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Citations sur Une Histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jou.. (89)

Un pour cent de la population américaine détient un tiers de la richesse nationale. Le reste est réparti de telle manière que les 99% de la population restante sont montés les uns contre les autres: les petits propriétaires contre les plus démunis, les Noirs contre les Blancs, les "natifs" américains contre les citoyens d'origine étrangère, les intellectuels et les professions libérales contre les travailleurs non qualifiés et non diplômés. Ces groupes se sont opposés et ont lutté les uns contre les autres avec une telle violence qu'ils en ont oublié qu'ils étaient tous réduits à se partager les maigres restes de la richesse nationale.
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Osceola, un jeune chef séminole qui avait été emprisonné et enchaîné par l'agent des Affaires indiennes, Thompson, et dont la femme avait été réduite en esclavage, prit la tête du mouvement de résistance naissant. Lorsque Thompson, en 1835, ordonna aux Séminoles de se rassembler pour le voyage, personne ne vint. Au lieu de cela, les Indiens commencèrent une sorte de guérilla contre les populations blanches de la côte et sur les frontières de la Floride. Ils assassinaient des familles blanches, capturaient des esclaves et détruisaient les propriétés. Osceola lui-même , lors d'une attaque éclair, tua Thompson et un lieutenant de l'armée américaine.[...] La guerre dura des années. L'armée engagea d,'autres Indiens pour combattre les Séminoles mais cela ne réussit pas mieux.Van Every prétend que "l'adaptation des Séminoles à leur environnement n'avait d'égal que celle de la grue ou de l'alligator ".
Ce fût une guerre de huit années qui coûta quelques 20 millions de dollars et la vie à mille cinq cents Américains.
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La Constitution illustrait donc parfaitement la complexité du système américain : elle servait les intérêts de l'élite fortunée mais faisait également quelques gestes en direction des petits propriétaires, des ouvriers-artisans et des fermiers aux revenus modestes pour s'assurer leur soutien le plus large. Les gens modérément prospères qui composaient cette base formait, en outre, un rempart efficace contre les Indiens, les Noirs et les Blancs pauvres. Elles permettaient à l'élite américaine de conserver le contrôle de la situation avec un minimum de mesures coercitives et un maximum de législation - tout cela rendu plus acceptable grâce aux flonflons patriotiques et unitaires.
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VERS 1776, CERTAINES PERSONNALITÉS de premier plan des colonies anglaises d'Amérique firent une découverte qui allait se révéler extrêmement utile au cours des deux siècles suivants. Ils imaginèrent qu'en inventant une nation, un symbole, une entité légale appelée « États-Unis », ils seraient en mesure de s'emparer des terres, des privilèges et des pouvoirs politiques détenus jusque-là par les protégés de l'Empire britannique. Du même coup, ils pourraient contenir un certain nombre de révoltes en suspens et forger un consensus qui assurerait un soutien populaire suffisant au nouveau gouvernement contrôlé par une nouvelle élite privilégiée.

Il faut admettre que, sous cet angle, la Révolution américaine est bien une idée de génie et que les Pères Fondateurs méritent l'extraordinaire dévotion dont ils sont l'objet depuis des siècles. N'ont-ils pas, en effet, inventé le système de contrôle national le plus efficace de l'époque moderne et révélé aux futures générations de dirigeants les avantages d'une savante combinaison de paternalisme et d'autorité ?
(...)
Il s'agit là d'un scénario que l'on rejouera souvent tout au long de l'histoire politique des États-Unis : la mobilisation des énergies des classes défavorisées par les politiciens issus des classes supérieures, et ce pour le plus grand profit de ces derniers.
(...)
Certains Américains restaient clairement exclus de cette communion autour d'intérêts partagés que la Déclaration d'indépendance prétendait formaliser. On n'y évoquait nulle part les Indiens, les esclaves noirs ni, pour finir, les femmes. Plus encore, l'un des attendus de la Déclaration d'indépendance accusait le roi d'inciter les esclaves à la révolte et de susciter les attaques indiennes : « Il a fomenté des révoltes intestines et tâché de soulever contre les habitants de nos frontières les sauvages et impitoyables Indiens, dont la règle de guerre bien connue est de détruire sans distinction les êtres de tous âges, sexes et conditions. » (pp. 73, 75 & 89)
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John Collier, un universitaire américain qui vécut parmi les Indiens dans les années 1920-1930, dans le Sud-Est des États-Unis, portait sur leurs manières de concevoir la vie l'appréciation suivante: "Si nous pensions comme eux, la terre serait éternellement inépuisable et nous connaîtrions la paix à jamais."
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Les larmes et la colère, lorsqu'elles ont pour objet les événements du passé, ne peuvent que nuire à la combativité qu'exige le présent.
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N'est-ce pas une formidable idée que de faire payer par la classe moyenne les impôts qui garantiront l'aide sociale apportée aux pauvres ? - ajoutant ainsi la rancoeur des premiers à l'humiliation des seconds.
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Le poète Archibald MacLeish, alors sous-secrétaire d'État, critiqua amèrement ce à quoi il assistait juste après la guerre : « À l'allure où vont les choses, la paix que nous ferons, la paix que nous sommes apparemment en train de faire, sera une paix du pétrole, une paix de l'or, des échanges commerciaux. Bref, une paix sans but moral sans soucis humanistes. »
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. En juin 1918, après avoir rendu visite à trois socialistes emprisonnés pour s'être opposés à la conscription, Debs avait harangué le public deux heures durant devant les murs de la prison. Debs était l'un des orateurs les plus talentueux du pays et son discours fut de nombreuses fois interrompu par les applaudissements et les rires. Il évoqua ses camarades emprisonnés et rejeta les accusations de germanophilie portées contre les socialistes : « Je hais, j'abhorre et je méprise Junkers1 et son royaume. Je n'ai que faire des Junkers allemands, pas plus que des Junkers américains. [Tonnerre d'applaudissements et cris d'encouragement] Ils nous disent que nous vivons dans une grande république libre ; que nos institutions sont démocratiques ; que nous formons un peuple libre qui se gouverne lui-même. Cette bonne blague ! Toutes les guerres de l'histoire n'ont été que des guerres de conquêtes et de pillages. [ . . . ] C' est ça, la guerre. La classe des maîtres déclare les guerres et ce sont leurs sujets qui se battent. »

1 . Hugo Junkers, 1859-1935. Industriel allemand qui construisit le premier avion entièrement métallique ainsi que de nombreux appareils militaires.
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Ceux qui critiquaient les bombardements [de l'Afghanistan] affirmaient que le terrorisme s'enracinait dans le ressentiment profond éprouvé à l'égard des États-Unis. L'origine de ce ressentiment n'était pas difficile à identifier : la présence de troupes américaines en Arabie saoudite, terre sacrée de l'islam, les dix années de sanctions économiques infligées à l'Irak - sanctions qui, selon les Nations unies, avaient entraîné des centaines de milliers de morts chez les enfants de ce pays -, l'indéfectible soutien américain à l'occupation des territoires palestiniens par Israël et les milliards de dollars d'aide militaire apportée à ce pays.

Mais ces problèmes ne peuvent être résolus sans que se produisent des changements fondamentaux dans la politique étrangère américaine. De tels changements seraient inadmissibles aux yeux du complexe militaro-industriel, qui influence les deux principaux partis. En effet, ils impliqueraient que nous retirions les troupes américaines disséminées à travers le monde, que nous abdiquions notre volonté de domination politico-économique sur les autres pays du monde - bref, que nous fassions notre deuil du rôle tant prisé de superpuissance mondiale.

De tels changements fondamentaux exigeraient également un renversement dans l'ordre des priorités politiques : faire passer par exemple les trois à quatre cents milliards de dollars annuels affectés au budget de la Défense vers des projets qui permettraient d'améliorer les conditions de vie des Américains et des autres peuples du monde. L'Organisation mondiale de la santé affirme par exemple qu'une infime portion du budget militaire américain suffirait à sauver des millions de vies humaines si elle était affectée au traitement de la tuberculose.

Les États-Unis, après de tels changements drastiques dans leur politique, ne seraient certes plus la superpuissance militaire mais pourraient devenir une superpuissance humanitaire, utilisant leurs incroyables ressources pour venir en aide aux nations les plus démunies. (pp. 768-769)
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