AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782296048652
134 pages
Editions L'Harmattan (30/01/2008)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Poète/dissident emprisonné de mars 1990 à janvier 1994, Liao Yiwu observe, écrit... et tente de survivre... C'est tout cela qu'il nous livre, regards, réflexions, questionnements, dans des poèmes pathétiques où cauchemar, réalité et humour noir virent de l'un à l'autre violemment. Ils sont précédés par deux proses : Le Grand Massacre, l'un des textes les plus célèbres en Chine écrit pendant les événements de juin 1989 alors que les manifestations secouaient tout le ... >Voir plus
Que lire après Poèmes de prison : Le grand massacre ; L'Ame endormieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet article a été publié sur : http://souslevolcan.over-blog.com/

La poésie ne finit pas aux portes du 21ème siècle. Je l'ai cru longtemps, assoupi par la nostalgie des grands anciens. Je l'ai crue morte, condamnée à être de la matière broyée dans les laboratoires de recherches et développements des surréalistes et de leurs thuriféraires géniaux (Artaud…), mais pour autant que toute cette activité soit utile à la création en général, la poésie avait perdu pour moi toute sa fonction d'interface sacrée. La transcription d'une image ou d'une sensation en un langage codé, décrypté par un lecteur capable de générer en lui-même cette image ou cette sensation. C'est en cet échange direct que ce situe la perfection de la poésie, sa beauté, sa grandeur et son souffle magique. Et cet élan s'est peu à peu perdu dans la recherche d'une beauté formelle qui ne parle plus. Je n'en connais pas les raisons, mais ce recueil de Liao Yiwu me donne une petite idée. La poésie porte le flamboiement du futile parce qu'elle n'a plus rien à dire, à dénoncer. le cholestérol l'a tuée…
Il fallait qu' un chinois indompté nous montre le chemin. Quelques phrases gravées à l'ongle sur le ciment humide, des mots coupés par la peur et traversées de beauté. La vie, la peur, l'essentiel, le nécessaire… (A sa mère : Tu critiques mes poèmes trop longs, maintenant le destin réduit ton fils à une petite phrase…) ce n'est pas une bluette sur le ciel qui inspire le poète, mais un ciel éblouissant à ses yeux habitués aux sombres caves, ce n'est pas l'exaspération du temps qui passe, mais le temps sacré du rituel carcéral, la phrase qu'il faut écrire en cachette quand un coup de feu libère un camarade. Liao Yiwu s'affranchit de la rime, de l'alexandrin pour nous faire respirer la terreur chinoise qui a suivi les évènements de Tien An Men, c'est violent et beau, chaque paragraphe fait sortir de l'ombre une scène à la puissance juste (Pour avoir chanté une chanson, une punition : le gardien avec son bâton électrique, m'oblige à en chanter cent… cent chansons) et nous rappelle ce que sait être la poésie quand elle a quelque chose dans les tripes, et qu'elle nous le fait partager.
Puissant.

Lien : http://souslevolcan.over-blo..
Commenter  J’apprécie          30
Ce n'est pas facile de commenter "Poèmes de Prison" de Liao Yiwu. Artiste ET dissident, emprisonné durant quatre ans dans les geôles chinoises. Découvrir ce poète à travers une trentaine de textes est une vraie révélation. Son expression est vérité. Très peu de ponctuations et de majuscules, il témoigne des persécutions dont sont victimes les détenus. Il exprime sa détermination, sa souffrance, sa faim, son désir. Il rend-compte de l'humanité de ces codétenus. Il leur prête sa voix. Poèmes de 1989 accusant les crimes de l'Etat lors des évènements de la place Tien an Men à 1994 veille de sa libération.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
FACON DE VIVRE

Il y a bien des raisons de ne pas avoir envie de vivre
à cause de la faim, de la douleur
à cause de mon cou à s'allonger démesurément
au travers des barreaux, ah !... retrouver l'odeur
le goût de l'herbe

Les rayons du soleil semblent une chevelure
féminine
étalée sur le haut du mur
et sous lequel se promène, le cœur lourd,
la sentinelle, amant de cette femme invisible
ensuite la nuit
commencera sa ronde et les étoiles frémiront comme
autant de seins nus

Année après année, le corps s'exprime en dehors
de toute présence
de tout sentiment hormis ce désespoir, où il faut
réfléchir à la raison de vivre
J'écarte les cuisses de la raison,
entraperçois la liberté par un mince filet de lumière
Ne la trouble pas : tu dois tenir
...
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Liao Yiwu (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Liao Yiwu
Tribunes de la Presse - Raconter Tian’anmen
autres livres classés : dissidenceVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}