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EAN : 9782352832621
114 pages
Mosquito (07/06/2013)
3.55/5   11 notes
Résumé :
Brooklyn grouillante de vie est livrée aux mains des promoteurs et des spéculateurs. Des politiciens corrompus veulent transformer New York en monstrueuse Babylone. Le pinceau virtuose et rageur de Danijel Zezelj s'engage pour la défense de l'humain...
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un air de saxophone. Une nuée d'oiseaux qui s'envole et qui fait lever quelques têtes passantes. Une rue grouillante de vie. Une ville arrogante faite de béton et d'acier. Des tours toujours plus hautes. Il en sera une qui sera encore plus haute, née de l'esprit mégalomane du maire de New-York. Une immense tour au coeur de Brooklyn ! Pour parfaire ce dessein démesuré et insensé, il a besoin de ce grand-père, Lev Bezdomni, un vieil architecte qui, aujourd'hui encore, vit de son art. Accompagné de sa petite-fille, il exécutera ce que lui commande le maire, à savoir un carrousel géant fait de chevaux qui surplombera cette tour...

Dépourvu de texte, cet album est doté d'un graphisme à la fois surprenant et puissant. Face à ce maire despote et cynique, le vieil architecte n'aura d'autre choix que de satisfaire sa demande. Pourtant, son art ne s'aligne en aucun point avec les tours immenses de béton. Lui dessine et sculpte des animaux, apportant ainsi un peu de joie dans ces rues si tristes et si mornes. Dans cet album, Danijel Žeželj met l'art au service de la liberté et dénonce habilement les inégalités sociales et le monde moderne. Un scénario pour le moins original servi par un graphisme saisissant : un trait anguleux, une mise en page originale allant de la pleine page à de toutes petites cases donnant ainsi du rythme à la narration, des jeux d'ombre et de lumière frappants, un noir et blanc profond. de véritables tableaux envoûtants.
Une fable urbaine d'une beauté rare.
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Histoire sans paroles. Un artiste est invité à proposer une oeuvre, un carrousel baroque qui culminera en haut de la plus haute tour, Babel mégalomane et prétentieuse.
Nous assistons à une rencontre entre le grandiose péremptoire et la futilité du rococco. Tel le ballon que tient l'enfant tout au long de l'histoire, la légèreté se promène dans ses pages affrontant la lourdeur de cette mégalomanie.
On suit le travail d'étude, l'élaboration du carrousel avec en parallèle la construction de la tour. le dessin est en noir et blanc, travaillé au pinceau, en contrastes et élégant, vif et précis, le dessin de Zezelj se confond avec celui de l'artiste de l'histoire, les représentations de la cité sont aussi très forts, d'une grande puissance, le dessin navigue entre l'instantanéité d'un Hugo Pratt et la grandeur architecturale d'un François Schuiten. Et l'histoire fini par nous emporter, telle une poésie légère.
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« Brooklyn grouillante de vie est livrée aux mains des promoteurs et des spéculateurs. Des politiciens corrompus veulent transformer New York en monstrueuse Babylone. le pinceau virtuose et rageur de Danijel Zezelj s'engage pour la défense de l'humain… » (Quatrième de couverture).

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Plonger sans transition dans l'univers graphique de Danijel Zezelj (Industriel, DMZ tome 5…) et se laisser porter par les illustrations.

Accepter de suivre son instinct, d'être pris au dépourvu et que la force évocatrice des visuels vous prennent à la gorge…

Accepter de ne pas tout comprendre, de ne pas parvenir à tout interpréter à la première lecture…

Accepter qu'un album muet vous permette d'entendre la cacophonie d'une ville et le bruit plus mat d'un burin ou d'une gouge. Vous laissez reconstruire l'odeur puissante d'un étal, vous faire suffoquer tant la concentration de poussière dans l'air est forte…

Regarder Lev Bezdomni, ce grand-père, travailler et donner vie au bois. D'un simple tronc naît un cheval fougueux, un tigre majestueux…

Regarder la petite-fille de cet homme s'émerveiller devant ce monde imaginaire qui prend forme sous ses yeux. Imaginer le rouge, le bleu ou le jaune paille du ballon de baudruche qui la suit partout où elle va. Observer ses dessins enfantins avec lesquels elle communique. Voir ses yeux d'enfant pétiller…

Entendre une fanfare, saliver à l'odeur de la barbe à papa, être saisi par une forte odeur d'urine dans une ruelle sombre…

Lire un album de Danijel Zezelj ne va pas de soi du moins, il faut se mettre au travail. Il faut un minimum de concentration pour attraper le fil de cette histoire graphique. Dès lors que vous acceptez cela, les pièces du récit s'assemblent progressivement et naturellement.

C'est la seconde fois que j'ai l'occasion de lire un de ses albums (voir Industriel cité plus haut). J'ai procédé dans la même manière à chaque fois. Après avoir « lu » une vingtaine de pages, j'ai ressenti le besoin de reprendre l'album à zéro. Alors je fais une pause dans ma lecture, j'enlève le marque-page, le temps de digérer et d'assembler les premiers éléments puis je reprends et lis d'une traite. Les albums muets de cet auteur croate nous forcent à nous fier à notre instinct, à observer chaque détail et chaque expression. Et même si l'ouvrage est totalement dépourvu de dialogues, il faut se contraindre et modérer le rythme de lecture. Tout est dans l'observation car chaque détail compte. Il faut accepter de suivre le regard de l'auteur et se reposer entièrement sur la composition des planches. On navigue ainsi entre des illustrations qui s'étalent en pleine page et des cases qui se succèdent avec plus de nervosité, au rythme de quatre ou cinq petites cases par bande. Ensuite, face à ces différentes séquences narratives, le lecteur effectuera tout le travail d'interprétation que la lecture suppose.

Une fois que l'on s'est immiscé dans ce monde narratif, la lecture devient addictive et il est difficile de s'en extraire. A vrai dire, j'apprécie énormément cette lutte permanente dans les contrastes. le noir et le blanc s'amadouent, se lovent, s'assemblent et se déchirent. Jamais on ne verra un des deux extrêmes capituler. A ce titre, David A. Beronä explique, dans la postface, qu'ouvrir un ouvrage de Zezelj c'est comme si la surface de chaque page blanche avait été mystérieusement fendue par l'auteur et qu'elle déversait un sang noir qui se transformait en une longue coulure narrative et se répandait ensuite de page en page…

L'histoire quant à elle revient sur la légende de la somptueuse Babylone, cité qui symbolise tous les possibles, cité de la corruption et du prestige. Zezelj s'approprie ce mythe et le transpose à nos sociétés contemporaines pour créer une nouvelle fable urbaine qui prend racine à New York. La Tour de Babel prend le nom de « Tour de Brooklyn » et symbolise le narcissisme d'un maire prétentieux. Pour parvenir à ses fins, plusieurs quartiers populaires devront être rasés, des expulsions locatives prononcées sans possibilité de recours.

D'un coup de pinceau, Danijel Zezelj développe deux ambiances radicalement opposées. D'une part, le monde du vieil artiste et de sa petite-fille. On évolue dans un milieu populaire où la solidarité est de mise malgré leur train de vie modeste. Une atmosphère que l'on investit assez facilement en raison de la spontanéité et de la convivialité des rapports entre les gens. En nous faisant entrer dans le quotidien de ces gens discrets, Zezelj nous permet de les investir et de ressentir leurs émotions. On se satisfait notamment de la mine de contentement qu'affiche le vieux lorsqu'il contemple ses oeuvres, satisfait de son travail. Les chevaux de bois qu'il réalise, ses croquis préparatoires et le regard émerveillé de la petite fille lorsqu'elle voit les sculptures de son grand-père donnent une touche de féérie à leur quotidien.

(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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J'aime beaucoup le mythe de Babylone. Dieu détruit par jalousie ce que l'homme essaye de construire dans sa grandeur. Les promoteurs immobiliers n'ont qu'à bien se tenir ou sinon gare à la colère divine. Très peu pour moi que cette morale à deux euros ! J'admire en effet les plus grandes tours au monde. J'admire la technologie et le progrès qui font construire des tours visuellement très belles et plus grandes encore.

L'absence de dialogue ne m'a pas dérangé mais encore faut 'il qu'il y ait une certaine fluidité des cases qui nous permettent d'en saisir le sens. Cela ne sera pas le cas en l'espèce où l'incohérence règne en maître. Reste le noir et blanc et ses nuances dans une construction d'ensemble. Egalement pas assez convaincant. On pourra passer son chemin et visiter s'il le faut l'Empire State Building pour rendre hommage aux architectes.
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Après avoir lu Industriel de Zezelj, j'avais pris une claque graphique sans pareille. Un noir et blanc d'une puissance étonnante. Forcement, je me penche sur Babylone.

Et là, de nouveau la claque. Quel style !!! Danijel Zezelj nous brosse un portrait âpre sur notre société avec un roman graphique sans bulle, sans parole et pourtant, tellement évocateur. Les émotions sont transmises par les détails, les situations, les regards et on comprend tout. C'est beau. C'est fort.


Babylone est excité dans les traits qui sont autant de hachures nerveuses pour une histoire poétique et merveilleuse où l'art se bat contre l'industrie. J'ai adoré Babylone de bout en bout. Et j'en est été ému.

De plus, l'univers de Zezelj va dans la démesure archétypale mais on peut comprendre qu'il est difficile d'être clair et explicite sans la nuance que le texte peut apporter. Cette démesure donne à Babylone une grandeur impressionnante qui va bien au message porté.

Je n'ai pas encore chercher d'autres titres de cet auteur et si vous avez des conseils, n'hésitez-pas.
Lien : http://livrepoche.fr/babylon..
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critiques presse (1)
BoDoi
04 septembre 2013
L’étonnant dessin, aux confluences de l’expressionnisme allemand et de l’aérographe des rues, porte implacablement cette fable moderne aux constructions complexes et éloquentes.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
... me suis installé dans le premier café venu pour me plonger immédiatement dans l'oeuvre de Zezelj. C'était comme si la surface de chaque page blanche avait été mystérieusement fendue par l'auteur et qu'elle déversait un sang noir qui se transformait en une longue coulure narrative et se répandait ensuite de page en page.
[Postface de David A. Berona]
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Paris, c'est Babylone la ville de toutes les tentations.
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Vidéo de Danijel Zezelj
"STEREO FAUNA" Danijel Zezelj @Squadro
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