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4,16

sur 1313 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il m'aura fallu du temps pour entrer dans ce pavé : j'ai bien eu du mal à voir, au départ, où voulait nous emmener Tom Wolfe dans la centaine de pages qui plante le décor de New York, de ses disparités sociales de quartiers et d'existences, de ses acteurs qui n'ont aucune raison de se rencontrer, mais qui vont se percuter violemment, un jour, et mettre en branle une machine politique plus grosse qu'eux, qui montrera brillamment, dans le reste du roman - que j'ai eu, à l'inverse, du mal à lâcher-, tout l'atroce cynisme dont elle fait preuve, côté Bronx comme côté Park Avenue.

A travers la galerie de lieux, de personnages, de situations que nous décrit le romancier, l'on se prend en pleine face les inégalités, sociales, raciales... qui gangrènent la société états-unienne - et pas que -, et le fait que ce ne soit pas par souci d'humanité et d'égalité que l'on va faire justice face à une situation qui ne l'est pas, mais par simple calcul qui sert ses propres intérêts. Et tout le monde en prend pour son grade : police, justice, presse, religion...

Malheureusement, presque 40 ans après la publication de cet exceptionnel roman, rien de nouveau sous le soleil... Ah non, je n'ai rien dit, c'est peut-être même encore pire !
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Le bucher des vanités a été publié en France en 1987, c'est un roman qui date un peu mais qui a bien vieilli. Il s'agit ici d'une satire de la société New-Yorkaise des années 80 qui reste très actuelle de mon point de vue.
Tout le monde en prend pour son grade : la presse, la justice, la haute finance, les ultras riches où les égos sont surdimensionnés. L'auteur cherche à nous immerger dans ce monde, par ces nombreuses descriptions des lieux très précises, son humour très bien sentie et très bien distillée. le ton est satirique, il veut dénoncer les extravagances d'une société très inégalitaire et j'ai trouvé que, de ce point de vue, c'était une réussite.
Les personnages sont assez caricaturaux même s'ils ne sont peut-être pas aussi éloigné de la réalité que ça. de la femme fatale, du golden boy sans limite, ni scrupule, du journaliste alcoolique et désespéré au magistrat en manque de reconnaissance, ils vont tous passer sous les feux de la critique de l'auteur. On va vivre la grandeur mais aussi et surtout la décadence d'un golden boy argenté. Il va commettre une grave erreur qui va s'avérer fatale et va précipiter sa chute. Pourra il s'en relever ?
L'intrigue est bien menée sans longueur excessive. La lecture est addictive et nous tient en haleine du début à la fin.
J'ai malgré tout ressenti une gêne avec un style de l'auteur assez distant. Je pense que la traduction pèse beaucoup dans ce sentiment d'inachevé voire de maladresse par moment.
Au final, ça reste une bonne lecture plaisante et percutante. Je ne peux que vous la recommander chaudement.
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L'histoire ayant été résumée à maintes reprises, je ne m'étendrai pas sur ce point. Si le thème principal de ce roman me repoussait au premier abord, d'autant plus que c'est un bon pavé (917 pages!!!!), les critiques positives de Babelio m'ont convaincue de le mettre dans ma pal, el le club de lecture pioche dans ma pal m'a permis de l'en sortir (merci à Sallyrose).

L'écriture est vive, il n'y a étonnamment pas de longueurs, et c'est complètement immergé que l'on suit cette critique acerbe non seulement de la finance, mais plus généralement de notre société moderne, du poids des apparences et de la superficialité qui en découle.

Le "Bûcher des vanités" a pour moi mérité son statut de grand classique de la littérature moderne américaine et m'a forcé à sortir de mes habitudes, et pour ça chapeau bas.

Club de lecture pioche dans ma pal
Challenge multi-défis 2018
Challenge pavés 2018
Challenge Globe-Trotteur 2018-2019
Challenge mauvais genre 2018-2019
Challenge USA
Challenge Deductions Elementaires
Challenge Monopoly
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Quel roman ! Cruel, drôle, foisonnant, énergique, vif, ..souvent cynique mais pas sarcastique quoique parfois... j'ai ri, ai eu de la peine, ai été touchée, agacée... que demander de plus à un roman lu en vacances ! Avec des scènes extraordinaires, d'un réalisme et d'une drôlerie incroyable, les plus tristes sont souvent les plus drôles....*
New-York au temps des années fric, particulièrement deux quartiers que tout oppose : Park Avenue, les beaux immeubles avec portier, entrée en marbre, duplex, ascenseur privé et le Bronx, populaire, dégradé, sale, violent et dangereux. Une frontière entre les deux, la même ville mais rien en commun.
Riches, voire très riches ou pauvres, délinquants, les uns en mocassins et costumes sur mesure, les autres en baskets blancs, comme sortis de la boîte et pantalon informe noir. Il est question de quel groupe on appartient : on est juif, irlandais, ou italien, et la solidarité qui va avec dans chaque groupe. On est noir ou blanc, et l'opposition qui va avec.
Et puis y a les WASP, blancs, anglais et protestants, l'aristocratie d'un pays neuf.
Il est question d'argent, qu'il y en ait beaucoup ou qu'il manque.
Il est question aussi de New-york et de son énergie fantastique, de celle qui les anime tous, celle de devenir riche ou plus riche, d'être réélu, de gagner, d'être meilleur ou pire, d'être à la lumière, d'être reconnu.
C'est l'histoire de la descente aux enfers d'un tradder de Park Avenue qui par erreur se perd dans le Bronx, un soir et percute un jeune noir.
De maître du monde, il devient coupable parfait, paria. Toute sa vie, si parfaite en apparence explose aux yeux de tous.
C'est aussi l'histoire d'un juge en réélection, d'un jeune procureur ambitieux mais libidineux, d'un journaliste anglais, ivrogne, fauché, arrogant et méprisant, d'un avocat ambitieux et malin - j'ai adoré ce personnage, tout va de mal en pis mais ça va aller...- d'un leader noir retors, manipulateur et pas très honnête.... et plein de personnages secondaires, les flics, les juges, avocats, patrons de cabinets financiers, d'avocats ou de presse, le maire, un chanteur d'opéra, de la famille, d'épouse et maîtresses.
C'est là mon principal bémol. Livre d'hommes écrit par un homme, peu de places aux femmes, assignées à des rôles, épouse, maîtresse, mère, bonne, secrétaire...., jolie ou moche, ..Dommage.
Regret personnel de ne pas tout comprendre dans le système judiciaire US, pourtant si présent dans les séries....
1000 pages qui, une fois entrée dans l'histoire furent très agréables à lire.

* l'arrestation, la mort du milliardaire...
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Ce roman est une satire mordante dans laquelle le grand Wolfe n'épargne personne, du journaliste avide de scandale au pseudo-prédicateur, en passant par la scandaleuse épouse du vieux riche. Les portes sont enfoncées avec un humour impitoyable et son héros, Maître de l'Univers/roi des obligations, l'illustre Sherman Mc Coy n'en mène pas large lorsqu'il se retrouve dans l'oeil du cyclone politico-judiciaire.
Années 80, New-York est le centre du monde. L'argent le fait tourner évidemment, et puis le pouvoir aussi, celui qu'on convoite ou qu'on garde jalousement quitte à sacrifier son prochain sans scrupules.
Au début du roman, McCoy, roi adulé de Wall Street, regarde le monde le menton conquérant. Il est le pilier de cette « Foire aux Vanités » (référence évidente au grand Thackeray).
Et pourtant, une nuit tout s'effondre. Lors d'une escapade avec sa maîtresse, Sherman rate sa sortie d'autoroute et se retrouve dans le Bronx. Panique à bords dans le dédale des ces rues potentiellement mal famées dans lesquelles la Mercedes noire semble prise au piège. Jusqu'à l'accident. La voiture heurte un jeune noir et Sherman s'enfuit sans se retourner.
Alors se tisse la lente agonie du golden boy, bouc émissaire idéal dans la lutte de pouvoirs qui se déchaîne avec opportunisme. Autour de cette déchéance, Wolfe construit une galerie bigarrée de personnages carnassiers, illustrant les hypocrisies et les manipulations en tout genre. L'humanité dans toute sa petitesse est présentée dans ces pages. Et si finalement Mc Coy était le plus inoffensif dans cette jungle new-yorkaise qui prend vie sous nos yeux ?
Wolfe m'a destabilisée, j'ai lutté avec ce roman, les premiers chapitres m'ont perdue et parfois lassée, mais ensuite, je me suis amusée et j'ai lu la seconde partie avec frénésie et un intérêt croissant. Et le procès final, quel cirque exquis !Le système judiciaire, la magouille politicienne, le racisme,...Wolfe aborde tout cela et plus encore dans cette fresque sociale hyper-cynique et tout à fait actuelle. A découvrir !
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New York. Milieu des années 1980. La descente aux enfers d'un homme qui se pensait être l'un des Maîtres de l'Univers.

Considéré comme le brûlot des années 80 et malgré les éternelles magouilles, cette société semble plus « morale » que la nôtre et les protagonistes paraissent presque honnêtes avec encore quelques valeurs. J'ai pourtant la sensation d'être dans un monde de « bisounours », car nos sociétés en 2020 me semblent encore plus violentes, plus injustes et peuplées de gens avides de pouvoir. Je trouve donc l'ensemble un peu daté.
Evidemment rien ne s'est amélioré et c'est un constat dramatique : les laissés-pour-compte sont toujours les mêmes et les puissants toujours plus puissants. La violence a considérablement augmenté et l'honnêteté est une vertu quasiment disparue. Nous n'avons pas évolué vers plus de sagesse.

J'ai beaucoup apprécié la seconde partie, moins généraliste et plus personnel, j'ai suivi le parcours de Sherman McCoy petit-bourgeois assez honnête, qui doit s'endurcir pour survivre. Tout citoyen terrorisé pourrait, dans les mêmes circonstances avoir le même parcours. Certaines pages sont admirables, le dîner mondain chez les Bavardage est sublime et criant de vérité, l'arrestation de Sherman également ainsi que la scène au restaurant à la Bouée d'Argent.

Un peu long par moments, mais finalement pas trop comparativement aux 920 pages de lecture.
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Je n'avais jamais lu Tom Wolfe. Et puis, l'année dernière, suite à l'annonce de sa mort et aux éloges du journaliste de la radio, j'ai mis "Le bûcher des vanités" dans un coin de ma tête. Une année s'est encore écoulée avec tellement d'autres tentations littéraires à assouvir avant de me décider à en tourner les pages. Et quelle claque ! Un livre puissant, monstrueux, universel, avec un titre qui résonne comme celui qui lui ressemble tellement écrit par Thackeray. Une grande comédie humaine, une parade tragicomique (très tragique et très comique si vous avez encore de l'énergie pour rire), à la fois chirurgicale et magnifique. Et si nous disons comédie, disons Dante et disons voyage infernal, parce que c'est dans un voyage infernal que nous entraine avec un gout sadique l'impitoyable Tom Wolfe. Même les chiens ne sont pas sauvés ici. Et si nous disons comédie humaine, disons Balzac ou Zola et disons étude méticuleuse d'une société, parce que c'est une dissection précise et sournoise de la société new-yorkaise des années 80 que nous délivre le fin observateur Tom Wolfe avec un réalisme sans indulgence et une sincérité sans concession. Pour l'essentiel, ce livre examine trois hommes écoeurants : Sherman McCoy, un golden boy de Wall Street imbu de lui-même et se prenant pour un maitre de l'univers, Lawrence Kramer, un substitut du procureur du tribunal du Bronx, jeune homme ambitieux et voulant impressionner et Peter Fallow, un journaliste britannique alcoolique à la recherche d'une histoire sensationnelle pour sauver sa carrière (et toujours de quelqu'un pour lui payer son vin ou son dîner). Tom Wolfe détaille comment leur ego et leur vanité contrôlent et détruisent leurs vies. Mais le personnage principal est la ville de New York dont on sent l'ambivalence des sentiments que Tom Wolfe éprouve pour elle. de l'admiration bien sûr, pour une ville fascinante, spectaculaire, bourrée d'énergie, qui permet d'assouvir toutes les ambitions, qu'elles soient financières, politiques ou artistiques. Mais aussi du dégout pour une ville injuste, sale, raciste et violente où se croisent les appétits d'individus ou de communautés cyniques, cupides et corrompus. Malgré cette critique lumineuse et pointue de la société new-yorkaise, ce livre renferme quelques défauts. Nous ne suivons essentiellement que trois hommes, ce qui signifie que, malgré les tentatives de Wolfe de nous donner une large vue de la société, nous ne la voyons que dans les yeux d'hommes blancs des classes moyennes et supérieures. Certains personnages ne sont pas assez développés comme les femmes ou les Afro-Américains. Dans un livre qui parait assez moderne, cette restriction des points de vue ressemble plus à un retour en arrière. La fin est aussi un peu trop ridicule et rapide à mon gout. Néanmoins, je ne souhaite pas ternir toute la puissance diabolique qui la précède. À lire absolument.
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Pauvre Sherman MyCoy ! Lui qui culminait en haut de l'échelle sociale new-yorkaise se retrouve du jour au lendemain dans de sales draps. Une suite de décisions malheureuses va entraîner des conséquences en cascade sur sa vie bien ordonnée. Sherman est de plus en plus inquiet et perturbé et il y a de quoi…

Après avoir abandonné en cours de route American Psycho de Bret Easton Ellis, j'ai enchaîné avec cette autre histoire qui se passe également dans les hautes-sphères new-yorkaise à la fin des années 1980. Mais les deux ouvrages sont très différents et je préfère de loin la plume de Tom Wolfe.
J'ai lu ce gros pavé très rapidement car l'écriture est fluide et le suspens donne envie de connaître la suite. La malice et l'humour avec lesquels sont décrits les imperfections des différents personnages me rappelle un peu Jane Austen (dans un style littéraire évidemment très différent).
J'ai donc passé un très bon moment, contrairement à Sherman.
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Je ne sais pas trop quelle idée m'est passée par la tête quand j'ai décidé de lire ce livre. Je n'ai pas vu le film et ne savais même pas trop de quoi il était question. Bref je me suis lancée un peu à l'aveugle !
Au final, c'est un livre qui m'a plu mais que j'ai trouvé fatigant à lire. Fatigant en raison du monde qu'il décrit, du cynisme ambiant et aussi de l'écriture (notamment les traductions d'accents ou d'expressions dont le rendu en français n'est pas forcément des plus parlants selon moi).
En ce qui concerne l'univers dans lequel se passe l'intrigue, c'est très daté fin des années 80, début des années 90.
Une fois n'est pas coutume, je me dis que je préférerais peut-être le film (en VO).
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C'est à cause de ce livre que je n'ai pas pu mettre à jour régulièrement mon blog. J'étais littéralement absorbée par l'histoire et ces 900 pages ont été un pur délice. Certes, l'intrigue aurait pu tenir sur moins de pages mais l'auteur nous peint une fresque magnifique de New-York. Même si ce livre date des années 80, il nous décrit une réalité sociale qui est de plus en plus actuelle. On a d'abord Sherman McCoy qui est "le trader par excellence" : jeune, blanc, WASP, issu d'une famille respectable et d'une université prestigieuse, méprisant, se prenant pour le "maître de l'Univers" lorsqu'il joue avec ses obligations. Tout ce qu'il y a de plus détestable même si au fond, je l'ai trouvé sympathique. Autour de lui gravite le haute société new-yorkaise où tout est basé sur l'apparence et l'argent. Puis, il y a l'autre face de New-York où règne la pauvreté, le racisme et les inégalités sociales. L'auteur fustige également les journalistes, les procureurs, les magistrats et les policiers. On découvre que New-York n'est pas le melting-pot qu'on nous montre à la télé : c'est une jungle où l'élitisme et l'individualisme prime, où l'argent est roi, où tout est basé sur l'apparence... le suspens est insoutenable dans ce livre : on se sent dans la peau de Sherman et le stress monte petit à petit. D'ailleurs le style d'écriture est vraiment agréable et très fluide même s'il est assez cynique et ironique. Pourquoi je n'ai pas mis le 5ème coeur ? La fin est assez brutale et parfois, certaines anecdotes étouffent l'histoire.
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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