Encore un témoignage de l'enfer Auschwitz-Birkenau-Buna-Buchenwald, celui que connut
Elie Wiesel. Il avait 15 ans. Né en 1928 à Sighet en Roumanie, les juifs de sa ville ont eu connaissance de « la solution finale » très tardivement, mi-1944. Dans un premier temps : parcage dans le Ghetto, puis transfert en train vers la sinistre ville polonaise. Non, ils ne savaient pas. A l'arrivée, séparation des familles. Certains déportés avaient la possibilité de passer la consigne aux arrivants, c'est-à-dire, augmenter son âge pour un jeune (18 ans) et le diminuer pour un adulte (40 ans) lorsqu'ils passaient devant les SS chargés de faire la sélection pour le travail ou la chambre à gaz. Direction qu'ont prises sa mère et sa jeune soeur de 7ans.
Il décrit ses visions d'horreur. En effet comment imaginer l'inimaginable mis en place par des humains, soit la destruction impitoyable d'autres humains. Alors comment garder foi en Dieu. EW était très pieux et étudiait la Torah avant Auschwitz. Il y aurait perdu ses convictions religieuses. Il dit « je n'aurais pas du survivre, j'étais faible, affamé et faisait un travail épuisant, pourquoi moi ? ». Tous les survivants tiennent les mêmes propos. La partie certainement la plus « insoutenable » du livre, est lorsqu'il décrit l'agonie de son père. Ils ont fait ensemble la marche de la mort d'Auschwitz à Buchenwald en janvier, dans la neige et lefroid, sans manger et sans boire pendant des jours. Son père souffrait de dysenterie. Il s'est éteint, battu par ses voisins de châlit, volant aussi son pain, en appelant son fils qui ne s'est pas déplacé.
Primo Levi, Robert Anthelme,
Charlotte Delbo,
Simone Veil,
Jorge Semprun et bien d'autres, ont aussi décrit cette situation de la survie absolument. Un enfant peut battre son père et lui voler sa maigre pitance pour tenir. Une culpabilité à porter jusqu'à sa propre mort.
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