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En mai 1565, les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (surnommés La Religion) sont retranchés à Malte où ils attendent l'invasion ottomane. L'île est en effet le prochain objectif de Soliman le Magnifique qui y envoie ses troupes. le Grand-Maître de l'ordre hospitalier fait appel à Mattias Tannhauser pour organiser la défense de l'île ; originaire des Balkans, ce dernier est un expert en arts militaires ottomans puisqu'il a passé sa jeunesse parmi les janissaires, le corps d'élite de l'armée turque. Depuis il s'est reconverti dans le commerce d'armes et d'opium, louant de temps à autres ses services comme mercenaire ; c'est d'ailleurs en aidant une jeune comtesse d'origine maltaise à retrouver son fils perdu qu'il se rend dans l'archipel méditerranéen.

C'est donc essentiellement par le regard de Mattias Tannhauser que La Religion reconstitue les cinq mois du Grand Siège de Malte. Personnage éminemment romanesque, doté de toutes les qualités qui font d'un tel personnage un héros invincible à la limite de la caricature, il enchaîne les combats plus ou moins organisés avec une facilité déconcertante. Cela permet à Tim WILLOCKS d'exploiter ses connaissances anatomiques et martiales, et de ne pas être avare d'hémoglobine et d'excréments.

Mais on trouve également dans La Religion une dimension politique, même si celle-ci est mineure par rapport à sa dimension guerrière. Elle prend la forme d'une jalousie de l'église romaine à l'égard de la puissance de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; elle envoie donc l'Inquisition pour manoeuvrer, à la faveur du chaos pendant le siège, dans le sens du remplacement rapide du Grand-Maître par un chevalier à la solde du Pape.

Finalement, tout cela constitue un roman facile, qui se lit vite en dépit de sa taille, et dont le scénario pourrait être transposé dans un cadre Fantasy. Mais il s'agit bel et bien d'un roman historique dont le réalisme des scènes de combats doit le faire réserver à des lecteurs avertis. En outre on peut avoir la sensation que Tim WILLOCKS, par ailleurs scénariste, a calibré son roman pour le cinéma ; s'il faut reconnaître que la forme écrite est sympathique et addictive, l'idée d'une adaptation cinématographique peut faire craindre le pire au regard des productions habituelles de cette industrie...
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"La Religion", c'est le nom que se donne l'ordre des Hospitaliers, mais c'est aussi la bannière sous laquelle se rallie parfois la folie des hommes. En 1565, claustrés sur leur petit archipel au sud de la Sicile, les chevaliers de Malte s'apprêtent à recevoir les furieux assauts de l'armée ottomane. À un contre cinq, les chrétiens tiennent le siège au prix de combats effroyables. Un déchaînement de violence dans lequel se trouve entraîné Mattias Tannhauser, un ancien janissaire qui a connu les deux camps. Pour les beaux yeux de la comtesse Carla La Penautier, Matthias Tanhauser, accepte de l'aider  dans une quête périlleuse. le mercenaire, le trafiquant d'épices et d'opium embarque pour l'enfer...
Bien au-delà du polar historique, La religion est une épopée flamboyante, une immense fresque épique. La puissance d'évocation, les personnages remarquables, les changements de rythme font de ce titre un livre inclassable et envoûtant. Tim Willocks nous offre ici une histoire époustouflante.
Lien : https://collectifpolar.com/
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En 2009, les éditions Sonatine publient un auteur anglais, Tim Willocks, jusqu'ici cantonné au polar. Après s'être forgé une solide réputation avec des romans comme Bad City Blues ou Les rois écarlates, l'auteur s'attaque au genre historique avec un petit pavé de près de 900 pages (850 en grand format, 950 en poche) sobrement intitulé La Religion. Immédiatement ou presque, le livre reçoit une pluie de louanges, le New York Times n'hésitant pas à le qualifier de triomphe littéraire et le Monde le consacrant comme un renouveau du genre. Sa ressortie en poche chez Pocket juste avant la parution de sa suite, Les Douze Enfants de Paris, donne l'occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir l'épopée de Mattias Tannhauser.

Mais d'où vient ce titre en fait ? La Religion, c'est l'autre nom de l'ordre des Hospitaliers, les chevaliers chargés de protéger le pèlerin en route vers la Terre Sainte. En 1565, le vénérable ordre dirigé par l'inflexible La Valette, a établi son siège sur l'île de Malte après sa cuisante défaite à Rhodes contre les turcs de puissant sultan Soliman. Mais la rumeur enfle, une armée ottomane forte de plus de 30 000 hommes fait voile vers l'îlot méditerranéen, commandé par le pacha Mustapha et le grand amiral Piyale. La Valette ne dispose quant à lui que de 8 000 hommes dont seulement 600 chevaliers. Alors qu'il organise fébrilement ses défenses, il charge Starkey de la langue anglaise d'entraîner coûte que coûte l'homme qui les a prévenus de l'arrivée des turcs : le mercenaire Mattias Tannhauser. Ancien janissaire, il connaît mieux que quiconque l'adversaire qui se profile et c'est la comtesse Carla de la Penautier qui va le convaincre de quitter la Sicile pour Malte, à la recherche d'un fils perdu depuis des années. Par amour et honneur, Tannhauser va alors plonger dans l'enfer maltais et vivre un des sièges les plus fameux de l'histoire.

Tout commence par un prologue de 22 pages permettant de découvrir pour la première fois Mattias Tannhauser. Immédiatement, Tim Willocks surprend. Son écriture éclate dès les premières pages : ample, ciselée, envoûtante et puissante. La force de l'anglais se joue dans ses descriptions tant des environnements que des pensées des personnages. le lecteur pénètre ainsi de plein-pied dans un univers brutal et réaliste, où la folie des hommes mais aussi les minces rayons d'espoir, éclaboussent les pages. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'auteur capture le lecteur et le marque immédiatement avant d'entamer les choses sérieuses et la découverte des enjeux pour la bataille de Malte qui s'annonce. Ce qui épate alors, c'est la précision acérée de l'anglais pour restituer non seulement les enjeux et l'ambiance désespérée mais surtout tout simplement le cadre historique. On fait la connaissance de grands personnages historiques tels que La Valette ou Michel Ghisleri, que Willocks incarne avec joie et facilité, réinventant les pensées et les hommes avec une aisance saisissante. On apprend des tonnes de choses en un rien de temps avant d'entrer dans le coeur du roman : Mattias Tannhauser.

L'autre très grande force de la Religion, c'est la galerie de personnages fictifs qui l'habite. A son sommet figure Mattias Tannhauser, un ancien membre de l'élite turque, les janissaires, d'origine chrétienne et désormais mercenaire lors du siège de Malte. On débusque alors un défaut dans le roman, sa propension à l'emploi de clichés. Et pourtant, Willocks n'est pas homme à faire dans la facilité. La Religion représente la quintessence de l'emploi à bon escient du cliché et comment, avec du talent et encore du talent, un auteur peut tout transcender. Car ce personnage un peu bateau de mercenaire orphelin au grand coeur se retrouve transfigurer sous la plume de l'anglais. Cynique mais juste, Mattias captive totalement par ses ambiguïtés et son mode de pensée résultant de ses épreuves passées. Il forme avec Bors de Carlisle et le duo féminin Carla/Amparo, une délicieuse compagnie. Et le roman est remplit de ces figures extrêmement fortes et attachantes qui arrachent autant de sentiments contradictoires que d'émotions fortes. Ludovici Ludovico, l'impitoyable inquisiteur compte également dans ce parterre de personnalités fortes et la turbulence des émotions que l'on ressent envers lui ne cessera jamais de changer. Car le choix de tout ce beau monde n'est jamais fait au hasard et tout fait sens en fin de compte. La « double origine » de Tannhauser permet à Willocks d'introduire le point de vue turc avec une rare malice. Grâce à lui, on côtoiera quelques ennemis musulmans de l'époque, loin de clichés et des à priori chrétiens des chevaliers. Pour autant, jamais Willocks ne sera complaisant avec l'un ou l'autre parti et c'est certainement ici une des plus grandes victoires du roman.

Comme son nom l'indique, La Religion parle de la foi, du dogme, des croyances et de toutes les horreurs qui en découlent. Willocks, au travers de Tannhauser, se livre à un réquisitoire encore très actuel contre le fanatisme qui pousse les soldats d'Allah à la haine des chevaliers du Christ et vice-versa. En dissertant sur le fondement même des religions, l'anglais pousse à réfléchir en profondeur sur la nature humaine et les motivations sous-jacentes de ces idéologies, de l'instrumentalisation de la divinité et de la contamination galopante que semble subir les hommes à la lumière des cierges ou des appels du muezzin. Tout du long, Willocks ne fait pas que raconter une grande période historique, mais il tente, avec une grande réussite, d'expliquer les racines du mal. le regard désabusé de Tannhauser, ajouté aux ignominies dont il est témoin de chaque côté, donne un fond impressionnant au roman. Pour autant, l'intrigue fantasmée, calquée sur les faits historiques, captive du début à la fin des quelques 950 pages du livre. Entre complots et résistance désespérée, La Religion offre une trame passionnante et souvent épique. Comme déjà évoqué plus haut, l'écriture de Willocks fait des merveilles. Ainsi, au coeur de Saint-Elme ou dans la trouée du Grand Terre-Plein, le lecteur suffoque et souffre avec les chevaliers et les Maltais, impressionné par leur résistance mais aussi par l'acharnement ahurissant des turcs. La langue employée se fait acérée et souvent brutale, les éviscérations et autres amputations sauvages sont légions, l'anglais ajuste ses mots à la fureur des combats et il fait mouche à coup sûr.

A côté de cela, il y a toute la dimension humaine du conflit et de l'intrigue entre Tannhauser, Amparo et Carla. Tout un volet sur l'amour et l'amitié, l'innocence et le courage. Porté par des rôles féminins splendides — Amparo est sublime — Willocks évoque les tourments internes de ses protagonistes avec une justesse sidérante. A ce titre, les scènes de sexe qui jalonnent le roman ajoute au talent d'écrivain du britannique, capable de passer de l'horreur à des instants charnels passionnés et excitants à souhait. C'est toujours beau et réaliste, poétique et bestial, passionné et passionnant. Mais plus encore, ce sont les liens entre les personnages, leur évolution au gré des événements et la façon d'agencer les choses qui rendent si touchants ces hommes et femmes. Ils en deviennent tellement attachants qu'avec l'avancée du récit et la fin qui se rapproche, le lecteur aura grand peine à fermer le roman qu'il a entre les mains, la gorge nouée de quitter ceux qui seront devenus des compagnons de route. La fin d'ailleurs déjoue nombre d'attentes, sans faire le jeu de nous soumettre à un faux-suspense, elle mise encore une fois sur l'empathie avec les personnages et leur évolution, peut-être moins attendue. Comme la fin de Ludivico, belle en diable et pleine de contradictions émotionnelles. On s'apercevra alors qu'à l'issue de cette immense aventure, épique et intimiste à souhait, Willocks a réussi non seulement à retranscrire avec brio une époque entière, mais aussi à nous faire réfléchir et à nous apprendre des tonnes et des tonnes de choses, renouant avec un des plus nobles but de la littérature, élever l'esprit et la culture.

Par son intelligence constante et sa beauté formelle sidérante, La Religion avait déjà de quoi retenir l'attention. Mais le talent de Willocks va bien au-delà des espérances et il délivre une histoire captivante et trépidante tout en questionnant le rapport de l'homme à la spiritualité et au temps qui s'écoule. Rares sont les livres qui, lorsque refermé, vous donne la sensation d'en ressortir grandit, et culturellement, et spirituellement. La Religion compte parmi eux et Willocks compte parmi les très grands écrivains contemporains. Alors que la suite, Les Douze Enfants de Paris, vient de paraître, une chose est sûre, vous devez plonger dans La Religion, vivre avec les chevaliers le siège de Saint-Elme et du Borgo, plonger dans les rangs des janissaires, mais surtout lire jusqu'à vous noyer dans les mots. Un grand moment de littérature vous attend devant ce qui sera très certainement un des maîtres-étalons du genre.
Lien : https://justaword.fr/la-reli..
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Difficile d'interrompre la lecture des 950 pages de cette épopée historique. de la Hongrie à l'île de Malte en passant pas la Sicile, nous suivons le destin de Mattias, dominé par la violence des armes, de l'amitié et de l'amour. Tim Willocks excelle à nous faire vivre les combats, que ce soit sur les champs de bataille ou dans l'âme humaine. Sa formation de chirurgien et de psychiatre ainsi que son titre de Grand maître d'arts martiaux lui permettent de trouver les mots justes pour un récit envoûtant, que seule la perspective de lire le tome suivant permet de quitter sans trop de regret.
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Guerre totale
Victime du devchirmé, le jeune Matthias, fils de forgeron, âgé d'une douzaine d'années, est enlevé par l'armée turque et part alimenter le corps des janissaires dans l'armée de Soliman le Magnifique. Eduqué, entraîné et nommé Ibrahim, Mattias recouvre son indépendance bien des années et des meurtres plus tard. Il prend le nom de Mattias Tannhauser et se consacre au négoce afin de s'enrichir durablement mais les routes marchandes au limes de l'Orient et de l'Occident attisent toutes les convoitises. Lassé du piratage des corsaires chrétiens et désireux de consolider son emprise sur la Méditerranée, le shah Soliman décide de lancer son invincible armée sur l'île de Malte tenue par les Hospitaliers. Les chevaliers de l'Ordre de Jérusalem sont sous le commandement de l'inflexible grand maître Jean Parisot de la Valette ; les 30 000 hommes de l'armée de Soliman et la flotte turque sont dirigés conjointement par Mustapha Pacha et par l'amiral Piyale Pacha. La Valette, connaissant la vie et la réputation de Tannhauser, est désireux de le faire venir à Malte afin de bénéficier de son expertise guerrière mais Mattias sait que le conflit est joué d'avance. La poignée de chevaliers, de mercenaires et de Maltais ne sauraient contenir la déferlante ottomane toujours invaincue. Pourtant, l'Allemand va se laisser entraîner dans une boucherie infernale pour l'amour de deux femmes extraordinaires. L'une, Carla, de noble ascendance, recherche son fils bâtard sur Malte ; l'autre, Amparo, accompagnerait Carla en enfer et toutes les deux plus loin encore depuis qu'elles ont croisé Tannhauser. Faisant table rase du passé et misant sur un présent intense et un futur proche incertain, Tannhauser brûle ses entrepôts et part pour Malte accompagné de son ami Bors de Carlisle, redoutable géant bretteur ivre de gloire. le siège commence et les morts s'élèvent en murailles liquéfiées et putrides. Contrairement à leurs prévisions prétentieuses, les Turcs ont à faire à un mur. La Religion est déterminée à en découdre jusqu'au dépècement ultime pour la plus grande gloire de Dieu. Les batailles se succèdent frénétiquement, aux noms d'Allah et du Baptiste, les canons et les sapeurs ruinant les forteresses, les feux grégeois incendiant les janissaires mais la résistance opiniâtre de l'île ne se relâche pas. Risquant sa vie pour une guerre qui ne le concerne pas, Mattias franchit les cercles de l'enfer pour les beaux yeux d'Amparo et l'amour rêvé de Carla mais il lui reste encore à passer un seuil ultime, à l'extrême limite de la folie et de la mort.
Roman d'aventure sur fond historique, La Religion est un bloc de 950 pages qui fond à grande vitesse dans les mains du lecteur à raison d'une centaine de pages par saccade quotidienne tant l'histoire se dévore sans frein. L'auteur sait dérouler un récit d'une grande fluidité où l'action est menée à son terme sans tergiversation. Les passages elliptiques sont bien posés. le lecteur entre de plain-pied dans l'histoire dès le prologue. La capacité de l'auteur, chirurgien à l'état civil, à décrire le parcours d'une lame dans un corps est surprenante et sidérante. La guerre est vue du côté du combattant, au plus près de l'action et des tourments intérieurs de chacun. Aucune noblesse ne se dégage d'une boucherie qui semble sans fin telle l'histoire des hommes. le siège de Malte au XVIe siècle est déjà une guerre moderne, totale où la population maltaise est embringuée, hommes, femmes et enfants. Les canons, les tranchées, les mines souterraines, la contamination des puits d'eau potable, les morts pour l'exemple, le fanatisme, la haine exacerbée de l'autre, l'extermination de masse, tout est en place comme une répétition des guerres mondiales à venir. L'intérêt majeur du roman n'est pourtant pas là mais plutôt dans la question lancinante du bien et du mal et dans l'intensité des sentiments roulant au gré des situations paroxystiques amenant les personnages à se repositionner sans cesse, à s'adapter mentalement à l'impensable. En un clin d'oeil, le bourreau intraitable devient une victime pitoyable. En ce sens, l'inquisiteur Fra Ludovico acquiert une présence et une dimension exceptionnelles. Contrairement à ce qui a pu être écrit à propos de ce livre, il n'y a pas de happy end possible, seulement des survivants hébétés.
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Pour moi, lire des scènes de guerre et de bataille, c'est comme regarder un match de rugby. 
Je comprends qu'il se passe quelque chose. 
J'ai une idée de qui gagne, et qui perd : comparer deux chiffres, c'est dans mes cordes (même pas besoin de mon diplôme d'ingénieur).
Pour le reste, c'est un flou artistique.
 
J'ai beau ne pas comprendre grande chose aux stratégies militaires, comme je l'ai dit, deux chiffres, jusqu'à preuve du contraire, je sais les comparer.
Et quand on voit ces chiffres :
30 000 hommes vs 2 300 hommes.
Il est peu de dire que cela parait (très) mal engagé pour les 2 300 hommes en question.
Parmi ces 2 300 hommes, il y a 1 450 chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, connu aussi sous le nom des Hospitaliers.
Et en 1565, ces hommes se retrouvent sur l'île de Malte à affronter l'armée ottomane.
 
Et si on est projeté au milieu de cet enfer (il n'y a pas d'autres mots) de guerre de religion,
C'est grâce (à cause ?) d'un homme et d'une femme : Mattias Tannhauser et Carla La Penautier.
Ce seront eux, mais pas seulement, les protagonistes de l'histoire dans l'Histoire.

Et comme eux, je suis rentrée par la petite porte pour sortir par la grande.
J'étais triste de refermer ce livre alors que je trouvais, au début, je dois l'avouer, les scènes de batailles un peu longues.

Bref, j'ai lu 950 pages d'un livre dont approximativement 300 traitent des scènes de batailles.
L'équivalent serait sans doute de regarder 4 matchs de rugby à la suite.
Mais ça, étrangement, ne me donne vraiment pas envie 🤨
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Roman historique mettant en scène les personnages importants de l'époque du siège en 1565, en particulier des personnes de l'inquisition, exécrables et ignobles, osant oeuvrer pour le respect et la dévotion au christ. le récit des combats est comme une description de l'enfer sur terre avec les pires cruautés imaginables par l'humain. Des histoires d'amour profond servent de trame sur fond de guerre et mettent en valeur le héros Matt qui, par ses dialogues nous communique les réflexions de l'auteur sur la religion.
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L'histoire de Mattias Tannhauseur démarre dans l'abominable et forgera sa destinée qui se poursuivra dans la violence, l'horreur, la trahison mais aussi l'amour et la sagesse ! Un roman puissant, cru et poétique à la fois qui nous immerge avec violence mais surtout avec une grande justesse dans cette période d'Inquisition et de guerre de religions de la fin du Moyen-âge... Incontournable pour les amateurs du genre (âmes sensibles s'abstenir). Une pépite brute, émotionnelle et poétique dans une période historique que j'affectionne énormément...
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Pour tous les passionnées d'Histoire médiévale, de chevalerie, d' honneur et d'horreur, ce livre est pour vous !

Magnifiquement bien écrit, les presque 1000 pages me sont passées inaperçues tellement l'histoire est prenante.
Les critiques parlent de poésie, c'est tout à fait juste ! L'auteur arrive à décrire les évènements, les sentiments, les paysages de charnier avec un tel sens du détail que nous avons l'impression qu'il a réellement vécu cette époque, qu'il a réellement rencontré ses propres protagonistes pour les mettre en scène quelques siècles plus tard au travers d'un roman fort, bruyant et à la fois d'une sensibilité extrême. le respect qu'il accorde à tous les évènements historiques, à tous les personnages (des plus perfides au plus dévots) marque une profondeur et un sentimentalisme profond qui fait de ce roman une véritable oeuvre littéraire.
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La religion est un grand roman avec un lyrisme, une puissance et une énergie impressionnante.
À l'érotisme prégnant, à la cuisse légère, à l'écorce tendre, l'écriture de Tim Willocks nous enrobe de son linceul soyeux.
Poétique et tendre, âpre et violent, ce bouquin transporte, secoue nos têtes et secoue nos tripes. On revit ici l'assaut par les Ottomans des chevaliers catholiques de l'ile de Malte en 1565. Où l'on voit que la manipulation des hommes par la religion est effarante et permet de produire sans questionnement des boucheries de masse pour des questions d'ego et de pouvoir. Aucune souffrance, aucune description plutôt crue des plaies infligées ne nous est épargnée. On ressent ici la fatigue, la peur, la folie et la fièvre de chacun des protagonistes.
Non mais quel talent dans l'écriture et la description !

Matthias Tannhauser est un personnage magnifique d'une profondeur fascinante comme on en voit peu. Tout en contradictions, à la fois humble, volontaire, malin et rigoureux et la seconde d'après impétueux et frondeur, capable du plus humble des gestes et de la plus grande forfanterie. Un égoïste altruiste en somme, guidé par l'amour de l'argent, de la bonne chère, des femmes et de ses amis. Et pas nécessairement dans cet ordre.
Un personnage que l'on a envie de revoir très vite tant le portrait dressé par l'auteur est fabuleux. Résolument moderne, peut -être trop ai-je lu ailleurs, mais putain nous sommes dans un roman, dans la littérature, dans le monde de l'imaginaire et de l'évasion et oui Matthias Tannhauser est grand, grandiose, intuitif, superbe de splendeur et résolument moderne de la plume d'un écrivain moderne.
Oui, il abuse de sexe, de drogues et d'alcool et si le Rock'n'Roll existait nul doute qu'il s'en abreuverait par chaudrons pleins.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste tant masculins que féminins. Tant du côté catholique que du côté Ottoman. Ce qui est intéressant, c'est que Tim Willocks ne juge jamais ses personnages et rend chacun d'entre eux unique et inoubliable. Qu'ils vivent ou qu'ils meurent, ils hanteront inlassablement le panthéon des personnages mirifiques.
On a vraiment du mal a refermer le bouquin et à quitter nos nouveaux compagnons de voyage.
Encore Tim !!! 4,5/5
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