Contexte : Je suis psychologue, psychothérapeute et lecteur de
Irvin Yalom.
Et je suis assez déçu par ce livre-ci. Je conseille aux lecteurs potentiels de ne pas se ruer dessus et privilégier d'autres opus plus réussi de l'auteur. La méthode
Schopenhauer, ou le problème
Spinoza, par exemple.
Arnaque d'éditeur ?
Le titre français est inadéquat voire mensonger.
Epicure est certes évoqué dans le livre, mais pas plus que les autres références, et elles sont multiples ! Je ne comprends pas l'intérêt de ne mettre qu'en sous-titre « Regarder le soleil en face » la traduction correcte du titre dans la langue originale... Je n'aime pas du tout ça.
Pourquoi ?
Simplement parce que les idées qui se retrouvent ici, le sont peu ou prou dans les autres ouvrages et le sont sans doute d'une façon plus originale, plus prenante. Ici on se trouve face à un livre qui paraît et qu'on pense comme un roman psycho-philosophique mais pas du tout, et ce n'est pas non plus un essai scientifique proprement dit. C'est un peu un mélange de propos personnels, d'idées et concepts thérapeutiques et d'exemples pris de ci de là dans la pratique de
Yalom. Ainsi qu'un chapitre sur ses propres opinions, son propre vécu face aux questions et thèmes du livre.
Quels thèmes ?
Les questions existentielles et essentiellement la peur de la mort. La question fondamentale... Que selon
Yalom les thérapeutes ont tendance à ne pas traiter, à dévier, à dévoyer.
Il nous propose donc, via l'un ou l'autre philosophe ou penseurs, quelques clés, quelques moyens pour aborder ces thèmes, sans peur. Car le faire apporte un réel apport à la vie.
Construction
Le livre est scindé en quatre parties, l'une d'elle contient des propos plus personnels de
Yalom sur les thèmes traités, la dernière s'adresserait plutôt aux thérapeutes (en formation). Celle-ci est pourtant accessible à tous les lecteurs mais, selon moi, n'apporte rien de plus.
Il y a un côté redite, un livre en spirale, on insiste un peu différemment, pour ancrer les idées, mais personnellement ça ne marche pas avec moi. Je n'ai pas l'impression d'un approfondissement au fur et à mesure des pages.
Il n'y a pas d' « enquête » type « polar » qu'on retrouve dans d'autres ouvrages de
Yalom. Il y a des exemples tirés de sa pratique professionnelle qui parsèment le déboulé des idées, mais ils ne sont pas très développés et perdent en force, selon moi.
Conclusion
Les livres de
Yalom ont les qualités de leurs défauts, probablement que selon le type de lecteur le ressenti est fort différent. En tant que professionnel, il y a parfois des moments où ses livres me tombent presque des mains, et parfois où je souris car je m'y retrouve et je me sens caressé dans le sens du poil.
Ce livre-ci représente pour moi un digest pas passionnant de ce psychothérapeute (moins de l'auteur), et n'est pas pour moi un essentiel. Mais attention, si vous n'avez jamais lu du tout de
Yalom et si vous êtes un débutant des questions philosophico-psycho-existentielles, alors pourquoi pas le lire, au fond...