Le tourisme macabre, vous connaissez ?
Ca consiste à visiter des sites où des catastrophes ont eu lieu : des massacres, des éruptions volcaniques, d'anciennes zones de guerre, des endroits connus pour ses suicides, des explosions nucléaires…bref, que des lieux ayant connu le malheur et la désolation.
Yona travaille justement pour une agence dont c'est la spécialité, et elle va être envoyée sur une île afin de décider si ce séjour, devenu moins rentable, doit continuer à figurer parmi leur catalogue de sites macabres.
Mais arrivée sur place, rien ne va se passer comme prévu, évidemment.
J'ai bien aimé l'idée générale du roman, mais j'ai trouvé que le roman aurait pu être davantage développé, la fin notamment arrive un peu brusquement.
Un roman qui se lit vite, mais que je vais oublier rapidement, car j'ai eu l'impression qu'il n'était pas assez abouti.
Pour info, le tourisme macabre n'est pas seulement né de l'imagination de cet auteur, cela existe réellement et se développe d'ailleurs beaucoup ces dernières années.
On peut ainsi visiter la région de Tchernobyl ou de Fukushima, la forêt des suicidés au Japon….
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Ko Yona travaille à la Jungle, une entreprise spécialisée dans la création de parcours touristiques pas tout à fait classiques. Leurs destinations : les lieux détruits par des catastrophes naturelles en tout genre, séisme, tsunami, tempête…
Yona y est donc employée depuis maintenant 10 ans, au point que si elle devait la quitter, « il faudrait rebâtir entièrement son existence ». Autant d'années qu'elle a dédiées au succès de la Jungle et aux caprices de clients désireux de ressentir ce petit sentiment de danger et de pitié mal placée envers les victimes de catastrophes. Employée jusque-là reconnue, elle est pourtant prise d'un léger sentiment de malaise. Telle une chaussure esseulée, Yona sent sa position remise en question. Pire encore, son supérieur, Monsieur Kim, commence à la harceler sexuellement. Or, il est connu pour avoir ce genre de comportement avec des employés considérées comme has-been. La RH, d'un ton encourageant, lui conseille même de laisser couler mais obsédée par cette sensation de trouble et d'angoisse, Yona présente sa démission à Kim. Surprise ! Celui-ci lui propose un congé d'un mois dont une semaine de « vacances » pour évaluer un programme touristique ne générant plus assez de bénéfices.
Yona choisit d'aller visiter la petite île de Mui, frappée il y a plusieurs décennies par une dépression soudaine de son sol, créant ainsi une énorme doline. La semaine se passe, les activités sonnent faux, sont mêmes plutôt médiocres et Yona comprend pourquoi ce circuit touristique ne fonctionne plus. Elle décide d'y mettre un terme à son retour.
Seulement voilà, le retour ne se passe pas comme prévu et Yona se retrouve obligée de retourner sur Mui suite à une erreur de parcours. le malaise, présent dès le début du roman se fait de nouveau sentir, plus fort encore. Jusqu'au bout, il ne fera qu'aller crescendo. de mauvais pressentiment à de la nervosité et de l'angoisse, il se transformera en nausée et presque en folie. En effet, à son retour sur l'île, elle découvre une sombre machination qui s'organise. Cette entreprise funeste semble pourtant lui offrir un nouveau départ dans son travail…
L'autrice Yun Ko-Eun, croise de nombreux sujets au fil du déroulement de l'histoire. le capitalisme débridé et ses conséquences sont fortement attaqués, tout comme les désastres écologiques, s'accentuant par le seul fait de l'être humain et de son obsession pour l'argent et le profit. Les riches, sous prétexte de venir en aide aux plus pauvres, utilisent en réalité la vie de ces derniers pour leur propre bénéfice, n'hésitant pas à les déshumaniser et à les sacrifier tout en se dédouanant, sous le prétexte de « simplement faire son travail ». Eux qui se croient si fort, capables de dicter le destin d'autrui se heurtent finalement au destin réel qui attend l'humain.
Sur l'île de Mui, grand théâtre des illusions, Yona se verra confrontée à sa propre conscience et aux conséquences de ses actes. Témoignage de l'effritement de sa vie, la réalité semble s'évanouir « comme si elle vivait un rêve, ou plutôt un cauchemar… ». Seul le dernier acte lui permettrait peut-être un semblant de pardon, grâce à une rencontre…
Ce roman, bien que relativement court, se trouve riche en métaphores et ses reliefs sont nombreux. Une chose est sûre, le malaise ambiant installé à merveille par l'autrice ne vous quittera pas, jusqu'à la fin. Il est intéressant à mon sens, de le relire, pour une entrée plus en profondeur au creux de l'île et aux côté de Yona. Les liens se révèlent nombreux entre la situation de l'île et la Jungle, d'ailleurs, tout finit là où tout commence. le rythme est vraiment maîtrisé et contribue à l'étourdissement insidieux qui se répand tout au long de la lecture.
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Ma première lecture de l'année 2022 ne restera malheureusement pas dans les annales...
La quatrième de couverture promettait pourtant une histoire originale, laquelle avait aiguisé ma curiosité, jugez-en plutôt : une jeune coréenne, Yona, travaille chez Jungle, une agence de voyage spécialisée dans le tourisme dans les zones de catastrophes (naturelles, ou autres). Elle est envoyée en mission sur l'île de Mui, pour évaluer un circuit proposé par l'agence...
Cela donnait envie, non ? Hélas, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur des espérances... l'histoire est poussive, confuse, sans grand intérêt. Heureusement, le roman est assez court. Que ce roman ait toutefois été couronné du prix policier international CWA Dagger 2021 me questionne. Dommage, il y avait pourtant matière à réflexion autour des problématiques du tourisme de masse, du voyeurisme morbide, de l'exploitation de la misère humaine...
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Si on regardait Mui d'assez haut, on ne pouvait pas distinguer les gens et les débris.
Au loin, sur la mer, quelque chose de noirâtre remua avant de disparaître sous l'eau.