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EAN : 9782376650010
152 pages
Contre Allée (21/08/2018)
3.11/5   40 notes
Résumé :
Fragilisée et destabilisée par une séparation amoureuse, la narratrice, et personnage principal, n'a alors d'autre intention que de s'éloigner de sa peine. Aller le plus loin possible et se « blanchir » du passé.
Elle choisit le Nord, symboliquement, et se dirige ainsi vers Lille, puis vers l'Allemagne, traverse les Pays-Bas pour en arriver dans les fjords, en Norvège. A l'instar d'un road movie, l'enchainement des rencontres et des situations permettra à la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Cherche-ton le bonheur au soleil ? La narratrice fuit vers le Nord, là où on ne la cherchera pas. Pas équipée pour ce nord du monde.

Cette femme dans sa fuite effrénée n'emporte rien. Rien que le vide. Juste le besoin d'éprouver le corps dans une course de poulain. le trot est le remède.

Nathalie Yot m'a embarqué totalement dans cette fuite en avant, tendue vers l'absence de l'homme-chien, la reconstruction de trop d'amour.

De chrysalide à papillon noir, la narratrice pousse ses limites, creuse l'écart pour mettre la peur en pause. La chaleur et l'amour la pousseront à avancer toujours plus loin.

Ce roman est terriblement dérangeant. Cependant la poésie du texte adoucit la dureté du propos. Road trip habité par l'énergie du désespoir, celui de sortir de la solitude, de ne pas être cassée, de se prouver qu'on peut se guérir par le mélange des corps, qu'on peut partager. Perturbant, captivant tout à la fois, un peu comme lorsque l'on regarde une scène trop difficile au travers de ses doigts.

Le nord du monde est une déchirure poétique, une quête de l'amour absolu. un récit glaçant, une glissade vers la folie des sentiments.

Un roman élégant par son style, consternant par la violence du sujet, j'ai été désarmée devant l'audace des sujets évoqués autour de la relation à l'autre : dépendance, fuite en avant, déconstruction-reconstruction de l'être, dépression, recherche d'un amour toujours plus absolu, détachement-enchevêtrement des corps pour thérapie.

Difficile de prendre position, il faut simplement se laisser bousculer, digérer ce texte. S'interroger. S'autoriser à perdre le nord pour suivre l'auteure, combattre le jugement.

Aurèle disait : "Vivre chaque jour comme si c'était le dernier ; ne pas s'agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant". L'auteur nous offre une histoire sans concessions, fait basculer son héroïne dans une quête d'amour sans compromis. Vivre furieusement, égoïstement, hors tabous. Un roman marquant !


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**

La narratrice souffre d'une rupture amoureuse. de cette douleur nait la nécessaire fuite, le besoin de partir loin, très loin. C'est donc vers le mur du fond du Nord du monde qu'elle se dirige. A pieds, en galopant tel un poulain... Avant d'arriver aussi loin, elle fera des rencontres, de celles qui guérissent, qui relèvent et qui apaisent...

Je ne peux que rendre hommage à toute la poésie contenue dans l'écriture de ce roman atypique. Elle a une petite musicalité si douce, si apaisante. Mais cela ne m'a pas suffit pour m'évader, pour accompagner cette femme blessée sur les chemins du bout du monde...

De l'amour infini caché derrière chaque mot, je n'ai su que faire, que penser...

Un premier roman qui ne m'a pas convaincu. Merci aux 68 premières fois cependant pour cette découverte surprenante !!
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Le Nord est un point cardinal

Nathalie Yot nous offre une quête étonnante pour ses débuts de romancière. Sa narratrice décide fuir l'homme qui la harcèle, sûre de trouver la paix en marchant vers le Nord. Une quête qui la conduira en Norvège et au bout d'elle-même.

Un rythme, une urgence, un besoin : dès les premières lignes de son court premier roman Nathalie Yot parvient à capter l'attention du lecteur. Avec des phrases courtes comme un halètement, on sent la narratrice cherchant à fuir cet «homme chien» qui la harcèle. Comme une sorte de besoin vital. Sans trop en savoir sur les véritables raisons qui la pousse à prendre la route, on va la suivre sur la route. Et dans sa conviction que la sécurité, la nouvelle vie est au Nord.
Commence alors une étrange quête parsemée de rencontres qui sont autant de points de repère dans l'initiation de cette femme. Monsieur Pierre lui fera faire un bout de chemin jusqu'à Lille et partagera quelques temps sa couche. Mais elle sent bien qu'elle n'est pas au bout du chemin. Laissant un petit mot d'adieu, elle poursuit vers la Belgique et les Pays-Bas.
Aux abords de Meerle, il lui faudra toutefois s'arrêter car l'état de ses pieds est inquiétant. Madame Flaisch viendra à son secours, l'hébergera dans sa ferme et la soignera. Elle va alors pouvoir reprendre son Odyssée, car elle entend «simplement s'installer dans la fuite». Elle arrive à Amsterdam où sa route va croiser celle de trois Polonais, Elan, Vince et Piotr avec lesquels elle se sent bien. Les semaines passent et le traumatisme s'éloigne grâce à ces trois partenaires: « Juste le sexe. La simplicité de la mécanique. Quand l'acte est terminé, on fait ralentir le coeur. On respire les effluves. On scrute notre peau, l'oeil collé à l'épiderme, comme avec la Flaisch endormie. On écoute le plaisir qui se dissipe doucement, au rythme de l'avachissement. L'accalmie nous berce. On pourrait découper les secondes, on les sentirait quand même passer. Tous les jours, les mains. Tous les jours, les rires. On ne peut plus s'en passer. J'ai sauvage maintenant. J'ai sauvage. Dans cet échange sans promesse et sans certitude, la peur se retire dans mes flancs. Tout disparait dans le fatras charnel. » Tout irait pour le mieux si un enfant ne venait pas croiser sa route. Elle écrit alors très sobrement: «le 6 juin 1999 je vole un enfant». Désormais, c'est à d'eux qu'ils poursuivent leur rêve et partent en direction de la Norvège.
«Isaac connait ma détermination. Il dit que je cherche un secret. Tant que je n'aurai pas touché le mur du fond du Nord du monde, nous ne serons pas tranquilles.»
Je n'en dirai pas plus, ni sur les étapes qui suivent, ni sur leurs rencontres, ni surtout sur l'épilogue, car il faut bien ménager le suspense. Sachez toutefois que Nathalie Yot, artiste pluridisciplinaire, aime jouer avec les mots, avec les phrases et que la musicalité de son texte vous apparaîtra si vous prenez le temps de lire quelques pages à haute voix. Une musique envoûtante.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'ai dévoré en quelques heures ce premier roman de Nathalie Yot, reçu dans le cadre des 68 premières Fois. le Nord du monde est un roman très court, à peine 145 pages, assez inclassable mais plutôt remarquable dans la forme et dans le fond.

L'écriture est très belle, rythmée, musicale, toute en respiration… Il ne faut pas hésiter à lire quelques passages à voix haute. C'est poétique, oral, parlant et profond.
Ce roman est une fuite en avant…, un retour à la source aussi.
Ce roman nous parle des limites, celles qui nous sont imposées, celles que l'on se fixe, celles que l'on accepte, celles que l'on repousse, celles que l'on dépasse parce qu'il le faut bien, celles que l'on transgresse aussi…
C'est captivant, animal, sensuel, sexuel, maternel…
La métaphore n'est jamais clairement évidente : Qui est « l'homme-chien » ? Pourquoi « un trot de poulain » et non de cheval ? Comment aime-t-on quand on est mère, enfant ou amante ? Comment reproduit-on l'amour ? Peut-on s'inventer une forme d'aimer autre que celle que l'on a connue ou subie ?

Au nord du monde est tout cela et plus encore. Et, en même temps, c'est factuel et sans jugement normatif ou moral. Il ne faut surtout pas essayer de raconter ce livre, ni le résumer. Il faut le lire ou passer son chemin.

Ma quatrième lecture de la sélection « rentrée littéraire 2018 » des 68 première fois… Ce n'est pas un coup de coeur, ni une claque littéraire… C'est autre chose, c'est de l'ordre de l'indicible.
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Un premier roman étonnant et parfois envoûtant, une écriture qui se démarque et parvient à créer une atmosphère singulière. Pour toutes ces raisons, il faut avoir la curiosité de s'aventurer dans les chemins moins empruntés, la "contre-allée" (voilà un livre qui colle parfaitement au nom de sa maison d'édition :-) ), et passer les piles de best seller et autres mastodontes de l'édition pour aller dénicher ce petit volume bleu.
La narratrice décide de partir vers le Nord, prendre du champ, laisser derrière elle les séquelles d'une douloureuse rupture amoureuse. Un voyage improvisé, peut-être une fuite. Nord de la France, Allemagne, Pays-Bas puis enfin la Norvège et le cercle polaire. Un effort physique qui favorise l'introspection et une sorte de dépouillement intellectuel. Entre pèlerinage (ça aurait pu être le chemin de Compostelle) et vagabondage (le début pourrait être celui de Patagonie Express de Paul Théroux). Des rencontres la retiennent parfois pour quelques jours ou quelques semaines. Elle s'oublie, tente de mettre la douleur à distance. Jusqu'à la rencontre qui la fait basculer vers un ailleurs totalement inconnu en lui montrant la possibilité d'un amour maternel... mais sera-t-elle capable de la reconnaitre ?
L'auteure nous offre une exploration des ravages de la dévastation des sentiments, jusqu'à la perte de tout repère. L'héroïne se perd, se réinvente dans ce nouvel amour, s'enferme dans une nouvelle exclusivité qui devient une exclusion.
Un texte très dérangeant, des fulgurances d'écriture. Une vraie découverte.
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critiques presse (1)
LeMonde
16 novembre 2018
Cette fuite en avant, Nathalie Yot la rend sensible par des phrases courtes, qui sont comme autant de pas trébuchés, car à chaque avancée, ce qui est accompli, c’est une certaine excavation des sensations et des pensées, une façon de fouiller l’instant afin de pouvoir passer au suivant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Parfois, on se tait. Juste le sexe. La simplicité de la mécanique. Quand l’acte est terminé, on fait ralentir le cœur. On respire les effluves. On scrute notre peau, l’œil collé à l’épiderme, comme avec la Flaisch endormie. On écoute le plaisir qui se dissipe doucement, au rythme de l’avachissement. L’accalmie nous berce. On pourrait découper les secondes, on les sentirait quand même passer. 
Tous les jours, les mains. Tous les jours, les rires. On ne peut plus s’en passer. J’ai sauvage maintenant. J'ai sauvage. Dans cet échange sans promesse et sans certitude, la peur se retire dans mes flancs. Tout disparait dans le fatras charnel. Je bloque le souvenir de l’exclusivité jusque dans l’irritation de mon col. 
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Elle est assez jolie Andrée, mais le mal que la vie lui fait la fait ressembler à un cadavre, c'est-à-dire à ce qu'elle voudrait être mais qu'elle n'est pas encore. On voit l'épuisement sur son visage. On voit ce qu'elle a raté. Dans ses yeux, d'une teinte exceptionnelle, un ciel et une mer mélangés, on dirait que des bateaux s'échouent continuellement, on dirait un cimetière, on dirait toutes les choses tristes de la vie en même temps. Ce n'est pas facile à regarder et ce n'est pas facile d'arranger cette histoire de ne plus vouloir vivre. Ne plus vouloir vivre, quand on le sent venir, c'est déjà là, elle dit. Ça vient d'un coup. Ça te saute dessus sans prendre d'élan. Ça s'installe. Et ça reste pour un temps indéfini. Elle s'y connait Andrée. Ce n'est pas la première fois qu'elle marche dans le noir. Je lui dis de ne pas s'inquiéter, qu'elle se rétablira comme à chaque fois. Un jour ou l'autre, elle voudra vivre à nouveau.
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Peur qu'ils ne veulent pas, peur qu'ils me le reprennent, pour se venger, pour me faire mal, peur de moi dans ce cas-là, peur de mon état, peur d'être folle, peur de ne plus savoir qui je suis, peur de tuer ou de mourir, peur du degré de manque, peur de la fin de l'attirance, de la fin de chanter pour ne plus avoir peur, peur des yeux ressuscités de Madame Flaish, des hommes qui font souffrir pour rien.
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Tous les crimes doivent être de la même légèreté une fois qu'ils ont été commis. Le soulagement est le maître. Assouvir. C'est pour ça la récidive, c'est pour ça qu'on recommence. Parce que rien ne change. La seule chose qui est sûre, c'est que ce sont des secrets. A cause des autres qui jugent.
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INCIPIT
C’est courir qu’il faudrait. Avancer vite. Même si c’est vers le Nord. Même s’il fait froid pour tout dans le corps. Le Nord ira bien. Ira mieux. C’est plus sûr d’aller vers le Nord. Il ne pensera pas m’y chercher. Il sait que je n’irais jamais vers le Nord. Je n’ai ni les habits ni l’attirance. Il faut s’habiller pour le froid et être attirée par le Nord pour y aller. L’attirance ça peut venir. Mais je n’irais jamais vers le Nord sans les habits. L’homme le croira parce qu’il ne m’a jamais offert d’habits chauds. Comme un manteau. Il ne m’offrait que des chocolats. Dans le Nord il ne me retrouvera pas. Je vais courir. C’est mieux. Je sais que l’homme est derrière. Pas très loin. Il veut me parler et m’offrir quelque chose pour en finir. 
Un cadeau de finissage. Peut-être un manteau. Je cours et l’eau coule de mes yeux. Pour lui. Pour l’homme. Je suis effrayée. 
Je cours à mon allure qui est celle d’un poulain trotteur. Il faut que je tienne longtemps. Je n’ai jamais couru comme ça, de manière aussi élastique. Si j’en avais le temps, je me filmerais, mais ce n’est pas le moment, pas l’endroit, on reporte. Mes chaussures ne sont pas des sabots. Ce ne sont pas non plus des chaussures pour le Nord, mais elles trottent. Elles m’emmènent dans des quartiers que je ne connais pas, déjà sur le périphérique et plus loin encore, après la ville, après les lumières. On dirait la campagne mais ce n’est pas elle. Sur le bas-côté, du gravier, parfois des arbres, des grues haut dans le ciel. Je comprends que ce sont des chantiers. La ville qui s’étire, s’étale, se déverse, vomit peu à peu sur les champs. Elle gagne du terrain, la ville. Autour de moi, ce soir, c’est évident. Elle s’élance. Je n’aurais pas cru ça d’elle. 
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