Mon cher Molière

Ma première expérience de livre Audio, grâce à Babélio.
J'ai commencé l'écoute de ce livre le 29 septembre, le lendemain de sa réception.

J'avoue que j'ai du mal à me concentrer à l'écoute d'un livre. Même si la voix est très agréable et bien agrémentée par la musique de Pierre Diaz.

Le livre est conçu de manière épistolaire, même si c'est un procédé factice car on imagine mal « quelqu'un » écrire à Molière en lui racontant sa propre vie…on ne sait d'ailleurs pas « qui » écrit à Molière, le procédé aurait eu plus de relief si l'épistolier avait été Lully, Philippe d'Orléans, Madeleine, Armande voire même le Roi…

Les lettres, d'une durée de 3 à 4 minutes, sont alternées avec des « histoires », d'une durée de 7 à 8 minutes, tranche de vie de la troupe de Molière. Parfois les lettres introduisent les histoires qui seront détaillées ensuite sous forme de dialogue (ainsi le don de la pièce Athila par Corneille). Ce qui devient très redondant au fur et à mesure où la lettre indique les principaux événements et les histoires reprennent les mêmes événements sous forme de dialogue.

Le procédé fait donc un peu enfantin, mais s'adresse au final à tout public pour qui voudrait se colleter avec le grand Jean-Baptiste Poquelin.

1636 : l'année du Cid, le triomphe de Corneille…1637 : il devient Tapissier.

Puis retour en arrière, Jean-Baptiste se balade à l'âge de trois ans avec son grand père, Louis de Cressay et l'emmène au spectacle sur le Pont-Neuf. Ils rencontrent le comédien Tabarin.

Il est dommage de ne pas profiter du livre audio pour modifier les voix, notamment quand les comédiens jouent devant le futur Molière. C‘est toujours la même narratrice qui parle ce qui est d'autant plus dommage quand elle « imite » Joseph, le frère bègue de Madeleine.

1643 : Molière a 21 ans et renonce à sa charge de tapissier du Roi. Au mois de juin, il crée une troupe, « l'illustre théâtre » composée de 10 personnes, principalement de sa famille. de ce jour, il s'appellera Molière, pour des raisons qu'on ignore. Il dissous la troupe en 1646 et part sur les routes. Molière est très endetté et il est jeté en prison. Son père remboursera une partie des dettes.

1646, Lully arrive d'Italie. Il a treize ans.

De son côté Molière fait le chemin inverse et sillonne les routes avec sa troupe.

La même année Corneille entre à l'Académie Française.
A Paris, la Fronde éclate.

Le 5 janvier 1649, Louis XIV quitte Paris.

A 30 ans, en 1652, il écrit sa première pièce « L'étourdie », mais perd ses protecteurs.

Molière obtient la protection de Philippe d'Orléans, le frère du Roi et s'appelle « troupe de Monsieur frère du Roi ».

En 1656, Molière se produit devant le Roi et s'installe dans la salle du petit Bourbon. « Le dépit amoureux » plait. Puis le 18 novembre 1659, Molière crée « les Précieuses Ridicules ».

Sa troupe devient la troisième de Paris, après L'hôtel de Bourgogne et le théâtre du Marais.

La troupe emménage au Palais Royal. Molière épouse Armande Béjart, la fille de Madeleine et le Roi est prévenu mais ne lui en tient pas rigueur.

Molière écrit et joue « l'Ecole des femmes ».

Le Roi Louis XIV devient le parrain du premier enfant de Molière.

Le Roi souhaite un spectacle en hommage à sa maîtresse, la Marquise Louise de la Vallière. Il joue le Tartuffe en 1664 mais la pièce est interdite à cause de l'Eglise, elle ne sortira dans sa version définitive qu'en 1669.

Au milieu du livre, plus aucune date n'est donnée et donc on est un peu perdu…

En 1664, son fils meurt, âgé de quelques mois.

Il crée le « Festin de Pierre ».

En 1666, la Reine meurt, il est interdit de jouer. Molière écrit « le Misanthrope ».

En 1667, la Cour est partie en campagne, c'est la guerre de dévolution contre l'Espagne.

Molière soutient Racine, peu encore connu, mais qui le trahit en donnant une pièce à une autre troupe, l'hôtel de Bourgogne. Molière se réconcilie avec le vieux Corneille, en fin de carrière, contre Racine qui a le vent en poupes et qui leur vole la vedette. Racine est tombé amoureux de « Marquise », une comédienne de la troupe de Molière.

Puis Louis XIV repart en campagne. le théâtre de Molière est fermé.

Le théâtre de Comédie devient très critiqué et Molière est très amer et très affecté de l'interdiction de « Tartuffe ». Pendant ce temps, ses amis Lagrange et La Tourillière essayent de voir le Roi en campagne pour faire autoriser la pièce.

En janvier 1668, finalement Molière joue sa dernière pièce devant le Roi. Il crée « Georges Dandin » sur une musique de Lully, puis « l'Avare ».

1670 : c'est le Carnaval. En Octobre, Molière compose le « Bourgeois gentilhomme ».
En 1672, Madeleine meurt, le 17 février. Molière a encore un an à vivre. Il perd son second fils.

Lully devient le favori du Roi.

Pour le Carnaval de 1673, il prépare « Le Malade Imaginaire » avec Marc-Antoine Charpentier. A la quatrième représentation, le 17 février 1673, Molière meurt sans avoir renoncé à sa condition de comédien…

Le livre alterne des épisodes illustres et des anecdotes pas toujours très intéressantes (notamment avec son médecin), en tout cas souvent inutilement longue (ainsi avec Corneille). Par ailleurs, dans les « histoires », les dialogues ne sont pas sourcés, on ne sait pas s'ils ont été reconstitués ou totalement inventés. Par ailleurs, il est dommage de n'avoir que très peu d'extraits des pièces de Molière et quasiment aucun résumé de ses principales pièces.

Au total, c'est un livre très didactique, sans aucun doute très fidèle à la vie de Molière. Mais cela reste un livre pour enfant et ado, sans doute très intéressant dans un cadre scolaire, mais qui n'apporte pas grand chose à la fiche Wikipédia; par ailleurs, il vaut sans doute mieux aller relire ses pièces…

Merci tout d'abord à Babelio pour cette nouvelle expérience : l'écoute de l'audiolivre relatant la vie de Jean Baptiste Poquelin, plus communément connu sous le nom de Molière.

Peu encline à ce format, j'ai du procéder par moments d'écoute pour garder concentration et attention d'autant que la vie du Grand Homme est pleine de rebondissements, de moments importants, d'anecdotes. Heureusement donc l'ouvrage audio est découpé en "Lettres" et "histoires" faisant ici office de chapitres. Mais la redondance des anecdotes et faits font qu'on s'y perd un peu, qu'on peut même décrocher.
Ce texte est lu d'une seule voix, les intonations varient et s'adaptent au propos mais une lecture à plusieurs voix aurait rendu plus dynamique le livre.
L'avancée est chronologique, on commence donc par l'enfance de Molière chez les tapissiers puis on le suit dans ses voyages en France et Navarre avec sa troupe, jusqu'à sa consécration en tant qu'artiste à la cour du roi Soleil. Entre temps sont abordées ses déconvenues personnelles et/ ou professionnelles (censure, rivalité avec Corneille, mauvais coups de Racine, mariage avec la belle fille Armande Béjart, mort d'artistes chers, décès d'enfant etc...).
J'ai trouvé le résultat intéressant quoiqu'indigeste, qui plus est pour des enfants ou des ados. Pour ce public, le superbe film de Mouchkine reste un chef d'oeuvre du cinéma et du théâtre à leur montrer.

Toutefois, cet audio livre m'a donné envie de me replonger dans la lecture des pièces de Molière, pour sa modernité, sa truculence, sa verve, ses estafilades à la noblesse, au clergé, à l'Homme. Il m'a aussi donné envie de retrouver Alceste, personnage paradoxal, qui a de l'épaisseur.

Une expérience intéressante, peut- être pas à renouveler car j'ai une nette préférence pour la lecture. Cette dernière fixe l'attention quand par contre l'audio livre nous remplit les oreilles d'informations qu' on ne pourra pas retenir vu la vitesse de lecture. Des fragments de l'audio-livre peuvent être utilisés par des élèves lors d' une séquence sur le théâtre.

Une façon originale de parcourir la vie de Molière : 10 lettres à l'auteur, de sa naissance à sa mort, suivies chacune d'un récit illustrant les informations biographiques livrées dans la lettre. Cela crée quelques redites mais permet peut-être de mieux retenir ce qui a été lu une première fois et les récits se font aussi écho entre eux.
Lecture exigeante toutefois de par le vocabulaire, je crains que les lecteurs n'abandonnent : babiller, serge, rehaussé, noble charge, ouvrage, chatoyant, logis rien que sur la première page.
Des citations de certaines pièces çà et là mais qui exigent une connaissance de l'oeuvre pour être repérées.