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sur 233 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face". C'est avec cette maxime De La Rochefoucauld qu'Irvin Yalom termine son ouvrage. Et s'il nous confirme la précaution de ne pas nous brûler les yeux en fixant l'astre de vie, il nous invite pour ce qui est de la mort à ne pas nous voiler la face. En adoptant par exemple les préceptes d'Épicure pour calmer nos angoisses éventuelles et apprivoiser l'idée de la mort, puisqu'il ne saurait être question de la dompter.

Épicure dont les jouisseurs auront travesti la philosophie à leur avantage, ne retenant du bien vivre sa vie que le simulacre réducteur de faire bonne chair. Que ce soit sous la dent ou sous la couette, oubliant sans vergogne les élans d'humanité qui prévalaient dans l'esprit du philosophe, privilégiant une généreuse cohésion entre congénères affublés du même poids sur la conscience qu'est l'impermanence de la vie. Démarche en quête d'ataraxie, la tranquillité de l'âme. Être acteur de l'ici et maintenant, valoriser ainsi chaque instant de sa vie, condition nécessaire selon lui pour affronter son échéance inéluctable avec le sentiment d'avoir rempli le rôle non-dit dévolu à tout être doué de raison apparu sur terre. Car dans le mystère de la vie, on s'interroge en fait sur l'intention qui la déclenche et la reprend.

Irvin Yalom dénie le recours au dogme religieux quel qu'il soit sans toutefois en faire reproche aux convaincus. Il lui préfère ce que la raison permet de déduire de ses cogitations intimes. C'est à n'en pas douter ce qui lui vaut ses affinités avec un Spinoza ou un Nietzsche, lesquels ne voyaient en la religion que soumission naïve, dénuée d'esprit critique, inculquée par une éducation despotique.

J'ai eu à cette lecture la satisfaction de retrouver un concept dont mes pauvres réflexions secrètes avaient envisagé l'hypothèse. C'est la théorie de la symétrie. Épicure avance que l'état de non existence avant la naissance est le même que celui d'après la vie. Il n'y aurait donc pas d'angoisse à avoir d'une mort qui n'est jamais qu'une situation déjà connue – on ne sait quel terme employer quand il s'agit d'évoquer le non-être – mais qui ne nous aurait donc laissé aucun souvenir. Que pourrait être en fait souvenir du néant ?

Le jardin d'Épicure est un ouvrage de réflexions potentiellement secourables fondé sur la riche expérience d'un thérapeute de renom, construit à partir de témoignages choisis par lui pour leur valeur pédagogique et qui encouragera l'angoissé en détresse à trouver une oreille avisée. Celle d'un confrère. Un spécialiste apte à décrypter l'origine de certaines peurs ou angoisses harcelant le conscient ou l'inconscient de tout un chacun. Il y a donc quand même en filigrane dans cet ouvrage une autopromotion de la profession à laquelle Irvin Yalom a consacré sa vie, sachant pertinemment que l'angoisse de la mort est un fonds de commerce qui a de l'avenir.

Mais cantonner cet ouvrage à une finalité mercantile serait un détournement d'intention auquel je ne me livrerai pas. Il a une réelle valeur didactique puisqu'il n'est question ni de spiritualité ni de métaphysique ou encore d'ésotérisme. C'est un ouvrage qui aborde un sujet lourd auquel, aux dires de l'auteur, beaucoup de ses confrères rechignent, confrontés qu'ils sont eux-mêmes à leur propres doutes. le dernier chapitre leur est d'ailleurs dédié avec la précaution oratoire de l'expurger du jargon technique afin d'emmener jusqu'au point final le profane, lequel aura trouvé dans le reste de l'ouvrage les ressources suffisantes pour ne plus se voiler la face et dormir du sommeil du juste, en faisant que ses rêves ne deviennent pas cauchemars.
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Je m'attendais à un livre du même genre que ceux consacrés par l'auteur à Nietzsche, Spinoza ou Schopenhauer, mais celui ci n'est pas un roman et Epicure n'y occupe qu'une portion congrue. Il s'agit plutôt d'un essai documentaire sur les cas pratiques rencontrés par le psychothérapeute, au cours de sa longue carrière, en relation avec la perception de la mort par ses patients. L'auteur nous fait également part de sa propre vision. le sujet n'est pas inintéressant, mais ce travail sur l'exploitation du vécu et des rêves desdits patients, dont les préoccupations m'ont souvent paru assez éloignées des miennes, m'a laissé, malgré sa richesse, un peu déçu. C'est certainement dommage, car on sent l'implication d'Irwin Yalom, mais la réponse par la psychothérapie à ce sujet n'est pas ma tasse de thé. Il ne s'agit bien sur pas d'un jugement mais d'un avis très personnel.
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Contexte : Je suis psychologue, psychothérapeute et lecteur de Irvin Yalom.
Et je suis assez déçu par ce livre-ci. Je conseille aux lecteurs potentiels de ne pas se ruer dessus et privilégier d'autres opus plus réussi de l'auteur. La méthode Schopenhauer, ou le problème Spinoza, par exemple.

Arnaque d'éditeur ?
Le titre français est inadéquat voire mensonger. Epicure est certes évoqué dans le livre, mais pas plus que les autres références, et elles sont multiples ! Je ne comprends pas l'intérêt de ne mettre qu'en sous-titre « Regarder le soleil en face » la traduction correcte du titre dans la langue originale... Je n'aime pas du tout ça.

Pourquoi ?
Simplement parce que les idées qui se retrouvent ici, le sont peu ou prou dans les autres ouvrages et le sont sans doute d'une façon plus originale, plus prenante. Ici on se trouve face à un livre qui paraît et qu'on pense comme un roman psycho-philosophique mais pas du tout, et ce n'est pas non plus un essai scientifique proprement dit. C'est un peu un mélange de propos personnels, d'idées et concepts thérapeutiques et d'exemples pris de ci de là dans la pratique de Yalom. Ainsi qu'un chapitre sur ses propres opinions, son propre vécu face aux questions et thèmes du livre.

Quels thèmes ?
Les questions existentielles et essentiellement la peur de la mort. La question fondamentale... Que selon Yalom les thérapeutes ont tendance à ne pas traiter, à dévier, à dévoyer.
Il nous propose donc, via l'un ou l'autre philosophe ou penseurs, quelques clés, quelques moyens pour aborder ces thèmes, sans peur. Car le faire apporte un réel apport à la vie.

Construction
Le livre est scindé en quatre parties, l'une d'elle contient des propos plus personnels de Yalom sur les thèmes traités, la dernière s'adresserait plutôt aux thérapeutes (en formation). Celle-ci est pourtant accessible à tous les lecteurs mais, selon moi, n'apporte rien de plus.
Il y a un côté redite, un livre en spirale, on insiste un peu différemment, pour ancrer les idées, mais personnellement ça ne marche pas avec moi. Je n'ai pas l'impression d'un approfondissement au fur et à mesure des pages.
Il n'y a pas d'  « enquête » type « polar » qu'on retrouve dans d'autres ouvrages de Yalom. Il y a des exemples tirés de sa pratique professionnelle qui parsèment le déboulé des idées, mais ils ne sont pas très développés et perdent en force, selon moi.

Conclusion
Les livres de Yalom ont les qualités de leurs défauts, probablement que selon le type de lecteur le ressenti est fort différent. En tant que professionnel, il y a parfois des moments où ses livres me tombent presque des mains, et parfois où je souris car je m'y retrouve et je me sens caressé dans le sens du poil.
Ce livre-ci représente pour moi un digest pas passionnant de ce psychothérapeute (moins de l'auteur), et n'est pas pour moi un essentiel. Mais attention, si vous n'avez jamais lu du tout de Yalom et si vous êtes un débutant des questions philosophico-psycho-existentielles, alors pourquoi pas le lire, au fond...
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Dense, passionnant mais pas de tout repos, entretien avec un psychiatre, plusieurs témoignages sur le thème central de la mort. A lire si vous êtes intéressés par ce thème, si vous avez peur de la mort ou si vous vous posez des questions existentielles. Très intéressant. Que 2 etoiles et demi car il s'agit d'une lecture/travail sur soi et non pas d'une évasion romanesque.
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Un livre à prêter ou offrir à toute personne qui souhaite se mettre à l'écoute des autres ou à sa propre écoute. Nous sommes mus par la vie, mais surtout par la mort ! C'est bienveillant, intelligent et même rassurant !
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Sur l'angoisse de mort.
Des exemples avec ses patients.
Bien mais pas mon livre préféré de cet auteur.
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