec vue dans un quartier paisible.
Mais entre l'héritage de son père malfrat et les manigances de son cousin, Ray se retrouve embringué dans des combines tout ce qu'il y a de moins légal.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
En trois temps, façon pièce de théâtre, Ray va découvrir qui il est réellement, un produit de la société, de son éducation, mais aussi et surtout de sa volonté d'échapper au déterminisme.
Cela ne se fera pas sans mal et nécessitera parfois de s'avilir pour mieux s'élever ensuite.
"𝑂𝑛 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑚𝑒𝑟𝑐𝑟𝑒𝑑𝑖 𝑠𝑜𝑖𝑟, 𝑢𝑛 𝑑𝑖̂𝑛𝑒𝑟 𝑒𝑛 𝑓𝑎𝑚𝑖𝑙𝑙𝑒, 𝑒𝑡 𝑠𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑓𝑎𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠, 𝑙𝑎 𝑐𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑙'𝑜𝑏𝑠𝑐𝑢𝑟𝑒, 𝑟𝑜𝑚𝑝𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑝𝑎𝑖𝑛 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒."
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Autour de lui, la ville et plus particulièrement Harlem est le théâtre de bouleversements sociaux ; la ségrégation, les émeutes, les confrontations, les pillages, sont le cadre du dernier roman de Colson Whitehead.
Un cadre qui prend autant d'importance que l'intrigue, bien ficelée par ailleurs.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Ce roman noir est une réussite, sans toutefois laisser de côté les thèmes chers à son auteur.
Je n'ai pas retrouvé ici la distance qui m'avait laissée un peu de côté dans Nickel Boys et j'ai découvert avec beaucoup de curiosité Harlem dans les années 60, comme si je m'y promenais irl.
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Du Whitehead haut en couleurs! Toujours sur son thème de prédilection les droits civiques de la nation noire au coeur de l'Amérique des années 60 en toile de fond, l'auteur dépeint la lente transformation du célèbre quartier d'Harlem avec une trame policière bien ficelé. Il y a tout meurtres, traffic, prostitutions, vengeance, gangs...Un roman noir sous toutes les coutures!
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Un style propre et détonnant qui vous ramène au Harlem des années 50 et 60.
" un entrepreneur est un voyou qui paie des impôts " voilà en gros le résumé d'un livre qui a aussi pour cadre le racisme et les luttes pour les droits civiques.
Les personnages sont attachant et légers. Les intrigues (3) captivantes.
Bref. J'ai passé un excellent moment à lire ces pages.
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Cette fois, dans ce dernier roman, Colson Whitehead nous plonge dans le Harlem du début des années 60, où la ségrégation reste encore bien visible et New York, ville partagée en deux. Les Blancs majoritaires et les noirs qui arrivent du Sud et veulent s'installer et réussir.
Réussir dans les affaires légales et dans les affaires un peu louches.
Nous allons donc vivre avec R Carney pendant presque une décennie pour le voir devenir un commerçant respecté, avec une famille idéale: marié et deux enfants, mais il y a aussi le côté trouble du personnage, surtout lié aux frasques de son cousin.
Harlem est vraiment bien décrite ainsi que cette ambiance où la ville se construit et Manhattan s'agrandir.
Un vrai bonheur d'écriture et de personnages que j'ai eu plaisir de découvrir et de paratger un peu de leur vie.
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J'ai abandonné ce livre à 42%, car mon emprunt à la bibliothèque venait à échéance, et je n'ai pas pu le prolonger (le livre a tout simplement été retiré du catalogue virtuel). Mon avis sera donc court, et certainement pas éclairé, mais j'ai quand même envie d'en dire quelques mots...

En réalité, j'aimais plutôt bien cette fresque sociale d'un Harlem où le personnage principal essayait de construire sa famille (avec amour) et son commerce (avec un désir d'honnêteté affiché), sans pouvoir toutefois éviter les petites trafics douteux, oscillant sans cesse entre les choix qu'il pose malgré tout, et cette fatalité liée à son ascendance (un père ex-baron de la pègre) et le fait d'être Noir dans une Amérique encore outrageusement ségréguée.

Ce livre manquait peut-être parfois un peu de rythme, et présentait un certain nombre de répétitions qui donnait une sensation de longueur, mais rien de grave.
Il faut croire cependant que cela a suffi à casser ma motivation à poursuivre ma lecture de façon régulière, puisque au final je n'ai pas été assez passionnée pour le terminer à temps! sachant qu'un emprunt virtuel est par défaut toujours pour 30 jours, ce qui est quand même tout à fait raisonnable.
Tant pis!
Je n'exclus pas de le reprendre un jour, alors à l'achat sans doute, mais ce ne sera pas demain.
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