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EAN : 9782290105887
955 pages
J'ai lu (12/11/2014)
4.19/5   13 notes
Résumé :
Rangez vos pantalons en velours côtelé, vos ronds de cuir, votre pipe, vos vieux livres et tout autre cliché sur les historiens : depuis l'invention du transmetteur temporel, étudier le passé n'a plus rien d'une discipline poussiéreuse. Cette machine révolutionnaire permet aux professeurs de l'université d'Oxford de se rendre au coeur même des événements qu'ils auscultent, tant pour lever le voile sur certains épisodes encore méconnus que pour partager, le temps d'u... >Voir plus
Que lire après Le grand livre - Sans parler du chienVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il aura suffi de 2 romans pour que je classe Connie Willis parmi mes héroïnes littéraires. A l'occasion d'une lecture commune, je devais lire "le grand livre" et l'édition que j'ai acheté comportait également "sans parler du chien" que je n'avais pas prévu de lire au départ. Finalement, je suis enchantée de cette double-lecture. Ces deux romans sont de totales réussites.

Les 2 récits prennent un même point de départ, des historiens effectuant des voyages dans le temps.
Dans "le grand livre", cet aspect est particulièrement crédible. Les historiens ne vont pas au Moyen-Age sans préparation. Tout est pensé, de la parfaite connaissance des moeurs de l'époque au transmetteur intégré sous la peau permettant de comprendre et de parler l'anglais médiéval. Et pourtant Kivrin, à son arrivée au 14ème siècle, réalise que malgré toute la préparation, des détails ne collent pas ; elle est trop grande, ses dents trop belles... le récit rend parfaitement compte des difficultés que pourraient occasionner de tels voyages.

Connie Willis a un talent de conteuse hors pair, une maîtrise de la narration qui force le respect. Elle sait créer une tension qui ferre le lecteur. Il y a ici plus de suspense que dans les 3/4 des thrillers que j'ai pu lire. Les va-et-vient entre passé et présent sont parfaitement menés. Lorsqu'on passe d'une époque à l'autre, on est désolé de quitter momentanément certains personnages, mais tellement ravis de retrouver les autres ! Ce pavé se lit à une vitesse éclair. Tout est fluide, les quelques 500 pages du livre en paraissent à peine 300. de plus, outre sa maîtrise du rythme et du suspense, Willis aère son récit avec des notes d'humour savamment dosées. Ces petites touches de légèreté renforcent l'attachement envers les personnages et ne vient jamais amoindrir l'émotion ressentie.

Car le gros point fort de ce roman, c'est l'émotion qu'il transmet. Ici, pas de combats épiques ni d'action débridée. "Le grand livre" fait le choix de l'intime en plongeant le lecteur dans le quotidien d'une famille du Moyen-Age. Et cette histoire, dont je ne veux rien dévoiler, est tout simplement poignante. L'auteure vise le coeur et fait mouche. Comment rester de marbre face à de si jolis personnages que Kivrin, Rosemonde, le père Roche ou la petite Agnès, confrontés à l'horreur totale ? L'auteure dessine si bien ses personnages, raconte si bien son histoire que tout parait vrai. Et l'on est d'autant plus touché. le début du chapitre 31 m'a bouleversée. En une phrase, Willis a réussi à me remuer profondément. 8 petits mots, 8 mots simples, qui m'ont dévastée, qui m'ont émue aux larmes... Sans parler du dénouement, magistral, tout aussi intense émotionnellement. Un chef-d'oeuvre.

Le second roman, "sans parler du chien", n'est pas une suite au "grand livre" mais reprend donc le principe des historiens voyageant dans le temps et on retrouve certains personnages. Mais le ton est radicalement différent. Là où "le grand livre" jouait sur l'émotion, "sans parler du chien" est une délicieuse comédie dans un contexte victorien.

C'est bluffant de voir une auteure aussi à l'aise dans des registres très différents. Willis manie aussi bien l'humour que l'émotion est le suspense. "Sans parler du chien" est un roman frais, léger, élégant, pétillant, une vraie bulle de champagne. L'auteure a une imagination débridée qui donne lieu à des situations hilarantes, le tout servi par des dialogues savoureux.

Là aussi, Willis fait preuve d'une grande maîtrise de la narration. Son intrigue se complexifie au fur et à mesure jusqu'à devenir assez alambique et toujours passionnante et bien menée. Lorsqu'elle fait appel à un deus ex machina, c'est pour faire preuve d'une audace narrative réjouissante en osant l'impensable, à savoir éjecter les héros de la résolution d'un des noeuds principaux de l'intrigue. L'argument SF est loin d'être secondaire, l'intrigue fait la part belle aux multiples sauts dans le temps et l'amateur de paradoxes spatio-temporels sera servi.
Ajoutez à cela une galerie de personnage aux petits oignons, une foule de référence littéraires et une réflexion intéressante sur le rôle des détails dans L Histoire... et vous avez là un très grand roman.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ces deux romans, Connie Willis est tout de suite devenue ma chouchoute. Il est certain que je lirai les autres oeuvres de cette fabuleuse auteure.

Challenge Pavés 2016-2017 - 2
Challenge Atout Prix 2016 - 9 et 10 (prix Hugo, Nebula et Locus 93 pour "le grand livre" et prix Locus et Hugo 99 pour "sans parler du chien")
Challenge ABC 2016-2017 - 6/26
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En 2054, les voyages temporels sont devenus une réalité. Les historiens utilisent cet outil pour étayer, ou invalider, des théories sur telle ou telle période historique. Kivrin est une jeune diplômée en Histoire passionnée par le Moyen-Âge. Elle insiste pour y être envoyée. Malgré les risques encourus et les objections du professeur Dunworthy, elle parvient à faire ce voyage dans le passé lointain. Malheureusement, il semblerait qu'elle n'a pas été envoyée à la date prévue. Les ennuis commencent alors...

En habile conteuse d'histoire, Connie Willis ne ressort pas telle quelle sa documentation, elle l'a met au contraire au service de son récit. En plaçant l'humour et le réalisme noir sur deux plateaux d'une balance bien équilibrée, l'écrivain américaine nous offre un roman quasiment parfait. Une belle entrée en matière en ce qui concerne ses livres de voyages temporels. A suivre donc.

A signaler que ce roman est précédé d'une préface très éclairante de Laurent Leleu ("Connie Willis et le hors-champ de l'Histoire") et suivi d'un autre roman de la même auteure, Sans parler du chien.

Pour lire une chronique un peu plus complète, suivez ce lien :
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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En grand fan du Moyen-âge, je ne pouvais que me jeter sur ce livre à la couverture rutilante! La description du 4ème de couverture m'a directement enthousiasmé et j'avais hâte de commencer la lecture.
Dans l'ensemble, c'est un roman qui tient ses promesses. L'aventure que l'auteur nous invite à suivre est assez prenante et il y a énormément d'informations peu connues concernant l'époque médiévale un peu avant l'apparition de la peste noire au XIVe siècle. Les environnements sont parfaitement bien décrits et les personnages très bien définis de sorte à ce que l'on s'attache assez naturellement à chacun d'eux. On ressent même très vite de l'empathie pour l'héroïne, Kivrin, perdue dans la campagne du Moyen-Âge et livrée à elle-même dans un environnement hostile.
Cependant, il s'agit du premier roman de Connie Willis que je tiens entre mes mains et c'est peut-être la cause de ma légère déception. Je dois avouer que je m'attendais à autre chose. Il y a en effet dans ce livre deux histoires distinctes (mais tout de même liées) : l'une se déroule au Moyen-Âge où nous suivons les pérégrinations de Kivrin (historienne venant du futur) et l'autre se déroule durant l'époque contemporaine des protagonistes (à savoir le XXIe siècle) où nous sommes témoins des problèmes rencontrés par ses collègues.
Personnellement, mon côté lecteur de roman d'aventure aurait préféré rester tout le temps dans le passé à suivre les aventures de Kivrin, car cette dernière est pour moi la véritable héroïne du roman. Les évènements qu'elle traverse sont réellement intéressants, nous immergeant dans l'histoire et dans une période assez trouble de l'Histoire. Les retours incessants de la narration au XXIe siècle cassent complètement l'immersion : ce sont des temps morts du livre. Je ne dis pas qu'il n'y a rien d'intéressant se déroulant dans le présent (il s'agit même d'évènements capitaux pour le bon déroulement de l'intrigue), mais ce sont des passages qui m'ont laissé complètement de marbre, apathique et envieux d'accélérer la lecture les pages qui me séparaient d'un nouveau retour dans le passé. C'est dans le passé que ce situe le coeur de l'histoire, c'est là que le lecteur devrait être largué et ne plus pouvoir en sortir pour ressentir au mieux les sentiments de Kivrin.
Cependant il s'agit là de considérations personnelles et le roman n'en reste pas moins excellent de par son écriture et son thème qui est assez original. Ma seule critique : un peu moins de lenteur dans l'écriture et de digression dans la narration aurait rendu l'ensemble parfait.
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Les voyages dans le temps, j'adore ça depuis la Delorean jusqu'à la potion qui nous entraine dans les couloirs du temps en passant par le retourneur de temps. C'est donc avec beaucoup d'entrain que je me suis lancée dans ce livre. On débarque dans le futur (le présent de l'histoire de base du bouquin) où les historiens sont des gens dont le métier est de retourner dans le passé pour étudier les différents évènements ou époques. Donc on suit notre héroïne jusqu'au Moyen-Âge. Quiproquos, malentendus, incongruités dessinent la trame de l'histoire très sympathique.

J'ai bien aimé, même si j'ai un sentiment d'avoir tourné autour du pot et que l'auteur a rajouté des lignes uniquement pour nous faire un cours d'histoire au lieu de nous faire part des aventures de nos personnages. C'était parfois une suite pénible de "c'est ça qui a foiré", "non, c'est ça qui a foiré", pour en revenir à la première idée finalement.

Ensuite s'enchaine une seconde histoire faisant partie du même cycle de livres (4 en tout), nommée "Sans parler du chien". D'accord, mais je ne vois pas quel rapport ce titre a avec le contenu. Il y a bien un chien dans l'histoire mais… Son rôle est extrêmement mineur. J'avoue ne pas avoir compris et avoir moins apprécié cette histoire-ci, les personnages étant moins attachants et l'histoire moins palpitante.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pourtant, la peste noire n'était arrivée en Angleterre qu'en automne 1348.
- En quelle année sommes-nous ? demanda-t-elle.
Les femmes la regardèrent, bouche bée. Kivrin se tourna vers le père Roche.
- Quelle est l'année ?
- Etes-vous souffrante, Dame Katherine ?
- Répondez-moi !
- C'est la vingt et unième année du règne d'Edouard III, dit Eliwys.
Edouard III et non II. Dans sa panique elle ne pouvait se rappeler quand ce roi était monté sur le trône d'Angleterre.
- L'année ! insista-t-elle.
- Anno domine... commença le clerc avant de passer sa langue enflée sur ses lèvres, pour les humidifier. 1348.
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Il n'y eut qu'un tintement et elle s'immobilisa pour tendre l'oreille. Le silence. Trois coups pour une femme, se dit-elle. Puis elle comprit. Un coup pour un enfant. Oh, Rosemonde !
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Kivrin prit la main de Dunworthy et la serra dans la sienne.
- Je savais que vous viendriez, lui dit-elle à l'instant où s'ouvrait la porte du Temps.
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Videos de Connie Willis (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Connie Willis
Blitz : L'intégrale de Connie Willis aux éditions Bragelonne
Oxford, futur proche. L'université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement. Michael Davies se prépare pour Pearl Harbor, Merope Ward est aux prises avec une volée d'enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n'importe où, n'importe quand, pour Polly... Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que L Histoire elle-même est en train de dérailler. Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?
Vous pouvez commander Blitz : l?intégrale sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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