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Gérard Siary (Traducteur)Mieko Nakajima-Siary (Traducteur)
EAN : 9782809701500
264 pages
Editions Philippe Picquier (21/01/2010)
3.4/5   74 notes
Résumé :
Comme à la parade !

Quatre jeunes gens, qui partagent un appartement dans Tokyo, se racontent à tour de rôle : sa vie, son passé, ses amours, ses travers, ses folies, ses manies, ses secrets. Et lorsqu’un cinquième entre par hasard dans le jeu, son intrusion change la donne et révèle ce qui se trame sous les règles tacites de la communication humaine.

La petite musique de Yoshida Shuichi excelle à décrire ce qui se jour dans le phénomèn... >Voir plus
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Encore un Japonais. Une histoire de colocation entre 4 jeunes adultes qui sera petit à petit perturbée par l'arrivée d'un cinquième élément : le plus jeune mais pas le moins naïf ni le moins abimé. Une colocation, loin de l'auberge Espagnol. Une histoire qui montre que chacun présente une facette adaptée à cet endroit et pas leur vraie personnalité.

'pour moi, vivre ici, c'est un peu comme chatter sur internet'

Un roman raconté par les différents personnages mais qui ne racontent pas les mêmes événements, plutôt la vie de chacun mais où bien entendu certaines choses sont communes et où l'on s'aperçoit très vite des problèmes de communication. Où les innocents et les coupables ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

Un bon roman, une réflexion sur la vie moderne et l'entrée dans l'âge adulte. Un roman qui vous donne un aperçu de la vie japonaise mais qui parle de la difficulté de vivre en général.


Un auteur à suivre en ce qui me concerne.
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Deux livres de Shuichi Yoshida m'avaient enthousiasmée, le mauvais, enquête plus ou moins policière, et surtout Park life dont j'avais adoré l'ambiance poétique et les métaphores.
Me restait à lire du même auteur, Parade, ses autres livres n'étant pas traduits.
J'ai eu un peu plus de mal à rentrer dans celui-ci. Il nous relate la vie pas très palpitante au demeurant de quatre jeunes colocataires japonais, deux filles et deux garçons qui partagent un appartement à Tokyo. Un cinquième personnage, encore plus jeune, vient fortuitement se greffer sur cette histoire.
Ces cinq personnages, qui n'ont pas grand chose à faire ensemble, racontent leur histoire et leur quotidien à tour de rôle. Ils donnent des versions légèrement différentes des évènements qu'ils traversent dans cette collectivité. Nous assistons à un ballet de silhouettes dans l'espace géométrique qu'est ce logement. Les cinq colocataires donnent à voir des facettes de leur personnalité qu'ils travestissent en fonction de leurs interlocuteurs.
Et puis petit à petit, la banalité s'estompe, et de curieux comportements font leur apparition, l'un des garçons s'introduit chez des inconnus, l'une des filles, ivre tous les soirs, regarde pour se calmer une vidéo de scènes de viol, des meurtres de femmes sont commis dans leur quartier...
S.Yoshida dresse le portrait d'une jeunesse désoeuvrée et un peu perdue, qui parait vivre dans un monde virtuel, peu encline à nouer des relations authentiques, avec un rapport aux autres souvent basé sur les intérêts personnels.
Ce qui est frappant dans ce livre, c'est l'importance que l'auteur accorde à ce que les personnages voient et cela donne un roman très visuel, cinématographique, dans lequel on devine la géographie de la ville, avec ses rues, sa circulation, ses parkings, ainsi que la spatialité de l'appartement.
Parade est un livre de voyeurs, les protagonistes qui regardent par les fenêtres, les balcons, les judas des portes, mais aussi les lecteurs qui le deviennent en partageant leurs visions.


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Parade relate l'histoire du quotidien de cinq colocataires (Sugimoto Ryôsuke, Okômichi Kotomi, Sôma Mirai, Kokubo Satoru et Ihara Naoki) plus ou moins dans la même tranche d'âge qui vont être confrontés aux aléas de la vie.
La particularité de cette histoire contemporaine est que l'auteur nous présente cinq points de vue différents (d'où le titre du livre, car nous voyons « défiler » plusieurs personnages). Il y a ainsi non pas un mais cinq personnages principaux et malgré cela, le livre garde son unité.
Parfois l'auteur revient sur certains évènements racontés dans les chapitres précédents et nous donne à cette occasion la vision qu'un autre personnage en a eu. Ce concept d'écriture « à plusieurs voix » est extrêmement intéressant dans le sens où il permet au lecteur de comprendre combien les apparences peuvent être trompeuses et à quel point on peut être influencé par l'opinion des autres.
Bien entendu, il est très difficile de saisir l'ampleur d'une situation si on ne l'a pas vécue soi-même. Et même lorsqu'on vit la même expérience que d'autres, nous avons tous une façon bien à nous d'aborder les choses.
L'objectif de l'auteur est de démontrer qu'il faut dépasser les stéréotypes. Il va même jusqu'à pousser le lecteur à se faire une idée globale des personnages avant même d'avoir commencé sa lecture et on se rend souvent compte au fil de l'ouvrage que cette vision est généralement fausse. Pour se faire, il fait des descriptions paradoxalement sommaires de ses personnages (exemple : Sugimoto Ryôsuke, 21 ans, 3ème année d'économie, université H; actuellement, employé à temps partiel dans un restaurant mexicain à Shimokitazawa). Ainsi, ce sera le croisement de leurs narrations qui remettra en cause la simplicité apparente de leur vie et de leurs pensées.
Parade est donc un roman aux multiples facettes et là où cette confrontation des opinions devient encore plus intéressante est qu'il s'agit de cinq colocataires. Des personnes qui se fréquentent donc tous au quotidien, connaissent une part importante de la vie des uns et des autres et sont censés savoir comment chacun réagit.
Yoshida Shuishi abordera alors la complexité des relations humaines en nous opposant deux points de vue. D'un côté nous pourrons voir évoluer cette petite communauté, qui donnera l'impression, par certains aspects, que les liens qui les unissent ressemblent plus à ceux d'une famille. C'est notamment Satoru, le personnage qui rejoindra le groupe en cours de route, qui nous le fera le mieux comprendre.
Quel que soit les déboires de chacun, ils finiront tous par se confier, demander conseil ou un service à l'un de leur colocataire. Chaque fois, ce dernier lui viendra en aide sans pour autant lui demander de contrepartie.
C'est cette ambiance qui attirera Satoru et lui donnera l'impression de se sentir, là-bas, comme chez lui.
Pourtant, Yoshida Shuichi nous fait comprendre que ce n'est pas parce que nous vivons avec quelqu'un que nous connaissons forcément bien cette personne ou que nous cherchons à nous impliquer dans sa vie. Chaque être humain renferme un jardin secret inaccessible à tous, même à ceux qui nous sont proches. A plusieurs reprise, bien que voyant un de leur camarade souffrir, le reste du groupe préférera ne pas intervenir. Seul Satoru s'y risquera à un moment, ce qui lui vaudra d'être chassé du groupe. Yoshida va même plus loin en nous montrant à la fin que bien qu'ils soient tous au courant du terrible secret que cache l'un de leurs compagnons, ils préfèreront fermer les yeux sur ses actions plutôt que de rompre le semblant de vie paisible qu'ils ont réussi à bâtir jusqu'ici. L'auteur laisse alors planer le doute quant aux motivations de chacun : ont-ils gardé le silence par égard pour leur camarade car leur amitié pour lui les pousse à vouloir à tout prix le protéger ou alors préfèrent-ils ne pas se mêler de ses affaires bien qu'ils soient au courant des atrocités qu'il commet ? L'autre question qui se pose alors est jusqu'où chacun peut intervenir dans la vie d'autrui ? Y a-t-il réellement une barrière à ne pas franchir ?
L'approche psychologique est, ici, la qualité principale du livre, excellemment mise en scène par le choix du type de narration dans lequel les voix se croisent. Ce qui m'a plu dans « Parade » c'est cette interaction entre les personnages. le fait de voir ces personnes qui n'ont pas pris le même chemin dans la vie et qui pourtant se retrouvent à habiter ensemble et à partager le quotidien d'individus qu'ils n'auraient peut-être jamais croisé dans la rue.
Lien : http://sumire-chroniques.ove..
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Cinq personnages partagent un appartement : jeunes employé-es, étudiant, ou oisif, entre 18 et 28 ans. C'est un peu le hasard qui les a réuni dans cette colocation d'un quartier de Tokyo. Tous ont marqué leur territoire, s'entendent plutôt bien, mais ont bien conscience qu'ils ne sont que de passage. Chacun-e garde ses secrets, ses rêves, ses espoirs, ne dévoilant qu'une partie de sa vie, de sa personnalité. C'est d'ailleurs l'un des sujets du livre.
Ecrit au début des années 2000, le livre est une coupe, un petit panorama de la jeunesse japonaise : on suit leur quotidien, fait de labeur et de petites histoires, à travers les cinq chapitres où les personnages prennent la parole. Mais le récit global avance car chacun-e apporte des éléments et un point de vue différents sur ce qui arrive aux colocataires.
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L'alternance de points de vue permet de mieux connaître chacun des protagonistes. Chacun se cache derrière un masque dans cet appartement, se cantonnant à l'image qu'il souhaite renvoyer aux autres, mais sans se dévoiler plus avant.



« Pour bien vivre ici, il n'y a rien d'autre à faire que d'adopter le moi qui paraît le mieux adapté au lieu. (…) le moi qui s'entend bien avec les autres colocataires (…) » dira Mirai.



Satoru, le cinquième locataire qui s'est greffé on ne sait comment dans cette petite communauté, est l'exemple – type de ce processus :



« Au fond, koto et Ryösuke projettent sur Satoru l'image de la personne avec laquelle ils veulent être. ( …) Je ne peux m'empêcher de comparer son existence à une flaque d'eau qui se formerait au sein de l'eau elle-même. » (p. 150)



- Les relations que les colocataires ont instaurées presque naturellement restent superficielles, chacun respectant l'espace de liberté et d'opacité de l'autre. L'une des protagonistes compare leur colocation aux relations nouées sur Internet par l'intermédiaire de forums. Les internautes ont l'impression de se connaître, mais cela reste un leurre confortable pour chacun d'eux.



Dans la postface Gérard SIARY exprime brillamment ces ambivalences :



« La petite musique de Yoshida Shuichi, qui s'entend si bien à orchestrer le drame latent jusque dans la répétition stylistique appuyée et quasi formulaire du monde comme il va, nous ramène constamment au mystère de l'autre, celui que nous côtoyons et pensons connaître, celui que nous jouons vis-à-vis d'autrui et de nous-mêmes et qui s'impose à nous, comme si nous nous attachions à démultiplier nos sphères d'existence au sein d'une monde désarticulé. » (p.261)



Une analyse très fine des rapports humains...


Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La vue de ce montage de viols exerçait sur moi un étrange effet calmant. Mon sentiment premier, celui de trouver ces scènes cruelles, tragiques, pitoyables, disparaissait petit à petit, et ces figures de femmes violées en venaient à arborer un air de joie festive à mes yeux. Je sentais se paralyser petit à petit en moi cette angoisse qui m'empêchait de dormir parce que j'avais peur de quelque chose. Ces femmes bâillonnées de la main de l'homme, pieds et mains liés, jambes écartées, qui se débattaient sans pouvoir hurler, mais qui n'étaient pas moi, je continuais à les regarder jusqu'à ce que je leur trouve un air heureux, comme si elles dansaient au rythme de la musique.
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Sakuma, c’est mon ami depuis le jour de la cérémonie d’entrée à l’université qui avait lieu au Budôkan, où nous nous sommes retrouvés assis côte à côte ; je peux bien dire que c’est mon seul intime sur la fac. Quand j’y pense, c’est lui qui m’a appris la vie à Tokyo. Rien que des petits trucs, par exemple monter dans le train (il n’y a pas de train dans ma province), s’habiller classe (sinon, côté jogging et survêtement, mon apprentissage est fait), repérer les bars branchés, trouver un petit job lucratif… C’est lui qui m’a tout appris là-dessus. Cela dit, ce n’était pas un enseignement soutenu et complet. Tenez, pour le train. Peu après mon entrée en fac, je rentrais des cours avec Sakuma par la ligne Yamanote. Depuis que j’étais monté à Tokyo, quelque chose me turlupinait.
— Mais où vont tous ces gens ?
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J'étais toujours debout à l'entrée du living. Le visage de la femme que j'avais écrasé avec le morceau de béton m'est revenu à l'esprit. Elle était tombée sous le pont obscur et devait y être encore, trempée par la pluie. S'il existait un autre Tokyo en ce monde et que cette femme y était tombée, j'irais à son secours aussitôt.
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J'avais une telle gueule de bois que je me suis effondrée sur le canapé du living avec une bouteille de Volvic sous le bras. Le bloc de Koto était sur la table, avec un message : "je vais chez le coiffeur ", et un mot de Satoru au verso : " Je n'ai rien à faire, je l'accompagne ".
Lorsque la sonnette a retenti, il était midi passé. Je me suis presque traînée jusqu'à l'entrée, et quand j'ai ouvert la lourde porte, je suis tombée sur deux policiers.
il faisait grand jour mais j'avais les cheveux en désordre, le pyjama tout fripé, la mine défaite, et ils ont dû penser que j'étais malade. Ils m'ont exposé en deux mots l'objet de leur visite, m'ont saluée et sont repartis en me souhaitant un bon rétablissement.
Tout récemment, dans le voisinage, deux fois de suite, on avait agressé par-derrière et frappé au visage des femmes qui rentraient chez elles. La première s'en était tirée avec des blessures sans gravité, heureusement, mais l'autre, le cas le plus récent, s'était fait casser le nez. Les agressions avaient eu lieu de l'autre côté de la gare, mais il fallait faire attention la nuit toute seule et se faire accompagner si possible par un homme.C'est ce qu'ont dit les policiers.
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Si chacun est le héros de ce monde, nul ne l'est en fin de compte. Ça fait l'effet d'un monde égal, très proche de celui de notre vie actuelle, mais stricto sensu, pour qu'advienne un monde dont nul n'est le héros, il faut d'abord un monde dont chacun soit le héros. Hum... J'ai perdu le fil.
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Videos de Shuichi Yoshida (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shuichi Yoshida

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Payot - Marque Page - Shuichi Yoshida - le mauvais
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