AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782707199898
300 pages
La Découverte (11/01/2018)
4.03/5   30 notes
Résumé :
Le temps des Vikings, de 800 à 1100, c’est ce moment de l’histoire du Moyen Âge où de farouches guerriers venus du Nord sèment la terreur dans de nombreuses villes européennes accessibles par mer ou voie fluviale. Ils pillent, s’emparent des trésors des églises et des monastères, enlèvent des habitants qu’ils échangent contre une rançon ou vendent comme esclaves.

On ignore néanmoins souvent que ces marchands exceptionnels ont ouvert de nouvelles voies... >Voir plus
Que lire après Au temps des VikingsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Fort intéressant, plusieurs chapitres thématiques composent ce livre d'histoire pédagogique.
L'ouvrage peut décevoir des connaisseurs de la Scandinavie au temps des Vikings. Ignorant, Je souhaitais approfondir le sujet loin des clichés, la lecture m'a satisfait et beaucoup appris.
Commenter  J’apprécie          320
Cela faisait un moment que je cherchais un essai simple et facile à comprendre sur les Vikings. Ni le Que-sais-je de Pierre Bauduin ni le classique Les vikings de Régis Boyer ne semblaient remplir ces conditions. Alors, quand je suis tombée sur Au temps des vikings l'autre jour en librairie, je n'ai pas hésité une seconde.
En plusieurs chapitres, Anders Winroth balaye les principales interrogations que l'on peut se poser sur les Scandinaves. de leur violence présumée à leurs conquêtes, en passant par leur statut de navigateurs émérites, jusqu'à leurs religions et leur art. En terme simples et sans se perdre dans des références interminables, il fait le portrait d'une société scandinave étonnante et complexe à plus d'un titre.
Anders Winroth s'appuie sur les résultats des fouilles archéologiques pour mettre à mal les préjugés et les stéréotypes existant. Il prend pour appui des personnalités historiques, des jarls scandinaves ayant réellement existé. C'est parfois ardu de s'y retrouver parmi tous ces noms aux sonorités nordiques bien éloignés de nos patronymes français. Mais l'avantage c'est que ces personnes sont mentionnées à plusieurs reprises dans le livre et petit à petit on arrive à visualiser qui est untel et pourquoi il a marqué l'histoire.
J'ai noté aussi un certain parti pris de l'auteur, qui excuse presque la violence dont ont fait preuve les Vikings. Il est Suédois et doit donc voir une façon de valoriser ses ancêtres mais il y a très certainement une grosse part de vérité dans ce qu'il expose. Selon lui, Charlemagne n'était pas non plus un tendre. Tout est question de contexte, et le Moyen-Âge était une époque rude.
C'est là que je me rends compte qu'avec les Vikings et les Celtes, je suis fascinée par deux civilisations païennes cataloguées de barbares. Mais tant pis, il leur reste quand même des aspects fascinants, notamment leurs mythologies.

Alban Gauthier qui a rédigé préface et postface de cet ouvrage écrit très bien et ce qu'il raconte est passionnant. J'ai hâte de voir s'il va à son tour, éditer un ouvrage concluant ses recherches.

Au temps des Vikings est un ouvrage honnête, rigoureux et précis, qui met à mal les préjugés en s'appuyant avant tout sur les découvertes archéologiques, et non pas uniquement sur les sagas islandaises, oeuvres plutôt fictionnelles.
Il se lit très rapidement et s'avère riche d'informations.
Commenter  J’apprécie          60
Sujet passionnant et ouvrage accessible et illustré. Je ne pourrais dire s'il s'agit du meilleur livre introductif sur le sujet, il doit en exister beaucoup d'autres. Dans tous les cas, celui-ci donne un aperçu sur une multitude d'aspects, loin de se concentrer que sur les fameux raids qui ont rendu les Vikings célèbres. Fameux au point d'éclipser que le mot « Viking » désigne seulement les pillards, et non leur peuple.
L'auteur s'attaque à de nombreuses idées reçues (les casques à cornes !) et autres clichés. Et mieux, il explique d'où ils viennent. Il insiste notamment sur la présupposée plus grande violence des Vikings comparée à celle des autres peuples, qui est surtout due au biais des sources les évoquant.

Écrivant moi-même une histoire inspirée par la culture nordique médiévale, j'ai beaucoup apprécié que le livre intègre des passages de fiction. Ceux-ci permettent de vivre l'ambiance de scènes de vie variées. On assiste ainsi à un banquet dans une halle, à une bataille légendaire issue d'une Saga, à des massacres rapportés par des rescapés francs, à la construction de navires (p96), au travail à la ferme, et on voit la place des femmes dans la société, ou encore l'importance des noix comme offrande funéraire (p141), on a des descriptions de décors, d'habits (p194), de bijoux, de nourriture et de combats.
Après ces passages immersifs, il m'était plus facile d'assimiler les informations factuelles qui suivaient, car elles apparaissent alors beaucoup plus imagées. Je comprendrais que des connaisseurs n'apprécient pas cette démarche d'incorporer de la fiction à un livre d'Histoire, mais je dois admettre que cette pédagogie a fonctionné sur moi.

De plus, grâce à ce livre je me suis découvert deux nouvelles passions.
D'une part une pour la politique scandinave de cette époque. Fondée sur l'amitié entre le chef et ses guerriers, son organisation a été profondément changée par la christianisation qui a conduit à former un État centralisé, rendant de fait impossible l'amitié entre le roi et tous ses sujets. Cette évolution vers un système politique radicalement différent dans sa mentalité est juste passionnante à étudier.
D'autre part, j'ai découvert la poésie scaldique. L'Histoire des hommes et celle des dieux y sont liées, des éloges sont faits à la force, au courage et à la générosité. Les règles de cet art sont extrêmement complexes : rimes, assonances et allitérations, litotes et double négation, renvoi de mots en fin de phrases, et périphrases imagées appelées « kenning ». J'adore tout particulièrement découvrir des créations utilisant cette dernière figure de style. Par exemple : « empêcher de jeûner les cygnes sanglants » signifie « nourrir les corbeaux », c'est-à-dire faire de nombreux cadavres au cours d'une bataille. C'est aussi morbide que poétique.

En conclusion, il s'agit d'un livre intéressant pour toute personne commençant à s'intéresser au sujet. Il n'aborde que les bases de ce qu'il aborde, mais cela permet de découvrir un peu de tout. Et cela tombe bien, une bibliographie en français et en anglais est fournie à la fin pour approfondir les sujets qui nous auront intéréssés.
Commenter  J’apprécie          10
Un livre d'histoire sur une période que je connais peu. L'auteur anglo-saxon semble être une pointure dans son domaine. Il fait énormément référence à l'archéologie pour étayer son propos. Malgré quelques efforts pour rendre le récit dynamique à travers des petites histoires, l'ouvrage souffre de répétitions. Il est plus accessible que la moyenne des livres d'histoire, mais on ne tombe pas non plus dans de la vulgarisation grand public.

J'ai beaucoup appris sur la civilisation viking, et surtout sur le fait qu'on en sait peu. Les sagas ont été écrites plus d'un siècle après les événements qu'elles racontent. Même la mythologie (Thor, le Ragnarock...) a été mise en récit par un historien chrétien plus d'un siècle après l'évangélisation des scandinaves. Ce dernier a donc « rationalisé » et « christianisé » certains mythes, et surtout a tenu à en donner une seule version alors que de nombreuses variations existaient. Quant à l'image contemporaine qu'on s'en fait, hyper virile, très violente, elle est liée aux récits des auteurs chrétiens terrorisés par le surgissement à travers les mers et les fleuves de groupes armés venus les rançonner. Or la violence des Vikings étaient dans l'ère du temps, les rois francs n'étaient pas beaucoup plus tendres. Preuve ultime qu'on connaît peu les Vikings, l'auteur soutient que la mise à mort par « aigle de sang » (en donnant un coup de hache dans le dos pour en sortir les poumons) n'a jamais existé. Son mythe, très répandu et repris par des historiens, viendrait d'une mauvaise traduction de poètes norois...

Bref, l'ouvrage est intéressant et relativement bien écrit si on n'a pas peur de se frotter à l'archéologie et à la plume des historiens.
Commenter  J’apprécie          30
Livre intéressant, mais qui reste très universitaire donc lecture un peu mois fluide pour ceux qui n'y sont pas habitués.
Le livre traite de l'histoire des Vikings de façon thématique avec des chapitres tels que "La religion" ou encore "Les chefs et les rois".
Ecrit par un des plus grands spécialistes des Vikings, à lire pour en savoir plus sur cette super civilisation du Moyen Age.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le roi chrétien Harald de Norvège, briseur d’idoles, était mort. Le nouveau dirigeant, le jarl Håkon, revint aux vieux rituels et…, voyez ! soudain « la terre fructifia à nouveau ». En osant « porter atteinte auxtemples », l’ancien roi avait provoqué la colère des dieux, qui avaient envoyé le mauvais temps, ruinant les moissons et chassant les harengs de leur lieu habituel de reproduction. La Norvège avait connu la faim.
Maintenant, dans les années 970, sous le règne du jarl païen Håkon Sigurdsson, les sanctuaires pouvaient rouvrir et les dieux manifester leur joie avec un temps idéal et de riches prises de harengs. Tel est message que Håkon voulait faire entendre au peuple de Norvège : dans sa grande sagesse, il avait remis les anciens dieux à leur place, contrairement aux chefs précédents qui avaient récemment tenté d’introduire en Norvège cette nouvelle religion étrangère, le christianisme. Comme le dit Einar skálaglam, le poète de Håkon :
L’homme sage [Håkon] permit,
D’honorer d’Einriði [= Thor],
Les célèbres temples ruinés,
Tous les sanctuaires des dieux
Commenter  J’apprécie          100
Pour assurer cette protection, les rois médiévaux scandinaves mirent en place, comme ailleurs en Europe, des moyens militaires mais aussi bureaucratiques et administratifs pour collecter, gérer et utiliser les impôts et les redevances. L'Église joua un rôle de premier plan dans ce processus, fournissant son savoir-faire en matière d'éducation et d'administration, en plus d'une idéologie qui considéraient que les rois régnaient, avec l'approbation de Dieu, depuis le sommet d'une hiérarchie bureaucratique. (p181)
Commenter  J’apprécie          30
Lorsque les lycéens se lancèrent à sa poursuite, le lapin de Garenne se réfugia dans un terrier. Un des enfants, déterminé, passa sa main dans le trou du lapin. Allait-il le sortir par les oreilles ? Non, mais il devait rapporter quelque chose de bien plus intéressant : de vieilles pièces de monnaie. Les lycéens téléphonèrent au musée local qui envoya des archéologues fouiller le terrier. Ceux ci retrouvèrent 1 452 pièces d'argent cachées au Xe siècle, donc au temps des Vikings, dont 1 440 étaient des dirhams, la monnaie d'argent du lointain califat arabe, à l'autre extrémité de l'Europe.
Commenter  J’apprécie          20
Les premiers temps du Moyen Âge sont une époque globalement violente, en particulier dans les sociétés sans État. La violence jouait un rôle essentiel dans l’économie politique de ce temps-là, y compris chez des dirigeants considérés comme civilisés : l’empereur Charlemagne et les premiers rois anglais ont fait usage de la même violence que les Vikings, et parfois à plus grande échelle. (p19)
Commenter  J’apprécie          30
L'expression traduite par « princes » [...] est, dans la version originale, une circonvolution de quatre mots typique de la poésie scaldique, un kenning : « le destructeur de la parole du généreux homme de la grotte ». L'« homme de la grotte » est un géant, car les géants vivent dans des grottes. La « parole du géant » est de l'or, depuis l'histoire mythologique norroise du riche géant Ölvaldi, dont les trois fils avaient reçu en héritage tout l'or qu'ils pouvaient tenir dans leur bouche. Quelqu'un qui « détruit l'or » le distribue, un comportement approprié pour un chef de guerre ou un prince dont on s'attend à ce qu'il « détruise » sa propre richesse en la distribuant à ses guerriers. (p159)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Anders Winroth (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anders Winroth
Presentation by Professor Anders Winroth to the followers of Grimfrost.
autres livres classés : moyen-âgeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Anders Winroth (1) Voir plus

Lecteurs (129) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3186 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..