AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782369811312
175 pages
Rue de Sèvres (21/01/2015)
3.73/5   367 notes
Résumé :
Taniguchi met ici en scène la rencontre entre deux adolescents dans le Japon de l'entre-deux guerres (1925-1932). Tomoji vit dans la campagne japonaise au nord du mont Fuji tandis que Fumiaki fait ses premiers pas de photographe à Tokyo.
L'auteur nous fait découvrir avec sa sensibilité habituelle ce qui va unir ces personnages. Une histoire inspirée de personnages réels qui fonderont par la suite une branche dérivée du bouddisme.
BD Ado-Adultes
Que lire après Elle s'appelait TomojiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 367 notes
5
21 avis
4
34 avis
3
25 avis
2
3 avis
1
0 avis
Au pied du mont Yatsugatake, le parfum doux du vent de mai enveloppait le petit village d'Hemi. Tomoji trainait pour rentrer de l'école, s'arrêtant ici et là pour admirer l'arc-en-ciel qui reliait par delà les montagnes le ciel et la terre ou pour ramener la vache qui s'était éloignée de la ferme voisine. Elle croise furtivement sur le chemin un jeune homme avec son appareil photo. Elle ne le sait pas encore mais il revient de chez sa grand-mère. Car, tandis qu'elle trainait pour revenir à la maison, au même moment, ce jeune homme, Fumiaki Itô, tout juste âgé de 19 ans, après avoir fait quelques photos des montagnes, est venu rendre visite à sa grand-tante, Kin Uchida, qui se trouve être la grand-mère de Tomoji. D'abord réticente, elle accepte finalement. Dommage que sa petite-fille n'était pas là, elle aurait aimé l'avoir à ses côtes sur la photo.
Tomoji ne le sait pas encore mais elle devra attendre 7 ans avant de rencontrer à nouveau ce beau jeune homme. Une rencontre qui bouleversera leurs vies...

Jirô Taniguchi dresse dans cet album le portrait de Tomiji Uchida, la créatrice d'un temple bouddhiste que le mangaka et sa femme fréquentent régulièrement depuis une trentaine d'années. Il raconte tout d'abord la rencontre manquée avec celui qui sera son époux puis s'attarde sur sa vie, de sa naissance à son mariage. Bien des épreuves jalonneront son enfance. Cette biographie n'est pas inintéressante tant l'auteur s'attarde sur cette époque et ces difficiles conditions de vie. Malheureusement, elle manque parfois de sentiments et d'action même si l'auteur l'a voulu ainsi. Car, comme à son habitude, Taniguchi est dans la contemplation, la délicatesse et le calme. le trait réaliste, tout en finesse et élégance, est en parfaite harmonie avec les émotions qui se dégagent de ce portrait.

Elle, Elle s'appelait Tomoji...
Commenter  J’apprécie          500
A la campagne au Japon en 1920, une famille modeste heureuse et tranquille mène une vie simple et frugale au fil des saisons, le destin va en décider autrement. Monsieur Jiro Taniguchi a choisi cette fois une héroïne féminine, inspirée d'un vrai parcours d'une femme créatrice d'un temple bouddhiste de la région de Tokyo.

Voici une petite fille de trois ans, prénommée Tomoji, elle va être confronter très tôt au malheur : son père décède brusquement, sa mère l'abandonne avec son demi-frère, La grand- mère veillera sur elle....nous la regardons grandir, suivre des études de coutière, devenir une femme courageuse et puis viendra le temps du mariage...et le poids des traditions. Parallèlement, nous suivons la vie d'un jeune homme...qui croisera le chemin de Tomoji.

Cette histoire est sublimée par les dessins en noir et blanc épurés, d'une telle finesse ! les planches de couleur qui soulignent les "instants bonheurs" perdus, de cette famille. Les personnages sont touchants, emprunts de délicatesse et de valeurs comme le travail, le respect, il émane comme un "halo" d'amour protecteur permanent, une sollicitude pour les uns et les autres, la bienveillance sont les fils rouge de ce récit. Une vie toute en sobriété heureuse comme dit Pierre Rabhi...

J'ai beaucoup aimé ce portrait subtil et poétique de cette famille traversant des épreuves douloureuses dans une campagne pauvre et rurale, dictée par des traditions ancestrales.





Commenter  J’apprécie          464
Je ne suis absolument pas fan de BD (à part un paquet de super-héros Marvels et tous les albums de Tintin quand j'étais gamin, je suis absolument ignare sur le sujet !). Mais quand on aime la littérature japonaise, même sans être amateur de BD et manga, il paraît qu'on se doit au moins de découvrir Jirô Taniguchi ! J'ai donc découvert là une de ses ultimes productions.

J'ai été frappé par la finesse, la précision du trait, les paysages notamment, sur lequel on devine le travail du maître. C'est aussi, au-delà de l'histoire de Tomoji et de sa famille, une occasion de revisiter l'histoire du Japon des années 1910 à 1930, fin de l'ère Meiji, courte ère Taisho, avec notamment l'épouvantable tremblement de terre du Kanto de 1923, puis Shôwa. Sur l'histoire elle-même, dès l'entame, nous savons que l'auteur va nous conter la rencontre entre la jeune Tomoji Uchida et Fumiaki Ito, un homme de sept ans son aîné. Photographe à la ville, il est venu dans ce coin reculé de campagne montagneuse, pour tirer le portrait de la grand-mère de Tomoji. La mamie aimerait bien que sa petite-fille l'accompagne pour poser...mais Tomoji est en vadrouille dans la campagne, et on ne peut plus l'attendre. Sur le chemin du retour, elle qui n'est encore qu'une enfant va croiser de loin Fumiaki. Ils ne feront vraiment connaissance que des années plus tard, se marieront et vivront heureux. Dans l'intervalle, nous suivons Tomoji, dont la vie durant cette grosse décennie sera faite de dur labeur et de grands malheurs. Après la disparition de son père (dont on comprend, c'est suggéré discrètement qu'il boit un peu trop de saké), sa mère ne se sent pas de taille à entretenir ses 3 enfants (Tomoji a un grand frère, Tôyô, et une petite soeur, Masaji) et retourne à la ville dans sa famille. Dès lors, la mamie, Tôyô et Tomoji vont se serrer les coudes et bosser dur pour vivre dans cet environnement exigeant. Ils n'éviteront pas la mort de la petite Masaji. Tôyô va se marier le premier avec une très belle et gentille femme, mais la grand-mère fatiguée disparaîtra juste avant...Tomoji, elle, à force de courage, réussit à étudier, apprend la couture, et, signe d'expertise, réussit parfaitement à coudre les manches des kimonos ! Elle va finalement obtenir sa juste récompense dans son mariage.

C'est une belle histoire, et pourtant, au-delà des qualités et de l'intérêt du livre signalés plus haut, j'avoue avoir été un peu déçu sur plusieurs points. L'histoire ne présente pas d'originalité, elle est même classique, voire assez naïve. De plus, contrairement a la force du trait, les dialogues sont eux aussi assez peu ambitieux. Enfin, je m'attendais à voir brosser la vie entière de Tomoji, c'est donc une surprise de voir le livre s'arrêter brutalement sur une dernière page du style, à peine caricaturé "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". C'est un parti pris de l'auteur, qui nous explique dans un court entretien en fin d'ouvrage, que Tomoji Uchida est une femme ayant réellement existé, connue pour être fondatrice d'un temple bouddhiste près de Tokyo. L'action et la vie spirituelle de cette femme étant très connues, il a préféré s'en tenir à ses années de jeunesse, en sortant d'une pure biographie. Mais peut-être aussi aurait-il donné une suite, l'homme interrogé en 2014 avait encore une foule de projets, et nous a quittés en 2017 à seulement 70 ans.

Elle s'appelait Tomoji est d'une lecture intéressante et agréable, mais probablement pas au niveau de ce qu'on présente comme des chefs d'oeuvre que serait Quartier lointain ou le Gourmet solitaire. Peut-être pour moi des lectures à venir...via la médiathèque !

Commenter  J’apprécie          362
"Elle s'appelait Tomoji" est un très beau récit malgré la tristesse qui s'en dégage.
Le livre illustre la vie âpre dans le Japon rural du début du 20ème siècle, en même temps qu'il raconte la jeunesse de de Tomoji Uchida, connue pour avoir fondé un temple bouddhiste près de Tokyo. Un engagement spirituel qui peut s'expliquer par son parcours : les êtres chers qu'elle a perdus les uns après les autres dans son enfance, l'éducation que lui a donné sa grand-mère qui a également été un modèle de courage et de dévouement aux autres dans leur petit village, etc.
Mais encore plus que l'histoire émouvant de la jeune Tomoji, ce sont les dessins de Jirô Taniguchi qui m'ont plu. Les lignes épurées confèrent une véritable l'élégance à ses dessins, tant pour les personnages que pour les paysages montagneux qui servent de cadre au récit.
Un très joli moment de lecture...
Commenter  J’apprécie          441
Deux adolescents qui se croisent sans vraiment se voir, sans savoir que des années plus tard ils passeront leur vie ensemble et fonderont bien plus qu'une famille…

Des paysages apaisants, des personnages bienveillants et des dessins emprunts de douceur. C'est avec une sensation de plénitude qu'on referme cet album de Jirô Taniguchi.

Une histoire toute simple, des gens de peu mais porteurs de grandes valeurs et n'est-ce pas là l'essentiel ?

Il s'appelait Fumiaki. Elle s'appelait Tomoji.

Commenter  J’apprécie          415


critiques presse (6)
Sceneario
04 mai 2015
C’est une fois de plus un bijou que nous a là taillé Jirô Taniguchi.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Culturebox
10 mars 2015
Taniguchi dessine le Japon rural, ses paysages, ses champs, son architecture traditionnelle, son mode de vie simple, avec une minutie de documentariste.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BoDoi
25 février 2015
Ne laissons pas la caution « zen » ou l’harmonie du graphisme – fin, tendre, le style Taniguchi connait son apogée – servir d’éternels boucliers. Il faut se rendre à l’évidence : on s’ennuie. Les inconditionnels du mangaka pourraient toutefois y trouver leur compte, mais aux nouveaux venus, nous conseillerons L’Homme qui marche, récemment réédité et plus subtil.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
06 février 2015
Qu'il s’agisse de drames (décès, catastrophe naturelle) ou de moments plus festifs (un bon repas, des retrouvailles), le scénariste montre sans montrer et effleure avec légèreté les sentiments de ses protagonistes. Son génie de l'écriture et de la mise en page font le reste. La lecture est fluide, reposante, profonde et immanquablement juste. Ça ne fait aucun doute, cette œuvre est le fruit d'un artiste au sommet de son art.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
05 février 2015
En dépit d’un rythme et d’une intrigue au départ plutôt mince, on reste fasciné par la splendeur des planches de Jirô Taniguchi dont les décors captivent autant que les personnages. Au fil de la lecture, on finit par s’attacher à cette chronique nostalgique et apaisante. Encore une belle découverte des éditions Rue de Sèvres.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BulledEncre
02 février 2015
Jiro Taniguchi nous offre une fois de plus un récit humain, doux, tendre, rempli d’émotions. Maître incontesté dans l’art de raconter, il nous plonge dans une famille rurale qui a vécu bonheurs et malheurs sans tomber dans le voyeurisme ou l’indécence.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Entretien de Jirô Taniguchi, morceaux choisis :
« Me lancer dans un travail hagiographique ne m'intéressait pas, rester dans les contraintes d'une biographie stricte non plus. J'avais déjà pu me faire une idée sommaire de l'itinéraire de cette femme en lisant les précédentes publications que le temple lui avait consacrées, et qui m'est clairement apparu, c'est qu'on ne peut pas faire un manga solide à partir de simples faits hagiographiques. Tous les épisodes d'une vie humaine, même intense et passionnée, ne sont pas forcément accrocheurs. Une enfance, par exemple, est une enfance, ce n'est pas intéressant en soi. Pour composer une histoire qui fonctionne, il est indispensable d'avoir recours à de la fiction. (…). Du coup, j'ai presque entièrement gommé ce qui concerne le temple et sa création – cela n'est mentionné que rapidement à la toute dernière page de l'histoire – pour me concentrer sur la partie de l'existence de Tomoji qui est antérieure à cet événement. L'angle que j'ai choisi de privilégier, si vous voulez, c'est le parcours de vie qui a façonné la personnalité de Tomoji, et qui l'a finalement conduite à choisi la voie de la spiritualité. »
Commenter  J’apprécie          70
Entretien de Jirô Taniguchi, morceaux choisis :
« Pour qu'un personnage puisse réellement exister dans une histoire, il est capital qu'il soit crédible, qu'il soit juste. S'agissant de Tomoji, j'y tenais d'autant plus que ce genre de personnage et d'histoire de femme est un peu un archétype, une figure universelle pour nous Japonais. Il existe une multitude de parcours et de vies féminines similiares au Japon, en tout cas à cette époque. Nous étions alors un pays pauvre, et les destins de ce genre – des vies frugales et très simples, souvent semées d'embûches – abondaient. C'était la vie ordinaire des gens de cette période. »
Commenter  J’apprécie          50
– C'est votre mère qui vous a appris ?
– Non, ma grand-mère. Le riz est le résultat de beaucoup de travail. C'est un aliment important. Il ne faut pas en gaspiller le moindre grain. C'est ce qu'elle m'a aussi appris.
Commenter  J’apprécie          160
Tomoji: Je veux vivre simplement. Avec des enfants dont les rires animent la maison. J'ai envie de construire une famille comme il y en a partout. C'est ce dont j'ai toujours rêvé. Je veux construire cette famille avec toi.
Fumiaki: Oui, moi aussi. Avec toi, j'ai l'impression de pouvoir surmonter toutes les difficultés. Je l'ai pensé dès notre première rencontre.
Tomoji: Moi aussi.
Commenter  J’apprécie          70
Après les difficultés, il y a toujours quelque chose d'heureux qui arrive.
Commenter  J’apprécie          341

Lire un extrait
Videos de Jirô Taniguchi (46) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jirô Taniguchi
Dans le 161e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Storyville, l'école du plaisir que l'on doit au scénario de Lauriane Chapeau, au dessin de Loïc Verdier et qui est édité chez Glénat. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie du deuxième tome de Madeleine, résistante baptisé L'édredon rouge, titre que l'on doit au scénario conjoint de Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud, au dessin de Dominique Bertail et c'est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre - La sortie du premier tome sur deux de l'adaptation du roman d'Umberto Eco Le nom de la rose par Milo Manara, un titre édité chez Glénat - La sortie du troisième tome de La fortune des Winczlav, un titre baptisé Danitza 1965 que l'on doit au scénario de Jean Van Hamme, au dessin de Philippe Berthet et c'est édité chez Dupuis - La sortie de l'adaptation en bande dessinée du roman Indiana de George Sand, adaptation que l'on doit au duo Catel Muller et Claire Bouilhac ainsi qu'aux éditions Dargaud - La sortie de l'album Je suis au-delà de la mort ! Que l'on doit L'homme étoilé et aux éditions Le Lombard - La réédition de l'album Elle s'appelait Tomoji que l'on doit à Jirô Taniguchi et aux éditions Rue de Sèvres à l'occasion de leurs 10 ans
+ Lire la suite
autres livres classés : japonVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (664) Voir plus



Quiz Voir plus

Jirô Taniguchi

Dans quel film le mangaka apparaît-il?

Quartier lointain
L'élégance du hérisson
Stupeur et tremblements

10 questions
65 lecteurs ont répondu
Thème : Jirô TaniguchiCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..