AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330018313
304 pages
Actes Sud (02/05/2013)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Anat Ismaïl travaille à l’ambassade du Canada à Damas comme traductrice-interprète de Jonathan Green, représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. En attendant la libération de son compagnon, Jawad, jeté en prison pour appartenance à une organisation communiste clandestine, elle s’efforce de lui rester fidèle, en dépit de la solitude et de la frustration sexuelle. Deux de ses amies, Mayyasa et Doha, se trouvent dans la même situation : la p... >Voir plus
Que lire après Les gardiens de l'airVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Publié deux ans avant le déclenchement du soulèvement syrien, c'est l'histoire des épouses, fiancées, amantes des prisonniers politiques des geôles d'Assad, condamnées, elles aussi à l'interminable attente, entre solitude et frustration sexuelle.
Que faire? Rester fidèle coûte que coûte? quitter,divorcer? Ou les tromper sans qu'ils le sachent?....d'autant plus , qu'une fois,les hommes libérés , les retrouvailles sont loin des attentes imaginées, rêvées.
L'histoire pivote autour, d'Anat Ismail, jeune femme syrienne alaouite ,traductrice-interpréte du représentant du Haut Commissariat des Nations Unies à l'ambassade du Canada à Damas. Jawad, son compagnon druze du djebel est depuis quinze ans en détention.
A travers l'histoire d'Anat, de ses deux amies Mayyasa et Doha, qui se trouvent dans la même situation,et de celles des demandeuses d'asile, appartenant à des minorités ethniques ou religieuses de cette partie du monde, on parcourt les destinées très différentes mais souvent douloureuses de ces femmes , dans ces pays où, les filles sont encore "salées" peu après leurs naissances, mariées à 12-13 ans, leur éducations restreintes à l'école coranique et où le taux de crimes d'honneur sur eux est encore très élevé....
Dans cette enfer, Le Livre revient souvent(Tabucchi,Boulgakov,Arandathi Roy...) ,comme seul échappatoire à l'horreur et à la difficulté du quotidien.
Un livre magnifique, fort et sensuel , qui donne la parole aux femmes qui aspirent à leur dignité et leurs libertés.
Commenter  J’apprécie          445
Damas en Syrie. Anat, entourée de ses amies Mayyasa et Doha, sont les épouses et fiancées d'hommes incarcérés pour appartenance à une organisation communiste clandestine. Chacune à leur manière, avec leur caractère, leurs convictions et leurs principes, appréhendent l'absence de l'être aimé. Que faire quand on ne sait pas quand ils seront libérés, ni même s'ils le seront tout simplement un jour ? Comment vivre une vie normale quand on est chaque jour dans l'attente ? Comment gérer ses frustrations, tant sociales que sexuelles ? Autant de questions que se posent ces femmes, libres mais pourtant emprisonnées par leur doute et leur culpabilité...
Que voilà un roman dur mais tellement beau ! On partage avec ces femmes les difficultés d'un quotidien qu'elles n'ont pas choisi, de leur plus tendre enfance à leur vie de mère et d'épouse. On prend connaissance, ahurie, de certaines pratiques et des préceptes d'un autre temps appliqués encore aujourd'hui. L'écriture de Rosa Yassin Hassan sert parfaitement la cause de ces femmes fortes et courageuses...
Commenter  J’apprécie          370
Rosa Yassin Hassan, romancière syrienne de 40 ans, a un autre métier : architecte. Est-ce l'explication de la finesse avec laquelle elle a construit Les gardiens de l'air, témoignage accablant du climat social et politique dans lequel vivait le pays quelque temps avant les "événements" que l'on connait (la première publication du livre date de 2009) ? Beaucoup de strates et de personnages dans ce roman, une chronologie chahutée, des narrateurs qui varient mais il reste des fondations solides et un sujet fort : quelle vie pour ces femmes dans la fleur de l'âge dont le mari est emprisonné pour une longue période dans les geôles de Bachar el-Assad ? Rester fidèle, tromper ou divorcer ? Trois portraits de trentenaires donnent autant de réponses possibles et quand leurs hommes sont enfin libérés, l'existence commune ne ressemblera à rien de ce qu'elles attendaient. La romancière est au plus proche de ces femmes, sonde les âmes et les corps, s'interroge sur le désir. C'est une littérature clairement engagée (plusieurs des livres de Rosa Yassin Hassan ont été interdits en Syrie) qui s'intéresse aussi au sort des exilés du Moyen-Orient, kurdes ou irakiens, sans jamais délaisser l'intime. Conçu comme un millefeuille des sentiments, Les gardiens de l'air ne perd pas un seul instant son point de vue courageux sur la condition féminine à Damas, porté par une écriture lumineuse et sereine en dépit de la dureté des temps.
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre fort nous emmène dans les pensées et le quotidien de femmes, épouses de prisonniers politiques. Nous y voyons leur attente desespérée, leurs espoirs, leurs doutes et leur tristesse. Elles ne savent généralement pas quand leurs maris sortiront et c'est bien là la difficulré et ce qui met les nerfs à vif.

L'auteure a réussi avec beaucoup de finesse à parler de certains tabous, comme de la sexualité de ces femmes qui sont avanr tout des femmes avant d'êtte des épouses, avec leurs désirs et leur frustration.

L'auteure a décrit l'attente mais aussi le retour à la maison de certains d'entre eux, la redécouverte d'un mari qui n'est plus le même que celui d'il y a dix ou quinze ans. Les gens changent, physiquement bien sûr mais aussi et surtout mentalement.

Outre le destin de ces femmes, nous découvrons également des vies brisées, celles d'hommes (plus rarement de femmes), des demandeurs d'asile qui ont vécu des choses horribles et qui nous les racontent à travers l'interprétariat d'Anat, notre personnage principal. J'ai été bouleversé par certains d'entre eux et reste profondément marquée par une histoire dans laquelle une jeune fille est décédée lors d'un incendie dans son école, la police religieuse empêchant ces petites filles non voilées de sortir pour ne pas être soumises au regard des hommes...

Lecture douloureuse donc, les sujets abordés étant tous terribles, et dont il va me falloir un peu de temps pour m'en remettre, mais lecture nécessaire.

J'ai été surprise de la liberté de l'auteure d'écrire sur des sujets aussi sensibles et/ou tabous.
Commenter  J’apprécie          50
ce livre m ' a écartelée..la poésie d ' un amour infini, fantasmé, la richesse de l ' humain et puis les cris silencieux des persécutés,la cruauté frustrée de l 'humain, l 'autre, celui qui me laisse abasourdie, l ' actualité sans cesse renouvelée et mon impuissance.pourtant ..
Commenter  J’apprécie          110


critiques presse (1)
Liberation
08 avril 2014
L’attente des compagnes de prisonniers en Syrie, par la romancière Rosa Yassin Hassan.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Refuser d'assigner aux gens une appartenance confessionnelle, ethnique, nationale, ou autre, était chose tout à fait louable, mais peut-être n'était-il pas inutile de connaître les différences et de les accepter comme telles.p.134
Commenter  J’apprécie          180
Lire l'histoire d'une minorité dans la version rédigée par ses propres membres allait me permettre de découvrir un autre point de vue,d'autres manières de voir.Les manuels scolaires nous avaient farci la cervelle avec l'histoire officielle,la seule qu'il nous fut donné de connaître ,l'histoire des vainqueurs,dans laquelle était escamoté tout qui était de nature à ternir la légende du pouvoir en place.p.143
Commenter  J’apprécie          70
Je déteste l'histoire... quels qu'en soit les acteurs ! L'histoire est ce mésirable bout de bois auquel nous nous raccrochons pour ne pas sombrer dans le désarroi devant l'idée que nous avons été exclus du cours de la civilisation.
Commenter  J’apprécie          30
Le temps aidant, elle s’efforça de considérer la honte comme faisant partie intégrante de sa complexité personnelle. De fait, aussi loin que remontait sa mémoire, elle avait toujours été sujette à ce sentiment de culpabilité chronique.
Commenter  J’apprécie          10
Personnellement, je serais incapable de me figurer l'Inde si je n'avais pas en tête les scènes et les détails du Dieu des petits riens.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : syrieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

TOMEK TOME 1

Comment le capitaine du bateau de Vaillante s'appelle-t-il ?

Bastibaligom
Eztergom
Bastibalagom
Pépigom

7 questions
20 lecteurs ont répondu
Thème : La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek de Jean-Claude MourlevatCréer un quiz sur ce livre

{* *}